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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 14:02

A New York, un quartier pauvre cerné de gratte-ciels où vivent de riches familles: nous y suivons les aventures et tours pendables d'une bande de gamins, tous nés plus ou moins dans la rue. Ils n'en ratent pas une et ont un plaisir particulièrement notable: faire sentir aux bourgeois qui par malheur s'égareraient dans le coin, qu'ils ne sont pas les bienvenus, ce qui arrive à un gamin aussi désoeuvré que favorisé, qui avait cru pouvoir sympathiser avec eux. La soeur du leader de la bande, Drina (Sylvia Sidney), travaille, mais elle est impliquée dans une grève qui refuse de s'arrêter. Elle a un faible pour l'architecte Dave (Joel McCrea), un natif du coin, mais qui n'arrive pas à trouver un travail solide, du coup, il survit de petits boulots... Et il courtise Kay (Wendy Barrie), une jeune femme de la haute société, qui est mariée mais pas par amour.

Pendant la journée qui nous intéresse, un revenant fait aussi son apparition, "Baby Face" Martin (Humphrey Bogart), également natif du quartier, mais qui fait les gros titres des journaux: avec huit morts au compteur, c'est l'ennemi public numéro un. S'il est venu se risquer dans son quartier, en compagnie d'un collègue (Allen Jenkins), c'est qu'il a un nouveau visage... et une impérieuse envie de revoir sa maman et sa petite amie. Le problème, c'est que nouveau visage ou pas, Dave, qui voit d'un mauvais oeil un tel contre-exemple à offrir aux gamins du quartier, l'a reconnu...

William Wyler n'avait pas son pareil pour adapter intelligemment une pièce de théâtre... Et ici, il va construire un décor unique mais impressionnant, qui me fait un peu penser à celui de Seventh Heaven, et dans lequel il va s'efforcer de filmer des portions aussi longues que possible, afin de favoriser le naturel des acteurs: c'est à cet égard une brillante réussite, d'autant que les gosses qui jouent les rôles des gamins des rues sont criants de vérité... On sent chez eux l'attrait du cinéma, notamment l'influence de James Cagney: je parle non pas des acteurs, mais bien des personnages, qui ne parlent de cette façon empruntée, qu'entre eux et en représentation dans la rue! Face à sa soeur, par exemple, le petit Tommy parle normalement.

Mais si le film est souvent incroyable de naturalisme (en dépit des limites du décor, et des transparences nécessaires pour qu'on puisse avoir l'élément fluvial si essentiel aux quartiers pauvres du New York des années 30), il ne se vautre jamais dans la facilité: et si la pièce comme le film adoptent un ton ouvertement réformateur, ce n'est jamais lénifiant. Le cas de Martin, joué avec génie par un Humphrey Bogart qui avant encore tout à gagner, est essentiellement une tragédie personnelle, celle d'un homme qui d'une certaine façon a réussi, mais se fait rejeter par sa mère comme par sa petite amie, d'autant qu'il a provoqué chez elle en l'abandonnant un choix de carrière qui n'arrange pas les choses... Le duo Jenkins et Bogart, tous deux échappés des films pré-code de la Warner, ne manque pas de saveur, et comme l'humour grinçant des gamins, tranche dans un cinéma Américain qui était alors bien policé... Et de voir et entendre Sylvia Sidney et Joel McCrea, prendre la défense des sales gamins, après qu'ils aient vu les pires horreurs qu'ils ont fait subir à un pauvre gosse, est pour le moins inattendu: mais la pièce avait suffisamment marqué le public pour que le film puisse incorporer ces éléments provocants!

Avec son conte éminemment moral, qui se termine dans le sang, mais qui fait avancer les plus justes des protagonistes dans le bon sens, avec enfin sa vision d'un rêve Américain à plusieurs vitesses, dans lequel la caméra vient piocher d'en haut, montée sur une grue, Dead end est un grand moment de cinéma et un passage obligé de la carrière de son réalisateur. ...Et pour Bogart, ça a du jouer un rôle important aussi, puisque les rôles qui suivront ce film, à la Warner, vont lui permettre d'aller toujours plus loin. En restant un gangster, bien entendu: il ne faudrait pas trop demander...

