Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 18:29

Pour son dernier court conservé, Langdon relève le niveau, avec une histoire (Ecrite par Ripley et Capra) de musicien tellement affligeant que son professeur (Vernon Dent) lui a donné un diplôme pour se débarrasser de lui.

Pas de partenaire féminine cette fois, le désir de Langdon est en effet de devenir musicien coûte que coûte, ce qui va surtout coûter à son entourage! Par contre, dans les deux parties distinctes du film, il est flanqué de deux versions différentes de Vernon Dent, qui en plus du professeur de musique (affublé d'une perruque du plus haut ridicule) interprète aussi un fripier Juif chargé en stéréotypes, un peu comme les personnages de Max Davidson, mais qui va agir de façon très positive sur Harry...

Le contraste entre l'enthousiasme juvénile du contrebassiste Harry et les envies de meurtre du public est très drôle, par exemple lorsque toutes ses tentatives de jouer en public le voient risquer de se prendre des objets de plus en plus lourds sur la tête, mais surtout lorsque sa famille le jette dehors sans ménagement, et qu'il leur sourit, et leur dit: "C'est bien parce que c'est vous..." avant de s'en aller. Un film parfois Laurelien, avant la lettre...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Mack Sennett Comédie
1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 15:06

Le scénario est cette fois signé de Arthur Ripley et Frank Capra, la réalisation est de Harry Edwards... mais Lucky Stars est franchement mal fichu, et la seconde partie se traine: Harry est un homme qui décide de ses conformer à la lettre à une prédiction qu'on lui a faite, ce qui ne lui apportera que des ennuis. Le résultat de ce choix est une longue, répétitive et statique partie du film consacré à un medicine show, avec Vernon Dent en charlatan.

Dans le train qui l'emmène vers sa destinée, il rencontre ce personnage haut en couleurs qui va l'engager pour vendre un peu de poudre aux yeux et beaucoup de médicament-miracle fait maison, ce qui déclenchera finalement la foudre des habitants: au propre comme au figuré... Et Natalie Kingston a un rôle intéressant, en fille du docteur local qui cherche à se venger, mais son personnage, pas plus que le film d'ailleurs, ne semble aboutir nulle part.

Les courts métrages de cette fin de cycle étaient sans doute le cadet des soucis de Langdon, qui avait fini par obtenir ce qu'il voulait: tourner des longs métrages avec son équipe. L'économie du studio Sennett étant ce qu'elle était, ça voulait dire qu'entre deux films plus longs (qui allaient rester plusieurs mois sur les étagères), il fallait continuer à fournir des films en deux bobines...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Comédie
30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 17:59

Ce film est l'une des dernières productions de court métrage de Sennett avec Harry Langdon, à l'époque où celui-ci faisait des pieds et des mains pour que son patron, réticent, le laisse s'aventurer dans des films plus longs. Continuant de casser un à un les mensonges de Capra sur la période, on constatera que le futur metteur en scène n'est pas du tout crédité au scénario, attribué en fait à Arthur Ripley, et Clyde Bruckman...

Il conte l'histoire d'un vagabond, mais ce n'est pas du Chaplin, même si ce film de 1925 anticipe certains aspects de The circus: Harry a fui l'orphelinat étant enfant, lorsque sa petite amie (Natalie Kingston) en est partie. typiquement, 15 ans plus tard, il est toujours dans les environs... Il y vole des poules, avec une méthode particulièrement voyante. Il croise le chemin d'un cirque qui l'engage parce qu'il a sans le vouloir des facultés pour l'acrobatie. Il ne sait pas que sous le déguisement de la femme à barbe, se cache son ancienne petite amie... 

Cette histoire de voyage immobile est contée avec une grande rigueur, et on appréciera la façon dont on nous amène à comprendre que Langdon puisse être confondu avec un acrobate, par une succession d'événements méthodiques: ça commence par la recontre d'un comédien lent avec un essaim d'abeilles...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 08:56

Le passage progressif au long métrage, qui n'était pas donné à tout comédien à l'époque, se fera pour Harry Langdon par le biais d'un allongement de ses films, un peu à la manière de Chaplin, qui avait commencer à expérimenter avec des trois bobines avant de se lancer dans The Kid. De fait, les derniers courts en deux bobines de Langdon, tous réalisés par Harry Edwards sur des idées de Capra et Ripley, comme si les têtes étaient déjà ailleurs, tournent un peu en rond. Certains toutefois sont excellents. la plupart continuent à exploiter l'alchimie entre Langdon et son complice Vernon Dent, qui savait tout faire, et on retrouve souvent Natalie Kingston.

