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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 mars 2025 7 02 /03 /mars /2025 14:28

Est-ce parce qu'il est sorti entre le succès spectaculaire de It happened one night (1934), avec Clark Gable et Claudette Colbert, et le non moins impressionnant chef d'oeuvre de Capra Mr Deeds goes to town (1935)? En tout cas, Broadway Bill a la réputation d'être un Capra mineur.

Warner Baxter y interprète un homme qui vit assez mal d'être coincé dans une vie qui ne lui convient guère: employé de son riche beau-père, placé à la tête d'une entreprise qui ne l'intéresse pas, il se console en entretenant une passion pour les chevaux, dont le sien, Broadway Bill. un jour, il plaque tout, avec la désapprobation de son épouse, mais avec la complicité de sa belle soeur (Myrna Loy). On se doute que la soeur en question ne va pas se contenter d'épauler le héros dans sa passion, mais le film est relativement sage sur la petite histoire d'amour entre eux, se concentrant surtout sur la notion pour le héros d'investir toute son énergie dans son rève, préfigurant de fait la famille de timbrés fabuleux de They can't take it with you.

Du pur Capra lorsque les avanies s'accumulent, et que le montages'emballe comme un cheval au galop... Une belle surprise, dont Capra fera pour toujours l'un de ses films préférés, en gardant jalousement les droits puis en en confectionnant un remake probablement inutile, Riding high, avec Bing Crosby, en 1950 pour la Paramount.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra
2 mars 2025 7 02 /03 /mars /2025 14:14

Souvent imité, jamais égalé, le film qui finit enfin de révéler Capra au grand public est bien sûr l'un des passages obligés de son oeuvre, et beaucoup plus que l'acte de naissance (En collaboration sans doute avec Twentieth Century de Hawks la même année) de la screwball comedy: c'est une synthèse fascinante de ce qui fait le sel des films de Capra. Une sorte de point culminant de son oeuvre, en quelque sorte, à la fois représentatif et exceptionnel...

L'argument fondateur en est bien connu: un homme rencontre une femme; il est journaliste en mal de scoop, elle est riche héritière en fuite; il va pouvoir à la fois l'aider à se rendre chez son fiancé (Que sa famille, bien sur, désapprouve) tout en écrivant un article qui le remettra en selle... et bien sûr il tombe amoureux d'elle et réciproquement.

Clark Gable et Claudette Colbert, on le sait, ont été punis par leurs studios repectifs afin de participer à ce film pour la pauvre Columbia, ce qui ne les a empêchés ni de faire très bien leur travail, ils sont excellents, ni d'immortaliser un couple formidable, tout en dynamisme. Le penchant de Capra pour les dialogues à la mitraillette, associé à des réminiscences bien dans le ton de l'époque du style de dialogue à la Front page (sorti en 1931), bénéficie en plus d'être interprété par des orfèvres en la matière, y compris si on imaginait sans doute un peu mal Gable en comédien. Ici, il assure sans aucun effort... Mais il n'y a pas que cette touche 'screwball', qu'on retrouve dans les rapports nécessairement conflictuels d'un homme et d'une femme destinés à tomber in fine dans les bras l'un de l'autre: il y a aussi le portrait amusé d'une amérique moyenne, un motif dans lequel Capra est toujours formidable: les braves gens, qu'ils soient chauffeurs de bus, propriétaires de motels, bandits de grand chemin (Alan Hale et son tacot) voire dragueur des routes (!) sont montrés ici avec un ton mi-tendre, mi-amusé... et Capra n'oublie pas, au détour d'un chemin, de montrer l'irrution du drame, permettant à ses acteurs de prouver leur valeur humaine: Gable et Colbert vont partager leurs derniers dollars avec une famille qui crève la faim.

Et si on peut parler de ce film sans pour autant mentionner la pluie d'Oscars (Qui fit tant plaisir à Capra et ses acteurs, certes), comment passer outre les scènes d'anthologie que sont la séquence d'auto-stop, qui permet à Claudette Colbert de démontrer que la jambe est plus forte que le pouce, et des passages dans les motels, lorsque les héros dorment séparés par une couverture qu'ils appellent le mur de Jericho, qui limite dans un premier temps leurs univers respectifs avant d'être un paravent sur leurs désirs de plus en plus tangibles. Capra a donc non seulement réalisé une valeur sûre de la comédie, c'est indéniable, il a aussi fait un film qui touche à la fois à la vérité des êtres (il faut pour Gable voir au-delà du vernis 'fille de riche' de sa compagne d'infortune, et réciproquement) et à l'éveil de leur amour.

On craque, on aime, on en redemande...

