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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 13:34
Pack up your troubles (George Marshall, Ray McCarey, 1932)

Le deuxième long métrage de Laurel et Hardy n’est pas excessivement meilleur que le premier. Les deux metteurs en scène sont des nouveaux venus, mais l’un d’entre eux n’a pas vraiment été présent, et on soupçonne Ray McCarey de n’être qu’un pistonné qui a profité de la notoriété (Et des entrées chez Roach) de son frère pour se faire créditer et payer sans rien faire, en tout cas pas dans ce film, totalement assumé par George Marshall. Ce dernier n’a pas fait un mauvais boulot, avec une histoire assez classique qui renvoie à plusieurs comédies muettes, de The kid à Three’s a crowd. Laurel et Hardy sont deux soldats de la première guerre mondiale qui doivent recueillir la fille d’un camarade mort au combat, fâché avec sa famille, et retrouver le grand père de la petite afin de la lui confier.

Le film se déroule sans incident notable, avec des gags moyens, mais reste assez inhabituel dans la mesure ou le pathos, et les drames de la guerre y jouent un rôle dont Laurel et Hardy apparaissent conscients. Non que le mélange soit raté, mais cette apparition d’un surcroît de réalisme étonne. De toutes façons, on préfère cent fois cette histoire-ci avec cette petite fille, à l’étrange court métrage tourné quelques semaines plus tard sous le titre de Their first mistake. A noter qu’ici, Laurel et Hardy sont, une fois de plus entrepreneurs (D’un business de Hot-dogs…), mais qu’un certain nombre d’éléments du film renvoient aux démarches qu’ils doivent entreprendre afin d’améliorer leur situation. Donc, décidément, nous somme passées de l’autre coté du miroir, dans un monde plus adulte que d’habitude… Mais qui reste sauvé par l'indéniable tendresse portée par les deux amis à cette petite fille, mais aussi celle qu'on leur porte. Sauvé aussi par les apparitions de vieux copains, James Finlayson en officier irascible, soudain confronté à une invasion olfactive inattendue, Laurel et hardy ayant entreposé les poubelles de la cuisine dans son salon; on voit aussi Billy Gilbert en père outré, un rôle qui décidément lui sied!

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Pre-code
10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 13:32

Hardy est à l'hôpital suite à une intervention sur sa jambe, et il reçoit la visite de Laurel qui, plein de sollicitude, lui a apporté de quoi manger. Comme son choix alimentaire ne convient pas au difficile Hardy, Laurel va donc lui-même manger les oeufs durs et les noix qu'il avait apportés, et à partir de là, les deux hommes vont plonger la chambre d'hôpital dans le chaos...

Ce petit film échoue, à cause d’un manque évident de moyens, malgré un excellent début; une scène aurait pu être mémorable: suspendus de part et d’autre d’un câble, Billy Gilbert en chirurgien et Hardy en convalescent pendouillent l’un dans sa chambre, l’autre dans le vide… Mais c’est gâché par le recours aux transparences, assez franchement minables, d’autant plus pour un studio autrefois responsable de Safety last, Never weaken et Liberty. Les transparences gâchent aussi, tant qu’à faire, le final-poursuite en voiture, auquel on ne croit pas une seconde.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy James Parrott
7 juillet 2016 4 07 /07 /juillet /2016 18:26

Charles Gemora et Billy Gilbert sont les deux autres protagonistes majeurs de ce film parfois mal vu, mais dont la poésie idiote me semble trop contagieuse pour qu’on boude son plaisir. Finlayson, trop brièvement aperçu, est le patron d’un cirque auquel une intervention des deux hommes à tout faire Laurel et Hardy va mettre le feu. Le propriétaire, ruiné, n’a pas les moyens de payer tous ses collaborateurs, et il tire au sort les possessions du cirque afin d’en faire des lots pour redistribuer à tous ses employés: Laurel tire le cirque de puces, et Hardy Ethel le chimpanzé… Qui ne l’aime d’ailleurs pas, elle lui préfère Laurel. Les deux hommes, accompagnés de leur encombrant animal de compagnie, vont devoir trouver à se loger...

