1991, à Gloucester (Massachussets), l'équipage de l'Andrea Gail se prépare à partir pour une pêche en mer, sans savoir que l'ouragan Grace va se mêler de l'entreprise... L'histoire est vue selon des points de vue variés: dans les bureaux de la chaîne de Boston WNEV-TV, un météorologue (Christopher McDonald) voit apparaître sur ses infos la tempête extraordinaire qui s'annonce et la qualifie même de "Perfect storm"; en mer, un bateau de plaisance, le Mistral, avec à son bord trois personnes, dont le propriétaire qui prend les choses à la légère; depuis la terre, là où les compagnes et la famille des marins de l'Andrea Gail s'inquiète au fur et à mesure de la situation; depuis les appareils (avions, notamment) des sauveteurs; et enfin, sur l'Andrea Gail où chabitent des marins qu'on a vus au départ dans leur milieu, sur le port...
Des gens qui s'apprécient ou se détestent (John C. Reilly et William Fichtner), qui débutent (Mark Wahlberg) ou qui n'en sont plus à leur coup d'essai (John Hawkes), et puis bien sûr le capitaine du bateau: George Clooney.
Alors le film est vraiment structuré de façon très classique, avec d'abord un préambule dans lequel se mettent en place les caractères, mais aussi les inquiétudes inhérentes à la vie de marin-pêcheur ou des membres de la famille; les personnages sont ultra-définis, et on est constamment aux abords du cliché... Le choix de Petersen a été de ne pas offrir de happy-ending à ce qui reste une histoire vraie, mais son propos, je pense, était d'abord et avant tout d'offrir du spectaculaire: pour ça, on y a droit. Je sais qu'aujourd'hui on en ferait une montagne sur les effets spéciaux ou non, mais de fait le film reste crédible dans la mesure où il nous offre un point de vue documenté sur ce que sont les conditions de vie dans un moment comme celui vécu par les marins, donc en plein ouragan...
Mais il y a dû avoir un travail monumental pour obtenir ces images, j'en suis conscient, mais... Ce qu'on demande à un film comme celui-ci finalement, n'est pas de nous épater avec des effets spéciaux, mais de nous donner quelque chose qui fasse parfaitement illusion, et nous donne l'impression d'assister à la vérité. A mon sens, les images maritimes et de tempête, nous en donnent une vision très spectaculaire mais aussi parfaitement réaliste. Là où le bât blesse, c'est par contre dans le reste, cette impression d'un scénario de film-catastrophe, ce moment où on voit au début les uns et les autres, comme ces deux pêcheurs qui se détestent: on SAIT qu'avant la fin du film ils mourront dans les bras les uns des autres. La musique de James Horner, elle aussi, est sans doute un poil trop héroïque pour être honnête...
Mais que voulez-vous? ...C'est distrayant, il y a George Clooney, je sais que j'enfonce le clou en terminant ainsi mais... "Ca se laisse regarder".
Tomorrowland, d'abord, c'est une idée d'attraction lancée par Walt Disney à la fin de sa vie, relayée par des modules de vulgarisation scientifique diffusés à la télévision: une fascination de gosse pour le futur et la science, qui a toujours marqué le bonhomme... Donc on est assez loin du cinéma, mais Tomorrowland, le film, est en quelque sorte un produit dérivé de cette branche singulière de l'univers Disney, et rejoint un peu la tendance actuelle à mettre le glorieux passé de l'entreprise au goût du jour. Brad Bird et Damon Lindelof, les deux auteurs, ont écrit un script personnel, dans lequel on retrouve un peu, voire plus, de l'univers des deux: de Bird, on retrouve la sensibilité de maverick génial des deux héros, ainsi que le principe de mettre des gens non informés dans une situation cuisante, sans oublier le goût pour la codification d'une époque saisie dans ses moindres détails... De Damon Lindelof, on retrouve le goût de l'énigme à tiroirs...
L'histoire, qui nous est contée par deux narrateurs au début avant (hélas) de se normaliser à la fin du premier tiers, est une rocambolesque intrigue autour de deux petits génies qui à deux époques différentes vont être confrontés sur l'invitation d'une mystérieuse fillette, à un monde merveilleux et futuriste, situé dans un univers parallèle. Les deux sont interprétés par George Clooney (Oui, même les génies grandissent) et Britt Robertson, et forment une équipe intéressante. Le film, dans ses deux premiers actes, déroule le tapis rouge à une course haletante et gentiment absurde, à la poursuite d'un monde étrange et hypothétique...