 

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Published by François Massarelli - dans Noir William Wyler Humphrey Bogart
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 15:42

Roy Earle (Humphrey Bogart)sort de prison: ce gangster des années 20 a bénéficié d'une remise de peine, mais ne se fait pas d'illusions: il sait qu'il a été aidé pour cette opportunité par un caïd qui va lui confier un travail. Il rejoint donc les jeunes bandits auxquels il doit prêter main-forte, des bleus sans relief, et attend son heure. Il commence aussi à échafauder des plans d'avenir: sur la route, Roy a croisé une famille de fermiers qui ont tout quitté pour partir vers la Californie. parmi eux, Velma, une jeune femme qui émeut particulièrement Roy avec son pied-bot. Tout en préparant un casse, il va lui venir en aide...

La première chose que fait Roy en sortant de prison, c'est de s'asseoir sur un banc, dans un parc, au milieu des enfants qui jouent. ca lui semble presque idyllique, mais la caméra nous montre bien vite un journal jeté par son lecteur par terre, sur lequel on voit sa photo en première page, accompagnée d'un texte sans équivoque: non seulement le public doute de l'opportunité de sa sortie de prison, mais en plus il occupe la une des journaux. En fait, l'impression qu'il est cuit domine dès le début. Roy va pourtant trouver des interlocuteurs: pour commencer, Big Mac (Donald McBride), le gangster "à l'ancienne" qui l'a fait sortir, croit en lui. Mais lui aussi (avec lequel Roy a une conversation à bâtons rompus sur les jeunots et leurs différences avec les vieux de la vieille) est cuit: son coeur menace de lâcher à n'importe quelle occasion, et il consume la vie par les deux bouts... Sinon, il y a le grand-père (Henry Travers) de la petite Velma, avec lequel Roy sympathise tout de suite, presque instinctivement: ils se reconnaissent en quelque sorte, l'un et l'autre venant du même type de milieu. Enfin, il y a le chien Pard et surtout Marie (Ida Lupino).

Marie, c'est un petit bout de bonne femme qui vit plus ou moins avec les deux apprentis gangsters qui attendent Roy: elle est sans doute plus intelligente et plus dure que les deux réunis, et elle aussi, comme Roy, a beaucoup vécu. Elle a connu les salles de danse où on la traitait comme une moins que rien, et elle a de l'expérience malgré sa jeunesse. Les deux vont se reconnaître, et l'amitié va s'installer. Enfin, pour Marie ce ce sera pas de l'amitié. Et pour Roy, ça prendra son temps, mais...

Pard, le chien, n'est pas seulement un petit détail pratique de l'histoire: il a une identité inattendue, car une histoire qu'on raconte sur lui, pourrait bien avoir de l'intérêt en dépit de son incongruité: il porte la poisse. Mais alors, pour de vrai: ses deux propriétaires précédents sont morts dans des circonstances dramatiques, alors Roy, qui se prend de sympathie pour lui, aurait bien fait d'y regarder à deux fois...

Le romantisme absolu du film est l'une des marques de fabrique des films de Walsh, et c'est d'ailleurs ce qui relie de la façon la plus évidente High sierra au reste des films de Walsh: cette impression que Roy Earle, en se rendant ainsi au pied du Mont Whitney, l'endroit où son destin tragique s'accomplira, il choisit plus ou moins consciemment sa liberté, LA chose qu'il souhaite le plus au monde. Mais surtout il finit de se mettre à l'écart du monde, d'un monde qui l'a oublié, d'autant plus anachronique que le gangstérisme qu'il a probablement connu, celui des années 20, a totalement disparu avec l'abandon de la prohibition. Il est clair que Roy a plus en commun avec les petits fermiers qui partent de chez eux pour tenter leur chance en Californie, qu'avec ces gangsters de pacotille, qui pensent plus à leur image ("Now we're big", dit l'un d'eux) qu'à faire le boulot...

