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9 avril 2016 6 09 /04 /avril /2016 18:02
Why girls love sailors (Fred Guiol, 1927)

Un bateau mené par un capitaine brutal et cruel est à quai, le temps pour le chef d'aller récupérer sans vergogne une petite amie particulièrement réticente, dont le fiancé (Stan Laurel) va montrer un héroïsme inattendu pour la récupérer...

Un petit film de plus, dans lequel Laurel est un marin inepte, Hardy un second brutal, et Malcolm Waite un méchant vraiment méchant. A part la toute première apparition de Anita Garvin (Méconnaissable, en blonde), pas grand-chose à glaner, les scènes se suivent de coups de pieds en coups de pieds, et Laurel et Hardy se voient assez peu. Laurel use une fois de plus de ses charmes féminins, ce sera toujours une habitude... De toutes façons, il s’agit d’une histoire de marins infidèles dans laquelle Laurel est le valeureux héros, actif et (relativement) efficace, donc on n’est pas encore chez Laurel et Hardy…

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Hal Roach
8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 16:47
Love 'em and weep (Fred Guiol, 1927)

On s’approche de très près d’une vision d’avenir, avec un film de… Finlayson et Laurel, dans lequel le grand Hardy fait une apparition, et Mae Busch fait plus qu’une apparition, dans une tentative de come-back après une dépression nerveuse. Somme toute, l’actrice Australienne revient à ses premières amours, elle qui a joué les pin-ups chez Sennett en 1915… Ce film est à nouveau, comme Slipping wives, une opportunité pour Roach d'engager une vedette dépassée par les événements, mais comme chacun sait, Mae Busch a de l'avenir chez Hal Roach, en particulier auprès de Laurel et Hardy.

C'est bien Mae Busch qui reçoit le principal crédit de ce film. Elle y est une vamp qui menace de chantage la félicité conjugale de Finlayson, celui-ci n’ayant d’autre ressource que de demander son aide à son collaborateur Laurel, dont le mariage va souffrir aussi. Sur un scénario cousin, Charley Chase avait déjà tourné Too many mammas en 1925, et Laurel et Hardy reviendront à cette histoire en 1931 sous le titre Chickens come home. Cette fois, c'est Hardy qui jouera le rôle de Finlayson. Pour l'heure, Hardy joue une fois de plus les utilités de luxe, en interprétant un juge invité par l'épouse du personnage de Finlayson. Quant au final, essentiellement visuel, il contient un gag charpenté ui sera totalement repris dans le remake, qui au passage permettra à Miss Busch de reprendre son rôle de croqueuse de maris. Il est vrai qu'il lui allait si bien...

Sans doute moins abouti que son remake, ce film pré-Laurel and hardy a au moins l'avantage de nous permettre en deux bobines de passer du temps avec quatre protagonistes qui sont partie intégrante de l'univers du duo.

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Published by François Massarelli - dans Muet Laurel & Hardy Comédie
8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 16:25

La réussite de Duck soup n’a pas poussé Roach et Laurel à continuer l'association entre les deux acteurs. Si Laurel comme Hardy sont bien tous deux de nouveau présents dans ce nouveau film, les deux acteurs sont séparés de plusieurs façons ici. La réussite de Slipping wives est réelle, et elle exploitel’interaction possible entre les deux futurs partenaires, mais sans doute pas autant qu'on l'aurait souhaité. Ce film fait partie d’une série de courts métrages dans lesquels Roach faisait tourner des has been, et c'est un mélange curieux de comédie sophistiquée et de boulevard outrancier.

Priscilla Dean, ancienne pointure de la Universal (Notamment vedette de plusieurs films de Tod Browning, dont deux films de gangsters dont elle partageait l'affiche avec Lon Chaney, The wicked darling, et Outside the law) est la "star" du film, qui interprète une dame bien sous tous rapports, une bourgeoise qui constate que son mari, un peintre (Herbert Rawlinson), ne "l'embrasse plus que les dimanches et jours fériés". Elle décide de faire quelque chose, et avec l'aide d'un ami (Albert Conti), trouve un plan: elle va faire venir un homme et le payer pour la séduire afin de susciter la jalousie du mari. C'est Laurel, innocent venu amener de la peinture, qui va s'y coller, et ça ne va pas être facile, car avec la présence de deux hommes élégants dans la maison, il ne sait pas exactement qui est le mari... Par ailleurs, le majordome (Oliver Hardy), immédiatement hostile au nouveau venu, n'arrange pas les choses...

