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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 15:52

Elmer Fudd achète un lapin... Mais il le met en cage ce qui a le don de l'énerver, et surtout de l'inspirer dans une multitude de façons de taquiner son nouveau maître...

Et donc, ce serait Bugs Bunny. Ca ne l'est pas, et ce pour un unique détail (si ce n'est que l'aspect du lapin en question mériterait d'être encore travaillé, ce que Robert McKimson allait bientôt se charger de faire, et avec les résultats que l'on connaît): Mel Blanc n'en a pas enregistré la voix, et si le personnage a déjà des éléments de conversation qui renvoient à son futur... Comment voulez-vous imaginer Bugs Bunny sans CETTE voix?

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un mauvais film du tout, juste une étape rare et essentielle vers la création d'un des personnages les plus importants de l'histoire du cartoon cinématographique... Un personnage sans filtre, assurément, dont linvention allait durant toute la décennie être mise au service d'une malice sans trop de compromis.

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes Chuck Jones
3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 18:59

C'est un film tardif de la série des aventures désastreuses du coyote le plus célèbre de tous les temps, et c'est le seul à avoir été co-cigné par Abe Levitow, assistant et bras droit de Jones, avec lequel il a souvent partagé la direction de leurs unités, aussi bien à la Warner que dans d'autres studios...

D'un côté, donc, la même intrigue que d'habitude, qui produira les mêmes effets: un animal souhaite en manger un autre, et cela résultera par un ratage total... C'est idiot, répétitif, et comme certains plaisirs musicaux, tout est dans le dosage et la précision des variations...

De l'autre, c'est probablement le moment où la série, qui plus de dix ans d'âge, commence, ou plutôt finit par tourner en rond... 

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes Wile E. Coyote
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 11:18

On retrouve Charlie, le chien en quête de maître révélé dans Little Orphan Airedale en 1947, qui poussait le pourtant affable Porky Pig dans les derniers retranchements de l'irritation! Cette fois il est sur un bateau où manifestement il est un serial passager clandestin: on entend la voix du capitaine qui demande "je ne m'étais pas débarrassé de toi au Pérou?"... Il est donc une fois de plus débarqué, cette fois dans un port Italien. Sa quête est toujours la même: puisqu'il est un chien, et donc se croit irrésistible, trouver un humain qui sera son maître. Il jette son dévolu sur un patron de restaurant, ce qui ne manque pas de jugeotte. Cela dit l'amour n'est pas réciproque...

Dans un port Italien, Charlie est plus natif de Brooklyn que jamais: entendant la population lui parler en Italien, il se plaint du nombre d'étrangers... Ce chien qui réclame tant d'affection est sans doute l'une des personnalités les plus détestables de toute l'histoire du cartoon! il réclame de l'affection par principe, mais n'a pas le moindre sentiment à partager. Du reste on le lui rend bien puisqu'il est généralement inévitable qu'il soit rejeté, dans une récurrence de gags qui est la marque de fabrique la plus distinctive du style de Chuck Jones...

Celui-ci s'amuse aussi beaucoup avec le langage, dans ce port Italien, où un restaurant (Pasquale's palazzia di spagettini) affiche en vitrine de bien curieuses formulations qui ne sont de l'italien que si on n'y prend pas garde: on y annonce par exemple qu'on y sert des "speciali di jiorno" qui seraient des "Meata balls & Spaggetti" (les fautes sont d'origine)... Il y a aussi au menu une "pizza si cheeso". Et quand un client arrive, il demande "Na bella piatta del una cacciatore di tetrazzini cu ragù di marinara di la piazza rigotini mozzarella fina": si vous googlez cette impressionnante séquence de syllabes, vous n'aboutirez qu'à des pages consacrées à ce film. On s'y moque bien sûr aussi gentiment des accents, ce qui renvoie à une autre série plus fournie due aux talents de Jones et du scénariste Michael Maltese, consacrée aux aventures de Pepe le putois. Un autre personnage irritant dont il est particulièrement difficile de se débarrasser, mais pour d'autres raisons...

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Looney Tunes Animation
27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 19:05

Le coyote poursuit, pourchanger, Bugs Bunny, qui nous explique que l'oiseau habituel n'a pas pu venir. Pour le reste, ce serait un festival de ratages tous plus glorieusement lamentables les uns que les autres, s'il n'y avait un grain de sable...

