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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 15:26

L'épouse d'un agriculteur a eu un enfant, mais... l'appel de l'aventure, et la séduction d'un coureur font qu'elle a des langueurs... Elle décide de suivre son amant, et fuit le domicile familial. Mais sa belle-soeur qui a tout vu, prend une décision radicale: la ramener coûte que coûte, quitte à la ramener à coups de fusil!

Le film est notable pour le fait que du début à la fin, il joue sur le point de vue et nous présente l'aventure du personnage incarné dans le titre, tout en nous faisant insidieusement adopter le point de vue de la belle-soeur, qui a tout compris, et qui se transforme en véritable héroïne du film sous nos yeux!

Sinon, bien sûr, Griffith et son équipe ont tourné dans un coin montagneux, particulièrement photogénique, qui rappelait sans doute des souvenirs d'enfance au réalisateur, natif du Kentucky. Le lyrisme des paysages participe clairement de la réussite du film, dont le drame va se résoudre dans deux endroits: sur l'eau, dans une scène étonnante de kidnapping inversé, et autour d'un lit d'enfant, là où tout rentrera dans l'ordre. C'est un superbe film qui promet beaucoup, avec une héroïne génialement active: un comble pour le très victorien Griffith!

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Published by François Massarelli - dans Muet David Wark Griffith
8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 19:21

Un enfant (Edna Foster) vit heureux avec ses parents, et surtout sa maman... Mais il s'inquiète dès qu'elle sort de la pièce. Sentant les choses changer, il prend peur: et s'il y avait un autre enfant, perdrait-il son rapport privilégié avec ses parents? Et il a vu juste, puisqu'un petit frère débarque. Epouvanté, il prend une décision riche en drame: enlever l'enfant, et l'amener au zoo, pour que la cigogne "le ramène là où elle l'a trouvé"... Pendant ce temps, les parents affolés ameutent la population, et un voisin (Mack Sennett) qui a vu un Italien avec un enfant a tôt fait de l'accuser...

Des quatre films de Griffith avec Edna Foster qui ont été compilés sur l'anthologie Cinema's first nasty women, c'est de loin le meilleur et le plus riche, le plus étonnant aussi. D'une part parce qu'on y joue avec une certaine xénophobie, mais en la contournant, pour une fois (on notera que le contexte a été très étudié: un article de presse concernant les agissements d'un groupe d'anarchistes Italiens est mentionné quelques minutes avant que Sennett ne désigne l'ouvrier Italien comme parfait coupable... On ne peut donc pas vraiment accuser le film de véhiculer du racisme cette fois-ci! 

D'autre part, l'enfant est plus que l'un des acteurs du drame, c'est de lui et de lui seul, de sa peur de perdre l'amour de ses parents, de ses craintes voire de son fantasme d'abandon, et par là même de son incapacité à aimer un frère ou une soeur, qu'il s'agit. Un rôle très riche, donc, dont Edna Foster, qui n'avait que 12 ans, se sort haut la main.

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet
8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 19:09

Un bandit dont le frère a écopé d'une condamnation décide de se venger du procureur qui a mené l'enquête et obtenu justice: il décide de tirer avantage de la notoire bonté du juriste, et se déguise en vieille femme malade pour s'introduire chez sa victime. Ses plans vont être déjoués par le procureur et son fils Bobby (Edna Foster)...

C'est un petit film, mais il ne manque pas de qualités. D'une part il raconte une histoire de vengeance certes tordue, mais totalement novatrice à sa façon! Ensuite, il joue sur le registre habituel de la menace telle qu'elle s'exprime souvent magistralement chez Griffith, et le fait en plaçant justement la menace au coeur de la famille, dans la maison même des protagonistes. Enfin, il y est question de danger, mais aussi de salut, pour les personnages principaux, qui sont soumis à rude épreuve, provoquant suspense et bien sûr un sauvetage in extremis...

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet
8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 18:58

Billy (Edna Foster) est un jeune garçon qui est à la rue, et qui doit mendier pour vivre... Il tombe sous la coupe de deux vagabonds mal intentionnés, qui l'exploitent pour soutirer à manger, ou commettre de mauvaises actions. Quand il est témoin d'un meurtre perpétré par les deux hommes, il est horrifié, et l'un (Donald Crisp) des deux vagabonds décide de tuer le garçon...

C'est une fois de plus un film avec la petite Edna Foster dans un rôle de garçon, et elle s'installe dans une intrigue qui permet à Griffith de placer beaucoup de choses personnelles: par exemple une certaine méfiance à l'égard des vagabonds (le terme "tramp" est assez péjoratif, et le film se cache derrière un fait de société présenté comme un souci partagé et relayé par la presse!). Mais le réalisateur place aussi ici sa technique de tout faire peser sur un sauvetage de dernière minute, comme dans certains de ses plus intéressants courts métrages...

