Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 16:28
You're darn tootin' (Edgar L. Kennedy, 1928)

En deux temps, autant qu’il y a de bobines à ce chef d’oeuvre, les musiciens Laurel (Clarinette) et Hardy (Cor d’harmonie) vont provoquer au sein de leur orchestre une telle pagaille qu’ils vont se faire licencier, puis chasser de leur pension de famille suite à leur nouvelle situation économique. Dans la deuxième partie, ils se lancent dans une carrière de musiciens des rues, sans licence, et vont-forcément- échouer en raison de l’acharnement d’un policier à leur égard, d’une part, et de leur incapacité à jouer ensemble de façon synchrone. La fin est un déchaînement irrésistible et inattendu de férocité dans laquelle Stan provoque une bagarre au cours de laquelle tout le monde se donne de vigoureux coups de pied dans le tibia avant de déchirer le pantalon de l’adversaire... Selon une règle établie clairement dans Hats off, qu'on aimerait tant retrouver, la suite est donc une vague sans précédent d'attentats à la pudeur, contagieux et hilarants.

C’est beau, poétique et sublime. Sinon, voici donc la première arrivée de la musique et du son dans un de leurs films, mais la clarté de la mise en scène et la lisibilité totale de l’action sont telles que même si le film est muet, on ne questionne pas cette curieuse idée, et on en redemande… Un dernier plan, enfin, nous renseigne sur la véritable complicité entre les deux hommes : ils ne font qu’un. Voyez le film, tiens!

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Hal Roach
15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 16:40
From soup to nuts (Edgar L. Kennedy, 1928)

Edgar L. Kennedy, c'est ce merveilleux acteur qui apparaît chez Sennett dans les années 10, fait un long passage chez Roach face à Our Gang, Laurel et Hardy, Charley Chase, Garvin et Byron, et va ensuite fréquenter le gotha de la comédie à travers des apparitions mémorables: citons Duck Soup, de Leo McCarey, ou Unfaithfully yours, de Preston Sturges. Il n' a pas tourné beaucoup de films, et n’a tourné que deux courts avec les deux comédiens, mais il commence bien, avec ce film qui part bille en tête, surtout que les premières images en ont disparu: une famille de nouveaux riches typiquement Hollywoodiens de 1925 (Tiny Sanford et Anita Garvin) organisent une petite sauterie, et ont engagé en dernière minute deux garçons qui vont, de par leur bonne volonté, saboter la réception , et pour l’un d’entre eux, passer une bonne partie de ces vingt minutes la tête dans la crème.

De Stan qui ne comprend pas un ordre et sert la salade sans vêtements (au lieu de sans assaisonnement), à Hardy qui s’obstine à vouloir servir des gros bons gâteaux sans visibilité, nous sommes servis, mais le clou du spectacle, c’est Anita Garvin. Celle-ci joue une apprenti-bourgeoise de luxe, qui a la mauvaise idée de porter une tiare qui passe son temps à l’aveugler en tombant sur ses yeux ; et surtout elle s’attaque à une salade de fruit dont la cerise ne veut pas se laisser attraper. Et c’est avec une infinie patience qu’elle combat sa cerise, dont elle ne triomphe que lorsque sa tiare se met de la partie, lui faisant à chaque fois lâcher le fruit, et donc tout recommencer. Son timing, le naturel qu’elle déploie, et ses mimiques réactives sont une source de pur bonheur. La séquence est d’ailleurs répartie sur l’ensemble de la deuxième bobine, et elle vole largement la vedette à tout le monde. Oui, oui, tout le monde, dans ce film assez vachard qui nous renvoie un écho grinçant de ces nouveaux riches si répandus dans l'Hollywood des années 20... Une fois de plus, derrière la comédie, se cache un portrait franc d'une certaine époque.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 10:14
The finishing touch (Clyde Bruckman, 1928)

