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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 16:22
Double whoopee (Lewis R. Foster, 1929)

Les trois derniers films muets de Laurel et Hardy seront donc réalisés par Lewis Foster, un metteur en scène promu après avoir été partie intégrante du département des scénarios. Ce n'est pas contrairement à McCarey ou Bruckman, un grand nom du cinéma, et ce n'est pas plus, comme le serait James Parrott par exemple, un comédien reconverti qui est totalement en phase avec les deux comédiens. Cela dit, tout en étant de modestes réussites, les trois films n'ont rien d'indigne, au contraire. Le premier est marquant pour un certain nombre d'éléments, dont une unité de lieu assez remarquable...

Confondus avec un prince héritier d’un pays Européen et son ministre, Laurel et Hardy sont les deux nouveaux employés d’un palace ; ou ils ne vont rester employés que le temps de deux bobines; Jean Harlow fait une apparition remarquable (Qui donna beaucoup de chaleur aux acteurs et figurants présents lors d'une première prise) en dame de grande classe que les gaffes de Laurel vont littéralement déshabiller, mais la doublure de Erich Von Stroheim, Captain John Peters ajoute par sa silhouette évocatrice (avec un uniforme digne de Serge Karamzin, l'anti-héros joué par Sroheim dans Foolish Wives) à la réussite de l’ensemble. Dommage que le chaos autour de Laurel et Hardy reste finalement assez sage.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet
3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 17:14
Big business (James W. Horne, 1929)

Si beaucoup de films de Laurel et Hardy renvoient au monde de l'enfance, il n'est pas rare que derrière le cocasse de voir ces grands enfants-adultes se comporter de façon si ouvertement puérile, se cache une violence sournoise, sous-jacente, et volontiers perverse. Ce n'est pas le cas de ce film. Non qu'il ne soit pas violent, au contraire: c'est juste qu'il n'y a rien de souterrain: la violence s'y étale, glorieuse, jouissive, immorale et méthodique, dans le raffinement du style mené de main de maître par celui qui est désormais le véritable maître d'oeuvre de ces courts métrages: Stan Laurel. Sa technique consiste en un ralentissement de l'action, jusqu'à ce que sa clarté devienne absolue, et surtout en un refroidissement de la réaction des personnages. Ce qui occasionne des coups de sang qui se traduisent par un calme effrayant des personnages, y compris lorsqu'ils assaillent énergiquement, mais méthodiquement et à coups de hache, un piano (Le deuxième de l'oeuvre à subir ainsi les derniers outrages), une Ford T, un sapin, voire une maison.

Donc, voici un immense chef d’œuvre, dans lequel deux vendeurs de sapins de Noël (Laurel et Hardy, bien sur) essaient de placer leur marchandise, et tombent en la personne de James Finlayson, sur un client particulièrement récalcitrant : lorsque ils essaient une fois de trop de placer leur boniment, il réagit en coupant trois branches de sapin. Stan se venge en s’en prenant à la boiserie de la maison, Finlayson renchérit en s’attaquant à la voiture,… La suite est une sublime escalade de destruction froide à laquelle va également participer un policier joué par Tiny Sandford, et donc moins résigné que ne le serait Edgar Kennedy.

Le film est situé (Et a été tourné) en plein mois de décembre, comme en attestent les manteaux portés par Laurel et Hardy, seule concession probablement à leurs fans internationaux qui ont sans doute besoin d'une petite touche hivernale dans un film tourné en Californie, où les hivers ne sont pas particulièrement rudes... On assiste avec bonheur au retour de l'acteur génial James Finlayson, qui revient la moustache haute mais l'oeil maussade au studio qui ne lui a pas permis d'avoir sa propre série de films. On peut le regretter, mais Finlayson sera parfois encore un grand, très grand partenaire de Laurel et Hardy dans les années qui viennent, et la confrontation contenue dans ce film est un des sommets de tous les courts métrages de la série. Et je ne vois pas comment qui que ce soit parmi les protagonistes a pu s'ennuyer dans ce festival de destruction paroxystique... et très efficace.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Muet
1 mai 2016 7 01 /05 /mai /2016 18:16

