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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:40

Un tout jeune couple s'apprête à faire plus ample connaissance, quand les deux amoureux sortent des documents juridiques, et chacun d'entre eux est représenté par un avocat, pour éclaircir les circonstances de la vie sexuelle qui s'ensuivra... La négociation est froide, âpre et sans pitié.

Le film s'amuse effectivement à mélanger l'intimité (qui reste fermement ancrée dans le bon goût) du couple, la tendresse évidente du moment, et la manie si Américaine (au sens large, puisque Reitman est Canadien) du tout-juridique. Le dialogue en ping-pong verbal des deux avocats (un homme et une femme) qui discutent de tous les aspects des préliminaires supposés se dérouler dans les cinq minutes suivantes, est hilarant.

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:36

En sept minutes, un jeune homme un peu écervlé se rend compte qu'il a fait une grosse bétise (changé l'eau de son poisson sansse soucier du fait qu'il avait besoin d'eau salée, et donc la bête a du sushi à se faire) et va essayer de la réparer. Chaque geste compte, ici, et le plus court trajet sera le meilleur...

Chez Jason Reitman, il y a souvent une sorte de barrière corporative permanente, qui semble mettre des bâtons dans les roues, un protocole en tout, y compris dans le fait de sauver ou de ne pas sauver un poisson. C'est donc un film urgent, drôle, et où la loufoquerie nait de l'absurdité de l'enjeu.

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:23

Robert, entre 25 et 30 ans, contemple une pièce de monnaie qu'il a trouvé par terre sur la route, une fascination qui va l'expédier de vie à trépas, puisqu'une voiture passe par là. Dans les bureaux du purgatoire, un fctionnaire zélé lui explique que son compte de comportement global est négatif, ce qui veut donc dire qu'il va en enfer. Il réussit à profiter d'un moment de confusion pour s'enfuir: le but clair et précis est d'inverser le compteur, pendant que les fonctionnaires du purgatoire lui mettent (de façon cosmique) de bâtons dans les roues...

C'est une comédie loufoque, totalement énergique, et qui profite pleinement de ses 17 minutes... Le principe de la course contre la montre fonctionne toujours, il est vrai: ici c'est particulièrement net avec cette lutte sans merci entre un type pas toujours éclairé qui a pour but d'aller littérlement au paradis, et des gratte-papiers, dont un totalement dévoué à l'échec de notre héros. La vision du purgatoire comme étant un lieu proche des pires travers de l'adminisration et de la bureaucratie est bien dans le ton des premiers films de Jason Reitman.

Le titre (sardonique) est inclus visuellement d'une belle façon à travers un plan rapproché de la pièce de monnaie, et on appréciera la "justice poétique" du fait que cette même pièce, dans une boucle narrative, décidera comme dans un conte de fées du destin de l'âme de Robert...

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 21:19

1988: Ronald Reagan finit son mandat et le parti Démocrate s'apprête à surfer sur le (relatif) ras-le-bol de la population, mais pour obtenir une victoire à l'élection présidentielle, il faut un candidat... Gary Hart (Hugh Jackman), sénateur du Colorado, a été la plus grande surprise de la primaire de 1984, finissant deuxième derrière Walter Mondale, qui ira au casse-pipe devant un Reagan gonflé à bloc... Mais quatre ans plus tard, Gary Hart est non seulement l'ultra-favori des sondages pour la primaire Démocrate, il est aussi celui qui mangera n'importe quel Républicain tout cru. Sauf quun journaliste va enfreindre la loi non-écrite (qui a beaucoup servi sous Kennedy) qui dit qu'il ne faut pas se mêler de la vie privée de candidats infidèles... Et que Hart est particulièrement fragile sur ce point précis...