Avec ce film et les trois précédents, on peut, et c’est rare, dégager un style de mise en scène de trois films de Laurel et Hardy, et c’est celui de Clyde Bruckman. Bruckman n’est forcément pas un inconnu : il a co-signé The general (Ce qui fait de lui un assistant de Keaton, mais ce n’est pas rien), a travaillé en tant que gagman avec Keaton, justement, et a fait de nombreux films pour Hal Roach, dont des courts métrages avec Max Davidson. Il a hérité une tendance Keatonienne assez typique, qui est de résoudre un gag en un plan. A une époque ou le montage a pris tant d’importance, Keaton aimait limiter ses gags à un plan, choisissant parfois ses décors en fonction. Dans The finishing touch, par exemple, un plan montre Hardy lançant un paquet à Laurel, et un homme qui essaie de le leur prendre (Il s’agit d’une somme d’argent). Le plan est notable à cause de sa lisibilité. De même les nombreux plans de la bataille de tartes dans Battle of the century sont-ils autant de petites histoires, filmées à distance, par une caméra neutre à force d’être rigoureusement immobile. A l’opposé, Edgar Livingston Kennedy tend à filmer à hauteur d’acteurs, en particulier dans From Soup to nuts, ou il rapproche beaucoup la caméra, sélectionnant des plans plus éloignés afin d’accompagner les gags ou d’y apporter une chute. Les deux styles, combinés en particulier grâce au talent d’un James Parrott, donneront un style Laurel et Hardy, sous la houlette de Stan, toujours attentif à ce genre de petites (grandes) choses. En attendant, The finishing touch est le dernier des quatre courts métrages de Laurel et Hardy mis en scène par Bruckman, et le verdict est qu'il a beaucoup apporté, en étant la bonne personne au bon moment...

Dans ce film, les deux compères travaillent dans une entreprise de construction, à la finition... Les deux «finisseurs» sont des bâtisseurs de maisons préfabriquées, qui doivent finir un contrat, et ils vont « finir » la maison. Le génie de Clyde Bruckman réside ici dans le placement impeccable de la caméra, et Stan saupoudre ce petit bijou d’un ensemble de gags qui lui viennent de son lourd passé : le fameux gag de la planche tellement longue qu’elle est tenue aux deux bouts par le même Laurel, a déjà fait des apparitions dans sa filmographie solo (dans Smithy ou The Handy man) ainsi que dans un Larry Semon. Sinon, Hardy a le chic pour rendre parfaitement logique l’absorption de clous. A plusieurs reprises, afin de transporter des clous d'un bout à l'autre du chantier, il décide de les mettre dans sa bouche, car il a les mains pleines. Il est donc inévitable que de son côté, Laurel dans ses activités ne provoque (Deux fois!) les circonstances qui vont faire que Hardy avalera les clous. Dans l'intrigue, l'autorité est vraiment représentée par Dorothy Coburn, qui joue l'infirmière en chef d'un hôpital à proximité. Elle souhaite faire respecter le silence, et charge l'agent Edgar Kennedy de le faire. Il finira en très mauvais état…

Le film, enfin, contribue à donner à ces courts métrages l'impression qu'ils forment autant de capsules temporelles, d'un temps révolu: ici, un quartier résidentiel populaire de Los Angeles en 1928 est capté dans sa vérité, et c'est tout un univers...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Clyde Bruckman Comédie
15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 10:09

Après Hats off et Battle of the century, les films de Laurel et Hardy prennent ce rythme très particulier, qui ne se précipite pas au désastre, mais qui y conduit plutôt par des étapes scientifiquement calculées. Plutôt que la frénésie, c’est le calme dans le malheur, amplifié par l’importance de la réactivité des acteurs, qui reste le maître mot, d’où l’importance des acteurs de second rôle : à un James Finlayson en froid avec Roach, qui l’a sacrifié sur l’autel de Laurel et Hardy (Rappelons qu'avant l'association entre Laurel et Hardy, les trois comédiens faisaient jeu égal au studio, avec même un léger avantage d'ancienneté à Finlayson) succèdent justement de nouveaux acteurs qui vont marquer les films d’une façon indélébile, et qui se démarquent de l’éternel colérique excessif qu’était Finlayson, par leur calme, parfois dangereux, comme Charlie Hall, éternel voisin irascible, laconique et au geste violent, et parfois désespéré, comme Edgar Kennedy, éternel flic malmené, qui fond parfois en larmes au bout d’un combat impossible contre la logique dans sa version Laurelethardyienne: l’impuissance faite policier. Kennedy en particulier sera crucial à cette époque pour deux raisons : premièrement, il joue mieux que quiconque la réaction méthodique et la montée progressive et lente de l’exaspération; deuxièmement, il sera aussi metteur en scène.