C'est heureux que Bogart, qui avait eu vent du projet, ait réussi à persuader Walsh et la Warner de lui laisser sa chance sur ce film. Raft était prévu, et quelles que soient ses qualités, il ne peut en aucun cas rivaliser avec la façon dont Bogart a construit son personnage et l'a joué. High sierra, c'est enfin la naissance du monstre sacré Bogart, qui peut non seulement jouer un gangster sympathique, humain, mais aussi le faire aussi dur que possible. Voilà un homme qui aura la faveur du public, qui certes possède une morale, et agit un peu en Robin des Bois avec la famille qui va l'aider (et dont incidemment la petite Velma qui est la première bénéficiaire de cette aide, va finir par se comporter en garce écervelée), mais quand il parle de son regret de ne pas avoir descendu un mouchard, on le croit sur parole... Raft n'avait aucune chance, et le film bénéficie grandement de son retrait, et de son remplacement par Bogart. Et que dire du tandem fabuleux composé de ce dernier et d'Ida Lupino. Celle-ci joue probablement le rôle de sa vie.

C'est donc un grand, un très grand film, qui possède toute la rigueur d'un film d'aventures, tout en étant dans la plupart des scènes, une chronique des allées et venues d'un homme fascinant, qui incarne à lui tout seul le crépuscule de toute une époque. D'un coup, tout s'éclaire: le point de vue de Walsh, cette profonde nostalgie qui s'exprime à travers tant d'aspects de son oeuvre, est aussi et surtout l'expression d'une forte incompréhension devant un monde qui selon lui, clairement, tourne à l'envers. Et comme Rockliffe Fellows dans Regeneration, Wayne dans The big trail, Charles Farrell dans The red dance, Victor McLaglen dans What price glory?, Wallace Beery dans The Bowery, Cagney dans The roaring twenties, le personnage de Roy Earle est un homme qui a choisi son destin, et  assume la course qu'il va prendre. Sa fin sera donc grandiose: cette fois, ce ne sera pas aux pieds d'une église, mais sur le flanc d'une immense montagne, sous les yeux de policiers avec une certaine décence morale, de la femme qu'il aime qui aura par respect pour lui décidé de ne pas aider la police même si ça doit le condamner, et d'une presse désormais suffisamment puissante pour être partout: un reporter raconte en direct l'opération à la radio...

Ah, oui, j'oubliais: parmi les témoins de la chute, il y a aussi un petit chien.

 

 

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Published by François Massarelli - dans Humphrey Bogart Noir Raoul Walsh Criterion
5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 13:29

Le deuxième film de Walsh pour la Warner est encore une fois une affaire d'hommes... Les deux frères Fabrini, Joe (George Raft) et Paul (Humphrey Bogart), sont routiers, et ils luttent pour s'en sortir dans une économie hostile: les patrons pour lesquels ils convoient des marchandises ne leur laissent que peu de chances de palper leur paie, et en prime, les conditions de travail sont terribles: comme l'indiquent le titre, ils doivent rouler de nuit, ils fréquentent des établissements où la nourriture n'est pas de première qualité, et ils s'éloignent parfois des semaines entières de leur famille, en dormant très peu. Si Paul, contrairement à Joe, est marié, c'est malgré tout ce dernier qui mène le duo: il est très prudent, mais aussi soucieux de leur avenir, et voit grand: c'est à son initiative qu'ils ont acheté un camion, dont ils doivent payer les traites, et c'est lui qui voit toujours grand pour deux...

