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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 09:37

2028, la guerre menace entre la Russie et l'Allemagne, et la terre fait face à une crise redoutable de l'énergie et des scientifiques ont mis au point un accélérateur de particules, le Shepard, qu'ils vont tester depuis un satellite. Une femme qui fait partie de la mission y va autant par devoir, que pour fuir la terre, où elle a accidentellement provoqué la mort de ses enfants. Pendant le test du Shepard, tout se passe fort mal, précipitant le satellite dans une autre zone, voire une autre dimension. A partir de là, ça va être un massacre... Sans parler du fait que pendant ce temps, sur terre, d'étranges phénomènes se produisent.

La franchise Cloverfield est peu banale: elle consiste, d'une manière inédite, en une série de films qui sont des variations sur un principe: on assiste à des événements disjoints pendant qu'une apocalypse ravage la terre, faisant intervenir des monstres gigantesques qu'on aperçoit assez peu en définitive. Le premier film proposait un dispositif de caméscope embarqué, qui était retrouvé avec des images en l'état et montrait les effets du chaos sur de jeunes adultes principalement préoccupés de leur vie sexuelle et sentimentale; le deuxième prenait le parti inverse de s'intéresser à une jeune femme qui échappait au cataclysme en se réfugiant chez un homme qui devenait son kidnappeur au fur et à mesure, l'apocalypse de déroulant essentiellement dans les coulisses. Ce nouveau film lui donne un contexte, mais n'allons pas trop vite! car ce film donne aussi une date, qui n'est jamais utilisée dans les autres films, et joue beaucoup avec l'idée d'une terre sur plusieurs dimensions... 

C'est à la fois une tentative de blockbuster sans cervelle par Abrams, un producteur qui connait très bien ses classiques, et un film expérimental, qui étend un univers en jouant avec le creux et le vide, car à partir du moment où le titre contient le mot Cloverfield, un film se retrouve muni de tout un bagage qu'on n'a même pas besoin de chercher à l'écran. Des efforts sont pourtant faits pour relier le film avec ses deux prédécesseurs; mais ce n'est sans doute pas là que l'intérêt de l'expérience réside: c'est plus dans une tentative de renouveler à la fois une franchise et un genre (La science-fiction avec un équipage isolé dans l'espace), à travers un écheveau de pistes de script qui vont dans tous les sens. C'est d'ailleurs précisément ce qu'on lui a reproché, mais je pense que pour une fois (on n'est pas chez Nolan, donc au moins l'humour est volontaire) c'est une erreur de s'en plaindre, car ça ajoute un jeu cérébral intéressant. Maintenant, on a envie d'avertir JJ Abrams: les ramifications, ça peut être rigolo, mais un jour il faudra revenir en arrière, et ça peut donner des catastrophes. Et Abrams, qui était à l'origine de Lost, devrait le savoir...

 

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Published by François Massarelli - dans JJ Abrams Science-fiction
18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 17:04

Nous sommes donc entrés une bonne fois pour toutes dans l'ère de Netflix, et un film quel qu'il soit, comme une série quelle qu'elle soit, est désormais facile à atteindre, d'un clic. Du coup, que ce soit Citizen Kane ou 365 jours, l'éroto-navet Zubrowska du moment, c'est pareil... Vous vous souvenez de la volée de bois vert qui a accueilli la fin de Game of thrones? Les fans qui se plaignent parce que la fin de la série les a déçus?

...Et puis quoi encore? Il fut un temps où le cinéma était un art et les cinéastes des artistes; j'ai la prétention de croire que c'est toujours le cas et ce n'est pas parce qu'un site vous offre (moyennant finances) des films à gober sans vous dire qui les a faits, qu'il faut pour autant se poser en consommateurs de films.

Et ceci nous éclaire aussi sur la façon dont ce dernier Star Wars a été accueilli, le public accusant Disney de trahison, les fans se plaignant d'une fin qui ne les satisfait en rien, et les commentaires sur la médiocrité du film étant la majorité...

Mon point de vue sera don exprimé en trois points: 

d'une part, oui, ce dernier film doit faire exactement ce que les derniers épisodes de Lost, la série de Damon Lindelof et J.J. Abrams, ont fait: terminer une saga tout en répondant aux exigences de ceux qui ont suivi les promesses des débuts, le début ici étant bien entendu The force awakens, le premier film produit par l'équipe d'Abrams, qui m'apparaît comme un excellent film, notamment par ses choix de retourner à un tournage physique et un univers concret. Et sur ce point, le film donne beaucoup à voir, et donne souvent, grâce à la mise en scène dynamique d'Abrams, l'impression d'assister çà du réel. Il a un don pour combiner les placements "en urgence" de caméra, avec des quasi-plans séquences, qui plongent le spectateur au coeur de l'action.