Comme ça faisait longtemps, ce film opère un retour à l’intrigue conjugale hâtive: Mr Hardy se fâche avec Mrs Hardy, puisque il ne veut pas dire à son meilleur ami (Laurel, bien sûr), venu bavarder cinq minutes un jour, et finalement installé à domicile depuis plusieurs années, de déguerpir. Surgit un vieil oncle, qui va déshériter Hardy si ce dernier n’est pas en mesure de présenter son épouse, qu'il n'a jamais rencontré bien entendu. Devinez qui va sauver la mise du jeune marié en posant pour son épouse…

On retrouve presque la fameuse, mythique Agnes de Duck Soup, ce qui confirme que Laurel a un penchant pour le travesti. Il en profite pour installer un gag récurrent, dans ses déboires avec les sous-vêtements féminins qui ont une fâcheuse tendance à tomber, se détacher, etc..., entraînant une série de tentatives de Hardy pour l’aider, tentatives qui une fois surprises par un tiers, sont systématiquement équivoques… Ce qui renvoie bien sur à Liberty de McCarey.

On voit aussi comment les gags de confrontation sont gérés avec de plus en plus de lenteur: je soupçonne que Laurel est à l'origine de la façon dont un homme qui s'est vu couvrir de soupe par Hardy, va attendre plus de cinq minutes avant de répliquer. On évite ainsi la frénésie de Batte of the century...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet
30 avril 2016 6 30 /04 /avril /2016 08:48
Wrong again (Leo McCarey, 1929)

Ce film sorti en février 1929 est, dans l'ensemble, un “petit” McCarey, malgré la présence succincte mais toujours significative de la grande Josephine Crowell, et un premier piano qui va souffrir à cause de Laurel et Hardy: il doit supporter un cheval... L’intrigue concerne une confusion entre le tableau Blue Boy de Gainsborough, et le cheval du même nom dont s’occupent Laurel et Hardy: les deux hommes, qui sont garçons d'étable, viennent d'apprendre qu'on a volé le tableau de Gainsborough, mais pour eux le nom "Blue boy", n'évoque pas autre chose que le cheval dont ils ont la charge. Afin de toucher la récompense, ils ramènent donc l'animal chez celui qu'ils croient être son propriétaire. Il s'ensuit une série de confusions, car bien sur tant qu'il n'a pas vu la méprise le propriétaire ne peut se rendre compte de l'énormité de la situation. Et donc, il leur demande... Please, put it on the piano.

Comme pour d'autres films, on a retrouvé une copie dotée de sa bande-son originale, qui montre bien comment la sonorisation des dernières comédies muettes suivait un standard assez bien établi: chansons populaires mêlées les unes aux autres dans l'accompagnement orchestral, et bruitage ad hoc, suivant avec rigueur l'intrigue et les gags, en essayant de ne jamais prendre toute la place. On a un bon exemple avec ici un son que je considère comme un accessoire comique à part entière, mais qui est utilisé en prolongement d'un gag récurrent: Laurel et Hardy, peu habitués aux manières de la bourgeoisie, essaient de comprendre les ordres étonnants (De leur point de vue) donnés par le supposé propriétaire du cheval. La seule solution pour accepter la situation est de se dire qu'il est fou, d'où un geste de la main qui sera systématiquement accompagné d'un bruit de coucou. Et bien sur c'est essentiellement Laurel qui va le faire, en toute logique.