La première partie du film est axée autour de cet inventaire, avec des aspects semi-documentaires. Certains éléments qui seront développés ensuite sont déjà là: le fait que Paul tient bien moins le choc, que son frère; l'idylle naissante de celui-ci avec une jeune serveuse, Cassie (Ann Sheridan), et la possibilité d'une planche de salut: travailler pour Ed (Alan Hale), un brave homme qui respecte ses employés. Mais Joe n'est pas prêt à le faire: il souhaiterait être son propre patron, d'une part. Et d'autre part, l'épouse d'Ed (Ida Lupino) est une garce, qui ne perd pas une occasion de tenter de séduire Joe...

Pour le reste, je le disais: un univers d'hommes, saisi dans une certaine vérité, dans les nuits sans fin et les petits matins blêmes, les risques et dangers (dont celui de l'accident nocturne, ce que Walsh connaissait bien lui qui avait perdu un oeil dans ce type de circonstances), et l'humour fraternel entre les hommes, comme dans un western. Un univers qui est définitivement celui de Raoul Walsh.

Dans la deuxième partie, il y a une certaine normalisation: les deux hommes ont eu un accident, Paul a perdu un bras, et Joe s'est résigné à accepter l'offre d'Ed. Il va se marier, il a pris son frère en charge en attendant de lui offrir une vraie position, et... Ida Lupino. Si ce n'était ce risque sérieux de femme fatale, on serait presque dans une comédie romantique. Mais le troisième tiers du film vire, enfin, au film noir... Joe se refusant toujours à la femme fatale, celle-ci va donc essayer de l'atteindre de la pire des façons possibles, en lui faisant endosser un meurtre.

Du coup, Joe, sans disparaître totalement du film, laisse la place à un personnage qui emporte tout sur son passage, et c'est à la fois la force et la faiblesse du film: une actrice qui vole les scènes à tout le monde, même quand elle a affaire à forte partie (Alan Hale, en brave type un peu lourdaud, est formidable)... au point de nous faire apparaître le héros intègre du film comme un pauvre type sans réel avenir.

Parce que si Raft est effectivement un type bien, intègre, un modèle, quoi, quelqu'un qui mérite notre estime, c'est aussi un personnage assez uni-dimensionnel. Et c'est là que le bât blesse: comment se fait-il qu'à la Warner, depuis son apparition remarquée dans Three on a match de Mervyn Le Roy (1932), personne ne se soit avisé que Humphrey Bogart pouvait mener ce genre de films? De le voir en sous-fifre (aussi sympathique soit-il, Paul est un peu le boulet de Joe dans la première demi-heure), après l'avoir vu en gangster lâche (The roaring Twenties, Angels with dirty faces), en gangster cynique (Three on a match, Kid Galahad) , en ennemi public numéro un, version cruelle (The petrified forest), en bandit de western (The Oklahoma kid, Virginia city) et même en savant fou (The return of Dr X), amène inévitablement la question: comment se fait-il qu'on ne se soit pas rendu compte de son potentiel? Certes, il a déjà joué un brave type victime des circonstances qui se jette dans les bras du KKK (The Black legion), mais je ne peux m'empêcher de penser qu'avec Bogart dans le rôle principal, ce film aurait été une toute autre affaire! Et la confrontation avec Ida Lupino aurait été fascinante.

Que cela ne nous enlève pas le plaisir d'un film très bon, après tout, qui possède ses bons moments, ses ruptures de ton et ses personnages intéressants. Mais malgré toutes ses qualités, They drive by night sera toujours un film déséquilibré. Maintenant, il est notable de voir que le film suivant dans la carrière de Walsh est, précisément, High Sierra. Avec Bogart... et Lupino.

