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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 17:21
Blotto (James Parrott, 1930)

"Blotto", c'est de l'argot d'époque, et ça veut dire "complètement bourré", ce qui est paradoxal quand on connait l'intrigue de ce film dans lequel Laurel et hardy boivent, certes, mais du thé... Cette-fois, Roach et ses deux compères tentent frontalement l’aventure du trois bobines, ce que Laurel et Hardy feront de temps à autre, tout en continuant à fournir des courts en deux bobines d’une part, et en explorant le long métrage (Ca va venir très vite !) d’autre part. Celui-ci est attachant, on voit comment Parrott et Laurel ont profité de l’espace pour élargir la palette : le premier acte dure environ 13 minutes et met aux prises Laurel avec sa femme, jouée par Anita Garvin, dans sa première prestation parlante aux cotés des deux comédiens. Elle est évidemment à la hauteur de la tâche, cela va sans dire...

Laurel doit rejoindre Hardy (Qui se manifeste plusieurs fois par le biais du téléphone) et faire une bringue du tonnerre, mais Mrs Laurel a bien compris le type de récréation à laquelle son mari va s’adonner, et elle lui tend un piège : elle échange le contenu de la bouteille que Mr Laurel veut emmener en douce contre du thé assaisonné au poivre. Le deuxième acte nous montre Laurel et Hardy buvant en douce leur « alcool », et se saoulant (!) tout en se faisant remarquer, pendant que divers spectacles ont lieu autour d’eux, et Stan fait pour la première fois montre de son talent à bouger les oreilles… Pendant ce temps, Mrs Laurel va acheter un fusil, débarque au cabaret et prend les deux hommes en chasse.

Sur un sujet pareil, l’extension (à 26 minutes au lieu des 20 habituelles) n’était peut-être pas utile, mais ce film se voit avec plaisir. De plus, le budget du film profite de sa bobine supplémentaire avec un décor très élégant de cabaret 1930. A noter qu’un gag célèbre a disparu, victime de la décomposition: Laurel, pour justifier son envie de sortir, prétend manquer d’air frais. Mrs Laurel se lève, et va allumer un ventilateur… Sinon, on peut aussi remarquer l’inversion par rapport aux habitudes. Jusqu’ici, lorsqu’un de nos deux comédiens est célibataire, c’est plutôt Stan...

Il existe une version Espagnole du film, La Vida Nocturna, également créditée à Parrott, avec Linda Loredo en Mrs Laurel. Plaisant, mais le remplissage devient trop évident avec trop de numéros de music-hall. Par contre, la fin est moins précipitée, et surtout la fameuse scène du ventilateur est bien là!

Blotto (James Parrott, 1930)
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy James Parrott Comédie Pre-code
25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 18:14
Night owls (James Parrott, 1929)

Un petit chef d’œuvre, et sans aucun doute le meilleur film parlant jusqu’à présent. En deux bobines, nous avons ici un concentré de Laurel et Hardy, aux dialogues réduits à l’essentiel, en compagnie des grands seconds rôles habituels, Edgar Kennedy et James Finlayson. Le patron de la police (Anders Randolph) se plaint au commissariat du fait que de nombreuses personnes de son quartier soient les victimes de cambriolages, et met en cause l’agent Kennedy. Celui-ci, pressé d’agir, monte une combine avec deux vagabonds (devinez), leur proposant de ne pas les emprisonner si ils se livrent à un simulacre de cambriolage qui lui permettra de redorer son blason en faisant semblant de les arrêter. Pour ce qu'il adviendra d'eux une fois arrêtés, il leur demande de lui faire confiance.

Anders Randolph est un acteur de Broadway parfois vu chez Roach, mais aussi chez Harry Langdon (Il interprète le costaud qui amène Harry aux Etats-Unis avec lui dans The strong man). Son valet est joué par un Finlayson toujours impeccable. La scène du « cambriolage » est un exemple de Laurel & Hardy concentré : 15 minutes de gags ininterrompus, enchaînés avec une certaine logique: en bas, alors, que Finlayson veille au grain à l’étage, les deux « cambrioleurs » doivent être le plus silencieux possible: Hardy intime l’ordre de se taire à Laurel, qui fait tomber son sac plein d’argenterie, puis tombe lui-même sur le piano mécanique, le mettant en marche. Le piano, d’ailleurs, ne survivra pas longtemps... le final est un chaos fabuleusement orchestré de bruit désordonnés...

