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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 11:16

Trois escrocs (Thomas Meighan, Betty Compson, Lon Chaney) décident de s'associer avec un homme religieux (Joseph J. Dowling) afin de se faire de l'argent: l'homme prétend être un guérisseur, faiseur de miracles touché par la grâce divine, et toute la population de son village le vénère... Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises...

On va le redire, une fois de plus, hein: les films ne sont pas éternels. Parfois c'est agaçant. Parfois, c'est rageant. Et parfois, c'est tragique: en témoignent ces trois minutes... Le film, réalisé par un metteur en scène disparu trop tôt et qui avait atteint une renommée non négligeable, a laissé le souvenir d'un classique et d'un chef d'oeuvre. On le comprend tout à fait, quand on voit ce qu'il en reste...

Ces extraits a été préservé parce que la Paramount avait monté dans des courts ou moyens métrages promotionnels un certain nombre de séquences de gros succès de la compagnie (The house that shadows built, en 1931, et Movie memories, en 1935); on y trouve donc la scène emblématique du film: Lon chaney, qui joue un contorsionniste, y simule une guérison miracle, à la fois pour convaincre la foule, et pour s'attirer les bonnes grâces du guérisseur (qui lui n'est pas un escroc). La scène est courte, mais intense, et Chaney est excellent, au point qu'un grand nombre de personnes, jusqu'à aujourd'hui, sont persuadés qu'il était réellement contorsionniste... Mais la séquence se poursuit: un gamin sérieusement handicapé, qui a vu la scène, souhaite lui aussi profiter du pouvoir du "miracle man", et s'avance, lâchant se béquilles, puis... courant jusqu'au brave homme, sous les yeux médusés de tous, y compris bien sûr Chaney.

C'est un modèle de montage, qui nous montre que Tucker ne se contentait pas de poser la caméra, mais qu'il avait conçu sa scène en fonction d'un effet voulu sur le public. comment ne pas penser à Borzage et son cinéma du miracle? Sauf que Borzage, sans doute, n'aurait pas joué sur l'ironie de la contradiction comme le fait Tucker ici. Et cette séquence, avec Chaney dans un grand numéro d'illusionniste, a été annoncée par d'autres, comme le prouve la photo ci-dessous... Une scène qui donne immanquablement l'envie d'en savoir, et d'en voir plus. Une autre séquence, plus détaillée, avec des gros plans fascinants de Chaney, Compson et Meighan, est disponible dans The house that shadows built, zt là encore on y sent un sens du montage, et une nervosité du rythme, qui impressionnent...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1918 Film perdu **
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 17:06

On connait l'histoire: un marchand perdu dans un magnifique jardin se fait agresser par le propriétaire des lieux, une bête mystérieuse et effrayante. Le marchand est sommé de donner à la créature une de ses filles, et la plus brave se constitue donc sa prisonnière...

Et donc, si on connaît l'histoire, tant mieux parce qu'il ne reste pas grand chose de ce film, qui fait partie des féeries réalisées par Capellani pour Pathé. Des probables quinze minutes originales, seul un fragment de quatre minutes a survécu, et il est tellement décomposé qu'on ne parvient à deviner qu'une minute de l'action, dans deux ou trois scènes...

C'était, donc, sans doute, une de ces histoires enluminées avec soin par le réalisateur, à la gestuelle moins assurées que ses films contemporains, et rendue plus belle par l'ajout de couleurs en "Pathécolor", c'est à dire peintes au pinceau et avec pochoir par les petites mains des ateliers. L'ombre de Méliès passe derrière les effets spéciaux qu'on peut apercevoir (l'apparition de la bête, notamment), et... on n'en saura pas plus.

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Published by François Massarelli - dans Muet Albert Capellani Film perdu
4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 18:58

Décidément, le temps qui passe a vraiment été impitoyable avec ce pauvre Rudolph Valentino, dont tant de films ont été perdus, et beaucoup ne nous sont parvenus que dans des versions tronquées. C'est le cas de ce long métrage officiellement crédité à Edmund Mortimer (un illustre inconnu pour moi), mais que la sagesse populaire attribue à Paul Powell. Valentino y interprète un second rôle, mais la copie disponible, qui ne dure que deux bobines sur les cinq originales, lui donne certainement un rôle bien plus important, proportionnellement...

Dans un petit port de pêche, le patron local est obsédé par son appartenance supposée à la noblesse Britannique; il aimerait que sa fille (Carmel Myers) entre dans la bonne société. Pendant un séjour de cette dernière dans la bonne société de San Francisco, elle fait la rencontre de Dick Bradley (Valentino), golden boy local... Ils tombent amoureux, mais la jeune femme apprend qu'elle ne serait pas de la noblesse, ce qui change évidemment automatiquement son image auprès de ses nouveaux amis. Rentrée chez elle, elle reçoit la visite de Dick, qui arrive au bon moment: un pêcheur local veut en effet la kidnapper...

Le film est plus qu'anecdotique, mais on y remarque un certain détachement, comme si personne, là-dedans, n'y croyait vraiment. C'est renforcé par la prestation de Zasu Pitts qui en fait des tonnes en amoureuse jalouse du marin qui en pince pour l'héroïne. Elle ne se prive absolument pas de sortir toute une batterie d'effets comiques, qui, honnêtement, font un bien fou à ce pensum d'un autre âge.

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Published by François Massarelli - dans Muet 1918 Comédie Film perdu **
3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 15:16

Après le Sheik de 1921 (The Sheik, George Melford), Rudolph Valentino allait être confronté à à peu près tous les exotismes, lui qui avait souvent, dans un premier temps, été condamné aux rôles de latin lover et autres séducteurs interlopes, n'était certes pas sorti des stéréotypes... On connaît mal ce film de Phil Rosen, déjà un solide vétéran quand il a tourné ce long métrage: et pour cause, The young Rajah est perdu. Pas totalement, mais pas loin, car les fragments qui nous sont parvenus, totalisant une quarantaine de minutes, sont d'une qualité plus que douteuse...

Un adjectif qui sied d'ailleurs au film. Ne l'entendez pas comme une critique du travail de Mr Rosen, ou de l'interprétation de Rudolph Valentino... L'un comme l'autre, soumis à un contrat avec Paramount, s'acquittent de leur tâche avec un grand talent, après tout. Non, c'est que réflexion qui est motivée par l'étrangeté particulière de ce film, qui dépasse tout en matière de grand n'importe quoi.

Aux Etats-Unis, la famille Judd a recueilli un jeune héritier d'un noble Indien (d'Inde, pas un Américain Natif), sauvé in extremis d'une mort certaine par des fidèles sujets de son maharajah de père. Le prince, élevé à l'Américaine sous le nom d'Amos Judd, est doté d'un talent particulier: il peut voir l'avenir par des flashes incontrôlables; ce qui lui vaudra en vérité plus d'ennuis qu'autre chose, lorsque pour éviter un coup qu'il sait mortel, il se déplacera, entraînant la mort de son attaquant, un étudiant jaloux. Il n'en fallait guère plus pour justifier une réputation de meurtrier...

Et une réputation comme celle-là, ça n'aide pas aux amourettes avec la belle Molly Cabot (Wanda Hawley), surtout qu'elle combat régulièrement son attirance pour le jeune Amos. La raison? Le préjugé racial, tout bonnement...

Donc, d'une part, le film coche toutes les cases d'un véhicule pour l'acteur Valentino: séduction, exotisme, masculinité, délicatesse des sentiments, fragilité due à un destin difficile, romantisme échevelé, prouesses physiques, et scène de semi-nudité (ici sportive, puisqu'en bon étudiant de la haute société, Amos Judd est un excellent rameur). Mais il fait plus: à l'intrigue partagée entre les fantasmes raciaux de la bonne société Américaine, on ajoute l'intrigue romantique à souhait d'un royaume d'opérette pris entre la continuité d'un bon maharajah, et un chaos indescriptible servi par un prince inquiétant dont le premier ministre n'est autre que, mais oui, J. Farrell McDonald. Ajoutez à ça le don de voir l'avenir et toutes les situations qu'il permet (dont du suspense), vous comprendrez qu'on a devant nous un cas d'école!

Seulement il fait se contenter d'un puzzle, d'ailleurs reconstitué avec soin par les équipes de Flicker Alley, qui n'ont eu à leur disposition qu'une copie fragmentaire Espagnole en 16mm, et d'extraits de bande-annonces, sans parler des inévitables photos de plateau pour combler les trous. L'objet final ressemble à une curiosité unique en son genre...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1922 Film Perdu **
28 septembre 2018 5 28 /09 /septembre /2018 09:28

Pierre (Jean Gabin), capitaine de la péniche Le Cormoran, sauve de la noyade Marinette (Madeleine Renaud), une jeune Parisienne. Il tombe instantanément amoureux d'elle, et lui propose de l'épouser. Durant la noce, Silvestre (Pierre Blanchar), le second de la péniche, qui s'était absenté, revient et a la surprise de trouver son inséparable ami marié. Plus encore, il a trouvé la perle rare, une femme qui lui plaît immédiatement... Sous les yeux inquiets de la jeune soeur de Pierre, Mique (Rosine Deréan), amoureuse du second depuis toujours, une dangereuse situation va se développer, dans laquelle le mariage de Pierre, mais aussi son amitié de dix ans avec Silvestre, vont se jouer...

Avec son enthousiasme à déplacer les montagnes, Serge Bromberg, responsable de la restauration récente de ce film, le présente comme "Le chef d'oeuvre de Harry Lachman". Ce qui est sans doute une exagération, d'une part parce qu'en dépit de sa place modeste dans le cinéma, Harry Lachman a quand même réalisé Our relations (1936), qui est sans doute beaucoup un film de Stan Laurel aussi... Et puis, le mot de chef d'oeuvre, ici, est difficile à mobiliser...

Oh, j'admets qu'il y a de belles images, la photo de Rudolph (ici Rudy) Maté étant très travaillée, et des ambiances proches du naturalisme... Le metteur en scène s'est plus à faire adopter à son film le ton et le rythme nonchalant de la péniche, et a repris avec bonheur la technique du muet pour de superbes séquences à distance. Mais le principal problème est que ce qu'on a sous les yeux, d'une part, pâlit copieusement aux côtés d'un autre film qu'on ne présente plus, L'Atalante, dont le naturalisme doublé d'une dose de surréalisme en contrebande, emporte tout sur son passage. Ici, au-delà des affaires de coeur, on s'ennuie un peu. Et Gabin, en balourd qui ne veut pas comprendre, est sympathique, mais il ne fait pas le poids face à Blanchar et son intensité. Et les dialogues de Marcel Achard tendent à se vautrer dans la convention..;

D'autre part, ce qu'on a sous les yeux, justement, c'est non pas un film, mais une série de fragments: des neuf bobines de La belle marinière, on n'a sauvé que cinq. La deuxième, la troisième, la cinquième, et les deux dernières. Si des scènes de tension dramatique, des paliers importants (et en particulier la fin de l'histoire, particulièrement sèche) sont là et bien là, il est difficile, finalement, d'adhérer à cette histoire fragmentaire... Surtout quand elle commence en l'état par une séquence étonnante de sensualité, une sensualité après laquelle tout le reste du film court sans jamais la rattraper! 

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Published by François Massarelli - dans Film perdu
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 18:58

Trouvé à Dawson City au milieu de centaines de bobines de film, dans un sale état (parmi lesquelles au moins un autre long métrage Universal avec Lon Chaney réalisé par De Grasse et sorti juste avant celui-ci, If my country should call), il ne manque qu'une bobine à ce film, la première. On prend donc le drame en cours de route, et c'est embêtant car il est quand même assez peu facile à suivre... C'est un mélodrame situé partiellement dans les bois, qui nous montre un homme exilé pour un crime qu'on accepte de comprendre mais pas au point de l'excuser, un père ultra-religieux qui en veut à sa fille (Dorothy Phillips) d'avoir trop de liberté, et on y voit aussi celle-ci se mettre en quête de clés pour améliorer la vie de ses amis.