Pas dans Plain clothes toutefois... Ce premier crédit de Frank Capra (scénariste avec Arthur Ripley) est une histoire invraisemblable, dans laquelle Harry est un policier infiltré malgré lui dans la famille d'escrocs de sa petite amie (Clair Cushman). Il fera le ménage, malgré lui aussi, et se conduira en héros. Par hasard. Notons que si Harry affronte effectivement une bande de vilains messieurs dont le plus menaçant est bien sûr Vernon Dent, c'est sa future belle-mère qui semble la plus redoutable... Une menace qui se précisera en quelque sorte dans le long métrage The chaser en 1928.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Mack Sennett Comédie
29 août 2020 6 29 /08 /août /2020 17:33

His marriage wow possède d'abord l'avantage de l'unité: cette histoire de ne divise pas radicalement en deux à la jonction entre les bobines, et tourne autour du mariage. La cérémonie, et la vie de couple. De plus, on y voit, de nouveau, Natalie Kingston, déjà aperçue dans Feet of mud et All night long: elle va désormais être la partenaire principale de Langdon, aux cotés de l'inamovible Vernon Dent. Celui-ci joue un rôle étonnant de professeur psychanalisto-hypnotiseur, qui précipite le trop crédule Harry dans l'angoisse. Ce qui fait que l'enjeu du film est surtout situé dans la tête du protagoniste principal.

Harry Hope se marie: toute la noce l'attend dans une église, alors que lui s'est trompé. Il finit par arriver, ce qui n'était pas une mince affaire (Il demande son chemin à un policier, disparaît du champ, et arrive par le fond du champ, pour redemander son chemin au même policier!), et est accueilli par l'un des invités de la noce, l'étrange "professeur" McGloom, qui lui fait comprendre à demi-mot que Harry va être sacrifié par son épouse sitôt le mariage effectué. Bien qu'il essaie de se tirer d'affaire, il est constamment récupéré, jusqu'au moment ou des infirmiers viennent chercher le "professeur", en fait échappé d'un asile.

Une petite note au passage: la vue de Langdon, seul dans une église vide, renvoie à un plan célèbre de Seven Chances de Keaton paru la même année. Ce pourrait être la même église, du reste...

Le rythme, comme son personnage, appartient désormais en propre à Harry Langdon, qui laisse de coté la frénésie coutumière de chez Sennett, pour imprimer son propre timing à l'histoire. J'ai déjà mentionné cette digression, qui voit Harry perdu revenir inutilement à son point de départ, mais sa lenteur est aussi faite de gestes, comme ce moment ou il comprend au début qu'il n'est pas dans la bonne église, et comme il a donné de l'argent au prêtre, il hésite à partir, revient, repart... Son inaptitude n'est pas de la bêtise, c'est une hésitation constante, une incapacité à prendre une décision. L'influence de Langdon sur Stan Laurel sera considérable...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 16:43

Sous ce titre désormais risqué (Mais Boob en 1925 ne voulait pas encore dire "nichon", comme en témoigne le film The boob de William Wellman, sorti en 1926 à la MGM: on n'imagine tout de même pas la firme du lion sortir un film de Wild Bill Wellman sous le titre "Le néné". Ca voulait tout simplement dire "nigaud".), se cache un chouette petit film dans lequel Harry et son partenaire Vernon Dent se disputent les affections de Marie Astaire (Aucune relation).

Situé en Californie du nord, au pays des bûcherons en chemise à carreaux, il présente un certain nombre de gags en situation qui sont souvent irrésistibles (Dont une cascade sur un flume, l'un de ces conduits pour les rondins de bois) et surtout se conclut sur des séquences qui impliquent un Harry soudainement paré d'une légende de tueur, un moyen de protection imaginé par Marie Astaire. Par ailleurs, le film prouve que Leo Willis, qui jouait souvent chez Roach et Lloyd, avait ses entrées chez Sennett aussi. Ici, il interprète un cuisinier victime de la légende Harry Langdon...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Comédie
27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 20:54

Avec ce titre, on attend une parodie de The sea hawk, de Frank Lloyd, qui venait de remporter un joli succès... Mais e lieu et place on trouve un court métrage assez typique de Sennett par son script (un voyageur naïf aide quasiment par inadvertance à déjouer les plans maléfiques d'un couple d'escrocs) et par son décor (un bateau clairement posé dans le studio, dont les toiles peintes ne font pas beaucoup d'efforts pour donner l'impression d'être le grand large) ou ses gags...

C'est pourtant bien du Harry Langdon, ce dernier réussissant à s'adapter avec son rythme particulier à la frénésie ambiante. Le clou du film reste une poursuite mouvementée durant laquelle Langdon se déguise en belle sudiste: avec son maquillage il ressemble à Dorothy Gish beaucoup plus qu'à sa soeur, c'est frappant...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 12:08

Comme The luck of the foolish qui était la première réalisation de Harry Edwards pour Harry Langdon, le film possède bien deux parties, mais la deuxième ne fait pas toute la deuxième bobine; Langdon a réussi à imposer une structure plus souple, qui lui permet d'exploiter à fond toute la situation de base: au matin de son mariage (Avec Marceline Day), Langdon se réveille avec une gueule de bois et... marié à Madeline Hurlock.