Ethel est jouée par Gemora, un artiste spécialisé dans les imitations de gorilles, mais qui fait aussi très bien le chimpanzé… tout ce petit monde (Laurel , Hardy, les puces, Ethel) échoue dans une pension de famille tenue par un mari jaloux dont la femme s’appelle Ethel, ce qui va donner lieu çà une série de quiproquos du meilleur mauvais goût, d’autant que le mari est joué par Billy Gilbert. Celui-ci ne va évidemment pas couper à une série de colères mémorables...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 16:39

Ce film n’est plus à présenter: vainqueur d'un Oscar, cette odyssée de deux hommes qui montent un escalier pour livrer un piano est justement célébrée. D'abord, on y massacre un piano, comme toujours, et ensuite, on y dénombre les fameuses 131 marches les plus absurdes de l’histoire du cinéma, celles qu’on utilise pour se rendre chez un professeur qui n’aime pas les pianos. C’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose d’autre dans ce film, mais les quelques 20 minutes passées à gravir ces marches sont riches par quelques gags bien placés, et l’habituel chaos né de la rencontre de Laurel et Hardy d’un coté, et du reste du monde de l’autre, ici incarné par un policier vindicatif, une bonne d’enfant moqueuse (et revancharde, voyez ce qui se passe lorsque elle reçoit un coup de pied méchant asséné par Stan Laurel), et surtout le prof. Theodore Von Schwartzenhoffen, interprété par un Billy Gilbert en belle forme.

Ces 20 minutes absurdes sont bien sûr possibles à analyser comme une métaphore d’une vie entière à contre-courant, mais il y a mieux à faire: et pour commencer, on remarque assez bien que la fin de la montée des marches dans le film correspond à un passage en studio, alors que le reste du film a été tourné « on location » : les 131 marches sont toujours visibles à Los Angeles, mais elles mènent… à un cul-de-sac. Vous avez dit absurde ?

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Pre-code
29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 10:00

Après l'excellent Helpmates, on baisse d’un cran, avec un film mal fichu dont le manque d’unité est accentué par l’histoire peu banale de sa production: après avoir fini le court en deux bobines, Laurel et Roach ont pris la décision de couper toute la première bobine, de faire de la deuxième le début du film et d’en tourner une autre afin d’avoir deux bobines en tout; cela explique pourquoi le manque d’unité est flagrant: deux marins en escale trouvent à se loger dans un petit hôtel plus que miteux, tenu par un odieux personnage (Walter Long) qui passe son temps à martyriser sa bonne (Jacqueline Wells), avant de décider de l’épouser : il demande à Laurel et Hardy d’être ses témoins.

La deuxième partie du film, après la disparition pure et simple de la jeune femme, et une course poursuite non résolue entre les deux héros et le tortionnaire, les voit s’engager dans un match de boxe arrangé entre Laurel et … Walter Long, filmé sans aucune imagination, contrairement à la première bobine de The battle of the century. Un film pour pas grand-chose, donc.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Pre-code
23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 10:45

A nouveau, la grâce a visité le plateau pour un court métrage dans lequel Laurel et Hardy doivent, suite à une nouba bien arrosée (a laquelle n’a pas participé Laurel) arranger la maison, avant que Mrs Hardy ne rentre. Les efforts des deux hommes vont bien sur dans des sens contraires, Laurel s’arrangeant systématiquement pour saboter tous les efforts de Hardy. C’est un sommet de l’œuvre.

le film commence, après l'intertitre humoristique d'usage, par une vision de l'enfer créé dans un salon par une nuit de débauches (Essentiellement, forte consommation d'alcools, dont les bouteilles et verres jonchent le sol, mais aussi de nombreux cigares, certains encore fumants, et bien sur il est mention d'un poker qui fut fatal aux économies du héros, que nous apercevons l'air mal en point, sermonnant quelqu'un... lui-même, dans son miroir. Un télégramme lui apprend le retour de son épouse, qui n'est ni la volcanique mais charmante Linda Loredo, ou la plantureuse Thelma Todd, voire la farouche mais sculpturale Mae Busch. Non, c'est Blanche Payson, qui n'est pas une inconnue, puisque elle a joué dans The three ages, de Keaton, dans Half a man aux côtés de Laurel, et plus près de ce film dans Below zero, l'un des premiers films parlants de Parrott avec Laurel et Hardy. Et sa Mme Hardy est un vrai dragon...