Le grain de sable, c'est qu'on nous explique, justement. La grande force des aventures du coyote, c'est d'être un simple récit visuel, dépourvu de tout enjeu (on SAIT ce qu'il va se passer), une épure absolue, constamment renouvelée. Ici, un personnage bavard et qui se croit très drôle, nous explique tout? Cette redondance flingue totalement le film.

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Bugs Bunny Animation Looney Tunes Wile E. Coyote
27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 18:43

Un petit fantôme qui aimerait bien faire très peur (mais il est bien mal parti) postule pour une offre d'emploi dans une maison hantée, mais il lui fait passer outre sa propre peur face à un fantôme très facétieux...

Facétieux, et aussi un peu crétin: car on se demande quel est l'intérêt de passer une annonce si c'est pour faire peur aux prétendants potentiels! ...Mais je pense que la motivation première de ce film, comme d'ailleurs de beaucoup d'autres à la même époque de Jones, ou de Freleng, était de fournir aux enfants une alternative à Disney! La plupart des Merrie Melodies tournées par ces deux artistes étaient en effet clairement destinés aux plus jeunes membres du public, ce qu'on ne dira pas des oeuvres contemporaines de Clampett et Avery!

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Looney Tunes Animation
27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 18:34

Un lion a attrapé une souris, qui négocie pour sa vie. Au fur et à mesure de la négociation, apparaissent deux choses évidentes: d'une part elle a capté l'attention du lion, auquel elle assure qu'il serait stupide de la manger maintenant puisqu'elle pourrait bien lui sauver la vie un jour... Et d'autre part, le lion est bête, mais alors tellement bête...

Bref, le film va se baser sur la récurrence d'une situation: d'une part la souris est entre les griffes du lion. Puis elle s'en tire en retournant son prédateur comme une crêpe, avant de lui promettre monts et merveilles, puis...

De le traiter d'abruti, tant qu'à faire.

C'est un honnête film, qui n'a comme défaut (car à mon sens à ce niveau la répétition est une qualité) que des personnages qu'on n'a pas envie d'aimer... Sinon, l'animation et le design sont impeccables, et le film permet aussi une quetion: la souris serait-elle le grand gagnant de l'univers de l'animation? Une problématique qui n'a pas échappé à Jones, pas plus qu'à Tex Avery (voir Slap-happy lion pour s'en convaincre), ni bien sûr Ub Iwerks, créateur génial d'une souris qui a beaucoup profité à un iancier sans scrupules ni génie...

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes
26 décembre 2023 2 26 /12 /décembre /2023 10:29

Peut-être Chuck Jones a-t-il loupé sa voie... Car aujourd'hui on s'en souvient plus comme le peintre agité et tourmenté des absurdités humaines, telles que représentées (par coyote interposé) dans la geste ô combien idiote mais si symbolique de l'effort inutile déployé pour une fin qui n'arrivera jamais. Et l'ensemble de son oeuvre; dédiée à la répétition et aux variations toujours plus fines, de tout et n'importe quoi (le Coyote, mais aussi les relations entre Bugs, Daffy et Elmer, ou encore les poursuivants de Fair and Worm-er, ou le running gag de la grenouille muette dans A froggy evening) pour arriver à rien, aurait pu, s'il l'avait voulu, être plus axée sur le quotidien... 

Pour preuve, entre autres (et non des moindres) films, celui-ci: un chat et un poisson se battent, sachant qu'en réalité, "les poissons aiment l'eau; les chats aiment les poissons; les chats n'aiment pas l'eau", une sorte de vérité simplissime, mais qui sera détournée avant la fin par le court métrage!

C'est une petite merveille, qui situerait presque Jones dans le giron de Hanna et Barbera, et c'est remarquable sachant que les futures reprises de Tom et Jerry par Chuck Jones seront parmi les pires de ses productions!), et qui en prime nous offre à voir le graphisme de l'auteur à l'époque de son pic créatif, tout en rondeur, et d'une incroyable harmonie graphique. Oui, assez Disneyien, donc.

Mais non, celui des metteurs en scènes historiques de la Warner qui héritera de cette position de chroniqueur du quotidien, ce sera Friz Freleng. 

