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Le Texas, en 1963: deux prisonniers s'évadent du pénitencier d'état de Huntsville.Lors de leur cavale, ils s'introduisent dans une maison où ils recherchent de quoi manger. Ils tombent neé à nez avec une famille de Témoins de Jehovah, les Perry: une mère seule avec ses trois enfants, deux filles et un garçon plus jeune, Phillip (T.J Lowther). Terry, l'un des deux évadés (Keith Szarabajka), se comporte de façon violente, et son partenaire "Butch" (Kevin Costner) intervient pour l'empêcher de violer la mère... Les deux hommes prennent le garçon en otage, mais très vite Butch se rend compte qu'il faut se débarrasser de Terry avant qu'il ne commette un malheur et s'en prenne au petit...
Toute cette situation de départ va servir non seulement de toile de fond, mais aussi d'une certaine manière de principale couche narrative dans le film, à laquelle Eastwood va ajouter l'équipée pittoresque (on est dans le Sud et même plus précisément au Texas, donc...) d'un shérif chargé de l'enquête: Red Garnett (Eastwood lui-même) a une histoire avec "Butch, qu'il avait mis en prison. Il sait que c'est un voyou, mais pas un tueur... Il est aussi flanqué d'une envoyée du gouverneur, une criminologue (à une époque où c'était vraiment très nouveau)... Celle-ci est incarnée par Laura Dern, et dans un premier temps, on est vraiment à la lisière de la comédie de caractères, avec le vieux briscard qui se paie assez volontiers la fiole de la jeune universitaire... Mais une autre couche de sens donne une tout autre dimension au film, qui pour un peu évoquerait presque une sorte de road movie à la Sugarland Express...
Car c'est 1963, on est au texas, et le président est annoncé: c'est sur fond de visite imminente, en terre hostile, du président Kennedy, dont on sait comment ça s'est fini, que le film se déroule. Ces multiples couches de sens vont à la fois complexifier le film, et le rendre incontournable, car la mise en scène extrèmement fluide et directe d'Eastwood est très à l'aise dans cette histoire d'un gamin élevé dans une famille ultra-rigoriste, et qui est tout à coup confronté à l'aventure, en compagnie d'un homme qui pourrait faire figure de substitut paternel! Mais d'une part, la justice est complexe, et on sait désormais que chez eastwood, elle est toujours au moins à double tranchant: car pour un "Red" Garnett, qui peut savoir que l'homme qu'il recherche n'est pas un fou criminel, et va essayer de le préserver, combien de tueurs fous de la gâchette, comme ces inquiétants agents fédéraux, dont on se demande s'ils sont au Texas pour empêcher qu'un malheur arrive au président, ou pour participer à son assassinat...
Le personnage de Laura Dern humanise un peu plus le film, ainsi que le personnage foncièrement conservateur mais sympathique, de Garett... Derrière son identité de jeune auxiliaire de justice, fraîche émoulue de l'université, se trouve un regard neuf. Et Garett, qui manifeste une évidente hostilité à l'idée de la venue de Kennedy, va montrr un sens de la nuance dans son appréciation de la situation. Si Phillip, qui rêve d'échapper à la religiosité excessive de son foyer, suit de plus en plus volontairement "Butché, il est évident que le mal s'incarne en revanche dans le personnage de Terry, qui lui est un fou dangereux; pourtant il ne survivra pas longtemps à ses pulsions.
Je parlais de Sugarland express tout à l'heure... C'était l'époque où Spielberg s'intéressait à beaucoup de films qu'il ne ferait jamais, dont celui-ci! Et la présence de Laura Dern, tout droit sortie de Jurassic Park, n'est sans doute pas un hasard. Mais le conflit entre la jeune recrue, et le vieux flic avec une morale, vaudrait à elle toute seule le détour, tout comme l'admirable dynamique entre l'évadé et le gamin qu'il prend en affection...
C'est comme ça qu'on fait un très grand film, un film dans lequel un jeune garçon qui n'a rien vu de sa vie, surprotégé par sa mère, se retrouve face à la tentation du mal, une tentation si complexe qu'elle a pris la forme de l'homme le plus aimant qu'il puisse rencontrer. Un film dur, adulte, vénéneux,qui explore magistralement après Unforgiven une nouvelle facette sombre de l'humanité.
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