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Donc, au début des années 30 (la datation est floue, mais on est dans ces eaux-là), le monde des sorcoers est en ébullition: l'UberWizard Gellert Grindelwald (...Mads Mikkelsen) est de retour, et il a décidé de déclarer une guerre sans merci contre ceux que les anglais appellent les Muggles, et les américains des No-Maj. Bref, les gens comme vous, comme moi, des humains quoi. Et comme de juste, la traduction en politique de ce fatras de remugles nauséabonds de la pensée magique, va porter Grindelwald aux portes du pouvoir (l'élection d'un leader supreme devant se tenir dans le monde de la magie), d'autant qu'il a tout fait pour avoir des soutiens, en particulier celui du ministre Allemand de la magie, Anton Vogel. Il y a des idées dans l'air...
Seuls ou presque pour tenter de déjouer les plans du fou furieux (qui sont à deux doigts de réussir), une troupe disparate: Newt Scamander, son frère Theseus, le muggle Jacob Kowalski, quelques autres magiciens, des créatures fantastiques, et surtout Albus Dumbledore, qui a fort à faire mais doit malgré tout garder ses distances; il a tant en commun avec Grindelwald, dont il partageait auparavant les idées et qui reste l'homme de sa vie. Un pacte imbécile passé par enchantement, l'empêche d'agir...
Le titre promet, et on a donc un certain nombre d'élements qui nous permettent de saisir un peu plus sur le deuxième plus fascinant personnage du monde d'Harry Potter... Pour découvrir le premier, sautez sur les sept romans de la série initiale. Dumbledore, interprété par Jude Law, est fascinant parce qu'il est beaucoup plus humain que cette figure paternelle (voire grand-paternelle) qui hantait les films de la série, plus que les romans; une sorte de grand schtroumpf amélioré, qui s'est réveillé sur le tard, parce que personne, je pense, n'avait compris le potentiel du personnage, et l'erreur avait été de se fier au point de vue des romans, qui était trompeur, puisque Harry Potter ne comprenait que tardivement à qui il avait à faire. Mais Law fait passer sans problème les ambiguités, la richesse du personnage. Newt Scamanderest fidèle à lui-même, personnage hésitant plus à l'aise avec les animaux qu'avec les humains, et on se réjouit qu'enfin Grindelwald soit interprété par un acteur compétent.
Oui, c'est méchant, mais que voulez-vous? J'assume. Et puis c'est trop facile aussi...
Sinon, c'est comme 'habitude, en un peu mieux que la dernière fois: une intrigue du plus haut ridicule, mais plus claire, des animaux merveilleux, dans un montage plus équilibré, et cette fois Yates a fait un effort pour demander à ses acteurs qui jouent les personages négatifs de ne pas nécessairement arborer les visages de personnes constipées. Vous n'avez pas remarqué? C'est tellement facile de repérer les ennemis d'Harry Potter, ils ont une sale tête, et ils croisent les bras de travers...
Manque Katherine Waterston, qui est réduite à un cameo, et... cette fois-ci il semble que la production ait décidé de fermer le ban. Sur un film distrayant, et souvent réussi: une séquence dans une abominable prison avec toute la panoplie (horreur, suspense, créatures rigolotes et expressio corporelle inattendue) a tout pour satisfaire le spectateur, qui une fois la fin venue, peut retourner à sa petite vie en oubliant probablement le spectacle qu'il vient de voir...
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Visuellement, on sait que depuis l'abandon du réalisateur Chris Columbus, le robot qui a efficacement rendu les deux premières adaptations sans âme de la série, les films sont devenus de plus en plus beaux, grâce à Alphonso Cuaron (The prisoner of Azkaban, superbe de bout en bout) d'abord. Mais David Yates a apporté beaucoup dans ses deux films précédents, en particulier une façon de jouer sur l'abstraction dans les scènes de combat, les rendant supportables (Je les trouve généralement insipides et inutilement gonflées dans les livres) et souvent esthétiquement excitantes. Ici, il bénéficie de leur raréfaction. Le passage au ministère de la magie, qui doit autant à 1984 (Et à l'esthétique des illustrations de 1948-1950) qu'à Brazil, d'ailleurs cité ouvertement (Volontairement ou non? je ne saurais le dire): les sycophants (on dit aussi lèche-bottes) qui encombrent les directeurs et autres cadres du ministère désormais acquis à la cause de Voldemort et se pressent autour d'eux, ou encore l'abondance de papiers, sans oublier les gestes mécaniques et le regard baissé de tous les personnages présents. Il y a de l'humour, bien sûr, et le recours aux personnages récurrents, et aux décors de la maison des Weasley, bien que limités par la solitude des héros, nous gratifient de deux apparitions du grand Rhys Ifans, qui n'apparaîtra que dans ce dernier film, mais laissera volontiers une marque.