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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 08:49

Mme Pied manifeste un inquiétant désir d'indépendance: elle souhaite sortir sans M. Pied, qui lui se refuse avec véhémence à accepter le postulat sans négocier. La voilà partie (pour aller faire un tour aux "Galeries Nébuleuses", nous dit-on), suivie de son mari, et dans l'agitation due à la nervosité des participants de la poursuite, le chaos s'ensuit...

C'est normal, après tout, ce constat de chaos, puisque la raison d'être des films de Durand, c'est précisément de montrer de quelle façon il se déclenche... Quand vous passez dans une rue, le plus souvent rien n'arrive... Dans un film de Jean Durand, la moindre interaction d'un personnage avec le décor débouche sur une catastrophe: un étal qui tombe, avec tout ce qui s'y trouve, un échafaudage qui ne tient plus debout, tous les meubles qui rendent l'âme... C'est profondément idiot, mais après tout c'est le but de l'opération...

Pourquoi, maintenant, avons-nous droit ici à un cas de travestissement, puisque si Lucien Bataille interprète M. Pied, c'est à Ernest Bourbon, le célèbre Onésime, que revient le redoutable honneur d'interpréter son épouse? Il eut y avoir plusieurs raisons, comme des nécessités acrobatiques, une envie pour Durand de protéger son épouse, l'actrice Berthe Dagmar pourtant rompue aux dures réalités physiques du cirque, un refus catégorique de celle-ci qui n'avait pas le caractère facile, ou même une envie de faire rire un peu plus en mettant une vedette reconnaissable dans le rôle... ou tout simplement, Bourbon, avait-il envie de le faire.

Quoi qu'il en soit, c'est plus que fonctionnel, ça ajoute au loufoque de la situation... Tout comme le fait que le film commence dans un intérieur bourgeois qu'on imagine Parisien, avant de se déplacer dans un décor qui là encore nous donne l'impression d'être une rue commerçante Parisienne... Mais dans la poursuite, M. et Mme Pied empruntent un train au milieu de zones humides, que les spectateurs des westerns Camarguais de M. Durand connaissent bien, et se lancent même dans une poursuite maritime... Bref, faisons feu de tout bois, du moment qu'on rigole... C'est, je pense, la devise de l'unité rigolote des tournages de Jean Durand.

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Published by François Massarelli - dans Muet Jean Durand
11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 18:13

Eugénie est la grande fille d'un couple bourgeois, qui se désole: elle est toujours mal mise, mal assise, et même mal debout! On lui demande, donc, on lui intime même l'ordre parfois, en la houspillant si besoin, de se redresser, d'où le titre. Et à chaque fois, elle est si gauche que ça génère des catastrophes.

Le film vient de chez Gaumont, où Jean Durand a réussi durant des années à tourner des comédies généralement délirantes, où l'anarchie pointait généreusement le bout de son nez... Ce qui n'est pas facile au vu de la mentalité très bourgeoise et comme-il-faut de Léon Gaumont, et de son staff!

Mais justement, c'est peut-être pour rester dans le comme-il-faut qu'il n'a pas été requis d'une comédienne, mais bien d'un comédien déguisé (Brunin, un spécialiste) d'interpréter l'infortunée Eugénie... un paradoxe comme seuls les films Gaumont pouvaient en générer.

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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Muet
11 novembre 2021 4 11 /11 /novembre /2021 14:19

Onésime doit voir sa fiancée, Pétronille; celle-ci travaille pour Mademoiselle Badinois et sa maîtresse vient de recevoir une tenue affriolante: Pétronille décide de braver l'interdit et met la robe et le chapeau... Ceux-ci vont subir tous les outrages possibles, de l'eau savonneuse au feu! 

C'est du burlesque de grimace, un genre dont j'avoue ne pas être friand, et Ernest Bourbon (Onésime) et Sarah Duhamel jouent la farce avec absolument zéro subtilité. Mais le film reste intéressant par l'importance qu'il donne au vêtement, et aussi parce que comme tout bon film Gaumont de l'époque, force reste à la bonne morale bourgeoise: quand la patronne de Pétronille s'aperçoit de ce qui est arrivé à ses habits, la bonne passe un mauvais quart d'heure... Léon Gaumont a certainement été satisfait.

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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Muet Comédie
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:37

Partant du principe que "tout le monde a deux personnalités en soi donc Onésime aussi", Durand nous montre les dédoublements du personnage créé par Ernest Bourbon en un être bon et un être maléfique... Des dédoublements qui sont propices à des truquages fort bien menés, et une séquence de poursuite dans les bois qui est délicieusement poétique...

Bourbon est à son meilleur quand il "dialogue" avec lui-même, quand afin de réussir le truquage, il lui faut être prudent pour chaque geste. C'est un petit film, mais il a de réelles qualités...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Jean Durand
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:30

Onésime (Ernest Bourbon) va hériter... Mais dans vingt ans seulement, selon la décision de feu son oncle: en effet, celui-ci jugeait que le jeune homme est trop idiot. Il va néanmoins inventer un mécanisme d'horloger pour faire accélérer le temps et toucher son héritage en seulement quarante jours...

Voilà, c'est tout.

Comment ça, c'est tout?