Après le télégramme fatal, on peut s'étonner, grâce à notre expérience, du fait que le premier réflexe de Hardy soit de contacter Laurel, mais si on commence à questionner ce genre de choses, tout est fini... Il le réveille par téléphone, lui demande de venir, et 20 secondes plus tard, Laurel qui a une position particulière dans l'espace-temps, sonne à sa porte... Et les ennuis commencent. Le reste est irracontable, mais quel bonheur...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
22 juin 2016 3 22 /06 /juin /2016 08:27
Beau Hunks (James W. Horne, 1931)

En cette fin 1931, le tandem Laurel et Hardy vit de beaux jours, et après une longue série de films généralement de haute qualité attribués à la main experte de leur collaborateur, collègue et ami James Parrott, Laurel et Hardy sont passés sous la férule de James Horne pour un grand nombre de films, sans que la qualité s’en ressente vraiment. Vrai, Parrott a un flair pour les ouvertures élégantes, la mise en valeur du décor, ou des constructions plus originales que les autres, mais un metteur en scène de Laurel et Hardy, cela reste fondamentalement un artiste dont la vocation première est de faire ce que Stan Laurel veut qu’on fasse.

Avec Horne, un vieux routier de la comédie, ça roule tout seul. Et c’est à James Horne, A.K.A. Abdul Khasim K’Horne, que revient l’honneur de mettre en scène l’un des films les plus paradoxaux de l’œuvre; pas par son histoire ou sa réalisation, loin de là, c’est du L& H pur jus; non, Beau Hunks est paradoxal parce qu’il a été fait et distribué à perte : Roach l’avait déjà prévendu lorsque le film était en finition, comme un court métrage de deux bobines, et a du maintenir son prix. Mais le résultat final, de 38 minutes, était si bon que personne n’avait le cœur de la couper, et c’est une splendide comédie de quatre bobines qui est venue triompher dans les cinémas, avec une MGM qui se frottait les mains en le vendant comme… le deuxième long métrage de Laurel etHardy. Le résultat, disais-je, est du pur Laurel et Hardy, et du meilleur: Hardy est amoureux, mais apprend que sa chère et tendre le quitte. Il n’a d’autre ressource que de s’engager dans la légion, et bien sur d’y enrôler Stan en prime. Le passage des deux compères à l’armée, en plein désert, donne lieu à un ensemble de gags plaisants, mais le gag le plus mémorable est sans aucun doute le fait qu’à chaque fois qu’un légionnaire est aperçu se lamentant sur la photo de sa fiancée, sans nul doute la responsable de son engagement, il s’agit à chaque fois de la même photo, la petite amie de Hardy, d’ailleurs « jouée » sur la photo par rien moins que Jean Harlow… quant aux arabes, il n’y a hélas pas de surprise: tels que représentés dans le film, ils sont bêtes, fourbes, cruels… de vraies caricatures traditionnelles. Comme dans les Tarzan, le traitement réservé aux peuples du désert est rarement tendre. Surtout avec Laurel et Hardy qui les accueillent avec des punaises... Mais on notera quand même la performance d’un certain Abdul Khasim K’Horne qui joue leur chef…

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Pre-code
21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 08:22
One good turn (James W. Horne, 1931)

Le muet a plus souvent que le parlant fourni des occasions à Laurel et Hardy de jouer des victimes de la misère. Ils étaient plus à l'aise dans les comédies matrimoniales qui leur permettaient de satiriser l'homo americanus... Pourtant, la tentation n'était jamais très loin, comme dans ce film lointainement cousin du "western" Way out west! Vagabonds, Laurel et Hardy viennent demander de l’aide à une vieille dame (Mary Carr), chez laquelle une répétition théâtrale a lieu. Ils croient que l’acteur James Finlayson est un véritable brigand venu pour lui soutirer ses sous, et ils partent en ville pour vendre aux enchères leur Ford T.