Une fois de plus, Wrong again repose sur la dynamique du mélange, celui entre deux mondes, deux univers, qui ne peuvent ni se comprendre, ni se côtoyer sans heurts. Celui de la bourgeoisie Californienne et de Laurel et Hardy. A ce titre, le film n'apporte rien de nouveau, à part bien sur un cheval sur un piano, et quelques scènes avec un arrière-fond coquin, lorsque Hardy fait tomber une statue d'un nu féminin, et va prendre des précautions inattendues pour reconstituer l'objet qui s'est cassé en tombant.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Leo McCarey
23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 17:54
Liberty (Leo McCarey, 1929)

La liberté, valeur essentielle des Etats-Unis d’Amérique : voilà quelle idée maîtresse inaugure ce film: on nous rappelle le plus sérieusement du monde les grandes dates de la conquête de la liberté par les Américains, de la courageuse installation des armées de Washington à Valley Forge, à l’arrivée de Pershing en Europe, en passant par Lincoln, et en finissant par … Laurel et Hardy, bagnards évadés, poursuivis par la police, et se réfugiant dans la voiture de complices, qui leurs donnent des vêtements à enfiler sur la banquette arrière avant de les déposer en ville: là, les deux héros constatent qu’ils se sont trompés de pantalons : ils faut donc les échanger, et afin de pouvoir le faire, les enlever en pleine ville… la complicité fusionnelle des deux comédiens monte ici d’un cran. On est endroit de remarquer l’arrière-plan équivoque (le fait symbolique, d’abord, de voir ces deux hommes se précipiter fébrilement pour se déshabiller dans toutes les cachettes possibles, ou encore la pensée qui doit venir à l’esprit de tous les témoins de l’action) mais une fois de plus, on peut aussi bien se contenter de ce que Stan Laurel et Oliver Hardy ont souhaité une fois de plus incarner: deux gosses, inadaptés à leur environnement, et qui ne parviendront qu’au prix d’efforts surhumains à leurs fins, avant de passer à une autre situation embarrassante.

La deuxième bobine les voit régler leur problème, en empruntant un ascenseur qui mène en haut d’un immeuble en construction, ce qui leur permet de défier la pesanteur à la façon d’Harold Lloyd pour le reste du film. A noter, alors que les films de Laurel et Hardy jouent souvent sur une légère distorsion de la réalité, un final surréaliste, ce qui n’est arrivé réellement que dans Two tars: dans les deux cas, les deux comédiens apportent à la notion de distorsion une illustration au premier degré que je vous laisse découvrir. Le film, le deuxième de McCarey pour le duo, est sorti en janvier 1929 agrémenté d'une bande-son originale, l'une des rares à avoir été conservées parmi les muets tardifs de l'équipe.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Leo McCarey Muet
22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 16:47
We faw down (Leo McCarey, 1928)

le dernier court métrage de Laurel et Hardy sorti en 1928 est également le premier film des garçons qui soit signé par Leo McCarey, le quatrième homme: en effet, quatre cinéastes ont plus ou moins revendiqué la paternité du "couplage" entre les deux comédiens. On ne s'étonnera pas qu'Hal Roach, le patron du studio en ait endossé la paternité, même si on doute qu'il ait été aussi perspicace. Stan Laurel a toujours dit avoir été celui qui avait présidé à la décision, mais dans ce cas elle aurait été bien tardive, vu le temps écoulé entre la première rencontre des deux acteurs et la naissance du duo... En tant que directeur général du studio entre 1922 et 1923, le comédien Charles Parrott (Charley Chase donc) avait appelé de ses voeux une association de Laurel avec un autre comédien, croyant avec raison que le génie de Stan se révélerait dans une telle série. Leo McCarey, le plus prestigieux sans doute, est le dernier à avoir revendiqué la paternité du duo. Il faut dire qu'il a été amené à superviser la production de tous les films de 1928, derrière Clyde Bruckman ou James Parrott (jusqu'à 1927, c'est F. Richard Jones qui occupait cette place au studio), et qu'il était aux côtés de Chase un metteur en scène aguerri par ses nombreuses réalisations de courts métrages. Mais je pense qu'il fait attribuer à ses allégations la même importance qu'à celles de Capra clamant qu'il avait "créé" le personnage de Harry Langdon... C'est à dire aucune.