...Puis arrive le troisième acte où, comme dans un vulgaire épisode de série (oui, je pense à Lost, bien sûr!), le pot-aux-roses est expliqué, et tout à coup, le soufflé jovial retombe, l'intérêt part en courant, le tout-venant lénifiant de Disney s'installe et le spectateur n'a plus rien à attendre. C'est dommage. Au mois on aura eu, avant cette péremption péremptoire, une Tour Eiffel qui vole, des paradoxes temporels en veux-tu en voilà, et des gags réjouissants et novateurs sur la difficulté d'évoluer dans deux dimensions en même temps... Il faut croire d'ailleurs que cette fois, le public a été particulièrement troublé par le déséquilibre interne au film, puisque ça a été un désastre commercial.
Une comédie, une comédie, il faut voir... C'est comme, disons, The man who wasn't there, ou encore Inside Llewyn Davies: oui, c'est une comédie, mais il faut le bon angle d'approche. Et je me rends compte qu'à peine trois lignes dans ma chronique, et je vais déjà devoir lâcher le mot magique: Coen. Oui, Suburbicon repose sur un script jamais produit des frères Coen, mais pas que. Cette fois, c'est Coen meets Rockwell...
Peint en 1967, le tableau New kids in the neighborhood interroge l'intégration, en représentant les deux enfants d'une famille noire qui vient s'installer dans la banlieue (notons qu'aux Etats-Unis, "banlieue" veut dire "Wisteria Lane", et non "Sarcelles). Au centre, le camion de déménagement, dont sort la tête d'un homme, preuve que l'arrivée est toute récente; à gauche, les deux enfants noirs, en habits du dimanche, avec quelques effets personnels. A droite un groupe d'enfants blancs qui les dévisagent. Ils sont habillés en habits de tous les jours. Les noirs portent un chat blanc et les blancs sont accompagnés d'un chien noir... deux détails nous éclairent sur la suite potentielle des événements: le garçon noir, à gauche, a dans sa main cachée derrière son dos un gant de base ball; les garçons blancs, à droite, portent tous deux le même accessoire, l'un d'entre eux est même en tenue: les enfants eux, sont prêts pour intégrer cette nouvelle famille. ...Mais les adultes? Au fond du tableau, on voit une fenêtre, derrière les rideaux de laquelle une tête inquiète se profile...
C'est en Pennsylvanie, à Levittown pour être précis, que la famille Myers a décidé de s'installer: ils avaient des vues sur une petite communauté de maisons de banlieues, un de ces hâvres de paix situés à quelques encablures d'une ville, avec accès à tout: commerces, administration, écoles... Comme une ville, mais sans les ennuis, la violence et la corruption. Sauf que les Myers n'étaient pas exactement comme tous les autres habitants de cette proche banlieue: ils étaient noirs. Toute la population locale, ulcérée, leur avait donc fait vivre un enfer... Cette anecdote a servi de point de départ à l'idée de Clooney, qui a repris l'intrigue des frères Coen et a scindé les deux en un film étrange, qui s'est par ailleurs pris une volée de bois vert de la part des critiques...
Suburbicon est un de ces "nouveaux quartiers", construits dans les années 50 et supposés répondre à tous les besoins de la classe moyenne de l'époque. Et un beau jour, dans une de ces maisons toutes semblables, le facteur avise celle qu'il prend pour la domestique noire d'une famille de nouveaux arrivants, qu'il n'a pas encore rencontrés... Ce n'est pas la domestique, c'est bien Mrs Mayer... Sous le choc, il va répandre la nouvelle, et les habitants vont décider de gérer le problème eux-mêmes: car ils sont pour l'intégration disent-ils, mais il fait d'abord que le noir (il disent "negro") "s'élève culturellement". Et puis s'ils ont eux déménagés dans cette partie de la ville, c'est pour être entre blancs...
Un jour, Rose (Julianne Moore) et Maggie (Julianne Moore), deux soeurs (l'une, handicapée, est mariée et mère d'un garçon; l'autre est en visite, et est célibataire), sont sur le proche de leur maison; elles suggèrent à Nicky, le garçon de la maison, d'aller jouer avec son voisin: c'est le fils Mayer. Nicky s'exécute, et il croise des hommes qui les dévisagent... Le soir même, Nicky reçoit dans sa chambre la visite de son père Gardner Lodge (Matt Damon), et d'un homme qu'il ne connaît pas: celui-ci, comprend-il asse vite, est venu en compagnie d'un autre pour terroriser la famille, et cambrioler la maison. A la fin de la soirée, toute la famille est endormie avec du chloroforme. Quand il se réveille à l'hôpital, Nicky apprend que la drogue a tué sa mère, qui était trop fragile pour supporter cette agression...