L'ascension, irrésistible comme de juste, d'un juste reconnu comme tel, qui met l'éthique politoque devant tout, puis la chute trois semaines plus tard, scellant l'élection une bonne fois pour toutes, envoyant donc presque automatiquement l'affreux George Bush (père) à la Maison Blanche... Voilà ce que semble raconter ce film, qui évidemment tranche en apparence sur le reste de l'oeuvre de Jason Reitman. Mais celui-ci a toujours eu un certain flair pour la peinture des coulisses du rêve Américain là où s'attend le moins à aller. Et il a toujours eu un certain goût pour les petites gens et les ordinaires, et les agents de corporation. Mais cette fois Gary Hart, le héros de son film, n'est pas un personnage de fiction. Et le moment qui est capté ici pour la postérité, est celui du basculement des médias politiques vers le côté obscur de la fin de la vie privée... 

Hugh Jackman, absolument fantastique en Sénateur par ailleurs intègre, qui a cru pouvoir garder intime sa double vie, porte évidemment une grande responsabilité dans la réussite de ce film, mais il n'est pas le seul. Jason Reitman a assemblé un casting splendide dans lequel on reconnaît deux de ses acteurs fétiches avec lesquels il a déjà travaillé: Vera Farmiga (Lee, l'épouse de Hart) était déjà au casting de Up in the air, et J. K. Simmons a tourné dans 5 films du metteur en scène et en tournera un autre après celui-ci. Ici, il incarne le directeur de campagne de Gary Hart... On retrouvera aussi des acteurs comme Kevin Pollak, ou encore Alfred Molina, qui rejoint le club de ceux qui ont interprété Ben Bradlee, le rédacteur en chef du Washington Post. 

C'est que le film se situe dans la tradition d'un grand cinéma de la chose politique, comme All the President's men, de Pakula, ou bien sûr The Post (Spielberg). Deux films avec Ben Bradlee... Des films qui savent se glisser dans l'urgence si riche en suspense de la politique Américaine, en remontant le fil médiatique d'une affaire, ou d'un épisode glorieux... Ou moins glorieux. C'est riche en moment d epure vérité, obtenus en soumettant parfois les acteurs à des manifestations de la vérité. Les conférences de presse, par exemple, ont été tournées sans prévenir Jackman de l'ordre des questions, ni de qui allait les poser... L'urgence se ressent dans les passages obligés du genre, aussi: réunions de crise du staff des candidats, comités de rédaction, et surtout les petites choses qui vont faire avancer le débat, ou reculer, c'est selon: les conversations en apparté dans une cuisine, les décisions à prendre à la minute... C'est riche, stimulant, et compte tenu de son sujet, passionnant.

Et on comprend que la politique ne sera plus jamais la même: même les coups de boutoir d'un Bill Clinton, ou les dérapages répugnants d'un Trump, n'y pourront rien. Désormais un candidat pouvait être défait par la seule volonté d'un journaliste bien informé...

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 10:02

Marlo Moreau (Charlize Theron) est une mère déjà débordée de deux enfants, qui en attend à 41 ans un troisième... Pas forcément prévu, mais haut les coeurs! Pourtant rien n'et facile: son deuxième enfant, Jonah, est atteint de troubles du comportement et finit la maternelle dans un établissement privé qui est sur le point de leur demander de "placer leur enfant ailleurs, où ce sera plus approprié pour lui"... son mari, Drew (Ron Livingston), a l'air plutôt détaché, semblant presque être son meilleur ami, qui aurait oublié de rentrer chez lui, plutôt qu'un mari aimant qui offre son soutien. L'arrivée du troisième enfant, dans ces circonstances, n'augure pas de franches réjouissances. Mais le frère de Marlo lui parle d'une hypothèse: une nounou de nuit, qui permettrait à Marlo de recharger ses batteries... Une hypothèse qu'elle refuse dans un premier temps, puis commence à se laisser séduire.

Une nuit, on frappe à la porte: c'est Tully (Mackenzie Davis) une jeune femme totalement excentrique, qui va fournir ce dont Maro avait besoin, et peut-être aller au-delà des espérances...