Qu'il ait été un affabulateur opportuniste ne doit pas nous détourner d'une vérité essentielle: Leo McCarey était dans son domaine la crème de la crème. Et les trois films qu'il a réalisés pour l'équipe de Laurel et Hardy sont sacrément bons! Dans celui-ci, il revient à une veine matrimoniale, qu'il avait beaucoup explorée dans ses courts métrages en compagnie de Charley Chase... We faw down est surprenant à la fois par son austérité et son efficacité. Austère, il l’est par l’économie de moyens : après tout, la deuxième partie se situe presque intégralement dans un salon, entre les deux compères et leurs épouses. Alors qu’ils aident deux jeunes femmes dans la rue, Laurel et Hardy se salissent. Ils accompagnent donc leurs deux « conquêtes » chez elles le temps de se sécher ; entre-temps, leurs épouses auxquelles ils avaient prétendu qu’ils iraient au théâtre, sont sorties précipitamment : elles ont appris qu’un incendie avait ravagé le théâtre en question. Dans la rue, elles voient Stan et Oliver, sortant de chez les deux jeunes femmes, en se rhabillant… Voilà pourquoi ensuite, les deux compères ont les plus grandes difficultés du monde à être convaincants lorsque ils racontent leur soirée au théâtre à leurs deux épouses.

Pour sa première vraie mise en scène pour Laurel et Hardy, McCarey ressort toute la science de la comédie de situation telle qu’il l’a pratiquée en symbiose totale avec Chase pendant 3 ans, et ne cherche pas à noyer le poisson: dès le départ, il est question de mentir sciemment, afin de mener des rapports conjugaux aussi sains et agréables que possible. La séquence de Laurel et Hardy chez les deux jeunes femmes présente une scène tournée en plans serrsés, vec Laurel qui craque parce que Kay Deslys flirte un peu trop agressivement avec lui, la scène est longue, mais magistrale. Leo McCarey sera un maître de la screwball comedy, mais il est clair qu’il sait déjà manipuler le graveleux et le rendre acceptable … Sinon,le final du film est tellement drôle qu’il resservira, d’une part, et que je ne vais pas vous le raconter, d’autre part.

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Published by François Massarelli - dans Leo McCarey Laurel & Hardy Muet Comédie
20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 16:42
Habeas corpus (James Parrott, 1928)

Avec des éléments repris de Do Detectives think, ce petit film d’une grande qualité ressemble à une épure, à la rigueur inattendue quand on lit le scénario : un savant fou (Richard Carle) désire faire des expériences sur le corps humain, et engage Laurel et Hardy pour lui ramener un cadavre fraîchement déterré. Une fois les deux hommes partis, le professeur se fait arrêter, mais le chef de la police a confié à un de ses hommes (Charley Rogers) le soin de filer les deux « assistants ». Il va multiplier les tentatives d’effrayer les deux hommes, en jouant le fantôme.

Si le recours à des répétitions (les jambes flageolantes et les mimiques de Stan) peut lasser dans la seconde partie, le sentiment général est que décidément Stan et Ollie ne sont que des enfants, et leur peur, parfaitement authentique au demeurant, est un motif qui nous les rend plus sympathiques qu’idiots. Deux gags s’inscrivent dans la continuité du studio Roach : d’abord, le poteau sur lequel grimpe Ollie en pleine nuit, afin de lire la pancarte clouée au sommet: « peinture fraîche » ; puis le trou d’eau profond de 150 centimètres qui refait une apparition vers la fin. Le décor de cimetière est le même que celui de Do Detectives think.

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Published by François Massarelli - dans James Parrott Laurel & Hardy Muet Comédie
20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 16:30

Ce film très réussi marque le retour de James Parrott à la réalisation, après l'intermède malencontreux de Early to bed; il va réaliser deux films coups sur coup. Le premier est donc une fois de plus consacré à installer une occasion de destruction systématique. Laurel et Hardy sont deux marins qui profitent d'une escale pour mener la belle vie et qui tirent avantage de leur uniforme pour sortir avec deux jeunes femmes.