Ce n’est pas un chef d’œuvre, mais c’est du Hal Roach en bonne forme, empreint de cette folie communicative qui n’épargne pas les héros, généralement bien comme il faut, de ces films. Le grand plaisir pris par les acteurs et metteurs en scène de ces films est de mélanger les contraires: qu'on se rappelle que déjà, 45 minutes from Hollywood opposait le monde des héros à l'univers urbain et moderne de Hollywood, et ses hôtels sophistiqués. La deuxième bobine s'égare parfois (un gag de "fantôme", basé sur l'apparition d'un chat qui s'est emberlificoté dans une chemise... je rappelle que ces animaux sont plus intelligents que nous!) mais permet une série de séquences virtuoses impliquant l'animosité de Hardy envers Laurel, des poursuites et un soupçon de violence contenue...

Enfin, une remarque s'impose encore, au sujet du manque de clairvoyance de Roach qui n'avait pas compris qu'il fallait impérativement allier Laurel et hardy dans leur propre série: au moins, il les traitait à égalité: après 45 minutes from Hollywood, dans lequel Laurel jouait les utilités, et Hardy avait un rôle plus important, cette fois, c'est le contraire...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Laurel & Hardy Comédie Hal Roach
7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 17:12

Aucun rapport avec le film du même titre réalisé par Leo McCarey avec une fratrie de bavards encombrants en 1933. Ce film revient de loin, très loin puisque il a été longtemps cru perdu, et avait acquis assez naturellement une stature excessive: les collectionneurs et fans de Laurel et Hardy du monde entier en faisaient le mythique "premier film" du duo. Et de fait, c'est bien le premier court métrage dans lequel les studios Roach ont décidé de tester la validité du duo entre Laurel et Hardy, même si ce n'est pas encore la dynamique qu'ils établiront quelques mois après.

Roach avait demandé un scénario à Laurel, dans le but de construire un film autour de l’acteur: s’inspirant d’un sketch écrit par son père, Laurel a donc inventé une improbable et impeccable histoire de maison squattée par des vagabonds, un corpulent autoritaire et un fluet déphasé . Roach envisageait de donner le rôle du premier à Syd Crossley, mais c’est Hardy qui en a hérité.

Le film est drôle, et joue à fond du décalage non seulement entre les deux héros-vagabonds, mais aussi entre eux et le reste de la distribution. Hardy, en faux noble désargenté, est splendide, et Laurel a encore un personnage à raffiner. Le futur Stanley émerge ça et là, dans des pleurnicheries, des gestes uniques. Et à un moment, il se déguise en bonne, qui va bien sur prendre le nom d'Agnes, le patronyme systématique emprunté par Laurel lorsqu'il doit se grimer ainsi. Bref, ce Duck Soup (ce titre provient d'une expression argotique de l'époque, qui voulait signaler la facilité d'une situation) prouvait que ces deux-là étaient faits l'un pour l'autre.

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Published by François Massarelli - dans Muet Laurel & Hardy Comédie
6 avril 2016 3 06 /04 /avril /2016 19:41
45 minutes from Hollywood (Fred Guiol, 1926)

Voici le premiers des sept courts métrages qu'on pourrait qualifier de pré-Laurel et Hardy, tournés à une époque durant laquelle Roach ne savait pas quoi faire avec ses futures vedettes. Ce premier film en est un bon exemple, tourné par un assez anonyme tâcheron du studio, avec une vedette qui ne percera jamais (Glenn Tryon, également héros de Along Came Auntie , de Fred Guiol, ainsi que de Lonesome et Broadway de Paul Fejos, tournés pour la Universal en 1928) et un second rôle pour Hardy.

une famille d'Américains moyens (Un peu simplets) partent pour Hollywood sur un prétexte. le fils, la fille et le grand-père ont hâte d'aller voir les stars, mais vont vite déchanter en participant à ce qu'ils croient être un tournage, mais s'avère être un hold-up. La course-poursuite va dégénérer dans un hôtel des environs, où ils vont croiser le détective (Hardy) et un client moustachu et irascible (Laurel)

Laurel et Hardy participent, mais ne servent pas à grand-chose, dans un film qui ressemble à de l’authentique bas de gamme des studios Roach. A noter, toutefois, une séquence très idiote de voyage en vélo (Les séquences idiotes, dans les burlesques muets, valent toujours le détour), et une question historique: à voir le maquillage de Laurel, on se pose la question; James Finlayson était-il injoignable lors du tournage de ce film?