C'est ce que j'apellerais un film malin, qui utilise de petits mystères et joue en subtilité sur des retournements de situation qu'effectivement je ne dévoilerai pas ici. Par certains côtés, c'est aussi un conte, plutôt bien structuré, mais qui a le rare privilège d'être totalement ancré dans la vie quotidienne, dans la réalité blafarde des crises nerveuses, et du bouchon qu'on a poussé trop loin. Comme de juste, cet aspect nous encouragera à plusieurs visions, par sa subtilité, et son intelligence. Ouf! Ce n'est pas The Village, de M. Night Shyamalan, qui trichait sur toute la ligne...

Mais ce qui frappe sans doute le plus, c'est une fois de plus ce créneau inattendu, de la vie morne de personnages qui ont depuis longtemps jeté le glamour de leur jeunesse à la poubelle, frappé par le couperet d'une date de péremption dépassée! A ce titre, le portrait de mère-courage qui commence singulièrement à en manquer, par Charlize Theron, est exemplaire, tout comme l'est la peinture sans misérabilisme, mais sans angélisme non plus, du fait d'être le parent d'un enfant "différent", dans ce monde rarement à l'écoute... 

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 18:03

Juno est une comédie.

Comme d'autres films d'Ivan Reitman (et ça inclut son retour à Ghostbusters, l'entreprise familiale), c'est un film qui observe d'un ton légèrement décalé l'Amérique contemporaine, et en particulier sa jeunesse, et les adultes qui l'entourent. Il n'y a pas de méchant, juste un problème: Juno (Ellen Page, qui désormais est Elliot) est enceinte de son plus ou moins petit ami Paulie Bleeker (Michael Cera) et ne veut pas garder l'enfant qui est né d'une situation qu'elle n'identifie pas... Elle trouve donc un couple pour adopter l'enfant. Mais autre problème, le couple, justement, Vanessa (Jennifer Garner) et Mark (Jason Bateman), n'est pas forcément suffisamment solide... L'arrivée potentielle du bébé va bouleverser l'équilibre fragile de leur mariage, mais aussi la vie de la mère porteuse...

Oui, ça fait en effet une comédie, qui parle de la vie, et en des termes parfois assez sombres (même si elle en joue et se montre voulant se pendre avec du réglisse, Juno contemple probablement le suicide), mais avec un heureux ton, qui met en valeur la gaucherie des uns (Juno, Paulie) et le pittoresque des autres (J. K. Simmons admirable en père protecteur à grande gueule), à travers des choix esthétiques qui parfois auraient pu être ceux de Wes Anderson. Le metteur en scène sublime sa représentation de la réalité par une utilisation brillante de l'espace.

Juno n'est ni un pamphlet, ni un plaidoyer conservateur. 

Au pays de l'Oncle Sam, il y a une tempête, qui dure et durera probablement encore longtemps, au sujet de l'interruption volontaire de grossesse. Mais le film n'est absolument ni pour ni contre, car ce n'est absolument pas le sujet... Mais une séquence a fait beaucoup pour lui donner une fausse réputation (voire deux, car les deux camps ont revendiqué le film!) à ce sujet. Non, c'est juste un petit film attachant sur des gens attachants, des personnes normales ou un peu excentriques, qui n'ont rien d'exceptionnel, mais qui font le tissu d'un pays. Des personnages idéaux pour Jason Reitman, donc.

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 07:45

Dans une petite ville du Texas, nous suivons la vie d'un certain nombre de personnes, toutes ayant un rapport bien défini avec le monde du numérique et des réseaux sociaux... Tim Mooney (Ansel Elgort) et son père (Dean Norris) se remettent avec difficulté du départ de mme Mooney, et Tim contre l'avis d eson équipe de football, décide d'arrêter le sport; Don (Adam Sandler) et Helen (Rosemarie deWitt) ont des difficultés de couple, et Don passe beaucoup de temps sur les sites pornos pour pallier; il n'est pas le seul: leur fils Chris (Travis Tope) en fait une telle consommation qu'il lui devient difficile de ne pas être blasé sexuellement alors qu'il n'est pas encore majeur! Patricia (Catherine Garner ) monitore tellement la vie numérique et sociale de sa fille Brandy (Kaitlin Dever) que celle-ci étouffe; Allison (Elena Kampouris) utilise internet pour gérer son anorexie, et développe une obsession pour un de ses camarades qui l'a trop longtemps ingorée; enfin Joan (Judy Greer) encourage sa fille Hannah (Olivia Crocicchia) à paraître sur internet, ignorant que celle-ci y a déjà installé un site pornographique sur lequel elle est très active...