A propos de metteur en scène, on retrouve Clyde Bruckman pour la mise en scène de ce film, et c'est une bonne nouvelle. Son style direct et économique fait merveille pour ces courts métrages qui établissent le nouveau rythme épuré des films...

Voici par ailleurs le premier court métrage qui présente les deux garçons au quotidien, dans leur maison, en proie à un problème qui fera des petits dans leur filmographie : l’un d’entre eux a un problème de santé, ici une rage de dents. Plus tard ce seront les affres de Ollie avec la goutte, mais ici la victime, Laurel, porte des oreilles de lapin. La rage de dents permet un bon nombre de gags savamment disposés, et le film s’ouvre peu à peu à d’autres acteurs (Le voisin, joué par Charlie Hall, dans sa première intervention pour se plaindre du bruit que font les deux compères) avant une inévitable et hilarante visite chez le dentiste (Qui arrache une dent… à Hardy) puis une séquence « gaz hilarant » qui ne serait pas si intéressante si elle n’introduisant pas Edgar Kennedy au monde de Laurel et Hardy.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Clyde Bruckman Comédie
13 avril 2016 3 13 /04 /avril /2016 14:31
Putting pants on Philip (Clyde Bruckman, 1927)

Exit donc Fred Guiol, le réalisateur efficace mais sans âme de la majorité des premiers films du tandem. Au fait, c'est probablement un signe: Clyde Bruckman est à cette époque un metteur en scène établi en dépit du fait qu'il a peu tourné. Mais il est surtout ancien gagman et scénariste de Buster Keaton, dont il a été le co-réalisateur, excusez du peu, pour The general. et Laurel a travailé avec lui sur un court métrage, en 1925. Donc son arrivée chez Roach (Il a mis en scène deux films avec Max Davidson) a donné l'idée au patron de lui confier la mise en scène des deux comédiens, tout en demandant à Leo McCarey de prendre en charge la supervision des opérations, comprendre par là la production proprement dire. On prend enfin Laurel et Hardy au sérieux, et ça commence avec cet excellent film...

Contrairement à Hats off (Film perdu, réalisé par Hal Yates entre The second hundred years et celui-ci) et The second hundred years, ce film n’est pas un Laurel et Hardy typique: Hardy, descendant d’une vieille famille Ecossaise dont l’ancêtre a émigré aux Etats-Unis, doit recevoir la visite de son neveu Philip. Celui-ci, interprété par Laurel bien entendu, est un Ecossais relativement traditionnel (Donc en kilt) qui est, mais oui obsédé sexuel: sitôt qu’il passe à la portée d’un charmant minois, il esquisse une sorte de geste rituel, sautant en l’air en lançant sa jambe droite en avant, et pliant sa jambe gauche, puis il se met à lui courir après de façon irrépressible.

Le film est drôle, très drôle, et on a le plaisir de voir Laurel et Hardy vraiment jouer ensemble, mais leur complicité manque encore quand même. De plus, Hardy, en bourgeois satisfait tout à coup confronté à un impossible défi au bon goût en la personne d’un Ecossais priapique dont le caleçon ne tient pas toujours, joue plus dans le style de l’embarras cher à Charley Chase que dans son registre personnel. Quant à Laurel, naïf et doux, enfantin même (C’est quasiment dit, d’ailleurs, il est souvent présenté comme un jeune homme, et la filiation fait de lui une personne d’une autre génération qu’Hardy) il est quand même un être sexué, terrestre, ce que ne sera jamais le Laurel que nous connaissons. Pas de raisons pour autant pour bouder le plaisir primal qu'on prend à visionner ce film, tourné pour une large part dans d'authentiques rues de Los Angeles, et pour lequel Bruckman a tout bonnement profité de la foule qui s'amassait sur les lieux de prises de vues pour filmer d'authentiques réactions à "Philip" et son kilt récalcitrant...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Clyde Bruckman Muet Comédie
12 avril 2016 2 12 /04 /avril /2016 16:27