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Criterion
11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 15:54

Rien que dans le titre, on voit bien ici que tout revient à un conte de fées, à un miracle, et que Riskin et Capra avaient, d'une certaine façon, trouvé la formule magique. En matière de formule, ils croyaient pourtant avoir trouvé la potion à fabriquer des Oscars, ce que voulait Harry Cohn, le patron de Columbia, une audace folle pour un petit studio de rien du tout, partagée par Capra lui-même, très ambitieux dès cette époque, et impatient de montrer son pouvoir de metteur en scène, et sa mainmise sur l'objet filmique.

Mais cette année-là, ce fut un autre Frank (Lloyd, pour Cavalcade) qui rafla les Oscars convoités, et Lady for a day, bien que nominé quatre fois, n'obtint rien (au passage, la réputation du film de Capra, aujourd'hui, enfonce allègrement celle du film de Lloyd, mais passons). Il fallait attendre l'année suivante, et le triomphe de It happened one night... Mais à l'heure où on dispose (même en Blu-ray) d'une version intégrale, avec un superbe transfert effectué d'après le négatif obtenu par Capra lui-même pour ses archives, à partir d'une copie complète alors que les éléments d'origine disparaissaient dans les années 50, on peut enfin revenir sur ce classique, l'un des films préférés de Capra, et y voir ce qui n'est rien d'autre que la matrice de ses plus grands films, de Deeds à It's a wonderful life en passant par Meet John Doe. Le voyage vaut le détour, aujourd'hui comme en 1933...

Dès le début, Capra installe le contexte de façon magistrale: New York, les rues et la faune pas toujours très catholique, malfrats, mendiants, escrocs, policiers bienveillants (L'un d'entre eux -Ward Bond- pique ouvertement une pomme à l'héroïne, allusion à un laisser-faire très ambigu). C'est dans ce contexte qu'une vieille clocharde, Apple Annie (May robson), tente de joindre les deux bouts en vendant des pommes. On y fait aussi la connaissance de Dave the Dude (Warren William), un sympathique chef de gang, qui gagne des paris grâce aux pommes d'Annie, qui lui a toujours porté bonheur. Annie apprend que sa fille Louise, élevée à l'écart en Espagne et qui est persuadée que sa mère est une dame riche de la bonne société new Yorkaise, va venir avec son futur mari et son futur beau-père, afin que celui-ci puisse rencontrer "Mrs E. Worthington Manville", l'opulente mère de sa future bru. Se jugeant endetté par la chance qu'elle lui a apporté, Dave se décide à tout faire pour permettre à Annie de jouer le jeu jusqu'au bout, et va l'aider à créer l'illusion de la richesse...

Conte sur l'entraide, Lady for a day se passe dans un New York où la crise est partout: voyant Annie en beaux habits, une mendiante remarque: 'Vous vous rappellez, quand elle était tout le temps habillée de cette façon?"; un employé d'un hotel risque sa place (et sera licencié) pour faire suivre le courrier d'Annie qui dissimule sa situation à sa fille, et les bandits parlent de leurs occupations comme de leur gagne-pain. On ne verra pas les petites gens qui travaillent de façon légitime: ici, on est clochard, bandit, ou gouverneur... Pourtant les apparences sont trompeuses: ainsi, on improvise un mari à Annie avec le "juge" Blake, un "pool shark", c'est-à-dire un joueur de billard professionnel (Guy Kibbee). Il est certes un vrai escroc, mais il est aussi capable de parler avec la plus grande emphase et une certaine classe. De même, l'entraide passe par des canaux inattendus: dans la maison prétée à Dave pour le temps des la venue des invités d'Europe, censée être la maison d'Annie, un valet va se prêter très volontiers à la supercherie, se contentant d'objecter aux manières parfois peu raffinées de certains acolytes de Dave (Ned Sparks y est un savoureux assistant au parler matiné d'argot, qui se voir rétorquer par le valet: "Monsieur, si j'avais le choix des armes contre vous, je choisirais la grammaire")... Enfin, dans cette histoire où les bandits se liguent pour réaliser en quelques jours le rêve le plus fou de l'une d'entre eux (tant les victimes de la crise et les hors-la-loi semblent avoir fait un pacte de respect mutuel), un secours inattendu viendra agir en guise de cerise sur le gateau, comme dans It's a wonderful life...

L'entraide, en ces années de galère, n'est pas l'assistanat: c'est parce qu'il lui doit une certaine réussite, du moins à en croire sa superstition, que Dave vient en aide à Annie, et mobilise tout son monde. La philosophie populiste de Capra est déja là dans ce film, dont l"humanisme et la tendresse s'impriment dans chaque scène. De fait tous les gens qui s'investissent sont des fripouilles, de Happy Maguire (Ned Sparks), le raleur, à Missouri Martin (La propriétaire d'un établissement dont la protection de Dave cache peut-être des magouilles un peu plus subtiles, jouée par Glenda Farrell); mais tous ces gens malhonnêtes forment une famille, un univers, cohérent, qui renvoie à l'idée d'une Amérique microcosmique, comme l'esprit de communauté qui sera à l'oeuvre dans Deeds, ou dans la famille de dingos dans You can't take it with you. Dans ce film, tout le monde sort transformé, à commencer bien sûr par Dave the dude qui semble avoir acquis une morale, Annie, qui pourra mourir tranquille, et même le maire, le gouverneur, et le chef de la police, qui ont désormais des manières plus douces avec leurs subalternes.