d'autre part, quelle action? Le film a tellement à raconter, et en tellement de détails qui fourmillent, qu'on perd finalement assez vite pied dans son intrigue menée au quart de tour, où l'impression d'arbitraire du scénario prend souvent la place d'une logique narrative... Donc on ne s'ennuie pas, mais pour s'y retrouver, on peut toujours compter sur le cahier des charges d'un Star Wars: poursuite en vaisseau dans un canyon, bataille dans les étoiles, sites grandioses, "I have a bad feeling about this", filiations bizarres ("Rey, I am your grandfather") et allusions en béton armé aux trois premiers épisodes, avec cette fois Lando Calrissian, et deux Ewoks! C'est mécanique...

enfin, cet épisode met fin à la saga, ce qui était l'idée. On sait, ou on croit savoir, que la production en a été perturbée, et pas que par le décès de Carrie Fisher! Abrams n'en était pas le premier metteur en scène, ni le premier scénariste, et donc c'est une pièce montée dont les coutures se voient souvent. C'est aussi un film assez vigoureux, avec un ou deux héros pas trop gâchés, et disons-le, des aspects visuels sublimes à l'occasion. On y reviendra gentiment, entre deux visionnages sacrés de la première trilogie, et aussi parce qu'on aura revu The force awakens, donc autant aller au bout. Maintenant que le cinéma n'est plus qu'un pur produit de consommation, tout ça n'a plus la moindre importance de toute façon.

 

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Published by François Massarelli - dans JJ Abrams Star Wars Science-fiction
2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 22:55

1979: une bande d'ados Américains, de vrais nerds, tournent un film en super 8... Et sont témoins d'un accident spectaculaire. Mais ce qu'ils ne savent pas c'est qu'au beau milieu de cet accident, il ont aussi assisté sans le savoir à l'évasion d'un extra-terrestre, qui n'a qu'une envie: rentrer chez lui. Mais l'armée, faite d'uniforme, de mous du cerveau (c'est l'armée, donc pas de surprises de ce côté-là) et d'ordres secrets et fumeux, va tout faire pour que ça tourne à la grosse catastrophe...

Le nom de Spielberg en lettres aussi grosses que celui du réalisateur-scénariste-manitou, c'est une touche d'autant moins subtile que Tonton Steven est partout. Pas en tant que producteur ni réalisateur ou quoi que ce soit, non. Ce film est un "à la manière de" tellement réussi qu'on pardonnerait presque la horde de geeks qui n'y connaissent rien qui vont illico attribuer ce joli film au barde barbu de Cincinnati. Sinon, au-delà, je pense que les trente premières minutes sont le meilleur moment: comme d'habitude, mettez un mystère, c'est magnifique, commencez à l'expliquer, tout le monde s'en fout. Abrams devrait le savoir, il a été impliqué dans Lost, cette gigantesque escroquerie.

Mais là, que voulez-vous, c'est tellement réussi, et le film fait merveille à dérouler avec classe le bon vieux suspense à l'ancienne, avec un art de montrer ET de ne pas montrer: c'est un plaisir. Tout sent la madeleine dans ce film situé en 1979 de A jusqu'à Z, à commencer d'ailleurs par la pulsation si empreinte d'une totale et réjouissante absence de subtilité du batteur Bev Bevan, lançant l'introduction de Don't bring me down de ELO... Le script emprunte intelligemment à E.T. et chacun y retrouvera des souvenirs, des vrais d'une part, et des souvenirs de cinéma d'autre part, dans un film qui donne l'impression d'avoir été intégralement tourné à l'ancienne: le montage, les lumières, le ton des acteurs, la teneur même du dialogue, les préoccupations de ces jeunes gens... C'est diabolique.

Et tous ces gens se comportent d'ailleurs en héros Spielbergiens: ils regardent, et certains d'entre eux voient. Tout passe par le regard et par l'optique dans ce film d'un réalisateur qui a révisé ses classiques (et n'a pas oublié de copier certains défauts optiques de ses films-modèles, comme par exemple cette insistante manie des lumières bleutées à baver, tellement présente qu'Abrams en fait la dernière image de son film...

...Et le grand sujet c'est bien sûr le cinéma, alors avec ces ados qui sont obsédés par le tournage d'une épopée en super 8, et qui vont expérimenter pour de vrai le frisson de capter l'impossible sur leur petite caméra, on est en plein dans une sorte de définition absolue du plaisir cinématographique comme étant un substitut de l'air que l'on respire. 