La réalité brutale, glauque même d'une certaine Amérique ordinaire, voilà le grand sujet de l'oeuvre de Jason Reitman, qui ne s'éloigne pas toujours de la comédie. ici c'est pourtant le cas, et son choix d'un film choral pour dresser (il y a dix ans!) un portrait du monde à l'ère numérique est judicieux, permettant de nourrir les sous-intrigues à partir des autres ramifications. C'est évidemment un portrait d ela société d'une certaine vision d ela classe moyenne, vue par le prisme des relations qu'entretiennent entre eux les ados qui se rendent au même lycée. 

S'il s'attache effectivement à montrer le point de vue des jeunes (avec un vrai talent, ils ne ressemblent qu très peu à des caricatures, et si c'est parfois un peu le cas, ce n'est pas plus invraisemblable que certains raccourcis de ses comédies, justement, comme Juno ou Thank you for smoking), le point de vue des parents est également très important, et montre assez bien comment une génération déboussolée soit se réfugie dans l'illusion du numérique (les deux parents qui cultivent des adultères en ligne parce qu'ils n'oseraient plus se toucher), soit se prend à son propre piège de vouloir se mêler de la vie de leur progéniture (la mère tellement avide de contrôler la vie de sa fille sur le web qu'elle va en provoquer une tentative de suicide collatérale... 

Et la situation ne touche évidemment pas que le numérique, et ne s'arrête pas à la sexualité (omniprésente dans la plupart des intrigues): il y est aussi question de l'obsession des Américains (et particulièrement des Texans, nous dit la voix off, incidemment enregistrée par Emma Thompson) pour le football. Celui qui a décidé de quitter l'équipe subit un enfer quotidien sur son portable... le film, d'ailleurs, réussit une gageure: montrer sur grand écran un monde dont tous les acteurs semblent vouloir disparaitre dans le fil de leurs petites boîtes personnelles, en utilisant avec bonheur l'espace autour de ses personnages pour incruster juste ce qu'il faut de leur consommation numérique...

Mais aucun misérabilisme pourtant. Certes,comme toujours dans ces films qui nous montrent l'envers d'un certain décor, la vérité n'est pas rose, mais il y a de l'espoir, et la performance de tous les acteurs (au fait je n'ai pas mentionné l'apparition de J.K. Simmons, habitué des films de Reitman) est irréprochable...

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 10:45

La fille d'Egon Spengler apprend la mort de ce dernier: le vieil homme, éloigné de sa famille, vivait en reclus dans un petit trou perdu de l'Oklahoma... Callie (Carrie Coon) vit avec ses enfants, deux ados, dans une petite maison dont le propriétaire menace de l'expulser, elle se rend donc sur les lieux de la mort de son père, s'attendant au moins à un petit héritage... La maison est pourrie, les dettes s'accumulent, et tout le monde le prenait pour un dingue! 

Forcés de s'installer, Callie, et ses enfants Trevor (Finn Wolfhand) et Phoebe (McKenna Grace) vont découvrir d'une part qu'Egon Spengler n'était pas si fou que ça; que les fantômes existent, et que pour diverses raisons, il y en a beaucoup à Summerville, Oklahoma; et enfin que le vieil homme faisait partie d'un groupe d'hommes qui avaient créé la légende urbaine des Ghostbusters, ou chasseurs de fantômes...