Le mélange de comédie et de drame, deux genres bien souvent illustrés par capra en ces années Columbia, n'est pas tant une façon de pêcher les Oscars qu'on aurait pu le croire; c'est l'expression d'une sensibilité, propre au metteur en scène, et qui s'exprime de façon directe et efficace. Cette histoire est incroyable, mais elle est forte, elle rend heureux le temps de voir le film, et c'est tout ce qu'on demande. On imagine assez bien que si on voyait ce film en ignorant totalement ce qu'a pu faire le metteur en scène par ailleurs, on aurait une seule envie, de voir tous ses autres films... Du reste, c'est une vitrine superbe du savoir-faire du réalisateur, d'une certaine époque aussi, avec les grands Guy Kibbee, Ned Sparks, Walter Connolly, Glenda Farrell, et bien sur le fantastique Warren William, piqué à la Warner pour l'occasion, comme Kibbee (Ils étaient tous deux partenaires dans Gold diggers of 1933)... Un grand, très grand film de Frank Capra.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code
6 janvier 2025 1 06 /01 /janvier /2025 14:44

Moins connue que ses films fédérateurs tournés plus tard, cette histoire d'amour déguisée en film d'aventures exotiques est l'un des plus beaux Capra. Sorti en 1933, en pleine période dite pré-code, c'est un film qui joue constamment avec la censure, et qui affiche des possibilités surprenantes, mais c'est aussi un tour de force technique qui laisse pantois.

Dirigeant une nouvelle fois Barbara Stanwyck, qui décidément l'inspire, Capra use de tout son savoir-faire en matière de mise en scène pour recréer une Chine fantasmée, dans laquelle Megan Davis, une jeune femme Américaine vient se marier avec un missionnaire; mais juste avant le mariage, elle le suit dans une équipée improvisée qui tourne au ridicule: ils souhaitent sauver des enfants, et n'ont comme sauf-conduit qu'un papier soit-disant signé par un soldat félon, le général Yen. Celui-ci leur a en fait donné un papier sans valeur, et dans la confusion qui s'enfuit, Yen fait enlever Megan Davis, qui se retrouve donc à ses cotés, plus ou moins prisonnière, hostile vis-à-vis de Yen qu'elle prend pour un homme cruel (C'est surtout un militaire) mais irrémédiablement attirée par lui, d'abord sexuellement, puis de plus en plus clairement amoureuse.

Le film aurait pu être l'histoire d'un échange, ou pire d'une conversion de Yen, qui aurait dit adieu à ses manières barbares pour les beaux yeux de la belle Megan Davis. Pourtant, et c'est ce qui fait la force du film, si conversion il y a, ce n'est pas Yen qui la subit. Les indices ne manquent pas dans le film pour nous montrer l'étrange sympathie (pour la période) manifestée par Capra à l'égard de Yen et de ce qu'il représente. Au début, bien sûr, le Général est un homme cultivé, versé aussi bien sur la culture occidentale que sur la civilisation Chinoise, et il est d'ailleurs en uniforme, autant dire en habits occidentaux. Mais Capra s'ingénie, au fur et à mesure que les barrières qui empêchent Megan d'admettre son amour sautent les unes après les autres, à nous montrer Yen habillé de façon de plus en plus traditionnelle. Des phrases confirment, entendues dans des conversations entre Yen et Megan, ou entre le général et son conseiller financier Jones, un Américain (le savoureux Walter Connolly): Lorsque Yen affiche son ambition de conquérir la belle missionnaire, Jones lui demande s'il a réalisé qu'elle est blanche, faisant une allusion à l'interdit moral de mélange des races, vieux tabou poussiéreux si prisé dans les années 30. Ce à quoi Yen rétorque: "ce n'est pas grave, je n'ai pas de préjugés..."

