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Dans la famille aisée de John Wheeler (Warren Cook), la fille Loris (Mabel Taliaferro) vit une vie aussi rangée que possible de jeune femme sans soucis, souvent auprès du playboy Bruce Mitchell (James Cruze). Wheeler, pourtant, a besoin de ce dernier et de sa fortune: il lui propose de racheter ses parts sur un titre de propriété située au Canada, qui pourrait rapporter gros. Mitchell accepte, mais le co-gérant de la propriété, apprenant que Wheeler n'a pas conservé de papier prouvant qu'il est co-propriétaire, refuse d'envoyer une preuve. Menaçant de dénoncer Wheeler qui lui a soutiré de l'argent sans raison valable ni tangible, Mitchell tente d'effectuer un chantage au mariage aux dépens de Loris. Pour échapper à cette éventualité, cette dernière se rend au Canada où elle a un plan pour approcher Corteau (Edwin Carewe), le co-propriétaire irascible...
Pas facile à résumer, ce film repose sur un certain nombre de ficelles propres au mélodrame, et on craindrait le pire, s'il n'y avait d'une part Mabel Taliaferro, qui tend à illuminer les scènes dans lesquelles elle joue, et qui fait partie d'un groupe assez restreint d'actrices qui utilisaient le stratagème du déguisement en homme, pour justement questionner la notion de genre. Ca n'ira pas très loin, car le film n'a pas vraiment vocation qu'à ça, mais la façon dont le personnage va jouer de sa masculinité (bien fragile, j'en conviens) pour approcher un type tellement revenu de tout qu'il déteste les femmes, est assez intéressante pour être soulignée. Et lors de la révélation de son identité, une scène d'essayage de robe (sans aucune connotation érotique extravagante) est absolument superbe, avec un sens du détail qui doit autant à la mise en scène qu'au jeu tout en fascination de l'actrice...
Et sinon, le film été tourné dans un environnement enneigé, et c'est toujours joli. Je doute que ce soit au Canada même, mais ce serait donc plutôt dans le Nord de la Californie, où Chaplin allait tourner quelques scènes de The Gold Rush, et où deux années plus tôt, DeMille avait également pu capter quelques séquences de The Squaw Man, son premier film. Puisqu'on en est au name-dropping, il y a dans ce film deux cinéastes: Edwin Carewe lui-même bien sûr, qui avait commencé sa carrière d'estimable tâcheron en 1914, et surtout James Cruze, qui était alors acteur pour Thanhouser, et qui mettrait en scène quelques films parfois surestimés dans les années 20, mais aussi deux classiques solides: The covered wagon, et surtout le splendide Old Ironsides.