La vie reprend son cours, mais un certain nombre de choses ne collent pas: bien sûr, on imagine que l'agression est liée à l'acte de sympathie effectué par Nicky à l'égard d'Andy, le fils Mayer. Mais on réalise bientôt que les deux histoires ne sont pas liées: d'un côté, nous allons assister à la lente désintégration d'une famille, dans une sombre et sordide histoire d'escroquerie à l'assurance, d'adultère, de trahison, et par dessus le marché, de traumatisme d'un gamin; de l'autre, nous voyons la population blanche se liguer contre les Mayer, en leur menant une guerre des nerfs... Illustrée par une série d'actions de "guerilla" banlieusarde, parmi lesquelles le fait de chanter "Dixie" (hymne Sudiste) à tue-tête pendant des heures sous leurs fenêtres, y accrocher un drapeau de la Confédération du Sud (fort symbole raciste, je le rappelle à tous les fans de Lynyrd Skynyrd), brûler leur voiture, etc... A tous les intervieweurs venus les interroger, ils répètent à l'envi: "nous, on a rien contre eux, on veut juste qu'ils s'installent ailleurs"...
Quand on se rend compte de la situation, pourtant le film continue dans ces deux directions: c'est semble-t-il ce qui gène la plupart des critiques qui ont détesté le film. C'est absurde: le propos de Clooney en mêlant l'intrigue des frères Coen d'un côté (qui certes renvoie beaucoup à Fargo et consorts, c'est indéniable) et cette chronique triste de la difficulté de l'intégration de l'autre, était justement de renvoyer la communauté blanche à sa propre identité, de montrer que dans le même lieu, pouvaient cohabiter d'un côté un groupe de familles indignées qui veulent, pour des raisons qu'ils croient morales, se débarrasser des autres, et une famille aux moeurs discutables, aux projets inavouables, et dans laquelle la pire des corruptions s'installe. Je ne dis pas que ce n'est pas naïf. Non, mais c'est un projet valide, dans lequel le cinéma de George Clooney, certes avec l'aide d'un style hérité en droite ligne des frères Coen (N'oublions pas que Clooney doit beaucoup à ces deux réalisateurs, ainsi du reste qu'à Stephen Soderbergh) se pare soudain d'une férocité qu'il n'avait encore jamais atteinte...
Alors la comédie, dans ce qui restera comme la plus violente histoire d'un cauchemar traumatique pour un petit garçon, reste là et bien là, mais cabossée, mise à mal par la violence de la charge. Comme dans Fargo, on part de l'énonciation sans fioritures d'un acte délictueux, et on compte les morts une fois le crime fait, une fois la connerie faite aurions-nous envie de dire, tellement Gardner Lodge n'aurait pas du... Vu du point de vue de Nicky c'est bien un cauchemar, mais de notre point de vue, Gardner et sa belle-soeur Maggie, nous le voyons bien, accumulent les tuiles comme A serious man à la parade. Ah, et il y a une intervention superbe de Oscar Isaac en agent d'assurances futé: on dirait Colombo...
Bref: certes, c'est un "à la manière de...", et certes une fois de plus les intentions généreuses de Clooney sont peut-être un peu naïves. Mais son film (le premier, incidemment, dans lequel il ne s'est donné aucun rôle) me parait bien plus rigoureux que ce qu'on veut bien en dire, et surtout bien plus clair dans ses intentions, par le diagnostic rigolard qu'il fait de cette communauté blanche . En clair, l'enjeu est de se poser la question: le parallèle établi par Clooney entre ces deux intrigues, fonctionne-t-il comme révélateur du malaise de toute une société?
Pour moi, oui. Pour vous, eh bien... à vous de voir.
Admettons qu'on n'attendait pas forcément Jodie Foster sur le terrain de la parabole socio-économique, avec une prise d'otages dedans! C'est que la réalisatrice de Little man Tate, Home from the holidays et The Beaver, faisait jusqu'à présent dans l'exploration de la famille... Mais ça n'empêche ni l'indignation, ni les convictions. Et Foster s'est beaucoup fait la main sur des séries ces dernières années... On ne s'étonnera bien sûr pas vraiment de trouver ici George Clooney, dans un rôle qui lui permet de choisir plusieurs cibles sans aucune hésitation pour la parodie: les présentateurs télé les plus odieux d'une part, et son Lee Gates est particulièrement poussé dans le genre, et les obsédés de l'argent d'autre part, ces journalistes, chroniqueurs ou consultants, qui commentent dans les médias les flux d'argent et la bourse comme on parlerait de sport.
Et c'est là que, je pense, on peut sans aucun problème parler d'indignation, car ce que rappelle Money monster, c'est précisément que derrière ces mouvements d'argent, cet appel à l'actionnaire à faire monter ou descendre des titres, il y a des gens qui risquent leur pécule, et parfois même leur santé... Un jour, l'un d'entre eux, Kyle Burdwell (Jack O'Donnell), attiré par les chroniques de Lee Gates et séduit par un titre qui "était moins risqué" qu'un compte d'épargne, selon le commentateur, a risqué tout ce qu'il avait, et... tout perdu. Et il n'est pas le seul: quand le film commence, le désastre vient d'avoir lieu, et Lee Gates commente nonchalamment la chose, sans savoir que dans le studio derrière lui, Kyle Burdwell se tient prêt à intervenir. IL est armé, il a deux ceintures d'explosifs, et il entend bien se venger, et venger tous les tous petits actionnaires, d'un système qui ne tourne pas rond. Et tant qu'à faire, il veut effectuer cette vengeance en direct à la télévision...