On peut ajouter à ce visionnage celui de Ladrones, du même Parrott: également sorti en janvier 1930, c'est la version Espagnole du film. On prend les mêmes, le même film, et on recommence ! Si on voulait « vendre » du Laurel et Hardy à l’étranger, il fallait qu’ils parlent le langage local. C’est donc avec généralement les mêmes metteurs en scène, sur le même plateau et le même jour que ces versions, rares aujourd’hui, ont été tournées. Dans le cas de Night owls, c’est d’autant plus intéressant que, une fois comprise la situation de base, le reste des dialogues n’a aucune importance. Mais surtout, là ou le film Anglophone dure 20 minutes, celui-ci s’étale sur quatre bobines, totalisant 35 minutes, en ajoutant des gags, et même une fin alternative plutôt bien dans l’esprit. Je pense que le montage de ce film correspond à un premier montage de la version Américaine, raffinée ensuite avant d’être distribué (et sur laquelle on a plaqué une fin moins brillante, mais plus efficace en terme de rapidité). Finlayson et Kennedy reprennent leurs rôles. La construction de ces films alternatifs, plus libres, va probablement pousser Roach à demander plus à ses comédiens fétiches, et le « Trois bobines » n’est pas loin. Et au-delà, le long métrage se profilera bientôt…

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy James Parrott Comédie
21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 15:24
The hoose-gow (James Parrott, 1929)

C'est parce qu'ils ont été pris dans un raid que Laurel et Hardy vont en prison, et ils ne sont pas seuls: avec eux, il y a tout un panier à salade bien rempli... The Hoose-gow, c'est l'un des nombreux termes d'argot qui désignent un centre de détention en Anglais Américain; pour votre information linguistique, le terme, né en Californie et donc fortement popularisé durant les années 30 par les films, provient d'une mauvaise compréhension/restitution du mot Espagnol Juzgado, qui désigne une cour de justice... Et nos deux héros y ont déjà séjourné, très précisément dans The second hundred years en 1927, mais cette fois c'est dans un bagne à ciel ouvert qu'ils vont se retrouver pour accomplir des tâches fascinantes. La première bobine est consacrée à l'arrivée et même une pathétique tentative d'évasion, et la deuxième montre la vie quotidienne, entre travaux forcés, et repas pris en plein air, et se conclut par une visite du gouverneur interprété par bonheur par James Finlayson.

Le retour à la bataille de nourriture, ici, s’effectue avec du riz, qui va servir d’ingrédient à l’habituelle explosion de comportements antisociaux attendue dans tout bon Laurel et Hardy qui se respecte, est en fait versé dans le radiateur d’une belle voiture, et le résultat est parfaitement dégoûtant. Outre Finlayson, le film nous permet de retrouver Tiny Sandford, et aussi Leo Willis, parfait en bagnard avec sa trogne, un acteur de seconds rôles souvent employé chez Roach, mais aussi chez Lloyd : il joue l’un de ses grands frères dans The kid Brother, en 1927.

Bien, sur, Laurel et Hardy retrouveront la prison pour un film de long métrage cette fois, Pardon Us, également réalisé par James Parrott, et qui sera leur premier véritable effort de longue haleine. Un signe qui ne trompe pas: ça les inspire...

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Published by François Massarelli - dans James Parrott Laurel & Hardy
19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 18:58

Laurel et Hardy dorment, mais le rhume de Hardy lui donne du fil à retordre. Stan Laurel va déployer bien des efforts pour le réconforter, mais de cataplasme en bain de pieds, ça va généralement mal se passer, surtout que le voisin du dessous (Charlie Hall) a l'insomnie agressive...