Et sinon, on reconnaîtra aisément Griffith, qui se pose sur un banc, indifférent au sort et à la misère de Billy, dans les premières minutes du film...

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Published by François Massarelli - dans Muet David Wark Griffith
6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 17:27

Dans une école rurale, Edith (Blanche Sweet) est la maîtresse d'école, vénérée non seulement par ses élèves, dont le petit Billy (Edna Foster) mais aussi par son petit ami, et par un homme mentalement diminué. Un fermier, par ailleurs, a des soucis personnels, et fait une fixation sur elle... Un jour, Edith et son fiancé se sont disputés, et Billy décide de les rabibocher en repêchant une lettre écrite par la jeune femme, mais jetée à la poubelle. Entre temps, le fermier devenu fou, est venu menacer la jeune femme de son arme...

C'est un cas étrange de film, qui semble transposer le type de suspense avec secours de dernière minute, dans un cadre rural plus propre à la comédie (ce dont le réalisateur ne se privera d'ailleurs jamais dans ses longs métrages). Mais l'actrice qui ressort le plus de ce petit film n'est pas Blanche Sweet (même si cette dernière est parfaite en maîtresse d'école immaculée et adorée de tous), mais la petite Edna Foster, qui a onze ans avait déjà pris l'habitude d'incarner des garçons un peu voyous, et a un talent impressionnant pour l'expression par le visage...

On reconnaîtra sinon divers acteurs qui sont passés à la postérité par leur travail pour Griffith, dont l'inévitable Bobby Harron, ou encore Alfred Paget qui joue le fermier devenu fou. Incidemment, on lit parfois des commentaires qui confondent ce dernier avec l'élève adulte, que les intertitres baptisent 'the village half-wit', mais ce sont deux personnages -et acteurs- distincts. Et on pourrait aussi s'interroger sur l'opportunité de passer du temps à montrer l'idiot du village (sic) amoureux pour rien, se ridiculiser avec un bouquet de fleurs dans l'indifférence embarrassante de son institutrice. Autre temps... etc.

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Published by François Massarelli - dans Muet David Wark Griffith
6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 15:21

Jack (Mack Sennett) et Jim (Barry O'Moore) aiment tous les deux la même femme (Marion Leonard), et elle hésite, elle hésite. Mais elle finit par se décider et par choisir Jim.

...D'où le titre? Sans doute, car tout est vu du point de vue de Jack, l'infortuné rival, qui se meurt d'amour pour la belle dame sans cœur. Jusqu'au jour où on apprend la mort de Jim: dans une scène si grinçante qu'on a du mal à imaginer que ce foit bien un film de Griffith, une domestique en pleurs annonce la nouvelle à son patron Jack, qui lui se met à rire sans pouvoir s'arrêter...

Il va donc pouvoir accomplir son destin et se marier avec la jeune femme, et... il semblerait que ce qui ait tué Jim, ce soit la méchanceté, voire le sadisme de son épouse. Bref, il ne nous reste plus qu'à émettre une hypothèse: peut-être, maintenant qu'il a compris à qui il avait à faire, Jack pourra dire à nouveau «Lucky Jim» en pensant à son copain qui n'a plus à subir l'infect caractère de son épouse...

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet
17 janvier 2023 2 17 /01 /janvier /2023 18:01

Dans une famille nombreuse (on n’a pas de mention du lieu, mais ce pourrait être dans un coin reculé et campagnard du Kentucky), on fait connaissance du fils adoptif… Celui-ci (Bobby Harron) n’est pas logé à la même enseigne que les autres, et en particulier, un de ses frères (Elmer Booth) le lui fait bien sentir. Et surtout, le jeune fils adopté fait tout pour rester dans le droit chemin…Mais son frère va être arrêté pour délinquance, et jeté au bagne : en s’évadant il n’aura de cesse que de retrouver son frère adoptif pour se venger de lui.

C’est un film notable sans doute plus pour de menues qualités que pour une réussite générale : plus supervisé par Griffith que vraiment réalisé par lui, il ne se fait pas remarquer par sa mise en scène, mais lus par l’atmosphère, la justesse des costumes et du jeu des acteurs, en particulier bien sûr Harron et Booth, l’un et l’autre très bons dans leurs rôles antagonistes.

C’est, symboliquement, le dernier film Biograph en une bobine, et le dernier court métrage de Griffith, qui à l’époque tentait de tourner un film de long métrage (Judith of Bethulia) au nez et à la barbe des patrons de la Biograph, qui ne voulaient pas se lancer dans cette aventure…

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet
16 janvier 2023 1 16 /01 /janvier /2023 17:45

Comme un écho à The sealed room, un drame à la Poe qui se situait dans une Europe d'avant la Renaissance, vient ce film nettement plus élaboré, qui est intéressant à plus d'un titre, par sa production, ses acteurs, et les thèmes et gimmicks Griffithiens qu'il contient...

Un noble (Henry Walthall) vient de se marier, c'est la passion... mais il lui fait partir à la guerre. Il laisse sa jeune épousée (Marion Leonard) derrière lui, sous la responsabilité de son cousin, mais celui-ci convoite un bijou nuptial que le couple a dissimulé: profitant de l'absence du maître de maison, il fait pression sur la jeune femme pour qu'elle révèle la cachette du rubis... Un jeune messager est en route pour alerter le mari, mais arrivera-t-il à temps?

Les acteurs, pour commencer, sont intéressants par leur nombre, car même s'il s'agit d'un film d'une bobine (ici, 16 minutes), Griffith qui a une troupe entière à sa disposition peut bénéficier d'une importante distribution et ne s'en prive pas. Contrairement à The sealed room situé dans un décor unique, et hâtivement assemblé, ici, il y a un château, probablement trouvé dans une demeure extravagante, bien que pas tourné en Californie (c'est dans le New Jersey, du côté de Fort Lee). Et une jeune actrice n'était pas du tout contente d'apparaître en collants d'homme, et l'a fait savoir: Mary Pickford prête son énergie au jeune page qui doit prévenir son maître de la traîtrise du cousin.

On a donc ici un amour trahi, un départ à la guerre, un soupçon de non-consommation nuptiale (comme dans Intolerance), un objet, forcément rouge, et convoité par un salopard sans scrupules, et qui symbolise l'hymen, une tentative de forcer une porte close, souvent assimilable à un viol, un suicide (comme dans The Birth of a Nation) pour échapper à un sort "pire que la mort", et enfin une course contre la montre... Tout ça en 16 minutes.

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith
16 janvier 2023 1 16 /01 /janvier /2023 17:32

Mme Jones (Florence Lawrence) est contente: nouvellement mariée, elle vient de tester une recette de cookies, et elle fait goûter sa production à son mari (John Cumpson)... Qui les trouve absolument dégoûtants, et se rend précipitamment à son travail pour échapper à la suite de la fournée... Il est promoteur de spectacles, et un grand nombre d'artistes passent par son bureau... justement, son épouse enhardie par ce qu'elle croit être un succès, vient distribuer des cookies, dont les effets seront désastreux...

C'est un film attachant, basé sur un gag et un seul, mais monté en sauce par la troupe de Griffith. La comédie ne vole pas haut, mais l'énergie pour la véhiculer est plaisante à voir, et le rythme du film est, du coup, assez enlevé...

Je parlais de la troupe: ils sont nombreux, justement, et il y a quelques personnages historiques: Mack Sennett pour commencer, qui assume un rôle secondaire (il fait partie des histrions, un rôle qui lui sied); Owen Moore, Dorothy Bernard, Linda Arvidson, tous liés à Griffith et/ou à l'histoire du cinéma... Et puis dans un rôle stoïque, Jeanie McPherson!

...Et une débutante, dans son tout premier rôle pour Griffith: Mary Pickford. Elle n'est que figurante, mais on la repère de suite...

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith
14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 11:02

Un jeune couple décide d'adopter un enfant. L'épouse se rend à l'orphelinat, et en sort maman... Mais la première chose qu'elle fait est de se rendre dans un magasin, où elle doit d'abord "garer" la poussette avec l'enfant à l'extérieur. Un petit malin s'amuse à intervertir les numéros des poussettes laissées en consigne, et quand les clientes du magasin sortent, il y a confusion.

...et bien sûr, pour rendre la chose (?) cocasse, il y avait une maman noire, donc un enfant noir, et la jeune héroïne est bien embêtée lorsqu'elle se retrouve avec un bébé d'une autre couleur.

Le film ne se vautrera pas plus dans le racisme au niveau de son scénario, mais il y a eu une décision étrange: pour la majorité des scènes, tournées de loin, c'est une actrice blanche en blackface qui interprète le rôle de la maman afro-Américaine, mais dans le plan final, tourné de près (qui d'ailleurs est en soi une belle image de la maman noire et de la maman blanche, complice et ayant toutes deux retrouvé leurs petits respectifs). Comme si en se rapprochant, le travestissement raciste établi en amont, devenait soudain définitivement inacceptable?

C'est un film qui date de la période de "formation" de Griffith (qui n'aura pas ces pudeurs dans l'interprétation de son film le plus célèbre), quand il était acteur et parfois scénariste de la Biograph, pour le réalisateur vétéran Wallace McCutcheon. On le reconnaîtra sans doute avec difficulté, mais Bobby Harron, future star d'Intolerance, joue ici un petit rôle, celui d'un adolescent...

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Published by François Massarelli - dans David Wark Griffith Muet