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Comédie
16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 12:16

Stan Laurel en solo, c'est toujours une promesse de rigolade, décidée, absolue, pas subtile du tout, et assez fascinante à regarder. J'aime beaucoup le bonhomme, mais ses films, qu'ils aient été faits chez Roach ou non, ne ressemblent pas aux futurs courts métrages du duo Laurel & Hardy, pas plus que le personnage incarné par Laurel ne ressemble à 'notre' Stan. Il faut dire qu'il se cherchait, comme on dit.

Near Dublin (Ralph Ceder) et Short Kilts (George Jeske) ont de nombreux points communs, à commencer par le fait qu'ils ont été tous deux réalisés par le studio Hal Roach; faut-il le rappeler? Roach et sa troupe représentent l'aristocratie de la comédie de grande consommation (c'est à dire une fois établie la supériorité de quatre grands comédiens dont on n'a pas besoin de rappeler les noms), et sa troupe fidèle, composée d'acteurs chevronnés, est ici bien mise à contribution. Comme leur titre l'indique, les deux films s'amusent à dresser un portrait parodique, outré, bardé de clichés et de stéréotypes, sur l'Irlande d'une part (dans laquelle les gens s'envoient des briques à la moindre occasion, et se lancent dans des bagarres en permanence) et l'Ecosse d'autre part (dans laquelle les gens se réjouissent d'être invités à manger, ça diminue les frais). On peut bien sur râler, mais on peut aussi rappeler que Roach, comme Sennett est d'origine Irlandaise, alors que Laurel et son compère James Finlayson sont tous deux d'origine Ecossaise. Le studio s'était fait une spécialité d'humour "ethnique", avec d'un autre coté le personnage incarné dans ses comédies par Max Davidson, qui pourrait être accusé de véhiculer tous les clichés embarrassants de l'antisémitisme le plus lourd, alors qu'il s'agit d'une auto-parodie, assez jouissive en vérité. 

On appréciera décidément l'alchimie entre Laurel et James Finlayson, qui se poursuivra comme chacun sait au-delà de l'arrivée de Hardy, et c'est d'autant plus remarquable qu'au sein du studio les deux acteurs étaient sans doute concurrents, Roach n'arrivant pas à déterminer qui, de Laurel ou de Finlayson, devait être la vedette de ces films. C'est sans doute pour ça que Laurel  a passé son temps à claquer la porte (en 1925, il fera des films avec Joe Rock pour une distribution par Universal, par exemple), avant de se stabiliser enfin en 1926, puis de trouver "l'âme soeur" en 1927. Laurel, donc, avant Hardy, est un personnage dynamique, enjoué, farceur, occasionnellement agressif. Il est un héros, qui n'a pas son pareil pour incarner tout le ridicule d'une situation: on est en pleine parodie.