They go boom honore l'un des commandements les plus importants de la comédie façon Laurel et Hardy: si l'un des protagonistes, généralement Hardy, va mal, alors c'est lui qui devra souffir encore plus durant les vingt minutes que dure le court métrage! Enfin, le titre de ce film, qui a sa façon est un remake de Angora love mais sans chèvre, nous donne une indication sur la fin de ce film. un matelas gonflé au gaz de ville... pas une très bonne idée.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 16:41
A perfect day (James Parrott, 1929)

Le retour de James Parrott s’effectue avec un film qui dépeint le quotidien, c’est très approprié. Le premier plan annonce la couleur : Mrs Hardy et Mrs Laurel devisent joyeusement, en préparant les affaires pour le pique-nique, pendant que leurs maris sont affairés dans la cuisine à réparer les sandwiches. La caméra recule, et révèle couché sur le sofa l’oncle Edgar Kennedy, atteint de goutte, et décidé à ne pas aller avec tout le monde. On a compris, d’une part que le bel optimisme de ces dames était sans doute bien imprudent, et que le pauvre pied de l’oncle allait souffrir avant longtemps... Quand Laurel et Hardy sortent de leur cuisine avec un plateau bien garni, les ennuis sont là!

Un classique, un peu lent par endroit, mais qui parodie avec talent une tendance du parlant: parler pour ne rien dire; lorsque toute la famille, installée en voiture (Une éternelle Ford T), salue ses voisins d’une multitude de "Good Bye" qui n’en finissent pas, et qui sont d’autant plus idiots qu’ils ne parviendront pas à dépasser la rue... Ce conformisme de façade, si agaçant, ne tardera pas à se lézarder pour laisser apparaître une réelle agressivité.

...pour notre bonheur.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy James Parrott Hal Roach
16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 16:41
Men o' war (Lewis Foster, 1929)

Deux marins en bordée, un lac, deux jeunes filles… Nous sommes en terrain connu, et on reprend ici des éléments de Two tars, mais surtout un gag moyen de Should married men go home, rendu plus efficace et plus long par le recours au dialogue: Stan et Ollie invitent deux jeunes femmes à boire, mais n’ont pas assez; Hardy suggère à Stan de s’effacer, mais le prévient qu’il va faire semblant de lui proposer de boire quelque chose pour sauver les apparences, et invariablement Stan demande, soit un soda, soit un banana split.

Le rôle de l’homme derrière le comptoir échoue à James Finlayson, qui n’a quasiment aucun dialogue, mais reste fidèle à lui-même, avec ses regards à la caméra, furibard et moustachu. Les 5 dernières minutes improvisent une nouvelle bagarre de gens qui n’ont rien à faire les uns avec les autres, mais cette fois ci sur l’eau, déclenchée, par une rencontre aquatique avec l’irascible Charlie Hall: les deux marins ont trouvé de l'argent, et ont décidé de payer aux deux demoiselles une bordée sur l'eau en louant à Finlayson, encore lui, une barque avec ses rames. Bien qu'une fois de plus Foster se distingue en mettant en scène un film sonore en extérieurs, la caméra reste désespérément éloignée de l'action, ce qui rend le film assez décevant...

Ce sera le dernier film de Foster pour les garçons, il sera sur le suivant remplacé par un grand réalisateur, de retour...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy
14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 08:16
Berth marks (Lewis Foster, 1929)

Ce film est moins bon que le précédent (Unaccustomed as we are), mais plus risqué: il commence dans une vraie gare, en plein air, soit l'environnement qui donnait des sueurs froides aux techniciens du son en cette année 1929. Si le début (On voit Stan attendre au milieu des gens dans la gare) est apparemment muet, l'arrivée de Hardy a été tournée en son direct, et ça marche plutôt bien. Typiquement, il y a un gag sonore, avec l'introduction du chef de gare (Tiny Sanford) qui beugle la longue liste des étapes du train, mais on ne comprend rien...

Puis le film installe l’essentiel de son intrigue dans un train: Laurel et Hardy sont deux musiciens (Ils ont un violoncelle…) en tournée, ils doivent jouer à Pottsville et prennent donc le train en conséquence; un gag vaguement irritant voit les deux garçons se déshabiller avec difficulté en plan fixe pendant 6 mn, mais le plus fort de ce film est un gag déclenché par les deux hommes, mais auquel ils ne participent pas vraiment: Stan ouvre, en avançant dans le wagon –lit, la porte d’une cabine au moment ou une jeune femme se déshabille. Laurel est parti, mais le mari intervient, et c’est Charlie Hall: voyant un homme dans le couloir, il se dirige vers lui, et sans un mot, déchire son costume, puis retourne dans sa cabine. La victime se retourne, aperçoit un autre homme et toujours sans un mot, le suit hors champ, et on entend le CRAAAAC d’un costume qui se déchire. Bientôt, tout le wagon sera impliqué…

Pour finir, on notera que Laurel et Hardy sont fatigués : après les pianos de Wrong again et Big business, le cor et la clarinette de You’re darn tootin’, le violoncelle ici reste intact. M’est avis que cette mansuétude à l’égard des instruments de musique ne durera pas...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 18:32

Hal Roach réalisait l'importance de Laurel et Hardy, et il savait que tôt ou tard il leur faudrait affronter le micro. N'oublions pas que le duo était contemporain des premiers succès du cinéma sonore, et si il avait un temps été possible d'imaginer que les deux cinémas (On les appelait, après tout, de deux noms distincts: les movies et les talkies!) pouvaient co-exister, en 1929, l'hégémonie du parlant était à l'horizon... Le film fait partie d'une bordée d'autres courts métrages qui ont tous un clin d'oeil au son ou à la parole dans le titre. J'ai déjà mentionné ailleurs la référence contenue dans le titre de celui-ci, l'expression "unaccustomed as we are to public speaking" étant une expression convenue généralement utilisée pour commencer des speechs d'une demi-heure...

Laurel et Hardy affrontent donc le parlant avec prudence, mais la peur qu’ils avaient (Surtout Stan) ne se voit pas. Mieux: ils parlent peu, et laissent une large part aux gags visuels, voire aux gags strictement sonores qui vont leur permettre de continuer à élargir leur palette. Ce film regorge de moments qui prouvent qu'on peut aller plus loin en utilisant de façon variée le son et la parole, sans se contenter de filmer platement ce qui après tout est une situation de vaudeville assez classique...

Laurel et Hardy sont aux prises avec Mrs Hardy (Mae Busch) excédée. Celle-ci part le jour ou son mari lui présente Laurel parce qu'elle en a assez que son époux ramène des copains à la maison, en lui demandant de leur faire à manger... Comme les garçons se lancent dans une tentative de faire la cuisine tous seuls, les catastrophes s'ensuivent. La jolie voisine, Mrs Kennedy (Thelma Todd, dans sa première apparition chez Laurel & Hardy) intervient donc, et... brûle sa robe en voulant allumer le four décidément bien capricieux. Et bien sur, son mari verrait probablement d'un mauvais oeil son épouse sortir de chez les Hardy en petite tenue... Donc, lorsque Mme Hardy se ravise, elle ne sait pas que dans une malle, la jolie voisine est cachée en nuisette dans une malle... Rappelons que "Kennedy", c'est bien sûr Edgar, qui interprète le voisin. Celui-ci est policier...

Le film est drôle et marche tout seul. plusieurs gags sonores à signaler: Mae Busch sermonne son mari, alors que Stan a mis un disque ; au fur et à mesure de sa logorrhée et, rattrapée par la musique endiablée, et commence à scander son invective en rythme. Peu de temps avant, elle hurle sur Oliver, qui tente vertement de répliquer, et Stan qui ne dit rien, se prend des "Shut up!" bien sonores. La cacophonie est extrêmement drôle... Enfin, plusieurs fois, l'équipe s'amuse à mettre des chutes, bagarres ou autres chocs frontaux hors champ, qui ne seront perçus par les spectateurs que via le son, et bien sur grâce aux réactions des protagonistes restés à l'écran... Donc, pour un premier film parlant, c'est du grand art....

Un paradoxe pour finir: le film est sorti simultanément, comme la plupart des films sonores de 1929, dans une copie muette, qui en recycle essentiellement la plupart des séquences, y compris les scènes parlantes et les gags sonores hors-champ, qui tombent évidemment complètement à plat...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie
11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 16:24

Une chèvre s'échappe d'une animalerie et lorsque le propriétaire s'en aperçoit, il alerte la police... L'animal n'a pas tardé à s'attacher aux pas de Laurel et Hardy qui vont la ramener dans leur appartement, dont le propriétaire est très attaché au calme. Il va être servi...

Le dernier muet de Laurel et Hardy, qui n’est pas le meilleur. l'enchaînement de départ est un peu poussif, et si on n'attend as de nos héros une logique à toute épreuve, les circonstances de l'arrivée de la chèvre à leur domicile sont quelques peu tirées par les cheveux... Mais le film nous gratifie de beaux moments, d'abord parce que le propriétaire n'est autre qu'Edgar Kennedy donc si j'ose dire, ça décoiffe. Et il y a des gags récurrents mais qui font toujours du bien, dont le fameux trou sur la rue qui prend un malin plaisir, une fois rempli d'eau, à accueillir Hardy, ou encore un gag visuel: derrière Kennedy, qui rappelle que sa maison est un établissement familial, la porte révèle une prostituée accompagné d'un marin en bordée... Et le final fait avec des seaux d'eau, en léger et austère, ce que The battle of the century faisait avec de la crème

Au moment de dire adieu au muet, on a un petit pincement: Laurel et Hardy étaient faits pour la comédie muette, et si la pantomime gardera droit de cité dans les nombreux films qui s’annoncent, la page qui se tourne reste bien la meilleure partie de l’œuvre.

La fin de 1929, pour des raisons bien compréhensibles, est un moment ou s’entremêlent chez Hal Roach une extrême prudence et une certaine confusion. Le passage au parlant est l’étape à franchir, et certains indices prouvent que ce cap difficile a été pesé, au studio, et assumé avec un esprit d’équipe certain, mais aussi et c’est très important dans un studio qui s’autoproclame « The lot of fun », avec humour. Le son sera pris en charge par un technicien, Elmer Raguse, qui ira rejoindre le monteur Richard Currier et le chef-opérateur George Stevens au sein d’une équipe soudée, consacrée à Laurel & Hardy. Sinon, le studio sort ses premiers films parlants affublés de titres symboliquement consacrés au son : The big squawk pour Charley Chase, Small talk pour Our gang, Hurdy gurdy pour Max Davidson et Unaccustomed as we are (Inspiré d’une expression souvent prononcée afin de souligner le manque d’habitude d’un orateur de parler en public) pour Laurel & Hardy. La confusion qui règne se situe plutôt au niveau de la chronologie: à la fois pressé de sortir et tester ses Laurel et Hardy parlants, Roach garde un certain nombre de muets, pourtant achevés et montés, sous le coude, afin de pallier à toute volte-face future concernant la capacité de ses comédiens à exceller dans le parlant, et de la capacité de son public à apprécier la nouvelle donne. En attendant, ceci explique pourquoi un film comme Angora love reste en queue de peloton.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 18:38
Bacon grabbers (Lewis Foster, 1929)

Nous continuons, avec les courts métrages de Laurel et Hardy, à explorer la vie quotidienne de la Californie en cette lointaine époque: ce film reprend une situation proche de celle de Big Business, par la notion de porte-à-porte. les deux compères sont deux adjoints au shérif, chargés de récupérer les taxes ; ils viennent chez Edgar Kennedy qui n’a pas payé sa redevance radio depuis 1921, mais celui-ci les voit venir ; une nouvelle bataille entre une forte individualité et deux êtres humains inadaptés s’ensuit.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que lorsque l'antagoniste de nos héros s'appelle Edgar Kennedy, la lutte est farouche. La précision et la férocité des gags violents, méthodiquement détaillés, sont impressionnantes. On remarquera une série de gags en ouverture avec un autre antagoniste de choc, en l'occurrence Charlie Hall, et une apparition finale de la jeune Jean Harlow, par ailleurs utilisée, comme elle l'avait été pour Double whoopee, comme une jolie potiche...

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Published by François Massarelli - dans Hal Roach Laurel & Hardy Muet