Laurel et Hardy sont deux bagnards qui tentent de s’évader pendant une bobine, avant d’avoir une opportunité en or: ils se font passer pour deux peintres venus faire un travail dans le pénitencier, et sortent sans encombre. Dans la deuxième bobine, un quiproquo va les renvoyer sous une fausse identité en prison, en tant que visiteurs de marque. Voilà à nouveau une totale réussite, d’une grande cohésion, et pleine de gags mémorables. On remarquera aussi un recyclage, d’ailleurs irrésistible, d’un vieux gag que Laurel avait utilisé chez Larry Semon en 1921, avec Frauds and Frenzies : les bagnards se promènent à la file, marchant lourdement au pas le bras droit sur l’épaule du prisonnier devant eux : ce réflexe risque à tout instant de trahir Laurel.

Les deux bagnards évadés sont clairement dans la même bulle, avec déjà le fonctionnement mythique du duo: Hardy qui tente par tous les moyens d'être un meneur, et Laurel en enfant qui n'a pas grandi, totalement indifférent aux catastrophes engendrées par ses impulsions, et se réfugiant dans les bras de son copain à la première frayeur...

On voit ici l’une des premières apparitions de la rue typique des studios Hal Roach, avec ses enseignes rigolotes (The Pink Pup, Ice Cream Cohen, etc): les deux comédiens y sont tellement à l’aise qu’on se dit que c’est mieux qu’une vraie rue. D’ailleurs, on y retournera souvent. Sinon, Finlayson, qui joue le directeur de la prison, est vraiment considéré comme un acteur de second rôle ici. Fred Guiol va se voir retirer la réalisation des films avant que Roach ne confie la supervision de Laurel et Hardy à Leo McCarey, qui vient de mettre en scène des films de Charley Chase pendant 2 ans et demi avec succès : on prend, enfin, le duo au sérieux chez Roach. Et pour longtemps.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
12 avril 2016 2 12 /04 /avril /2016 09:10

Une fois de plus, ce film met en valeur l'équipe constituée de James Finlayson, Stan Laurel et Oliver Hardy. A mon sens, au vu de cette histoire on peut considérer que dans l'esprit des concepteurs de ce court métrage de deux bobines, l'ordre d'importance des personnages est celui dans lequel j'ai énuméré leurs noms. Finlayson joue un homme porté sur la bouteille qui lors d’une bordée particulièrement arrosée (Il se lève avec une telle gueule de bois qu'elle est visible...), est revenu marié, et avec une belle-famille dangereuse: la belle épousée est connue, c'est Charlotte Mineau, qui jouait déjà les belle-mères chez Chaplin en 1915; elle a une fille d'une quinzaine d'années, qui est assez peu remarquable dans le film, d'autant que son frère, menaçant et impressionnant, est interprété par Noah Young. Le majordome (Hardy) et l'avocat du millionnaire (Laurel, qui a repris les bésicles exaspérantes qu’il arborait en permanence dans ses films de 1925) l’aident à se sortir de cette situation. Plus ou moins...

Tourné après, mais sorti avant Flying elephants, ce film retourne à une situation inspirée de Love’em and weep, et réutilise le gag final (qu’on retrouvera dans Chickens come home, donc). Hardy aide Finlayson à se tirer des griffes de son encombrante famille, et Finlayson est caché littéralement sous Laurel dans un attelage rocambolesque (Dans Love'em and weep, c'était Mae Busch qui était à cheval). Par contre, le gag perd on pouvoir visuel, parce qu'il est ici utilisé trop longtemps...