La première bobine est essentiellement dédiée à la rencontre entre les héros d'un côté, et deux jeunes citadines de l'autre (Thelma Hill et Ruby Blaine) autour d'un distributeur de bonbons défectueux qui va d'abord donner un prétexte à nos deux marins pour aborder les jeunes femmes, puis devenir un instrument du destin en provoquant une catastrophe, et un accrochage sérieux avec le boutiquier joué par le toujours menaçant Charlie Hall... Dans la deuxième bobine, la voiture des quatre doit s'immobiliser en raison d'un embouteillage... Ce qui dans le monde de Laurel et Hardy ne peut mener qu'à de la tôle froissée, en grande quantité.

Ce film est un chef d'oeuvre dans lequel le principal attrait est la lente, méthodique destruction à la main d’une dizaine de véhicules coincés dans un bouchon, menée par Stan et Oliver. C'est irrésistible! Et la victime par laquelle la destruction déjà mentionnée commence, c’est une fois de plus ce pauvre Edgar Kennedy. Avec lui, la lenteur calculée de l'action devient décidément du grand art...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy James Parrott Muet
20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 07:41

Laurel et Hardy sont des vagabonds, dont le quartier général est un banc public. Un jour, Hardy reçoit une bonne nouvelle: il hérite d'une fortune... Laurel inquiet, apprend qu'il restera avec lui: son ami l'engage comme majordome. Mais si d'un côté la vie du nouveau millionnaire est faite de fêtes et de ripaille, notamment alcoolisées, le domestique trouve la nouvelle situation difficile. Et Stan souhaite donc reprendre sa liberté...

Emmett Flynn, metteur en scène à la Fox, était-il en disgrâce auprès de son studio? En tout cas voici la seule comédie burlesque qu’il ait réalisé, et il n’était pas fait pour cela. Le script n’est de toutes façons pas bon, poussant Laurel et Hardy l’un contre l’autre, et les séparant de façon souvent gênante.

Le sujet même est la tentative de libération de l'un d'entre eux, et ça ne passe donc pas. Pire, Stan est l’élément raisonnable, et Hardy le trouble-fête conscient, tellement énervant que Stan en devient méchant… Non, ça ne marche pas. Dommage, car le principe de base, laisser Laurel et Hardy seuls dans un film, à la façon de Chaplin dans One A. M., était une bonne idée… C’est la seule.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie Hal Roach
17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 18:45

Avec ce nouveau court métrage, nos héros vont revenir à la série « Matrimoniale »; le film est intéressant à plus d'un titre: le nouveau ton des films y est en effet mis à profit afin de caractériser en profondeur, et l'impression est qu'on se situe bien au-dessus du tout-venant, notamment des anciens films Roach, où il suffisait d'une allusion au mariage pour déclencher les rires. Ici, ce qui fonctionne, c'est qu'il semble bien qu'Hardy soit heureux en mariage, ce qui fait de Laurel venant proposer de jouer au golf, un authentique trouble-fête. mais le golf est si irrésistible, Hardy finira par s'exécuter...

L'essentiel de la première bobine est occupée à montrer la lutte inégale entre le couple Hardy et Stan, mais la deuxième bobine montre les exploits de Stan et Ollie (Bien accompagnés, ils se sont trouvé des petites amies pour l'après-midi: Viola Richard et Ena Marion), mais surtout la souffrance profonde d'Edgar Kennedy, dont la balle est tombée dans une flaque de boue, et qui se voit rappeler à l’ordre par Stan: la balle est dans la boue, il faut la jouer à partir de là. La suite est inévitable : la boue joue ici, en 5 minutes de sauvagerie calculée, le rôle de la crème dans The battle of the century.

Bref: c'est sublime, à sa façon...

C'est la première fois que Laurel et Hardy sont officiellement crédités, avec leur propre série. Une façon d'entériner ce que le verdict du public avait déjà consacré. C'est aussi la première fois, et ce n'est pas rien, que les deux amis tournent sous la direction de James Parrott. le petit frère de Charley Chase est bien monté en grade depuis ses rôles dans des courts métrages idiots mais hilarants, sous le pseudonyme de Paul Parrott. Il va travailler souvent avec Laurel et Hardy, sera de la partie pour le premier long métrage Pardon us, entre autres hauts faits d'armes...

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Published by François Massarelli - dans James Parrott Laurel & Hardy Muet Comédie