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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 17:19
In the wake of the Bounty (Charles Chauvel, 1933)

C'est sous la bannière de Expeditionary films que ce film est sorti, mais ce nom ne couvre ni un studio ni une structure de distribution, plus une tentative d'un cinéaste-aventurier-explorateur qui n'avait ni la notoriété, ni le carnet d'adresses, disons, d'un Merian Cooper. Et surtout il était Australien! Et son point de vue est différent sur certains points, de ceux qu'un producteur Hollywoodien, ou Britannique, aurait développé.

Son film est assez catastrophique sur un point: il tente de faire croire à une fiction, en demandant à des acteurs (Amateurs, à n'en pas douter), de recréer le drame du Bounty, mais c'est pour mieux jeter le bébé avec 'eau du bain, car dès l'arrivée à Tahit, Chauvel ne filme plus son intrigue, mais les femmes qui dansent, plongent, et nagent, voire bronzent, dans le plus simple appareil. Le mythe du bon sauvage aidant, le margoulin a réussi à contourner la tatillone censure... Par ailleurs, son film s'appelle "In the wake of...", on a donc droit aux conséquences de la mutinerie, et donc la fuite de Fletcher Christian et des mutins vers un ailleurs, qu'ils trouveront à Pitcairn...

Et c'est là que se situe le plus intéressant: Chauvel et son épouse se sont rendus à Pitcairn où ils ont filmés les descendants des mutins, leur vie à la dure, et leur tranquillité vaguement utopique. De nombreux passages documentaires ont été repris et incorporés dans un court métrage de la MGM, sorti à l'époque du film de Frank Lloyd en 1935, et qui en était un outil promotionnel. Mais le lien va plus loin, car on peut penser que ce film faux-cumentaire a pu influencer Lloyd dans le fait de ne pas se contenter de parler de la mutinerie, mais aussi de glorifier l'extraordinaire appel d'air vers la liberté que constituait la fuite vers Pitcairn.

Mais rien ne peut atténuer deux défauts: l'emphase lamentable sur le fait que les mutins ont tous été tués 'par une race maudite', celle des Tahitiens qu'ils avaient amenés avec eux. Les historiens ne croient pas à cette thèse qui est d'un racisme pur, ce qui venant d'Australiens des années 30 n'a pas grand chose pour nous étonner! Et ensuite, les acteurs dans les portions 'recrées' sont atroces.

Y compris celui qui joue Fletcher Christian, il est Tasmanien, et répond au nom d'Errol Flynn.

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Published by François Massarelli - dans Errol Flynn Australie
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 16:30

Des soldats de l'Union dont l'officier Kerry Bradford s'évadent d'un pénitencier Sudiste, avec une nouvelle qui intéressera beaucoup leur état-major: le colonel Vance Irby, qui dirigeait leur lieu de détention, va partir pour Virginia City, Nevada, une ville nouvelle à l'écart des Etats, mais qui a la réputation d'être une place forte Sudiste; Irby, avec l'aide de la belle Julia Hayne, y prendrait en charge une cargaison d'or qui pourrai bien sauver la mise du Sud agonisant... L'or devient l'obsession de chacun: Irby et Hayne pour le Sud, Bradford pour le Nord, et le bandit Murrell pour lui-même... Pour tout compliquer, Bradford et la belle Julia ne sont pas indifférents l'un envers l'autre...

A la fin de Dodge City (1939), Errol Flynn et Olivia de Havilland se rendaient à Virginia City afin d'y faire régner l'ordre... Je ne sais pas s'il y a eu un moment une intention à la Warner de réaliser une suite de ce premier film, mais en tout cas, un an plus tard on est bien face à une toute nouvelle intrigue... Ou du moins un nouvel assemblage, car l'art du recyclage façon Warner n'est pas un vain mot: ce n'est pas tant une intrigue ici qui est répliquée, c'est plus une impression de redistribution de choses déjà vues. L'intrigue compliquée n'a pas grand chose à envier à celle, parfois délirante, de The sea hawk (1940); les personnages, particulièrement Flynn (Bradford) et Randolph Scott (Irby), renvoient à la coupure fondamentale entre le Nord et le Sud telle qu'elle apparaît en filigrane dans The santa Fe Trail (1940); la présence d'une bande organisée (Avec Bogart à leur tête) qui met la pagaille dans la ville, mais aussi une série de scènes liées à une complicité entre Flynn et un gamin, renvoient à Dodge City. Pourtant, la sauce ne prend pas aussi bien qu'on l'aurait espéré... Trop riche? Trop compliqué? Trop de redites? Pas de Olivia De Havilland, qui est ici supplantée par Miriam Hopkins pour ce qui a tout du come-back?