 

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Published by François Massarelli - dans JJ Abrams Science-fiction
18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 17:16

Et donc, un jour, George Lucas lâcha enfin l'affaire... il était temps, en fait. Parce que je pense que l'auteur de Star Wars était devenu le pire ennemi de ses films, et de ses spectateurs; à force de vouloir réécrire l'histoire à coup de pixels, de vouloir éliminer un à un les obstacles (Acteurs, décors, même idées) qui l'empêchaient de donner sa vision, il s'était mis à tourner certains des pires films de tous les temps (L'infecte deuxième trilogie, de sinistre mémoire) tout en effaçant le souvenir des authentiques premières versions de ses films anciens (De Thx 1138 à Star Wars, tous modifiés de façon parfois indigne, et sans oublier les deux suites de Star wars -Oui, je rappelle que le film de 1977 ne s'appelait pas autrement!- tournées par d'autres). Comme il me semble inutile de parler en long, en large et en travers de l'intrigue de ce nouveau film dans lequel Lucas n'a eu que le droit de se taire, passons en revue les 11 commandements de Star wars, si vous le voulez bien:

*De vrais héros tu inventeras, et humains ils resteront: ça tombe bien, on a ici une relève assurée, avec énergie, et par des relatifs nouveaux venus. D'une certaine façon, Abrams retourne à la source Niponne du premier film en donnant à l'attirail de son héroïne des allures de la tenue de Toshiro Mifune dans Les sept samouraïs... Wait and see.

*De façon dynamique, tu commenceras: pas de course poursuite interrompue par une longue conférence sur les midi-chloriens ou toute autre connerie du genre: on veut que le film commence par de l'action intelligemment menée, et ici, ça démarre fort. Les personnages sont en situation, le décor est superbement campé...

*Ton public, tu gâteras, certes, mais point trop n'en faut: donc, pas d'avalanche d'effets, pas d'excès à ajouter des bestioles dans tous les coins: la juste dose, bien sûr!

*Des décors réels, tu utiliseras: à nouveau, on est servi! enfin, pourrait-on dire... C'est vrai, c'est palpable, et il y a du sable... C'est un univers qui nous rappelle tant de souvenirs...

*De discours verbeux sur l'état de lieux des forces du mal, tu t'abstiendras: on a compris... le côté obscur, c'est trop tentant. c'est une motivation qui nous suffit, alors pas de discours, des actes! L'avantage de passer après deux trilogies, chacune basée sur sa propre version du fascisme, c'est que le public n'a pas besoin qu'on le lui explique.

*Un méchant, c'est une nécessité: Kylo Ren, est fasciné par Darth Vader, et en plus, c'est Adam Driver. J'adore Adam Driver! Il prend un plaisir palpable à jouer un héros torturé, dont on apprend très vite l'histoire embarrassante. Du coup, il en est renforcé...

*Tes atouts, tu dispenseras avec parcimonie, mais tu les placeras quand même parce que le public les veut: et si Lucas avait trouvé un moyen de faire revenir Han Solo, Leia, et Luke dans sa deuxième trilogie? Il fallait y penser avant! En attendant, Abrams, lui, il peut. Alors pourquoi s'en priver? Sauf que... non, rien.

*Des suites, tu rendras possibles, et ça, bien sur, il fallait se rendre à l'évidence. C'est prévu, et c'est plutôt bien fait. Tant mieux, tant qu'on ne nous propose pas d'avoir recours à Jar-Jar Binks.

*Une attaque d'escadrilles volantes dans un canyon, tu inséreras dans ton script. passage obligé, bien vu, et qui a le bon goût de ne pas être trop long...

*Une galerie de monstres idiots et malodorants, ainsi que des droïdes rigolos, tu créeras: ben tiens!

Enfin,

*les hommes et les femmes, égaux tu rendras: on aimait tant la dynamique Solo-Leia, dans la première trilogie... Ici, avec le petit bout de bonne femme incarné par Daisy Ridley, la relève est assurée. Elle est fantastique. Même si on peut regretter qu'il soit évident qu'on nous cache toute une tripotée de secrets à faire exploser le déconomètre pour les films suivants (Que je ne nommerai pas, jamais, Episode 19, Episode 32 ou Episode 456: ils ont des titres, ces films, enfin, aussi idiots soient-ils!)

Autant de commandements respectés dans ce film... Maintenant que J. J. Abrams, avec cet excellent film bien dosé dans lequel il s'adonne discrètement mais surement à ses péchés mignons (En gros, scènes dynamiques réglées comme du papier à musique, plans-séquences bien orchestrés, sens du détail bien géré et un certain flair pour rendre uniques même les plans les plus anodins), nous vengent des crimes de Lucas contre ses propres films. La prochaine étape: libérer les versions d'origine des trois premiers films... Oh, et puis, Abrams, tu peux continuer.

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction JJ Abrams Star Wars