D'une manière générale, le film ressemble à une improvisation dans une station balnéaire de la côte Californienne. Roach a lâché ses comédiens en pleine rue, et la réaction du public est visible sur l'écran... C’est drôle, mais on ne va pas tarder à retourner à du plus sérieux, du plus solide, bref, du Laurel et Hardy, et du vrai cette fois.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 19:22
Do detectives think? (Fred Guiol, 1927)

Lors d'un procès, le juge Foozle (James Finlayson) a condamné à mort un homme (Noah Young), celui-ci ayant tué deux Chinois ("Tous les deux grièvement", nous précise un intertitre). L'homme ne se laisse pas faire, et indique clairement se volonté de s'évader afin de se venger... Ce qu'il fait justement. Le juge et son épouse (Viola Richard) ont besoin de protection jusqu'à ce qu'on ait mis la main sur le tueur fou, ils font donc appel à la police qui leur envoie les deux plus fins limiers: Ferdinand Finkleberry ("Le deuxième pire policier de l'histoire", Stan Laurel), et Sherlock Pinkham ("Le pire", Oliver Hardy...). Mais ce soir-là, le juge et son épouse attendaient aussi leur nouveau majordome. Il ne viendra jamais, à la place, c'est le tueur qui se présente...

Cette fois, ça y est, voici tout simplement un chef d'oeuvre. Pour la première fois depuis Duck soup, on a Laurel et Hardy, ensemble, et en prime, ils ont des costumes proches de ceux qu'ils porteront bientôt tout le temps, et ils ont... DES CHAPEAUX! Il faut croire que le melon, ou plutôt le Derby n'attendait que cette rencontre avec les deux comédiens, car il s'anime étrangement à leur contact... La première occurrence de la routine lente et sacrément énervante des chapeaux qui s'échangent commence avec ce film. On peut également noter que leurs vrais noms ne sont pas encore utilisés pour leurs personnages, mais ça viendra. Sinon, on trouve ici une cascade de gags dans un script futé, et les policiers s'avéreront inadaptés à l'enjeu, c'est le moins que l'on puisse dire.

Bien que l'association entre Laurel et Hardy est naturelle, parfaite, et que les occasions de s'en apercevoir n'avaient après tout pas manqué les mois précédents, il semble malgré tout que ce soit une fois de plus un hasard, Roach tentant toutes les combinaisons, après Laurel, hardy et Garvin, c'était au tour de Finlayson, Laurel et Hardy! Du coup, Finlayson se taille la part du lion, ce qui est bien sur en soi très satisfaisant. D'ailleurs, il n'allait pas tarder à avoir de sérieux motifs de mécontentements: en effet, il est chez Hal Roach depuis plus longtemps que nos deux compères, et il sent bien la possibilité du vedettariat lui échapper. Ce sera bientôt chose faite.

Un dernier mot pour les acteurs de cette petite merveille: le grand, l'immense Noah Young, le génial acteur de chez Roach qui a joué les méchants dans deux films sur trois, et dont Chase et Lloyd raffolait (Au point pour ce dernier de faire appel à lui plusieurs reprises une fois parti de l'écurie Roach) que son visage prédestinait à jouer les tueurs fous, s'en donne ici à coeur joie. Je crois que c'est son meilleur rôle... Enfin, l'épouse du juge est interprétée par Viola Richard, une jeune actrice qui fait quelques apparitions chez Roach à cette époque. Elle était par exemple dans Sailors beware!, With love and hisses, et Why girls love sailors. Elle allait continuer jusqu'en 1928 au studio de Roach, et interpréter en particulier son rôle le plus spectaculaire, celui d'une jeune femme qui a perdu tous ses vêtements, dans Limousine love, aux côtés de Charley Chase, un film admirable (Et très drôle, ce qui va de soi). On ne sait pas trop ce qu'elle est devenue depuis...