Le sujet est donc bien l'hypothèse du rapprochement entre les êtres, toutes couleurs confondues, vu d'un point de vue qui n'exclut pas une reddition de la femme blanche sans condition. C'est ce qui est contenu en filigrane dans les dernières scènes du film, qui nous montrent Megan Davis qui a compris d'une part la vraie personnalité de Yen, mais aussi qu'il ne lui forcerait pas la main. Il y a des coupures manifestes, qui traduisent sans doute les soucis entre Capra et la Columbia, qui devait trouver le sujet explosif et a peut-être essayé de freiner les audaces du metteur en scène. Mais le film est déjà, à 87 minutes, rempli de beautés et de trésors tel quel. Si un jour on en sait plus sur ces petites sautes dans la continuité, on y verra peut-être plus clair. En attendant, dans le dispositif tel qu'il est, elles sont d'autant plus évidentes. la plus notable est celle qui voit Stanwyck se détacher de Yen soudainement, après que celui-ci l'ait enlacé. Il manque quelque chose, une explication, ou une réaction. Tel qu'il est dans le film, ce geste est ambigu.

Au-delà de l'érotisme (Barbara Stanwyck a non seulement une discrète scène de déshabillage, mais surtout un rêve assez drôle dans lequel elle nous expose son trouble sensuel vis-à-vis de Yen), le film est notable pour son rythme rapide et sa beauté picturale. La photo de Joseph Walker est toute en nuances de gris, et la Chine en désordre a été superbement recréée avec les moyens du bord, une profusion de détails. Au-delà d'un certain réalisme, ce film est un digne successeur des oeuvres qui étaient tournées dans un studio fermé à double tour à l'époque du muet, et le sens de la composition de Capra fait merveille, ainsi que son sens du montage, aussi bien de l'image que du son: les scènes de Capra dans les années 30 sont parmi les plus réussies techniquement, et son ingéniosité pour influer sur le rythme est légendaire. Et avec Walter Connolly, Capra montre un personnage délicieusement ambigu, un financier sans scrupule qui incarne les égarements parfois conscients d'un occident qui se sert de la Chine sans aucune humanité...

Le film, selon moi, n'a peut-être qu'un défaut: la composition de Nils Asther souffre un tant soit peu de sa voix, et de sa diction. Il est à peu près visuellement acceptable en Chinois, et son regard est utilisé avec beaucoup de talent, mais quand il parle, on décroche un peu. Et face à lui, il a Barbara Stanwyck, donc, il ne fait pas le poids... elle est parfaite, comme d'habitude!! D'une part elle s'est jetée corps et âme dans le rôle, avec la passion qu'on lui connaît, mais en plus, le film est là pour nous montrer son abandon, tous les discours de charité et de bienfaisance, de christianisme bien-pensant, sont comme un château de cartes, qui ne pourra pas tenir face à la logique assez tendre de Yen. L'actrice se sert de toute sa force de persuasion pour nous montrer une personne qui se trompe, et ce admirablement. Réussir à rendre une histoire d'amour entre un Chinois et une Américaine, dans un film des années 30, en nous prouvant que la logique Chrétienne ne vaut pas grand chose, et fédérer le public autour de ces présupposés, et après ça on va dire que Capra n'est qu'un incorrigible prêcheur? Non, et rendons-lui justice, avec ce merveilleux film.

 

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code Barbara Stanwyck
6 janvier 2025 1 06 /01 /janvier /2025 06:53

Trois en un? Entre le mélodrame formidable Forbidden et le baroque et sublime The bitter tea of General Yen, Capra s'essaie en effet à un style qui combine tout ce qu'il sait faire, et qui pour la première fois délivre un message politico-économique certes naïf et idéaliste en diable, mais dont la générosité fait mouche. Et pour ce faire, il choisit non pas un, mais deux héros, deux braves types: Tom Dickson (Walter Huston) est le directeur d'une banque, un homme qui préfère faire son métier en rendant service aux gens car il pense que la banque se nourrit de la bonne santé financière des gens qu'elle aide. De la même façon, il traite ses salariés avec humanité, et refuse les affaires sur lesquelles il peut s'enrichir, mais qui lui donneront mauvaise conscience... Comment s'étonner que, bien qu'il aime tendrement sa femme (Kay Johnson), celle-ci ne se sente délaissée par son mari qui sacrifie tout à sa banque?

De son côté, Matt Brown (Pat O'Brien), bien qu'ancien voyou, est un employé modèle. Il sait qu'il doit tout à son patron, pour lequel il a plus que du respect. Il attend sagement une promotion, mais il aime de toute façon son métier, lui qui fait encore partie des petites mains. Il attend aussi le bon moment pour se marier avec Helen (Constance Cummings), la secrétaire de Dickson. Ils pensent avoir été discrets dans leur idylle, mais tout le monde est au courant à commencer bien sûr par ce brave M. Dickson...

 

Dans ce contexte propice à la comédie, Riskin et Capra se lancent dans trois intrigues dramatiques différentes, qui vont se télescoper dans une crise comme on en a rarement vues...

1:

La banque est certes en bonne santé mais le conseil d'administration, formé de Dickson et de messieurs nettement moins sympathiques que lui, souhaite faire évoluer la banque vers le gros business en poussant vers une fusion qui mettrait en danger le type de pratiques de bon voisinage souhaitées par Dickson. A la faveur d'un problème dans la vie de celui-ci, les affreux banquiers tentent de pousser leur avantage...

2: 

Cluett (Gavin Gordon), un employé, fringant jeune homme un peu séducteur et un peu dandy sur les bords, a tellement brûlé la chandelle par les deux bouts que la pègre le tient. Il accepte de leur donner accès aux coffres, mais lorsque le cambriolage tourne mal, un veilleur de nuit est abattu...

3:

Matt a surpris Mrs Dickson dans les bras de Cluett, et ça le mine. Doit-il intervenir, et leur rappeler que son patron est la crème des hommes, ou se mêler de ce qui le regarde, au risque d'avoir le sentiment de trahir son patron? 

Les trois intrigues, en un peu plus de 75 minutes, vont multiplier les passerelles entre elles, depuis l'adultère potentiel qui sera déjoué par Matt, mais qui résultera sur son impossibilité d'avoir un alibi, car bien sûr c'est lui qui sera soupçonné d'avoir ouvert le coffre pour les bandits. Et après le casse, les clients vont tous se précipiter les uns à la suite des autres pour retirer leur argent, mettant sérieusement en danger la position de Dickson, et l'avenir de ses "petits" clients.

Voilà, on y est: Capra nous parle des petits, des sans-grade, de ceux qui économisent sou après sou en ne demandant pas grand chose à personne, mais qui sauront se mobiliser pour leur bienfaiteur. La formule reviendra (on y reconnaît le gros de l'intrigue d'un futur classique, It's a wonderful life, qui sera pris sous un angle très différent malgré tout), et déjà le metteur en scène est galvanisé par ce défi qu'il s'est fixé. Il réussit un film-synthèse dense et énergique, servi par une interprétation en tous points excellente. Entre deux chefs d'oeuvre, cette comédie dynamique est une nouvelle preuve de la santé merveilleuse des films de celui qui reste l'un des plus importants cinéastes populaires de tous les temps. Voilà.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Comédie Pre-code
5 janvier 2025 7 05 /01 /janvier /2025 20:55

Ce film inconnu ou presque, renié par Capra qui avait pourtant tant voulu le faire, et qui obtint peu de succès sans parler du fait qu'il a été étrillé par la presse, me semble être, paradoxalement, une forme de chef d'oeuvre du metteur en scène, comme à sa façon le fantastique Bitter tea of General Yen, qui allait suivre (Et obtenir moins de succès tout en déclenchant les foudres des gens les plus butés aux Etats-Unis!). Ne choisissant plus entre la comédie, le mélodrame, la chronique de moeurs et la parabole politique, Capra mélange le tout dans 85 minutes qui sont, comme à son habitude, superbement tournées, dirigées, cadrées, et montées! Et il offre à Adolphe Menjou, Ralph Bellamy et surtout Barbara Stanwyck des rôles qui sont parmi leurs meilleurs.

Lulu Smith est une jeune femme provinciale, une laissée pour compte qui est devenue bibliothécaire dans une petite ville, et seuls les gens de son quartier la connaissent. Mais elle rêve de voyager, et pour tout dire de rencontrer l'âme soeur... Pour provoquer un peu les choses, elle cesse de porter des lunettes, et prend des vacances. En croisière vers la Havane, elle rencontre un homme qui la séduit instantanément, un avocat. Ils ont une liaison qui va s'éternise, et elle n'apprendra qu'il est marié, et qu'il est Bob Grover, un avocat célèbre avec de sérieuses ambitions politiques, que plus tard. Elle est enceinte, et va accoucher après une rupture, dans un anonymat total... Lorsque Bob reprend contact avec elle, il la persuade d'abandonner sa fille Roberta, que le couple Grover va adopter et qui grandira à l'ombre de sa vraie maman. Celle-ci pour sa part va continuer à être la femme de l'ombre, assistant de loin à la montée en puissance politique du procureur, puis maire, puis sénateur Grover, et collectionnant les coupures de journaux, son seul contact avec sa fille. Elle travaille pour un journal, dans lequel le rédacteur en chef, Holland, a décidé de s'attaquer à Grover, et cherche par tous les moyens une histoire qui l'empêcherait d'accéder aux plus hautes marches du pouvoir...

Capra disait que son film représentait 99,44% de mélodrame tire-larmes... il le rejetait en disant qu'il avait été prétentieux de le réaliser... Pourtant Forbidden est une belle occasion de mélanger les genres, un péché mignon permanent de Capra, et une superbe occasion de donner une vision différente du rêve Américain, du pouvoir de la presse, et de la politique à l'Américaine, trois thèmes qui sont au coeur de la carrière du metteur en scène! A une époque où dans les films, les couples adultères déclenchent des tempêtes qui les engouffrent, il représente une idylle souterraine entre un homme marié, qui ne va néanmoins pas l'empêcher d'accéder à de hautes responsabilités. Il ne charge pas trop non plus le personnage de Bob Grover (Menjou est fantastique, comme souvent), mais préfère donner au public comme personnage de "méchante" l'épouse légitime... Et surtout il montre le sacrifice de Lulu, qui doit rester dans l'ombre de son bonheur, de la presse et de la politique, victime des deux, mais surtout sacrifiée volontaire à l'une et à l'autre. Symboliquement, Lulu est la vérité, oubliée des sacro-saintes institutions Américaines, et avec laquelle l'une et l'autre jouent en permanence. Un message qui avait tout pour déboucher sur du prêchi-prêcha insupportable, dont DeMille aurait probablement fait un navet probablement. Capra en fait un joyau. Grâce à Barbara Stanwyck, qui inspirait décidément beaucoup le metteur en scène...

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code Barbara Stanwyck
1 janvier 2025 3 01 /01 /janvier /2025 09:27

L'un des plus fameux films de Capra pré-It happened one night, le serait-il tout autant si Jean Harlow n'y interprétait pas un rôle de garce? Au passage, toute comparaison entre la même Harlow en 1931 chez Wellman (The public enemy) et chez Browning (The iron man) permet de constater soit que la dame apprend très vite, soit que Capra était un fabuleux directeur d'acteurs! Car elle est ici excellente de bout en bout...

Donc, dans une rédaction si typique d'un film du début des années 30, la star des reporters Stewart "Stew" Smith (Robert Williams) se voit confier une mission importante: récolter des informations sur le dernier scandale de la très respectable famille Schuyler. Une fois arrivé chez eux, ils essaient de faire jouer leur atout principal, la séduction de la petite dernière, Anne (Jean Harlow) mais le plumitif intraitable ne fera rien pour leur faire plaisir, et le journal publiera bien les informations. Seulement, il revient à la charge et séduit Anne... et le couple convole en juste noces lors d'un mariage éclair! Deuxième scandale, mais pas seulement pour les Schuyler: la jeune collègue de Stew, sa meilleure amie Gallagher (Loretta Young) le prend particulièrement mal... Mais l'arrivée de l'électron libre Stew chez les Schuyler va provoquer quelques tempêtes cocasses.

Evacuons de suite ce qui dérange le plus: Robert Williams. Il joue ici un rôle assez proche du style de journalistes que pouvait jouer Lee Tracy, qui généralement n'en faisait qu'à sa tête, et le fait de plonger ce zozo chez les Schuyler tendrait presque à nous les rendre sympathiques! Avec Stew, on est bien loin des Deeds et des Smith, dont la candeur serait un bon vecteur pour s'attirer la sympathie du public. D'ailleurs, il est intéressant de constater un certain nombre des ingrédients qui feront justement le succès de Deeds: une presse aux aguets, une famille bourgeoise sous investigation, des personnages manipulateurs, et un éléphant dans un magasin de porcelaine...

Le film est plus qu'un brouillon, d'abord parce qu'il anticipe joyeusement, sans jamais céder la place au drame (Contrairement aux films plus baroques que sont Ladies of leisure, Forbidden, ou The miracle woman), sur l'oeuvre future de Capra et sur ses thèmes de prédilection. Le scénario dû pour une large part à l'ami Robert Riskin fait la part belle aux dialogues qui font mouche, et il est construit sur une progression limpide et étanche. Et le metteur en scène a su choisir son rythme avec une assurance rare, en se ménageant des petites haltes comiques ou même absurde qui font toujours respirer le film... enfin, le film, deux ou trois ans avant, anticipe aussi sur tout un style dont Capra sera brièvement un maître, le temps d'un film mémorable, It happened one night: la screwball comedy.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code Comédie Screwball comedy
28 décembre 2024 6 28 /12 /décembre /2024 11:49

Frank capra a fait ses preuves à la Columbia au moment où il s'attaque à ce film, qui va tout bonnement être la matrice de ses grands films à venir. Après s'être imposé à Harry Cohn en sortant un film tout les 45 jours en 1928 et 1929, après avoir fait en 1929 le passage du muet vers le parlant en deux temps (The younger generation, muet avec des séquences sonores, puis The Donovan affair, tout parlant - même s'il n'en subsiste aujourd'hui, superbe ironie, qu'une version silencieuse), Capra a surtout réalisé un trio de films d'aventures (Submarine, Flight, Dirigible, ce dernier devenant le premier film Columbia à bénéficier d'une première au Sid Grauman's Chinese Theater) qui ont entériné sa position: non seulement le réalisateur le plus en vue du studio, le plus efficace, mais aussi et surtout le seul, aux yeux de son patron, capable d'élever le petit studio qu'était à lépoque la Columbia au rang de ses concurrents plus prestigieux.

On sait bien sûr où cela va les mener: vers l'Oscar du meilleur film en 1934 (It happened one night) et à nouveau1938 (You can't take it with you), à Shangri-la en 1937 (Lost horizon, production très ambitieuse), vers Washington et la politique sinon (Mr deeds goes to town en 1936, Mr Smith goes to Washington en 1939).

Florence Fallon, la fille d'un pasteur déchu de ses fonctions par un groupe de pères-la-pudeur, annonce à la congrégation la mort de son père, survenue quelques minutes avant la messe. En colère, elle les chasse en les accusant d'hypocrisie. Un homme qui passait, témoin de la scène, se trouve être un escroc, spécialistes en arnaques en tout genre. Il profite de la colère de la jeune femme pour lui proposer un moyen de se venger, et ils montent tous deux une affaire: Evangéliste médiatique, Florence amasse les foules et l'argent qui va avec, promettant de construire un tabernacle qui ne verra jamais le jour. Elle guérit aussi les éclopés, tous complices, jusqu'au jour où un ancien soldat, aveugle, qui avait le projet de se suicider, se rend à une de ses spectaculaires représentations, et tombe amoureux d'elle. 

La religion comme échappatoire à la crise, la manipulation des masses, le volontarisme optimiste, la découverte de la vraie âme d'un personnage, tous ces thèmes sont au coeur des grandes oeuvres "idéologiques" de Capra, et en particulier de Meet John doe, qui reprend bien des choses présentes ici, à commencer par Barbara Stanwyck. Pour l'heure, l'immense actrice incarne Florence Fallon avec une ferveur indiscutable, mais il faut savoir que ce film, qui n'eut pas tant de succès que cela, était adapté d'une pièce autrement plus satirique. Capra s'est refusé à montrer un personnage qui utilise la religion pour se perdre, et a donc ajouté à Florence Fallon le manager, qui lui est pourri jusqu'à l'os. la jeune femme est littéralement sauvée par l'amour de John Caron, son ami aveugle, et si celui-ci fomente à un moment un faux miracle prétendant avoir retrouvé la vue pour la retenir à ses côtés, leur rencontre tient du miracle: au moment où il s'apprête à sauter par la fenêtre, Carson entend la voix de Florence exhortant ses "frères humains " au courage... De même, le climax du film est-il un petit miracle humain, l'un des deux personnages sauvant l'autre d'un incendie spectaculaire.

Soyons clairs: le propos n'est pas d'attaquer la religion, ce qui aurait été de toute façon étonnant de Capra, mais le réalisateur est suffisamment roublard pour ne pas s'étendre trop sur le préchi-prêcha, sachant que la mission du film est de rameuter le plus de gens possibles. Il nous donne donc des personnages humains, dont les vicissitudes et les blasphèmes sont dans l'ensemble excusables. il n'en est pas non plus à dénoncer des grands systèmes corrompus comme il le fera plus tard, l'escroquerie présentée ici étant plutôt ponctuelle, et tirant à sa fin dans le déroulement du film.

La réalisation est solide, le montage aussi. Capra impose une diction à cent à l'heure, ce qui ne le quittera pas, et le jeu fervent des acteurs lui doit beaucoup. Il y aurait eu des chances de sombrer dans le ridicule (Et les grands messes avec lion et cage n'en sont pas loin) mais l'atmosphère pré-code imbibe le film (sans jeu de mots), l'humour discret et les personnages (Surtout joués par Stanwyck et David Manners) sont attachants. Le film est l'acte de naissance de ce que d'aucuns appelleront Capra-corn (Jeu de mots, visant à dénigrer l'auteur de It's a wonderful life), mais que je préfère, plus sobrement, appeler le style de Frank Capra, dont l'ambition et les prétentions ne font aucun doute: ce R qu'il mettait au milieu de son nom à l'époque (A Frank R. Capra production) n'était qu'une façon de se rendre plus important, lui qui voulait avoir son nom "au dessus du titre" de ses films. Bon, d'une part il l'a finalement obtenu, et ensuite, ce film foisonnant prouve qu'il le méritait bien.

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code Barbara Stanwyck
26 décembre 2024 4 26 /12 /décembre /2024 12:53

A la demande d'un explorateur, Louis Rondelle (Hobart Bosworth), la marine met à sa disposition un dirigeable, sous la responsabilité de Jack Bradon (Jack Holt), mais aussi un avion piloté par le turbulent Pierce (Ralph Graves), un copain de Bradon. Amis mais rivaux en exploits, les deux hommes vont aussi être rivaux en amour, puisque si Pierce est marié à Helen (Fay Wray), celle-ci n'apprécie pas son tempérament de tête brûlée et sa propension aux risques inutiles, et Jack qui l'aime en silence, est pris entre dévotion et passion secrète...

C'est une formule qui dure depuis Submarine, en 1928, avec le même duo d'acteurs... Capra utilisait ainsi le ticket Holt-Graves, de film en film (celui-ci serait le troisième et dernier, après Submarine et Flight), pour monter en grade à la compagnie Columbia, et tant qu'à faire donner des lettres de noblesse à un studio qui en avait bien besoin! Ce film a d'ailleurs obtenu un succès certain, mais surtout il est le premier des films Columbia à avoir obtenu l'honneur d'une première spectaculaire au fameux Sid Grauman's Chinese Theater. On peut meme se dire qu'il était quasi inévitable que le cinéaste se désintéresse de ces films d'aventure programmatiques, pour se consacrer à des oeuvres plus sophistiquées!

C'est malgré tout bien fait, avec un parcours flêché pour le spectateur, une mission de prestige dans laquelle le dirigeable d'un des protagonistes devra transporter l'avion de l'autre... Ce qui a sans doute le plus intéressé l'ingénieur Capra, c'est bien sûr le défi de recréer des décors qui tranchent sur le tout venant, ici le Pôle Sud... Le metteur en scène a toujours su faire son maximum et est justement reconnu pour son talent d'illusionniste, qui lui sera tant utile lors du tournage de Lost Horizon...

Au-delà de la rivalité, qu'elle soit militaire, technique ou simplement amoureuse, entre les deux personnages, le film semble adopter une vision "adulte" des deux lurons Holt et Graves: l'enjeu, c'est de voir s'il est possible pour Pierce de raccrocher et de rester auprès de son épouse qui l'aime tant... C'est le seul film qui nous montre Fay Wray collaborer avec le metteur en scène, et il a su lui donner un rôle bien plus intéressant que beaucoup de ce qu'elle faisait à l'époque: une scène en particulier retient mon attention, lorsque Pierce lui fait ses adieux et qu'elle fait bonne figure, mais dès qu'il est parti, l'épouse laisse sa frustration s'exprimer, et a un mouvement de colère...

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code
26 décembre 2024 4 26 /12 /décembre /2024 00:11

Les artistes du cirque Rainey ont pour vocation de donner leurs deux spectacles par jour, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau ("rain or shine"...). Ca tombe bien, dans la séquence qui sert d'exposition, il pleut de façon spectaculaire; On y apprend que les comptes ne sont pas au beau fixe, que la propriétaire, par ailleurs écuyère de son état, est inquiète pour l'avenir, mais le régisseur et homme à tout faire Smiley (Joe Cook), lui y croit. Par contre, toujours dans cette exposition, nous est montrée la rivalité haineuse dont est l'objet le protégé de la patronne, par des jaloux qui souhaitent faire main basse sur le cirque. Enfin, si les sentiments de Smiley pour la jolie miss Rainey ne font aucun doute, un jeune et fringant concurrent lui fait dangereusement de l'ombre, et les millions de ses parents pourraient bien décider la belle...

C'est un film paradoxal, sorti aux débuts du parlant et qui confirme de façon évidente le talent singulier et inné de Capra pour les tournages inventifs, pour le naturalisme aussi. Paradoxal, parce que Rain or shine était une comédie musicale sur scène, dont Capra a tout bonnement retiré les chansons et autres passages musicaux, tout en donnant à l'ensemble de la fraîcheur, en sortant sa caméra des studios ou étaient le plus souvent confinés les films des débuts du bruit cinématographique... Et bien sûr, à l'époque où on aurait été voir n'importe quoi du moment que ça chante et ça danse, le risque était gros! Mais le film possède un charme fou, avec cette énergie phénoménale dégagée par Joe Cook, mais aussi l'impression d'assister à de l'authentique, par le recours à de vrais artistes de cirque, qui se livrent à leur métier avec simplicité et assurance sous les caméras de la Columbia.

Mais surtout, pour qui connait bien l'oeuvre de Capra, cette ode à l'optimisme en toutes circonstances est presque choquante: en effet, les artistes du cirque Rainey perdent tout, et la seule chose qui tienne encore debout à la fin est justement l'optimisme de "Smiley"! Une fin triste pas trop mal vécue par ce dernier, qui se livre à deux ou trois dernières pirouettes avant de tirer sa révérence...

La fin est adoucie dans la splendide version muette et sonore (Avec intertitres de rigueur) qui était distribuée lors de la sortie internationale de ce film des débuts du parlant: des prises différentes, quelques scènes en moins, quelques scènes et gags en plus, et la science du rythme de Capra font de cette version alternative une belle découverte...

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Published by François Massarelli - dans Frank Capra Pre-code Muet 1930 **