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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 11:47

Sans Joe Hamman, l'équipe de Durand tente une autre approche du film d'aventures: tout en continuant d'utiliser des décors naturels, ils se tiennent cette fois à l'écart, aussi bien du western, que de la Camargue, et en deux bobines sous haute influence, de Louis Feuillade et de Léonce Perret, ils racontent une histoire de sombre rivalité entre plusieurs aventuriers Afrikaners autour d'une mine d'or, située en en Rhodésie. On constatera qu'il n'y a pas un seul noir à l'horizon, mais on se contentera de lever brièvement les yeux au ciel, après tout: c'est peut-être préférable! Sinon, on n'ose imaginer quel rôle on aurait pu faire jouer, et par qui ils auraient été interprétés... au passage, les rochers de la forêt de Fontainebleau figurent ici le Transvaal.

Il n'y a pas grand chose à dire, la mise en scène est très fonctionnelle, et Durand a retenu la leçon de Feuillade; la lisibilité des péripéties, enchaînées avec économie, y rivalise avec la peinture des passions négatives. Il A aussi vu les films de Léonce Perret, et une très jolie scène lui permet de montrer des qualités plastiques rares dans son oeuvre, avec l'ombre d'une panthère qui se détache sur les fenêtres d'une maison. A ce sujet, l'homme de cirque qu'est Durand se laisse probablement un peu influencer par les films animaliers contemporains de Alfred Machin réalisés pour Pathé...

Sous la griffe (Jean Durand, 1912)
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Published by François Massarelli - dans Gaumont Jean Durand Muet
22 août 2016 1 22 /08 /août /2016 14:14
Le railway de la mort (Jean Durand, 1912)

Le titre ne ment pas, et met l'accet sur le principal attrait de cet excellent film, pour lequel Jean Durand se décide à utiliser un peu plus de pellicule: d'une, on passe à deux bobines, et ça fait un sacrée différence! Joe Hamman, de son côté, avait du recevoir pas mal de commentaires élogieux pour sa cascade à dos de train dans Cent dollars mort ou vif, réédite son exploit et Durand en profite pour en faire une vraie prouesse de mise en scène à la mode 1912...

Deux amis, Tom Burke (Max Dhartigny) et Joe Barker (Joe Hamman), recueillent les confidences d'un mourant, qui leur révèle l'existence d'une fabuleuse mine d'or. Ils décident de se l'approprier... sans se mettre d'accord pour le faire ensemble. Ils vont donc s'épier, jusqu'à ce que l'un d'entre eux fasse le premier pas et parte, aussitôt poursuivi par l'autre, dans une folie qui se terminera mal, très mal...

Profitant du petit chemin de fer de Camargue qui acceptait systématiquement de prêter ses voies et son matériel, Durand met donc en route une séquence sur le train qui est absolument fantastique: Hamman saute sur le dernier wagon du train en marche depuis un portique. On passe ensuite à un plan filmé depuis le wagon, qui montre Hamman rejoindre avec difficulté l'avant du train... Mais un chauffeur (C'est Ernest Bourbon, grande vedette Gaumont sous le pseudonyme d'Onésime) l'a vu et est monté à son tour. La lutte est intense, et dangereuse pour les deux acteurs. Finalement, Hamman se débarrasse de l'autre homme, et le dernier plan de la séquence montre la locomotive, qu'il a détachée, s'éloigner au loin, pendant que les wagons restent en arrière. Ce qui permet, ni vu ni connu, un changement de point de vue, puisque son concurrent fait partie des passagers qui vont rester en rade...

Le railway de la mort (Jean Durand, 1912)
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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Gaumont Muet Western
22 août 2016 1 22 /08 /août /2016 14:07
Coeur ardent (Jean Durand, 1912)

Tourné en plein marais, ce western Camarguais concerne un épisode romancé et qui était déjà un cliché romantique de la vie de ceux qu'on appelait "les peaux-rouges" au XIXe siècle. Coeur Ardent (Joe Hamman) et Sun Ray (Berthe Dagmar) s'aiment, mais le chef Sitting Bear (Non crédité, il est interprété comme les autres indiens de ce film à l'exception des deux principaux protagonistes, par un gitan venu des Saintes-Marie de la Mer) s'y oppose car le jeune homme n'a rien. Comme les amoureux n'en démordent pas, il décide le soumettre à une épreuve.

On dépasse à peine le pittoresque, avec ce scénario cousu de fil blanc, qui permet au moins d'exhiber les collections d'objets Indiens de Joe Hamman. Et come tous les autres films de la série, il a été tourné en plein air, au milieu des chevaux de Camargue, que Berthe Dagmar prend un plaisir évident à monter...

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Published by François Massarelli - dans Western Jean Durand Gaumont Muet
21 août 2016 7 21 /08 /août /2016 18:43

Mr Baker (Gaston Modot) s'oppose au mariage de sa fille (Berthe Dagmar) avec le cow-boy Arizona Bill (Joe Hamman) dont les manières lui déplaisent souverainement. Ce dernier prend donc une décision radicale... et efficace.

Durand ne compartimentait pas ses films: il était à la fois ce pourvoyeur inattendu de western, et le réalisateur de comédies dominées par le slapstick balourd mais efficace des "Pouittes", la troupe de comédiens à tout faire qui lui servait de stock-company; comment s'étonner, après tout, qu'il ait fini par mélanger les deux veines? C'est avec ce film que se rencontrent le film tourné dans l'Ouest des Etats-Unis... Camarguais d'un côté et la comédie burlesque à poursuite de l'autre. Il y a encore moins d'efforts dans cette pochade pour cacher la réalité des lieux, mais je pense que ça ne dérangeait pas excessivement le public Français de 1912. Par ailleurs, pour reconnaître Gaston Modot, il faut se lever de bonne heure...