Do detectives think? (Fred Guiol, 1927)
Do detectives think? (Fred Guiol, 1927)
Do detectives think? (Fred Guiol, 1927)
Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 19:08
Sailors beware! (Hal Yates, 1927)

Laurel et Hardy sont les deux vedettes du film, réalisé cette fois par Hal Yates, un jeune metteur en scène qui aura pour seul autre crédit avec Laurel et Hardy le célèbre film perdu Hats off... Après Why girls love sailors, voici une autre histoire de marins, située cette fois sur un transatlantique, avec un scénario assez élaboré. De nouveau, on peut déplorer que les deux comparses n’aient que peu de scènes ensemble, mais on remarquera chez Hardy un trait qui ira en s’accentuant : il aime les femmes, et perd toute agressivité en leur présence, jouant avec ses mains d’une façon inimitable dans des mimiques gracieuses et joyeusement ridicules. Laurel, une fois de plus, est le héros d’une improbable histoire de vol de bijoux, par des escrocs qui ne sont autres que Anita Garvin et son mari interprété par Harry Earles (Freaks), qui se fait passer pour un bébé.

Earles, Garvin, Laurel et Hardy, au moins, c'est un casting qui promet, et on a droit à quelques superbes scènes entre Garvin et Hardy, mais surtout entre Earles et Laurel. la mécanique comique bat son plein au début, avec la façon dont laurel se retrouve par erreur sur le bateau: chauffeur de taxi, il attend que ses clients (Garvin et Earles, bien sur) reviennent lui payer sa course, mais un agent lui demande de se garer ailleurs. Il installe sa voiture à côté du bateau, et celle-ci est immédiatement embarquée sur le transatlantique, avec d'autres véhicules... ON peut aussi noter deux apparitions d'une pin-up qui n'était pas encore célèbre, Lupe Velez, et une scène visuelle gentiment absurde entre Laurel et Hardy, l'un cherchant ses clients, l'autre cherchant à virer Laurel du bateau. Lorsque Laurel demande un renseignement à une jeune femme qui fait de la corde à sauter, il se met à sauter en rythme en sa compagnie, et... Hardy les rejoint.

Sinon, dans la photo en bas, on peut voir Laurel en fort galante compagnie: à droite, la belle mais redoutable Anita Garvin. A gauche, la belle également, mais fort rare Viola Richard, qui était pourtant l'une des meilleurs actrices ayant travaillé avec nos deux compères. On la reverra bientôt... un peu.

Sailors beware! (Hal Yates, 1927)
Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet
9 avril 2016 6 09 /04 /avril /2016 18:06

Ce titre est bien sûr un jeu de mots autour de "Love and kisses", "hiss" désignant plutôt des bruits désagréables, pas trop éloigné de ce qu'on fait quand on veut signaler à un artiste qu'il n'a pas beaucoup de talent. Notons que le mot love (le verbe comme le nomapparaît parfois dans les titres de courts métrages des studios Hal Roach. Souvent il est associé à un deuxième terme (Love'em and weep, par exemple, ou Love 'em and feed 'em) mais il est aussi parfois disputé par d'autres associations (Feed 'em and weep!)... En dépit de l'aspect répétitif (et du fait que bien souvent ces courts recyclaient les mêmes idées de base), ça a forgé aussi l'identité du studio...

With love and hisses est donc le premier film "militaire" avec Laurel et Hardy, dans lequel Finlayson est le colonel, Hardy le sergent et Laurel le troufion d’une troupe de soldats de la Garde Nationale, cette milice officielle qui est souvent utilisée en renfort de la police en particulier dans les zones de nature.

Hardy et Laurel jouent un peu plus l’un avec l’autre, et Laurel est de plus en plus égaré sur ce vaste monde, mais il y a encore un effort à faire… L'histoire, d'un camp pour les apprentis militaires, permet un bon bol d'air, mais surtout un nombre assez alarmant de gags ras du plancher: obsessions sexuelles diverses, odeurs de nourriture pestilentielle (fromages), nudité intempestive, et intervention d'un indispensable putois, et enfin déformations physiques en tout genre... On n'est pas devant un chef d'oeuvre, quoi. Toutefois, dans une séquence, Anita Garvin, enfin en brune, est là. Ca console un peu...

Notons que si la photo ci-dessus tend à donner l'impression d'un film qui a beaucoup traversé, les deux bobines sont désormais disponibles dans une belle restauration qu'on doit à Flicker Alley et Lobster... Le visionnage du film se rapproche donc de la belle définition de cette photo de plateau. Ah! Anita Garvin, encore elle...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet