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Charlotte (Sandrine Kiberlain) et Simon (Vincent Macaigne) se rencontrent après s'être embrassés dans une soirée. Il est marié, elle est libre... L'envie de l'une et les prétentions de l'autre sont harmonisées: elle veut une histoire simple, en surface, au gré des envies. Il prétend que c'est le cas, mais... il en est incapable.
Leur relation dure, et les rencontres se succèdent: parcs, à l'écart des yeux, cafés, puis chambres d'hôtel.
Mais comme la relation dire, Charlotte désire la pimenter, et suggère de faire appel à une autre femme...
'Tu es sûr que tu ne dis pas tout ça pour t'arranger avec ta conscience?" demande à un moment Charlotte à Simon...Ce qui apparaît très vite, dans des dialogues omniprésents et même envahissants, c'est à quel point ils sont un couple mal assorti, et surtout ils ne voient pas les choses de la même manière: Charlotte est totalement investie dans la légèreté de sa relation, mais Simon n'en croit pas un mot... Chaque phrase, chaque geste esquissé, chaque hésitation le trahit. Il l'aime ou en tout cas il ne peut en aucun cas se contenter d'un tel rapport entre eux.
Ca va même plus loin: ce type est extrêmement énervant, tellement il semble incapable de réprimer le trouble qui l'envahit en permanence. C'en est glauque... Il y a un peu d'Emmanuel Mouret en lui, d'ailleurs, on aurait très bien imaginé le personnage interprété par le metteur en scène. Aurait-il été convaincant?
Ca prend une tournure bien différente quand les deux amants font appel à une jeune femme, Louise (Georgia Scalliet), à travers un site de rencontres. Au lieu de tourner en rond à deux, ils tournent désormais en rond à trois! L'intérêt s'éveille un brin devant la gêne de tout ce petit monde pour le premier rendez-vous à trois. Puis ça retombe inexorablement.
Le film maintient de façon très rigoureuse une distance, notamment avec la réalité des actes, en ne se livrant jamais à la débauche (nudité, sexe explicie sont absents), mais se vautre à mon sens dans les grandes largeurs en laissant libre cours au dialogue, voire à la logorrhée... Et on y multiplie les rencontres dans les librairies, les plans de bibliothèques richement fournies... Au secours. La malédiction du cinéma Français. Quels que soient ses efforts (et elle en fait!) Sandrine Kiberlain ne parvient pas à sauver le film de ce sentiment d'inintérêt total.