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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Gaumont Muet Western Comédie
19 août 2016 5 19 /08 /août /2016 15:16

Poursuivant leur exploration des thèmes dramatiques du western, Hamman et Durand s'intéressent au hors-la-loi, dans un film notable par un lyrisme dramatique intéressant... Tout en proposant une intrigue qui ne glorifie en rien le bandit: on est chez Gaumont, et un bandit, ça doit payer ou mourir! Sinon on n'envoie pas le bons messages aux masses populaires.

On suit donc l'aventure d'un cow-boy, mauvais sujet, interprété par Joe Hamman. Il préfère le jeu au travail, et gagne tant qu'on peut imaginer qu'il triche en plus! Sommé de se calmer par son patron, le shériff Davidson, il se venge en libérant les chevaux. Il est ensuite recherché par un 'posse' qui est alerté par Daisy, la fille de Davidson, et sa tête est mise à prix: cent dollars, mort ou vif...

Berthe Dagmar, la vedette de tant de film de Durand, est surtout utilisée pour ses capacités d'écuyère ici, et son grand moment est une chevauchée que Durand prend le temps de montrer. De même, le casse-cou Hamman a droit lui aussi à son "clou du spectacle", lorsqu'il est poursuivi et se réfugie sur un train en marche. La scène finit par être filmée depuis le toit d'un wagon, et on sent l'influence des films Eclair de Victorin-Hyppolite Jasset, qui marqueront tout le monde à la Gaumont, à commencer par Feuillade. Hamman est intéressant, et sa capacité à jouer à peu près tous les protagonistes d'un western, tout en effectuant des cascades qui ne sont pas données à tout le monde, reste une belle surprise...

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Published by François Massarelli - dans Gaumont Muet Western Jean Durand
19 août 2016 5 19 /08 /août /2016 15:08

Un chef Sioux (Joe Hamman) qui estime avoir été maltraité par le bureau des affaires Indiennes, déterre la hache de guerre et décide d'incendier la prairie, afin de mettre la ville de Sioux Falls en danger...

Plus que jamais, Jean Durand traite le western comme un ensemble d'attractions, en combinant costumes très étudiés (Le chef Indien campé par Hamman est impressionnant de réalisme... sauf sans doute dans sa gestuelle), savoir-faire évident, celui des gardians et des acteurs, Berthe Dagmar en tête, en matière d'équitation, et les décors de la Camargue, qui à défaut d'être authentiques, ont au moins le mérite d'être fonctionnels. Mais l'ensemble ressemble à une attraction de cirque bien menée, pas beaucoup plus.

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Published by François Massarelli - dans Gaumont Muet Jean Durand Western
18 août 2016 4 18 /08 /août /2016 16:35

On'attend pas d'un film qui s'appelle ainsi qu'il soit en réalité tourné en France, par une équipe locale... De même qu'un Jean Durand, ça ne sonne pas comme John Ford ou Thomas Ince! Et Joe Hamman, le principal acteur du film, est né en 1883 à Paris, et son état civil révèle qu'il s'appelait en fait Jean Paul Arthur Hamman. Mais par contre il était clairement passionné de l'Ouest Américain, au point d'y consacrer sa vie: dès 1906, ce passionné de cinéma fait ce qu'on n'appelle pas encore des westerns, dont il est de fait, un pionnier. Et à la compagnie Lux, en 1909, il fait la connaissance de Jean Durand.

Durand est un autre cinglé, à sa façon: venu par hasard à la réalisation chez Pathé, il va s'y consacrer de toute son âme, et sous l'influence de sa vedette et future épouse, Berthe Dagmar, elle même danseuse, dompteuse et acrobate, va souvent tourner des fimls autour du monde du spectacle, soit en consacrant par exemple ses films à la peinture du cirque ou du petit monde du music-hall, soit en transformant le médium en un prolongement du monde du spectacle, un peu à la façon dont le western est né aux Etats-Unis de la fréquentation massive par le public des spectacles simplificateurs de Buffalo Bill... Et la boucle est bouclée, car c'est lors d'un voyage aux Etats-Unis que Joe Hamman a vu le cirque de Buffalo Bill et attrapé le virus du western!

Ce film date donc de l'arrivée à la Gaumont en 1910 de Durand, Dagmar et Hamman, qui amènent avec eux tout leur cirque: des figurants et acteurs rompus à tous les exercices et toutes les acrobaties (Dont Gaston Modot), des costumes authentiques, et une idée toute simple: un copain de Hamman, le marquis Folco de Baroncelli, possédait de la terre en Camargue, et employait un certain nombre de gardians pour s'occuper de son bétail, vache et chevaux dans l'ensemble. La troupe s'installe donc chez lui, et en profitant de la petite gare locale, commence à faire des films... Pendaison à Jefferson City porte bien son nom, puisqu'il s'agit d'une histoire pittoresque, qui voit un homme soupçonné d'avoir tué son copain et qui va se faire lyncher: le copain arrivera-t-il à temps pour l'innocenter?

C'est rythmé, court, et marqué par une franche volonté de faire du spectacle: on remarquera que les décors sont choisis pour leur potentiel, justement. A aucun moment un spectateur d'aujourd'hui ne peut croire qu'il s'agit de l'Ouest Américain, pas plus si vous voulez mon avis qu'il soit possible à un spectateur des deux premiers westerns de Sergio Leone de ne pas y reconnaître l'Espagne... Ce premier film Gaumont qui expérimente la formule est encore un exercice, mais illustre bien le style efficace de Durand.

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Published by François Massarelli - dans Western Gaumont Muet Jean Durand