Le film commence justement par le début d'une chronique de "Money Monster", l'émission de Gates. C'est un personnage odieux, qui transforme tout en spectacle vulgaire, mais l'équipe, très professionnelle, le suit. Chaque détail est en réalité plus ou moins conforme à un script, même si la réalisatrice, Patty (Julia Roberts), se plaint souvent de l'imprévisibilité de son présentateur. Mais enfin, on sent l'émission ultra-populaire... dont le sujet finit par disparaître au profit du show.
C'est que le film nous parle, quand même, de la perte des repères, de l'abandon des valeurs, de l'absence de dignité: aussi bien celle des spéculateurs, et des groupes financiers, qui sont pointés du doigt de plus en plus au fur et à mesure de l'évolution du film, mais aussi bien sûr celle des médias, et de tous ceux qui y travaillent (lors de la prise d'otages, on constate que la phrase la plus souvent entendue par Kyle Burdwell quand il s'adresse aux techniciens, c'est "Hey, I just work here, alright?", un abandon du libre-arbitre, au profit d'une mise à disposition de l'être humain à ses supérieurs hiérarchiques: bref, "ce n'est pas moi, c'est le système".
Ca devient assez vite naïf, et un peu gros: par exemple, vêtu d'une ceinture d'explosifs, Clooney va se ranger finalement aux côtés de son preneur d'otages, et à eux deux ils vont se lancer dans une croisade express contre un groupe de spéculateurs qui, on va le découvrir, ont un certain nombre de casseroles... Durant le film, ça passe tout seul, mais ça reste quand même un peu louche. Mais le film se soumet à un rythme, chaotique et très rapide dans la mesure où une bonne part, et c'est là l'intérêt, est vue du point de vue de Patty, la réalisatrice. Celle-ci, qui doit garder un oeil sur tout, et anticiper, et parfois même piloter une action extérieure à l'émission, devient inévitablement un relais de Jodie Foster elle-même, et elle est un peu complétée par une autre femme: Diane Lester (Caitriona Balfe) est la porte-parole du groupe qui a plongé, et elle apprécie peu d'être la lampiste d'un système dont elle se sent elle aussi la victime. En cherchant son patron, qui est supposé injoignable, elle va découvrir des malversations...
Tout va finir pour le mieux dans le meilleur de
s mondes? Non, bien sûr, pas tout à fait. Si le film entremêle deux styles, l'un inspiré par la comédie, l'autre hérité du thriller, il reste aussi un drame humain et le rappelle constamment. On passera sur certains personnages peu développés et parfois excessivement caricaturaux (La petite amie enceinte du preneur d'otages, convoquées pour le faire lâcher prise, et qui lance dans une bordée d'injures, et lui disant "allez, vas-y, fais tout exploser!", n'est pas du meilleur goût...), ou sur le fait que les techniciens, qui risquent (du moins le croient-ils, et nous aussi) d'exploser à tout moment, réussissent à trouver le moyen de mettre le show sur les ondes, et de reprendre le contrôle de la diffusion du drame humain qui se joue sous leurs yeux. C'est douteux, et ça a un peu tendance à diluer une partie du message, car la télévision et les médias jouent quand même, dans la situation de base de ce film, un rôle considérable.
Peut-être que le fait que Clooney et Roberts soient à la barre a poussé Jodie Foster à les dédiaboliser? Peut-être que la parabole se doit d'être simplifiée? Peut-être que... ce n'est qu'un film?
Le film se passe dans un futur indéterminé; le Dr Chris Kelvin (George Clooney), un psychologue, survit au suicide de son épouse. Il reçoit un appel à l'aide émanant d'une station, en orbite autour de la planète (Ou du phénomène) Solaris. Son ami, le commandant Gibarian lui prie instamment de venir se rendre compte des problèmes par lui-même, et ajoute mystérieusement que Kelvin y trouvera aussi son compte. Mais quand il arrive, Gibarian (Ulrich Tukur) est décédé: il s'est suicidé. Ne restent que Snow (Jeremy Davies), un informaticien manifestement secoué, et Gordon (Viola Davis), le médecin de la station: celle-ci s'est barricadée dans sa chambre... Pendant la nuit, Kelvin a une "visite", celle de Rheya (Natascha McElhone), son épouse décédée: elle est bien réelle... Kelvin comprend que le problème qui a emporté son ami Gibarian est lié à un phénomène d'apparition de copies d'êtres humains liées affectivement aux résidents de la station...