Un film qui roule tout seul, sans être une merveille. Le partenariat entre les deux hommes est ici mâtiné de vie au grand air avec tente (Qui brûle) et soupe (Qu'on utilise pour calmer l'incendie)... C’est jusque à présent l’une des rares incursions hors du contexte urbain, malgré la scène de la vente de la voiture, qui met aux prises Laurel et Hardy avec Billy Gilbert, un nouveau venu qu’on reverra pour notre plus grand bonheur. Une question maintenant me taraude : cette Ford T qui subit systématiquement le même sort, était-ce un modèle auto-destructible fabriqué en série pour Roach, ou c’était TOUJOURS LA MEME ?

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Pre-code
20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 08:13

Comme dans Should married men go home, les Hardy s’apprêtent à passer une soirée en amoureux, et se réjouissent de l’absence de… Mr and Mrs Laurel! Ceux-ci sont justement à la porte, et on les laisse rentrer, malgré les réticences initiales, et en dépit des ruses déployées pour faire croire qu’il n’y a personne. Une fois rentrés, Mrs Laurel (Linda Loredo, pour sa seule apparition en Anglais aux cotés de Laurel & Hardy) bien polie refuse d’embêter le monde, mais Stan réclame de la glace. Sortis pour satisfaire ce caprice dans un établissement tenu par Charlie Hall (Qui ne va pas conserver son calme très longtemps car au lieu de demander les parfums disponibles, Stan s'ingénie à demander ceux qu'on ne peut pas trouver), nos deux héros sauvent une femme du suicide par noyade, et Mae Busch (Car c’était elle !) les fait chanter : « si vous ne me donnez pas tout ce que je veux, je dis que c’est vous qui m’avez poussée ! » Ensuite, le duo, flanqué de leur nouvelle relation, rentrent chez les Hardy où il va falloir gérer la situation...

C'est splendide, et bien sur les quiproquos et le vaudeville le plus classique sont ici bien représentés. Mae Busch est une partenaire de choix, l'une de celles qui n'hésite jamais à payer de sa personne avec les deux comédiens...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 18:01
Our wife (James W. Horne, 1931)

Revenus sagement au format éprouvé du film de deux bobines, laurel et hardy sont donc les vedettes d'un nouveau film matrimonial pour la route, avec l’imposante Babe London en fiancée de Hardy, et l’inénarrable James Finlayson en père de la mariée, qui, découvrant la tête du fiancé, pique une colère monumentale, poussant les deux tourtereaux à s’enfuir pour un mariage en douce. Le juge de paix est joué par Ben Turpin, le célèbre acteur de chez Sennett aux yeux désespérément entrecroisés... Du coup, devinez qui finira marié à Hardy!

C'est du cousu main, avec gags physiques à tous les étages, comme d'habitude soigneusement préparés (Une série de gags inclut un gâteau que Laurel veut protéger des mouches, et se terminera par Hardy plongeant la tête la première sur ledit gâteau, emportant dans sa chute tout le mobilier... Finlayson n'est pas en reste, et il a dans ce film l’un de ses "double-takes" les plus mémorables : ce jeu de regard, tout sauf subtil, était sa spécialité : la personne jette un coup d’œil rapide, sans vraiment prêter attention, puis ayant détourné son regard, réalise ce qu’il ou elle a vu, et y revient. Finlayson ajoute à ça le regard vers la caméra, un ensemble œil fermé/moustache retroussée, un air furibard, et des onomatopées incroyables. Ici, l’objet de sa surprise et de sa fureur est la photo de Hardy...

Our wife (James W. Horne, 1931)
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Pre-code Comédie