Tout part de la mort d'Harold Ramis en 2014. L'un des trois membres originaux du casting du film d'Ivan Reitman en 1984, l'acteur-metteur en scène était l'une des clés de raviver la franchise. En l'absence de Bill Murray, qui avait refusé de revenir, la production d'un troisième film avait donné un étrange mélange qui n'a pas satisfait grand monde (en 2016), mais ce film vient d'ailleurs... D'une part, donc, d'un hommage en quelque sorte à l'acteur disparu, qui prend toute la place sans jamais être là ici: la figure du père/grand-père disparu occupe en effet la place centrale du propos ici, en même temps que la découverte par les enfants de Callie (et par Callie elle-même, incidemment) qu'ils ne sont finalement pas des losers...

Mais tout ça peut aussi bien s'expliquer autrement, car on assiste ici en toute évidence à un passage de témoin. Jason Reitman, le fils d'Ivan, avait sept ans quand son père était en plein tournage de Ghostbusters; si le film fait évidemment partie de son ADN, comme tout enfant ayant grandi dans les années Reagan, il n'avait jamais manifesté le moindre désir de marcher dans les traces de son père, développant plutôt un cinéma qui recourt souvent à la comédie, mais douce-amère, souvent empreinte d'une peinture de l'Amérique ordinaire, celle des gens qui travaillent et joignent péniblement les deux bouts, souvent en accumulant les kilomètres (voir Thank you for smoking et Up in the air à ce sujet)... C'est presque par hasard qu'il s'est trouvé à écrire ce script, après avoir imaginé le personnage de Phoebe, la jeune adolescente passionnée de sciences, la suite (découverte par un petit génie d'une machine inattendue, qui est l'un des accessoires des premiers Ghostbusters, filiation avec l'un des ghostbusters originaux, etc) s'est presque écrite naturellement... 

C'est donc le moment où après s'en être tenu à l'écart, Jason reprend la franchise des mains d'Ivan. Du coup, la connection entre Callie et ce père qu'elle n'a pas connu, à travers ce film repris gentiment des mains du papa, qui est d'ailleurs un producteur attentif ici, prend une coloration bien plus personnelle... Le reste? Gags assez bien foutus, animation en totale adéquation avec le film original, bon esprit rigolo, et intrigue dont on peut se débarrasser très vite. Car les personnages (auxquels viennent s'ajouter deux ados, et Paul Rudd en prof farfelu, et des interventions de Dan Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson et un clone en CGI de Ramis) sont formidables. Comme toujours chez Jason Reitman, ce sont des oubliés du rêve Américain, montrés avec une tendresse troublante... Et le metteur en scène envoie à son père, qui disparaîtra quelques mois après, un message affectueux.

Le film qui ne cherche pas à réactualiser quoi que ce soit (le principe directeur a plutôt été de calquer au maximum les effets spéciaux sur l'original) est particulièrement attachant... On y retrouve la patte de celui qui s'est tant evertué à montrer les failles familiales des gens ordinaires. J'imagine que ça a du grincer des dents chez les obsédés du film de super-héros. Tant mieux...

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 07:33

Une mère et son fils adolescent qui effectuent leur visite mensuelle de la supérette locale, lors week-end du "labor day" (Le premier lundi de septembre aux Etats-Unis), sont gentiment mais sûrement pris en otage, avec la plus grande discrétion, par un homme blessé. Il vient s'installer chez eux, pour un ou deux jours dit-il, le temps de se rétablir: il s'est évadé de l'hôpital où on l'avait opéré de l'appendicite, mais sinon il purgeait une peine de prison pour meurtre... La vie s'organise autour de la présence ferme, mais jamais agressive, de l'homme recherché par toutes les forces de police locales, pendant le pont du Labor day

Reitman a un don particulier pour aller farfouiller dans les recoins les plus inattendus de l'Amérique profonde. Ici, il entremêle les genres: une histoire initiatique, celle d'un garçon de treize ans amené à guider sa mère dans les étapes de la vie (Kate Winslet), suite à des déconvenues en cascade qui l'ont laissée très diminuée; une histoire de cavale à suspense, avec l'arrivée inopinée de l'évadé (Josh Brolin) dans la maison; le suspense est dilué à travers de nombreuses scènes, qui jouent souvent (dans la première partie) sur l'ambiguïté de ce que va faire l'homme, avant de changer (dans la deuxième partie): le fils va-t-il ou non dénoncer la présence de l'homme chez sa mère? Enfin, bien sûr, une histoire d'amour se dévoile; pourtant, nous ne quitterons jamais le point de vue du garçon.