Reste le plaisir, ou la curiosité, de voir Bogart en méchant de western...

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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Western Errol Flynn
9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 16:33

1575. Un groupe d'hommes, dans un immense palais, contemplent une immense carte, et l'un d'entre eux couvre de son ombre une importante partie de la carte, et annonce quelque chose qui ressemble beaucoup à "Aujourd'hui l'Espagne, demain le monde!" Philippe d'Espagne vient de lancer un processus qui va le conduire à défier la plus puissante nation du monde, la Grande-Bretagne, et son impressionnante reine Elizabeth. Mais dans cette séquence, où Michael Curtiz joue de l'espace, de l'ombre, de la composition et du costume (Les hommes sont tous habillés en noir et ressemblent à des dignitaires fascistes), il est difficile d'oublier que le film date de 1940, et qu'une telle volonté malsaine d'hégémonie sonne un peu trop contemporaine pour que ce soit innocent... Car, et c'est vite évident, ce Sea hawk n'a aucun rapport avec la première version tournée en 1924 par Frank Lloyd. c'est un véhicule pour Errol Flynn, dans lequel Michael Curtiz semble une fois de plus partir en mission pour les frères Warner, toujours plus rooseveltiens que la Maison Blanche, et anticiper sur l'inévitable retournement à venir: car en 1940, les Américains ne comptent pas encore s'engager dans la guerre... pour l'instant.

L'intrigue du film suit les aventures de Geoffrey Thorpe, un corsaire qui agit essentiellement pour sa reine, et qui va être aux premières loges des conflits à venir. Il va bien sur y trouver l'amour, en la personne de Dona Maria Alvarez, une noble Espagnole qui a des affinités avec l'Angleterre. En chemin, il va y avoir des combats navals, des coups de théâtre, des évasions spectaculaires, des traîtrises, et bien sur un duel fantastique. Ce film offre tout ce qu'on peut espérer d'un film de Michael Curtiz avec Errol Flynn, mais de fait, le vieux maître est inspiré! Le budget de ce film a du être colossal: le luxe visuel, le soin apporté aux décors, la beauté constante de l'image sont admirables, et Curtiz a signé le film de bout en bout: séquences de balayages d'immenses espaces remplis de figurants, scènes d'actions tournées au plus près des corps, et ombres gigantesques qui prennent la place des acteurs... Il s'est trouvé à l'aise dans cette histoire de corsaire qui doit convaincre sa reine de ne pas écouter les mauvaises personnes, et qui doit tout sacrifier s'il le faut pour un idéal plus grand que tout.

Et le film n'est bien sur pas qu'une fête esthétique, c'est aussi une impressionnante métaphore de l'urgence dans laquelle l'Europe se trouve à l'époque de la réalisation du film. Curtiz allait récidiver avec The Santa Fe Trail, mais il réussit vraiment ici à placer son intrigue du XVI e siècle Elizabethain au coeur du XXe siècle, grâce à sa première séquence, mais aussi et surtout grâce à un discours final d'Elizabeth, qui dit clairement la détermination des Anglais à dresser un rempart contre la barbarie... Et ce n'est pas un hasard si on a confié le rôle de la souveraine à une Anglaise, Flora Robson. Celle-ci est parfaite, du reste, mais elle connaissait déjà le rôle... Tout le reste de la distribution est excellent, de Henry "Le traître" Daniell, à Alan Hale en passant par le vieux copain de Curtiz Claude Rains, et Donald Crisp. On regrette l'absence de Olivia de Havilland, remplacée par Brenda Marshall (Qui?) mais la dame de compagnie de Dona Maria n'est autre que la grande Una O'Connor, qui joue, une fois n'est pas coutume, une Anglaise. Enfin, l'image bénéficie du métier de l'impeccable Sol Polito, avec un passage en sépia durant un intermède dans les mers chaudes, et la musique est signée de Erich Wolfgang Korngold: Bref, du grandiose, quoi!

The sea hawk (Michael Curtiz, 1940)
The sea hawk (Michael Curtiz, 1940)
The sea hawk (Michael Curtiz, 1940)
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Published by François Massarelli - dans Michael Curtiz Aventures Errol Flynn