Produit par James Cameron, ce film a essuyé beaucoup de critiques, étant le remake d'un autre Solaris, celui de Andreï Tarkovski. Mais le scénario de Soderbergh s'est directement inspiré du roman de Stanislaw Lem, sans trop aller du côté du film, avec lequel les différences sont nombreuses. Pour commencer, Soderbergh (qui est plus que jamais l'auteur complet du film, en ayant rédigé le script, tourné avec la double casquette de chef opérateur et réalisateur, et par dessus le marché effectué le montage!) a délibérément resserré l'intrigue à 98 mn par opposition à Tarkovski qui avait étiré son Solaris sur 3 heures... Et là ou Tarkovski laissait aller son inspiration vers une sorte de SF bucolique, Soderbergh choisit de retourner l'intrigue vers les codes graphiques de la science-fiction spatiale: vaisseau, modules, oxygène, les codes sont tous là.
Pour moi, le film est finalement plus sous l'inspiration de Kubrick et Resnais, que de Tarkovski, achevant de détacher ce film de l'influence de la première version. Le rythme volontairement très lent du film (Réminiscence de la SF "adulte" de 2001), et sa chronologie inattendue, ses chevauchements de périodes (en particulier au début du film, qui renvoie à l'expérience de Resnais sur son film de 1968 Je t'aime je t'aime, dans lequel il a délibérément découpé son intrigue en petits bouts de moins d'une minute), sont particulièrement déroutants: ils ont d'ailleurs poussé une bonne partie du public à rester chez eux.
Et ils ont bien tort: ce film se mérite, certes, mais il est une réflexion riche, et jamais close, sur l'humain: la culpabilité d'un homme face à sa responsabilité dans la décision de son épouse de se tuer, le regret d'un homme d'avoir abandonné sa famille pour une carrière qui prend toute la place, et des problèmes non-résolus quant à un rapport fraternel qui est parti en eau de boudin: les humains de la station ont tous une "entité" qui est venue à eux de leur psyché, de leurs rêves, de leurs regrets.
Les "entités", c'est entendu, ne sont pas humaines, mais elle sont réelles... Et se pose la question aussi de la responsabilité de ceux qui les reçoivent face à ces apparitions: Kelvin incrédule fait fuir la sienne, avant de succomber au bonheur que lui procure le "retour" de Rheya... Tout en reconnaissant d'un point de vue scientifique qu'elle ne peut rien avoir d'humain. Gordon, quant à elle, a une vision plus dramatique: elle pense que la seule façon de faire triompher l'humanité est de détruire ces "entités". Quant à Snow, on apprend qu'il a reçu son frère décédé, et que... celui-ci l'a tué: car l'informaticien n'est que son reflet. Jeremy Davies, au passage, est sans doute la grande révélation de ce film, avec son interprétation en mode bi-polaire, lancé en permanence dans une conversation avec lui-même.
Mais au fur et à mesure de l'intrigue, la station se rapproche inlassablement de Solaris, précipitant manifestement d'autres décrochages de chronologie, dans un développement excitant par son côté énigmatique. Et au final, on quitte ce film avec plusieurs questions, plusieurs possibilités: et si Solaris était une divinité? Si c'était la mort? Kelvin, lui ne se pose plus la question, car d'une certaine manière il y a trouvé ce qu'il ne savait même pas qu'il cherchait.
De par son ouverture permanente, et l'ensemble des éléments qui peuvent stimuler l'esprit, ce film est une vraie merveille, l'un des meilleurs films de Soderbergh en tout cas, et une sacrée cause perdue!
Ce film est une suite à plus d'un titre... Soderbergh n'a jamais caché qu'il savait à quel point son Ocean's 11 serait condamné à être vu comme un film alimentaire: possédant un certaine classe, rempli de stars, cohérent et excitant, oui, mais fondamentalement creux. Il a tout fait pour en tirer parti, et y glisser ses propres envies, expériences et clins d'yeux divers et variés, mais au final, le film a eu un succès qu'on pourrait qualifier de... programmé. Celui d'un produit de série, dont le public pouvait finalement facilement revendiquer les contours et dans lequel on pouvait prendre un authentique plaisir facile. A ce stade, une suite était, bien sur, inévitable, d'autant que le film de casse porte en lui toutes les possibilités de retour de ses héros. La seule prouesse, pour Jerry Weintraub, consistait en la réussite d'un plan d'action lui permettant de faire revenir non seulement son réalisateur, mais en plus... ses 13 stars (Les 11, plus Garcia et Roberts)... Et c'est exactement ce qu'il a fait. Y ajoutant, tant qu'à faire, Catherine Zeta-Jones, Robbie Coltrane et Vincent Cassel, tant qu'à faire... Sans compter des apparitions de Bruce Willis et Albert Finney.