Il a donc fallu faire des choix, ne pas en montrer trop, montrer aussi le trouble d'un jeune adolescent qui ne sait pas trop quoi faire de l'histoire d'amour de sa mère... La bande-son est utilisée au maximum pour participer à la suggestion, à la création d'une enveloppe émotionnelle fragile autour du jeune acteur Gattlin Griffith. S'il faut maintenant mentionner un défaut, c'est une fois de plus dans le choix particulièrement irritant et particulièrement à la mode, de ne jamais poser la caméra. Pourquoi faut il que tout plan, y compris celui d'un étalage de supermarché, soit pris par une caméra qui se déplace latéralement? Faut-il impérativement copier les pires manies inutiles de Peter Jackson?

Un film délicat, dont le mélange des genres a semble-t-il effarouché une grande partie du public... Et c'est bien dommage. Mais Jason Reitman doit commencer à s'en douter: tous ses films ne peuvent pas être Juno!

 

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman
3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 07:24

Jason Reitman retrouve la scénariste Diablo Cody pour son quatrième long métrage: les deux avaient déjà collaboré sur le film Juno... Mais ici, c'est une autre paire de manches. A l'opposé du conte dans lequel la jeune fille finit par trouver un équilibre dans son univers de bric et de broc, après avoir été confrontée à un couple riche mais au bord de l'implosion, Young adult s'intéresse à une femme de 37 ans, prise dans le tourbillon soudain d'un retour au pays dont elle voulait faire un baroud d'honneur, et qui va être dans sa vie la révélation de son échec sentimental, et d'un amer constat d'échec. Young adult tire sa force et sa faiblesse du même aspect, celui d'avoir voulu donner le point de vue d'une personne qu'il est bien difficile d'aimer: agressive, déterminée à briser un couple, et manipulatrice, Mavis Gary va pourtant faire le point sur elle-même et sortir de l'expérience plus humaine.

...Après que le public ait eu une sérieuse envie qu'elle dérouille! Soyons juste.

A Minneapolis, Mavis Gary (Charlize Theron) sort d'un divorce en lambeaux. Elle est autrice d'une série de romans jetables, qui va bientôt être arrêtée faute de lecteurs, et vit dans un appartement entre son chien et ses cuites. Elle reçoit un jour un message d'un ancien petit ami, lui annonçant la naissance de son premier enfant; elle décide d'aller sur place, à Mercury, pour persuader 'Buddy' (Patrick Wilson) de laisser sa femme et sa fille, et de la rejoindre parce qu'ils sont faits l'un pour l'autre... En chemin, elle va nouer une relation inattendue avec l'ancien loser officiel de leur école, Matt (Patton Oswalt).

Si le film va vers une sorte de crise suivie d'une dose de rédemption pour Mavis, qui réalise à quel point vivre dans le passé minable incarné par cette petite ville risque de la faire imploser, le choix de suivre, de façon brute, le personnage dans ses errements rend l'expérience assez inconfortable. Une fois de plus Charlize Theron assume avec une force impressionnate ce rôle de paumée, dont les actes attirent beaucoup de mépris qu'autre chose, mais si on a l'habitude avec Jason Reitman de suivre des personnages en transit vers nulle part, on admettra que la sympathie du public est loin d'être acquise à cette 'prom queen' de 37 ans...

Le voyage dans l'Amérique profonde débouche sur un cauchemar, incarné par une scène mémorable de 'pétage de plombs', dont on a l'impression que tout le village y assiste, durant une petite fête organisée par 'Buddy' et son épouse Beth (Elizabeth Reaser) en l'honneur de leur enfant. Quelques révélations sur le passé de Mavis vont nous permettre de la comprendre... un peu.

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Published by François Massarelli - dans Jason Reitman