Et Lon Chaney, quand à lui, a un rôle embarrassant et ambigu, pour une fois sous son vrai visage: il est un métis, et pour une bonne partie du film il serait volontiers le méchant, qui convoite la jeune héroïne. Mais seulement voilà: s'il y a bien un point sur lequel ce film n'est pas clair, c'est le suivant: l'a-t-il, ou ne l'a-t-il pas, violée? Le montage et les conventions nous disent que oui. Le film, explicitement, ne nous dit rien. Mais le comportement de la jeune femme, qui pour finir se rapproche de son tourmenteur, et lui demande de l'aide, nous dit le contraire... 

De toute façon, on est une fois de plus avec ce film, en plein mélodrame, sans grande invention, qui se laisse regarder, mais qui, clairement quand on sait de quoi Lon Chaney est capable, nous laisse sur notre faim. D'ailleurs, il est le meilleur acteur du film.

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Published by François Massarelli - dans Muet Lon Chaney 1916 Film Perdu **
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 18:46

Seules trois bobines sur cinq ont survécu de ce film, et encore: pas dans un très bon état. Mais si l'histoire en est morcelée (il en manque en particulier le début, et sans exposition le travail du film sur le spectateur s'en trouve amoindri), il se comprend aisément et se suit sans problème grâce à la reconstitution des fragments manquants par Jon Mirsalis, spécialiste imbattable de Lon Chaney.

Le personnage principal en est une femme, interprétée par Dorothy Phillips: épouse et mère de famille, elle s'émeut de ce que son mari (Frank Wilson) comme son fils (Jack Nelson) puisse un jour déserter le foyer pour répondre à l'appel du drapeau. Et lorsque l'occasion se présente, comme Margaret ne parvient pas à empêcher son mari de partir, elle songe à utiliser un moyen radical pour retenir son fils: son frère, e Dr Ardath (Lon Chaney) a en effet mis au point un produit qui agit sur le coeur, simulant une crise cardiaque: elle décide d'en donner à son fils à son insu, afin de la garder près d'elle...

Comme les autres films de De Grasse que j'ai pu voir, celui-ci est impeccablement mis en scène, profondément mélodramatique et hautement improbable. Mais surtout on y décèle la tendance ambigue du Hollywood des années 10 autour de la première guerre mondiale: partir en Europe? Ne pas partir? Et pourquoi faire? Qu'adviendra-t-il des soldats qui partiront? Ménageant tout le monde, le film apporte plusieurs réponses, et se vautre dans une fin pacifiste qui n'est pas du meilleur goût. Quant à Chaney, il est, drapé dans sa dignité de médecin, l'instrument du destin... Jusqu'à un certain point.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1916 Lon Chaney Film perdu **
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 18:35

Les films Universal de Lon Chaney, tournés entre 1913 et 1917, étaient plus d'une centaine; seule une petite poignée a survécu, et pas dans un très bon état. A l'heure actuelle, on en découvre encore des fragments, mais il est sans doute bien tard, le nitrate "n'attend pas" comme le rappelait la campagne de sauvegarde des films organisée il y a quelques années aux antipodes...

Chaney est un personnage secondaire dans une grande majorité de ces films, dont celui-ci: seules les deux premières bobines ont survécu, et l'acteur ne jouerait pas dans la troisième. Il est un homme des bois, un père rigoriste qui a tenté de tuer son épouse quand elle s'est enfuie avec un homme de la ville. Il est désormais flanqué d'une fille qui ressemble de plus en plus à sa mère, et qui lui donne des sueurs froides par ses velléités de liberté. Apprenant qu'il veut la marier à un voisin, d'un type un rien trop rugueux à son goût, Jen (Cleo Madison) s'enfuit...

Elle va se rendre vers la grande ville, où elle va trouver l'amour, mais aussi les complications, puisque le monde est toujours petit dans les mélodrames, et l'homme qu'elle aime fréquente des cercles qui ont, bien sûr, connu sa mère. Joseph De Grasse fait, comme on dit, le boulot, dans un film qui profite du contraste entre les environnements rustiques de la première bobine (Chaney est toujours à l'aise dans les bois, y compris avec une longue barbe!) et la ville"corruptrice " de la deuxième bobine. Quant à la troisième bobine, eh bien... il n'y en a plus!