 

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Published by François Massarelli - dans Raoul Walsh Noir Humphrey Bogart
10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 19:21

La deuxième moitié des années 30, pour le cinéma Américain, est un peu l'âge de l'affadissement: les cols cessent d'être des décolletés, les conversations deviennent plus sages, les lits deviennent jumeaux, et les films de gangsters se dotent de morales convenables et rassurantes. Pourtant, beaucoup de films, et de fait beaucoup de studios font de la résistance. Les films Warner restent à leur façon aussi fascinants, mais pour des raisons souvent différentes, après l'instauration du "code de production" en 1934. Les frères Warner ont fait un pari inattendu, celui de coller au plus près de l'administration Roosevelt, en soutenant l'effort de reprise engagé par les gouvernements successifs de l'inamovible président démocrate. Il en ressort l'impression d'une production qui renvoie systématiquement aux plus riches heures de la période.

Comme Black Fury (Curtiz, 1935), ou comme les films humanistes de William Dieterle, Black Legion propose un regard brûlant sur une certaine actualité. Et si les films qui osaient s'attaquer à la montée du fascisme (un mouvement qui, rappelons-le, fascinait les dirigeants des studios Américains!) restent rares, ce Black Legion joue sur plusieurs tableaux: d'une part, il nous montre les agissements d'une milice auto-proclamée qui a vraiment existé, et se situait dans le sillage du Ku-Klux-Klan, et d'autre part, le film ambitionne de nous montrer le mécanisme qui transforme un Américain moyen, bon mari et bon père de famille, en un fasciste.

Frank Taylor, un homme respecté et un peu fanfaron, qui travaille dans une usine depuis quelques années, attend une promotion qui ne peut que lui revenir, du moins le croit-il: il est rigoureux, respectueux des ordres, motivé... Il prend très mal que ce soit un autre, un certain Joe Dombrowski, qui reçoive la récompense, et Frank est dès lors sollicité par un groupe de la "Black Legion" locale, afin de gonfler leurs rangs. Désormais, il sort tous les soirs avec eux, participe à des intimidations, des expéditions punitives, jusqu'au jour où ils commettent un meurtre...

Bogart avant High Sierra, c'était plus ou moins systématiquement un malfrat, mais ce film (Comme l'encombrant The return of Dr X) fait exception à la règle, car Frank Taylor est, après tout, un brave type. Mais le lot Bogartien de violence qui lui échoie n'aurait pas pu être endossé avec autant de force et de persuasion que par lui! La montée de la frustration, de la rancoeur, puis celle du remords, Bogart interprète à merveille ce petit passé du côté des méchants par dépit, par jalousie. C'est d'ailleurs à la fois la force et la faiblesse du film, qui nous dit qu'il existe bien des organisations crapuleuses comme celle-ci, mais qui semblent n'exister que pour donner de l'espoir à des imbéciles, tout en permettant à leurs dirigeants de s'en mettre plein les poches... Certes, pour prendre un exemple absolument (Pas) au hasard, le Front National, parti fasciste, a été durant une partie de son histoire une authentique pompe à fric au bénéfice de famille dirigeante, mais est en train de tenter de devenir un parti de gouvernement. Il n'en est pas moins sournois, ni dangereux, tout comme pour l'Amérique de 1937 il me semble a posteriori dangereux de balayer d'un revers de main les fondements idéologiques d'un groupe fascisant, comme le fait le film en minimisant une partie des activités de cette "légion noire"...

Sans doute pour ne pas fâcher la censure, le film occulte le fait que certains bons Américains, en 1936, louchent de plus en plus vers le fascisme et un système simili-dictatorial prônant l'exclusion radicale de certaines catégories de la population. On râlera bien sur un peu en voyant que dans ce film, pas un seul noir n'est représenté, alors qu'on sait très bien qu'aux Etats-Unis dans les années 30, ils étaient la première cible de ce genre de milice. Mais le film, impeccablement mis en scène, a le mérite d'exister, et de montrer le traitement 100% légal qu'on applique à ces salopards à l'issue d'un procès durant lequel la vérité triomphe! C'est naïf, mais ça fait du bien, et Bogart était enfin lancé... il allait quand même ronger son frein jusqu'à 1940 avant de retrouver un vrai premier rôle.

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Published by François Massarelli - dans Humphrey Bogart