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes
26 décembre 2023 2 26 /12 /décembre /2023 10:18

Un ver qui s'apprête à s'attaquer à une pomme se fait tout à coup pourchasser par un corbeau. Celui-ci se trouve bec à museau avec un chat affamé. ...Qui à son tour se trouve confronté à son pire ennemi: un choen (vicieux, tant qu'à faire!)... Mais ce dernier a aussi trouvé sa nemesis: un agent de la fourrière, déterminé à le mettre en cabane. C'est bon, les protagonistes sont en place, le ballet peut commencer...

Chez Tex Avery (en 1942, et à la MGM), la même situation de départ tournait à la lutte sans merci entre un ver et un oiseau, et le chat n'était aue la cerise sur le gâteau (The early bird dood it!). Jones a décidé que le film ne serait qu'une série de variations magnifiquement structurées (le nombre de fois où la symétrie des interventions est soulignée visuellement est assez impressionnant) autour de ces chassés croisés entre cinq protagonistes tous vaguement obsédés. C'est vertigineux, drôle, impressionnant, et ça nous rappelle que Chuck Jones était quand même à la fois un sacré original, et un virtuose.

Et tant qu'à faire, il y a aussi l'apparition vers la fin d'un putois qu'on reverra, et même si son abominable accent français ne se fait pas entendre, la façon qu'il a de traverser le film en sautant, et en arborant un sourire d'un absolue naïveté, nous ermet de le reconnaître sans problème.

 

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes
26 décembre 2023 2 26 /12 /décembre /2023 10:08

Les castors s'affairent (pour changer, il se sont attelés à la construction d'un barrage), et dans la confusion, un jeune particulièrement motivé embarrasse tout le monde à force de vouloir bien faire. Ils lui confient une mission lointaine (et difficile) afin de se débarrasser de lui... Pendant ce temps, une soudaine montée des eaux menace la communauté ainsi que le chantier.

Voici un film qui a tous les aspects d'un classique, et dans lequel Jones prend plaisir à animer des bestioles pas souvent représentées dans ce qui est quand même une superbe galerie des animaux du continent Américain, qu'il soit domestique ou sauvage! La situation représentée est un classique éprouvé aussi, qui nous rappelle que Jones et ses collègues étaient toujours sous une certaine domination (probablement inévitable) de l'esprit Disney: bien sûr que malgré son inefficacité c'est le petit castor qui sauvera le barrage...

Beaucoup moins Disneyien, un jeu sur le langage permet un gag visuel (ce qui est assez paradoxal), à travers la proximité de prononciation du mot Dam (barrage) et de Damn! (une interjection à caractère profane, bref, un blasphème!) d'où l'apparition de 'blanks', donc des marques d'auto-censure à l'écran...

 

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Published by François Massarelli - dans Chuck Jones Animation Looney Tunes
27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 09:05

Les trois ours apparus en 1944 dans Bugs Bunny and the three bears sont occupés à prendre un goûter, mais Junior (également appelé Junyer) vide intégralement un pot de miel. Le père, dans tous ses états, décide d'en récupérer dans une ruche, ignorant les tentatives désespérées de son épouse pour lui dire qu'en fait il y en a un placard plein. La colère du père, l'ineptie du fils, et les abeilles pas forcément prêtes à accepter qu'on leur pique le miel, vont déclencher des catastrophes...

La famille étrangement disfonctionnelle de ces trois ours est devenue récurrente, avec une équipe de voix qui contribuent à leur donner une personnalité formidable (Mel Blanc, Bea Benederet et Stan Freberg); ce film est notable par le fait qu'il se concentre sur une seule situation, vouée comme souvent dans les films de Jones, à l'échec le plus cuisant...

Mais on peut aussi voir ici un portrait au vitriol de la famille Américaine, du mâle Américain aussi à travers ce père violent (il s'en prend physiquement, en permanence, à son fils et son épouse), cette mère éteinte, liée organiquement aux tâches ménagères (elle est présentée comme les deux autres par une voix off, en pleine distribution de toasts) et ce fils apparemment choyé mais aussi laissé dans un état d'abrutissement coupable...

Et bien sûr, si on accepte que contrairement à George et Junior, les deux héros de Tex Avery qui ont un rapport très violent, Papa Ours et Junyer soient père abusif et fils maltraité, c'est néanmoins très drôle. Evidemment, dit comme ça...

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Chuck Jones Animation