 

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Published by François Massarelli - dans 1915 Lon Chaney Muet Film Perdu **
28 juillet 2018 6 28 /07 /juillet /2018 09:37

Une jeune femme, Bessie (Hope Hampton) qui vient d'avoir le coeur brisé, vient trouver refuge dans une petite pension de famille un peu miteuse. Son voisin, Tony Pantelli (Lon Chaney) est un petit malfrat; ça ne l'empêche as d'avoir un coeur d'or: il va veiller sur la jeune femme, ui en a bien besoin...

Pendant ce temps, l'homme qui a causé le malheur de Bessie, Ashe Warburton (E. K. Lincoln), est en villégiature en Grande-Bretagne: il trouve une coupe médiévale aux étranges propriétés: elle brille dans la nuit... Pour certains, il pourrait s'agir du Saint Graal. Désireux de soigner Bessie, décidé à jouer un tour de cochon à Warburton, Tony qui vient d'apprendre le retour de ce dernier, décide de voler l'objet: on dit qu'il a des vertus curatives.

C'est un mélodrame comme il en a existé tant à l'époque du muet. Si l'intrigue est assez conventionnelle, elle est rehaussée d'une mise en scène particulièrement soignée. Brown, qui a été à très bonne école en tant qu'assistant de Maurice Tourneur, se fait plaisir dans des compositions très recherchées, et avec la lumière et l'ombre. L'un des passages les plus connus du film, quand Tony va se faire arrêter, est traité d'une manière formidable, en un seul plan : Tony ouvre une porte et sur celle-ci, l'ombre d'un policier armé se dessine...

The light in the dark est un film perdu, dont il nous reste une abréviation, ressortie dans le circuit religieux sous le titre The light of faith. C'est une trahison du film, hélas, qui ne prend ni gants ni la moindre subtilité pour nous asséner le fait que la mystérieuse coupe (couverte de radium par un escroc dans le film original) EST le Graal, sans le moindre doute... Mais le film a pu ainsi, au moins partiellement, être préservé. Et Lon Chaney, au milieu de tout ça, est royal...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1922 Clarence Brown Lon Chaney Film perdu *
1 juillet 2018 7 01 /07 /juillet /2018 15:18

Die Flamme, ou Montmartre tel qu'il était nommé en France et dans les pays anglo-saxons, est le dernier film Allemand de Lubitsch, qui est en partance pour les Etats-Unis, où il fera la merveilleuse carrière que l'on sait. Je suis toujours un peu mitigé sur la partie Européenne de la filmographie du metteur en scène, en raison d'une trop grande versatilité, ce qui pourtant devrait être un avantage. Dans le cas de Lubitsch, qui nous a habitué grâce à ses comédies Américaines à sa fameuse "touch", qui consistait en une utilisation géniale du regard pour faire passer les situations à travers de menus détails mis en exergue, les films Allemands tournaient souvent, succès et savoir-faire oblige, autour de sombres épopées qui se prêtent mal, justement, à l'intimisme de sa mise en scène. 

Difficile du reste de juger ce film, un conte de marivaudages cruels dans lequel Alfred Abel joue manifestement le rôle d'un tentateur et Pol Negri une femme qui tente de faire oublier une mauvaise réputation: il en reste peu de choses... La version restaurée par la cinémathèque de Münich est réduite à une seule bobine, et concerne la confrontation entre les trois principaux protagonistes: Yvette (Pola Negri), prostituée amoureuse qui est prête à se sacrifier pour ne pas entraîner dans sa chute l'homme qu'elle aime; Gaston (Alfred Abel), le manipulateur qui la menace, et Adolph (Hermann Thimig), l'homme de la belle société qui revient vers la femme qu'il aime. Ce dernier étant un peu à part, l'extrait est surtout consacré à un conflit ouvert entre Pola Negri, femme forte comme Lubitsch les aimait, et Abel, en diable au sourire charmeur...

En espérant qu'un jour on puisse voir enfin le film sinon dans son entier, en tout cas dans une continuité plus décente: dans ce drame en costumes qui se joue dans des intérieurs Parisiens, il me semble que j'ai vu plus de Lubitsch que dans tout Das Weib des Pharao, qui lui a fait l'objet d'une reconstitution spectaculaire...

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Published by François Massarelli - dans Muet Ernst Lubitsch 1923 Film perdu