D'une certaine façon, le film s'arrête là: il donne souvent l'impression de reposer sur un script qui aurait été écrit en fonction des envies des stars justement, de se trouver à tel endroit (Les gars j'ai une course à faire à Amsterdam, il n'y aurait pas moyen d'y organiser un casse, par hasard?)... Par conséquent, le film voyage en permanence: Las Vegas et d'autres endroits aux USA, les studios de Burbank bien sur, mais aussi les Pays-Bas (Amsterdam, Haarlem), la France (Gare du nord, des plages du sud), Italie... Le script existe pourtant, et se pose en pur prétexte pour faire revenir tout le monde: les 11 vivent tous une retraite plus ou moins assumée, en jouissant pleinement de leur argent, et découvrent que la belle vie est finie, puisque Terry Benedict les a retrouvés, et exige qu'on lui rembourse avec des intérêts exorbitants les sommes dérobées lors du casse. Les bandits doivent donc se remettre ensemble, et obtenir un tuyau pour faire un boulot qui leur rapportera vite et bien. Plusieurs problèmes vont se mettre en travers de leur route: d'une part, le premier travail u'on leur propose est à Amsterdam, et ce que seul Frank (Bernie Mac) sait, c'est que Rusty (Brad Pitt) a un passé Européen qui a de solides ramifications en Hollande: son ancienne petite amie Isabel (Catherine Zeta-Jones), rencontrée à Rome, est une inspectrice d'Europol basée à Amsterdam, et elle sait parfaitement qui est Rusty et quelle est son activité. Plus grave, elle sait qu'il a connaissances de certaines techniques, puisqu'elle lui a elle-même filé les tuyaux! D'autre part, le deuxième problème, c'est que les "11" ont de la concurrence! Un bandit Français, le noblillon François Toulour dit "Le renard de la nuit", a appris qu'on considérait Ocean comme le meilleur dans sa catégorie, il a donc décidé de remettre les pendules à l'heure... Et pour se faire déclenché la compétition en donnant à Benedict les infos qui lui manquaient...
Inutile de chercher à comprendre, il suffit, je pense, de se laisser entraîner à travers les dédales, et accepter que lorsque un personnage dit par exemple 'ne comptez pas sur moi es copains' comme le fait Carl Reiner à un moment, c'est probablement pour rester en réserve et pouvoir intervenir au pire moment! Il en ressort une impression de morcellement qui n'est pas sans rappeler que le maître de Soderbergh s'appelle Alain Resnais. Et du coup, le metteur en scène pousse toujours plus loin ses amusements avec la continuité, le montage et la chronologie pour accomplir avec encore plus d'audace son métier d'illusionniste. Et il le fait en nous éloignant bien sur de la vraie nature qui est... Le vide.
Comme les bandits expérimentés (Pitt, Clooney, Coltrane) qui font croire à leur jeune bizuth (Damon) qu'ils ont une conversation codée alors qu'en fait ils disent n'importe qui avec un air mystérieux, comme ces appellations jamais expliquées de techniques de cambriolage que tout le monde au presque semble connaître sur le bout des doigts, le film tourne en vérité autour de rien: des cambriolages qui ratent, des manipulations pour contrer les manipulations, des policiers qui n'en sont pas, des passages en prison qui sont en fait programmés et inscrits dans les plans... tellement de rien que ça finit par donner le vertige. Et le rien ultime, c'est:
Soit le fait qu'il est question de voler l'oeuf de Fabergé, soit un truc vide. Et en prime il s'agit de le remplacer par un hologramme de l'oeuf de Fabergé (Un hologramme étant généralement un outil qui sert à cacher le vide, c'est bien connu)!
Soit l'idée saugrenue de planter ça et là à l'intérieur du film la ressemblance de Tess Ocean avec... Julia Roberts, et la faire jouer, précisément... Tess se prenant pour Julia Roberts. A ce stade, soit c'est du foutage de gueule (Terme technique servant à faire exactement la même chose que les hologrammes, soit cacher le vide des idées derrière la prouesse technique ou conceptuelle), soit c'est une mise en abyme de génie.
Tout ça pour dire qu'il y a quand même des chose à dire sur ce film volontiers idiot et inutile, qui aurait pu tourner à une sorte de film de vacances long et horripilant. Il se pose en développement possible, expérimental, et prolonge de façon spectaculaire le champ des possibles soulevés par Ocean's 11. Il débouche aussi sur un tour de passe-passe organisé autour de... rien, un rien orchestré, conceptualisé, codifié... Ce qui est toujours sympathique en soi... Il sera suivi d'une autre suite, qui sera fort différente, mais c'est une autre histoire.