C'est embêtant, surtout lorsque Marceline et sa maman (Charlotte Mineau) se déplacent, ou lorsque la jeune femme se plaint à son père (Andy Clyde)... qui est justement chef de la police. Harry va donc en prison, faire des travaux d'intérêt général. Les cinq dernières minutes le voient s'évader, et devenir chauffeur de fiacre. Il conduit notamment des Chinois, qui fument de l'opium, et le film se casse un peu la figure. Mais les quinze premières minutes, entièrement centrées sur Harry et sa réalisation de la situation extrêmement délicate dans laquelle il est, sont tordantes.

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Mack Sennett Muet Comédie Harry Langdon
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 12:03

Avec l'arrivée de Harry Edwards à la réalisation de ses films, l'équipe de Harry Langdon, chez Sennett, est de plus en plus soudée autour de l'acteur, et les films qui ont entamé une mutation après quelques erreurs de jeunesse, s'en ressentent. Marceline Day, la soeur d'Alice, devient la partenaire, et on la connait en particulier pour son rôle dans The cameraman. Autour d'eux, les acteurs de la compagnie Sennett: Madeline Hurlock, Andy Clyde, Charlotte Mineau. Les histoires, tout en maintenant un brin de loufoquerie et une structure typiquement Sennett (autant de parties que de bobines), sont plus soignées, et on y croit désormais, on a aussi le temps de s'intéresser aux personnages.

Harry et Marceline sont dans un train, ils rentrent chez eux, et c'est la nuit: l'essentiel de la première bobine va être consacré à une série de déboires dans le wagon-lit, Harry étant absolument empêché de se coucher sans réveiller les voisins, sans non plus que Marceline ne lui demande un service: une préfiguration conjugale de Berth Marks, de Laurel et Hardy...

Le réveil est intéressant, avec une scène hilarante dans les salles d'eau des hommes  durant laquelle Harry et un rasoir terrorisent un autre passager, sans que l'acteur ne s'aperçoive de l'effet qu'il rend. La première bobine s'achève sur une histoire d'évasion d'un malfrat dans le train, qui voit Harry Langdon basculer, de l'influence de Harold Lloyd à celle de Charley Chase. La deuxième bobine est plus typique de son style propre, avec un Harry, auquel on a volé son argent, qui se voit obligé de reprendre son ancien travail: il est un policier inepte, avec un uniforme trop grand. Il manque de conviction, et c'est très douloureux, pour ne pas dire embarrassant pour le spectateur: c'est d'ailleurs un trait de son oeuvre qui explique peut-être pourquoi tant de cinéphiles sont réticents à s'intéresser à lui: ce n'est pas confortable.

Néanmoins, avec son final spectaculaire, tourné dans la villa de Mack Sennett lui-même, on a ici du burlesque de grande qualité. Et la cerise sur le gâteau, c'est que le film est désormais complet grâce au travail d'archéologue de David "Indiana Jones " Kalat.

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 11:59

Que faire avec Harry Langdon? Après avoir essayé de le faire prendre le rythme insensé de leurs comédies, les metteurs en scène semblent avoir accordé un peu plus de latitude au comédien, qui commence à imposer son style lunaire et lent. C'est particulièrement notable dans ce film, le premier dans lequel on échappe presque totalement à la frénésie, à l'exception d'une séquence durant laquelle Harry est entraîné dehors par un bouledogue effrayé qu'il tient en laisse...

Le film (qui reste incomplet) commence par un intertitre («later,...» trompe-l'oeil étourdissant: Harry et une jeune femme se battent contre un bandit, qu'ils mettent hors d'état de nuire, puis s'embrassent. David Kalat assure que ce début est tel quel dans le script, on ne peut donc pas en mettre la rapidité sur le compte d'une hypothétique perte de séquence; de toute façon, le propos sera familial: Harry est un mari heureux et sans histoire, et Alice Day est son épouse comblée. Ils reçoivent de temps à autre la visite d'un ami (dont on apprendra plus tard qu'il est recherché pour divers crimes), et ont besoin d'une cuisinière: ils en essaient deux: une abominable sorcière qui fait peur à tout le monde, et une jolie dame (Madeline Hurlock) qui en a manifestement après Harry. La fin du film se concentre autour d'une nuit de peur, durant laquelle des étranges silhouettes envahissent la maison.

Le bien-être domestique, qui sera le thème de The chaser (1928), son plus méchant long métrage, est vu ici selon le style de Langdon, pas selon Sennett. D'autre part, le film a considérablement ralenti son rythme, et on sent la patte d'un autre metteur en scène: Harry Sweet a succédé à Del Ruth, et semble avoir laissé Langdon imposer sa marque. Du coup devant les horreurs qui se multiplient, Langdon ralentit, ralentit la cadence, et met un point d'honneur à innover, en particulier en terme de réactions. Du reste, le film est marqué par son innocence: lui qui jouait les obsédés sexuels pour Picking peaches, revient à la maison avec une vamp, à laquelle devant son épouse, il laisse masser ses pieds, sans aucunement penser à mal...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Harry Langdon Comédie