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C'est l'été, dans une rue très populaire. Les dames prennent le frais, ou tentent de le faire. La conversation est gouailleuse, aimable, parfois un peu perfide: cette voisine d'une famille anglo-saxonne, par exemple, mme Maurrant (Estelle Taylor), se fait regarder de travers parce que tout le monde a repéré son manège... Dès que son mari, un dur de dur (David Landau) a le dos tourné, elle reçoit des visites d'un autre homme... Les gens se côtoient, partagent le même immeuble, mais ils sont d'origine différente: une famille Irlandaise, une autre Italienne, une Suédoise... Une famille qui n'en est plus une depuis que le mari est parti, et une famille composée d'un père juif d'Europe centrale (Max Montor), qui prêche le socialisme (ce qui irrite ses voisins) et de ses deux enfants qui font des études...
Sinon les enfants des uns et des autres sont plutpot jeunes. Parmi eux, les enfants Maurrant sont deux, la plus grande (Sylvia Sidney) en âge de travailler (et de se faire courtiser par son patron), et un jeune garçon qui doit essuyer les quolibets de ses copains en raison du comportement de plus en plus visible de sa mère... Les Jones, pour leur part, ont un fils (Matt McHugh) qui est un voyou, et qui partage l'antisémitisme décomplexé de sa mère (Beulah Bondi)...
Le drame ne couve plus, il éclate sous nos yeux. En quelques jours, quelques heures même, le sang aura coulé entre deux joies, deux danses, deux engueulades, deux mensonges ou deux considérations sur le temps...
On ne quitte jamais la rue, qui devient le théâtre des vies souvent médiocres et sur le fil durasoir de ces personnages que la vie force à vivre ensemble. Le metteur en scène qui avait, c'est le moins qu'on puisse dire, largement la capacité à changer cet état de fait, a choisi au contraire de rester totalement fidèle à cet aspect de la pièce d'Elmer Rice. Ce dernier a été engagé par Goldwyn pour adapter lui même son scénario... Et Vidor, qui aime placer les goupes humains sous son microscope, réussit un miracle de direction d'acteurs, en donnant une même épaisseur à chacun des protagonistes, dans un film sans aucune concession...
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