Les films de Steven Soderbergh inscrivent dans leur déroulement des notions de mise en scène qui en sont le sujet même, en tout cas l'un des thèmes. Les personnages, démiurges ou manipulateurs, ont des plans, les appliquent, nous les expliquent. Parfois cette notion devient plus discrète, parfois elle prend toute la place... Et avec ce qui reste sans doute comme les plus grands succès publics du metteur en scène, cet aspect prend absolument toute la place... Avec son casse détaillé de sa planification à son accomplissement, et avec ses ruptures de continuité permanentes, qui finissent par être le sujet même du film dans un jeu constant du chat et de la série, ce remake qui ne s'imposait en rien, d'une part parce que l'histoire n'a aucun intérêt, d'autre part parce que, sur le papier, qu'est-ce qui compte, dans l'oeuvre d'un metteur en scène? L'épopée grandiose, tragique et vivante des petits guerriers de la lutte anti-drogue (Traffic)? La réflexion sincère et désabusée sur le devenir de l'âme (Solaris)? La façon dont le monde se met à tourner dans le mauvais sens lorsqu'une épidémie transforme les rapports entre le public et les militaires, entre les scientifiques et les médias (Contagion)? ...ou le film rigolo dans lequel une bande de sympathiques bras cassés nous mènent par le bout du nez durant deux heures en accumulant bons mots et surprises visuelles, le tout dans un environnement contrôlé avec tant de soin qu'on n'en revient pas que le film n'ait pas eu besoin de tellement de temps pour se tourner?
La réponse, bien sur, est "tous ces films comptent". Mais j'aurai toujours une tendresse particulière pour ce film dont Soderbergh a admis qu'il "tait pour lui la clé pour se voir ouvrir toute grande la porte d'Hollywood, des studios et du succès, permettant du même coup à ses films plus personnels de se faire... Mais le plaisir de se faire manipuler, le défi de constater que la bande-son, l'image et le cadre temporel racontent finalement une histoire différente, et au final, ce casse accompli, travail d'équipe qui s'accommode d'une mise en scène calibrée, avec ses surprises, ses impondérables et ses passages obligés, je ne connais pas de meilleure métaphore d'un film.
Un professeur d'art (George Clooney) soutient à Roosevelt que si on veut gagner la guerre décemment, il faut sauver non seulement les hommes mais aussi l'art, que les nazis sont en train de piller pour leur chef; vu l'absence de jeunes spécialistes (tous déjà à la guerre) il va devoir recruter certains de ses copains, tous amateurs éclairés, tous volontaires pour aller casser du nazi...
Certes, on quitte le milieu grinçant de la politique avec Ides of march, pour plonger dans un film pétri de bons sentiments, d'humour un peu suranné (Avec sa musique militaire sifflée, un cliché qui a la vie dure dans les films sur la seconde guerre mondiale)... Mais c'est tout George Clooney, qui fait sien le propos de son personnage: et ces volontaires du troisième âge (Bill Murray, Bob Balaban, John Goodman, etc) ont un volontarisme qui fait plaisir voir maintenant que la maison blanche est squattée par un butor qui ferait passer cet ignare de Nicolas Sarkozy pour Mère Teresa...
En nous amenant à suivre sa joyeuse bande de copains (Vous avez remarqué qu'ils sont rangés par deux? Et toutes les "paires" d'acteurs avaient déjà travaillé ensemble) qui vont récupérer les oeuvres volées par les nazis durant la guerre, Clooney fait un film certes imparfait mais foncièrement sympathique, tout en posant la question de l'utilité de mourir pour l'art. Intéressant débat: les nazis étaient en plus d'assassins des sales voleurs, des pillards sans foi ni loi, qui plus est ils cassaient toutes les oeuvres. Aujourd'hui, les nazis ne détruisent plus, du moins pas devant tout le monde, non: maintenant, ils repeignent en bleu, tout en continuant à stigmatiser les autres; et ils s'approchent dangereusement du pouvoir.
Donc, même si le ton du film est gentiment badin, un peu foutraque, on n'échappe pas à la question qui s'est posée à ces hommes. Cela valait-il la peine de mourir pour sauver des oeuvres d'art? Oui, mille fois oui: l'art c'est la civilisation, il faut empêcher qu'il tombe au mains des barbares, tout comme les mairies, les assemblées, les villes antiques attaquées à coup de dynamite, ou les palais officiels de nos vieilles démocraties qui ont singulièrement baissé leur garde aujourd'hui comme il y a soixante-dix ans.
Les Ides de mars: la période de l'année qui renvoie bien sur à la trahison qui mène à l'exécution de Jules César par Brutus, Cassius et Casca dans le Julius Caesar de Shakespeare, ce qui sied parfaitement à l'atmosphère de ce thriller politique d'un noir profond, qui nous renvoie une image trouble des politiques. Clooney, qui a rarement raté l'occasion de participer de façon très active à des campagnes présidentielles, du côté démocrate, a profité dune période entre deux élections pour faire ce film, qui avouons-le n'offre pas une image très glorieuse de la politique. Mais ceux qui sont en cause ne sont pas forcément les politiques eux-mêmes, car le film s'intéresse aux coulisses d'une primaire, et donc aux jeux de pouvoir, aux éléments de communication et aux tractations en sous-main.