C'est vrai que cette intrigue est plus que squelettique, et c'est un prétexte des plus transparents pour un déchaînement de gags liés à la vitesse extrême à laquelle, à l'inverse de ce que fera Clair dans Paris Qui Dort, Durand nous montre les parisiens. Avec une certaine dextérité, il a monté des vues documentaires des rues de la ville, accélérées, avec des séquences tournées spécifiquement: le mariage fou furieux dans lequel les deux mariés se secouent mutuellement, le nourrisson qui grandit tellement vite quand on l'agite qu'il en devient Gaston Modot, il y a de quoi marquer durablement, ce que le film a fait: à sa façon, c'est un des classiques de Durand...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Jean Durand
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:26

Onésime (Ernest Bourbon) a un problème: il a bu pour 3 francs et soixante-quinze centimes, et il ne les a pas... Méphisto apparaît et lui donne une pièce de cinq francs... Contre une modeste contribution. Quelques minutes après, le diable vient chercher l'infortuné consommateur... Et l'emmène avec lui aux enfers.

Pour le reste, on est chez Méliès, et un Méliès fatigué: quelques acrobaties, trucs photographiques de transformation, et autres gags mous plus tard, on apprend que c'est un rêve: la belle affaire...

Bon, et sinon, pour les 3Fr.75?

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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Comédie Muet
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:19

Zigoto (Lucien Bataille) et sa nouvelle épouse (Berthe Dagmar) voudraient bien passer leur deuxième journée ensemble, et se font "des baisers, des promesses et des serments"... Mais trois copains (dont Bourbon et Grisollet) ont décidé qu'ils allaient passer la soirée avec eux.

D'un côté, les amoureux ne vont pas s'en apercevoir, mais de l'autre, les trois copains vont se battre, déclenchant une destruction méthodique et complète du mobilier, puis ils vont aggraver (avec l'aide des pompiers, aussi méthodiques qu'eux dans la sauvagerie) un incendie qui s'est déclaré dans la cuisine, provoquer l'abattage des murs, puis l'écroulement de l'immeuble: la logique de destruction des comédies de Jean Durand pouvait être fatigante, mais ici il s'en dégage une poésie inattendue.

...Qui se clôt sur une promesse inattendue (on est chez Gaumont, donc les bébés sont apportés par des cigognes) lorsque les deux amoureux sortent des décombres de ce qui est tout l'immeuble, et avisent avec ravissement un matelas.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Jean Durand
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:11

Onésime (Ernest Bourbon), vaque à ses non-occupations quand une nourrice indigne (ce n'est pas moi mais le film qui le dit) lui jette sur les bras un nourrisson et part sans demander son reste... Le garçon essaie de s'en débarrasser, mais c'est difficile... Très. Et pas parce qu'il s'attache, non: le sale môme a du répondant!

Parmi les aspects qui font des films de Durand des précurseurs du surréalisme, il y a le traitement infligé aux bonnes moeurs, un comble quand on pense à quel point Léon Gaumont était un père-la-pudeur! Mais la liberté totale dont disposaient Durand, Bourbon et leurs copains leur permettaient occasionnellement de quitter le bon goût: ici, les méthodes pour se débarrasser d'un enfant non désiré sont expéditives, et dangereuses: le jeter à l'eau? Oui, mais il rebondit! Le donner à un aveugle? Il voit où vous voulez en venir et ne le voit pas d'un bon oeil... L'enfermer à double tour dans un coffre? On croira que vous êtes cambrioleur...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Jean Durand
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 11:05

Les deux équipes s'affrontent à un jeu qui ressemble parfois au rugby, parfois à une course à pieds anarchiste...

Et il va y avoir de la destruction. Beaucoup, énormément, de façon un brin systématique, quand les deux équipes quittent le terrain pour s'affronter dans les rues, puis dans les cafés et les magasins, et enfin dans les appartements des quidams, dont le mobilier subit alors une destruction en règle...

Durand peut compter sur l'équipe habituelle de comédiens-acrobates, les "Pouitts", dont on reconnaît facilement, une tête de plus que les autres, le grand Gaston Modot. Ces gens ne respectent rien, n'ont peur de rien, et si on peut parfois soupirer devant le systématisme de cette comédie (qui se termine là où elle ne pouvait que conduire: à l'eau!), force est de constater que nous sommes en plein surréalisme, et que dans leurs intermèdes filmés, les Monty Python ne feront pas autre chose.

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Published by François Massarelli - dans Jean Durand Muet Comédie
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 10:58

La cantatrice La Polenta (Berthe Dagmar) a perdu le collier que son admirateur le vicomte de Vieillenoix lui a offert. Elle fait donc appel à une agence de détectives... Deux limiers pas très fins, l'inspecteur Zigoto (Lucien Bataille) et l'inspecteur Stout, enquêtent... 

C'est l'âge d'or des premiers serials, que l'Eclair produit avec en particulier les films formidables de Victorin Jasset. Durand était-il chargé par Gaumont de les parodier? C'est bien possible, d'autant que ce film finit par utiliser le chemin de fer, LE moyen de locomotion du suspense dans les aventures de Nick Carter... Sinon sans grande surprise, un peu de destruction (le sabotage méthodique de la scène de crime par Lucien Bataille qui finit par relever ses propres empreintes), beaucoup de n'importe quoi, et une résolution aussi foutraque que possible...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet Jean Durand