Le gouverneur Mike Morris (Clooney) est candidat à la primaire présidentielle du parti démocrate, et un enjeu de taille l'attend: soit gagner la partie en Ohio, dont tous les délégués démocrates iront là ou on le leur dira, soit remporter le soutien du très populaire et très médiatique Franklin Thompson (Jeffrey Wright), sénateur de Caroline du Nord. Mais celui-ci est très gourmand, et Morris se veut intègre: son programme est apparemment honnête, ni trop progressiste ni trop centriste, bien pensé, et il ferait très probablement un bon président.
C'est justement ce que pense Stephen Meyers (Ryan Gosling), un communicant qui ne veut plus accepter le moindre compromis avec ses principes. Lorsqu'il est approché par Duffy (Paul Giamatti), le chef de campagne du candidat concurrent, il commet une erreur: il se rend par politesse à sa rencontre. Mais il va y avoir pire: Meyers se rend compte que Morris a fauté lui aussi: il a couché avec une stagiaire (Evan Rachel Wood) et celle-ci est enceinte... De quoi écorner l'image du bon père de famille du candidat, mais comme en prime Meyers a une relation avec la jeune femme, sa loyauté est rudement mise à l'épreuve...
C'est passionnant, et assez déprimant aussi! Contrairement à ses trois films précédents, Clooney choisi une intrigue contemporaine, et a participé à la rédaction du script; mais il serait illusoire d'imaginer que le film dénonce ici la duplicité du politique! Il est bien sûr regrettable pour la famille Morris que le père ait couché avec une autre. Il est embarrassant pour lui qu'il en ait résulté une grossesse, d'autant plus embarrassante que la jeune femme est la fille d'une haut responsable Démocrate, et Catholique de surcroît: ce qui est sale ici, c'est le fait que les candidats finissent pieds et poings liés aux mouvements de cour, négociations et compromis de leur équipe.
Les choix de mise en scène de Clooney sont sages, mais bienvenus et assez typiques d'un acteur passé metteur en scène: des prises longues, des plans séquence, et des dispositifs qui incluent plusieurs développements en un seul plan. Il multiplie les sources d'information, entre écrans situés dans le champ, présence de la presse, et multitude de sources téléphoniques! Par ailleurs, on est en permanence dans les coulisses, et le point de vue est quasiment en permanence celui de Meyers, dont Ryan Gosling fait un personnage riche dont nous assistons à la perte de toutes les illusions, dans un renoncement d'une ampleur cataclysmique.
Après deux films qui auscultaient le passé trouble de la politique Américaine, Clooney décide pour sa troisième réalisation de se laisser tenter par une comédie, et de rendre un hommage vibrant, bien vu et sans aucune prétention, à la screwball comedy, et à l'univers de Frank Capra en particulier. Mais Capra avec une particularité qui nous éloigne sensiblement de son univers. Ce film, c'est comme si le héros de Mr Smith goes to washington n'était pas James Stewart, mais Thomas Mitchell.
En effet, l'intrigue de ce film, situé plus ou moins dans les années 20, parle bien d'une journaliste qui tente de débusquer la vérité derrière une star du football Américain universitaire, dont le côté boy-scout parait trop exagéré, un peu à la façon dont Jean Arthur enquête sur Gary Cooper dans Mr Deeds goes to town. Mais tout ceci est vu à travers l'expérience d'un autre joueur, le vétéran Dodge Connelly, qui n'est pas vraiment un perdreau de l'année, et qui lui aussi aflairé une embrouille, ce qui ne l'empêche pas d'engager le joueur miracle, Carter Rutherford (John Krasinski) parce qu'il sait que ça va apporter de la publicité à un domine qui en a bien besoin, le football professionnel. Par la même occasion, il va développer une romance avec la journaliste Lexie Littleton (Renee Zellweger)...
Des dialogues qui fusent, une reconstitution attendrie d'une époque révolue, des stars qui font leur job avec in grand plaisir (Clooney est plus proche ici de son registre tel qu'il l'a développé chez les Coen, que ce qu'il fait habituellement en solo, et je le dis avec plaisir, Zellweger est pour une fois supportable. Pour commencer, elle a une façon d'aborder l'argot d'époque avec une certaine gourmandise, ce qui est important dans ce genre de film!), un milieu exploré avec humour et justesse, et mine de rien, chez cet incorrigible cinéaste à message, un voyage au pays de l'optimisme, à une époque où tout restait à faire, certes, mais ces joueurs de football, les Duluth Bulldogs, l'entraide est une valeur universelle, pour les vieux comme les jeunes, les stars comme les sans grade, et... les blancs comme les noirs. Illusoire, si on se réfère à l'histoire du sport? Oui, bien sur. Mais et alors? Les Américains ne viennent-ils pas d'élire un président illusoire?