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Published by François massarelli - dans Laurel & Hardy Muet
31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 13:59
Laurel, Hardy, Roach
Au moment de prendre congé, après avoir revu avec ce qui est tristement le dernier film issu de la collaboration entre les studios Hal Roach et Laurel et Hardy, il me semble approprié de revenir précisément sur la nature et l’histoire de cette collaboration : D’une part, elle détonne par sa longévité, par la constante qualité (Même si elle n’est pas exempte de scories, loin s’en faut), mais aussi par le fait que les deux comédiens représentent sans doute le point culminant de la filmographie du studio, et que les œuvres produites chez Roach sont les films les plus importants des deux hommes ensemble, et soyons juste, des deux hommes tout court.
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Il s’en est fallu de peu, comme chacun sait, mais il est amusant de constater comment a posteriori il est facile de s’attribuer la paternité du duo, ce qu’on fait Roach lui-même, Leo McCarey, Fred Guiol, et d’autres, mais curieusement ni Laurel ni Hardy. L’un et l’autre étaient il est vrai trop visibles pour vraiment prétendre venir de nulle part, et leur rapprochement est trop évidemment un hasard pour venir d’un génie, aussi fabulateur soit-il ; de plus, si le couplage des deux comme on l’a vu, s’est effectué dès 1926, il a fallu attendre 18 bons mois avant que les personnages ne commencent à se mettre en place ; avant cette date, Laurel et Hardy sont toujours les mêmes qu’avant : Pour Hardy, qui promène sa silhouette si pratique à stéréotyper dans tous les studios spécialisés dans le burlesque dès 1915, on peut vraiment dire que l’apparition de son personnage permanent, aux cotés de Laurel , sera une opportunité en or : il va enfin pouvoir développer un personnage de gros certes, mais qui ne fait pas voir en permanence sa stature, et qui va même réussir à la faire oublier : il y a des gags qui sont basés sur le coté « Hardy est gros » dans les courts et longs du duos que j’ai compilés dans ces notes, mais il y en a relativement peu; chez Larry Semon, pour prendre l'exemple d'un fréquent employeur parmi d'autres, au contraire, ils sont fréquents, tout comme les gags impliquant un noir peureux, et autres stéréotypes poids lourds. Par contre, chez Charley Chase, en 1926, Hardy était parfois le méchant, mais ses apparitions reposent sur ses capacités de comédien. Mais il n’est pas encore « notre » Hardy… Justement, Charley "Chase" Parrott, directeur général du studio en 1922/23, a insisté pour qu’on engage ces deux-là. Séparément, d’abord, mais il avait vu Laurel et le croyait de taille à rivaliser avec Chaplin ; et il avait travaillé avec Hardy, chez Billy West, et comme tous ceux qui ont travaillé avec Hardy, il en était devenu un fan : ce type, que voulez-vous, était un cœur d’or… Si Chase n’avait pas rempilé comme acteur, il aurait sans doute été amené à diriger les deux hommes quelques années plus tard. Bon, quoi qu’il en soit Chase, contrairement à la moitié du studio Roach de 1927, n’a jamais revendiqué la paternité du duo.
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Laurel, lui, aurait pu. Non qu’il ait été amené à penser scientifiquement le concept du duo, je pense qu’il se voyait plus facilement fonder une équipe avec Finlayson. Non, ce qu’on doit reconnaitre à Laurel, c’est sa capacité empirique : à l’opposé des méthodes de Lloyd ou de Keaton, qui présidaient des conseils de guerre de gagmen, qui se lançaient des idées à la tête, et qui confectionnaient un « script » de cette manière, raffinant ensuite le film au tournage, Laurel jugeait, jaugeait et prenait des notes dans l’action ; en tant qu’acteur, puis réalisateur, il a travaillé avec Babe Hardy, et il vu sans doute le potentiel qu’il pouvait en tirer ; au final, Laurel disait : Hardy, c’est le violon, moi, je suis l’archet. L’un sans l’autre ? Oui, on peut jouer pizzicato, mais que voulez-vous faire d’un archet tout seul ? une fois goûté au duo, Laurel ne reviendra jamais en arrière : c’est dire à quel point la fin de The flying deuces est insupportable : tout ça pour placer un gag stupide de réincarnation! Comment peut-on imaginer un seul instant que Stan Laurel va continuer sans Hardy? Au moins, dans certains film, on a supprimé Laurel et Hardy (The midnight patrol, par exemple), mais on, les a tués TOUS LES DEUX !

Il est touchant de voir les films réalisés avant le duo, mettant en vedette Stan Laurel : certains sont très bons, notamment, ce n’est pas une surprise, les films réalisés chez Roach. Mais ce qui frappe, c’est que cette anarchie que le studio développait, en 1922/23, sous la pulsion de Charles Parrott, autour des comédies de Snub Pollard et Paul Parrott notamment, semble ne pas prendre totalement sur Laurel. Là ou Pollard et Parrott se vautrent à plein ventre dans les gags les plus anachroniques et les plus anarchiques, à l’opposé de la sophistication de Harold Lloyd, Laurel semble se retenir, ou plutôt ne cherche jamais à cacher qu’il s’agisse de parodies. Sold at auction, par exemple, le film le plus anarchique et idiot (Réjouissant donc) tourné par Chase avec Pollard, aurait été sans doute moins réussi avec Laurel, parce que celui-ci aurait gardé une certaine réserve. Balloté de studio en studio, Stan Laurel attendait son heure, et surtout, il attendait de pouvoir faire ce qu’íl voulait vraiment : réaliser.

Que voulez-vous, certains destins sont faits pour être contrariés.
 
... Bonne année à tous.
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy
31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 13:55
(Textes publiés aux alentours du 25 décembre 2009 sur le festif forum DVDclassik)
 The flying deuces (DVD Lobster) Novembre 1939 Réal : E. Edward Sutherland Boris Morros-RKO 66 minutes.

Prêtés à la RKO, avec scénaristes (Langdon et Rogers) et bagages (Finlayson, Charles Middleton), Laurel et Hardy ont eu ici l’occasion de faire un remake de Beau Hunks. Tombé dans le domaine public, ce film est considéré comme un classique : un grand nombre de commentateurs (Sur IMDB.Com) vont jusqu’à en parler comme du chef d’œuvre des garçons, ou en tout cas de leur meilleur long métrage.

Pas moi.

Pourquoi les deux hommes se sont-ils retrouvés dans un autre studio ? En réalité, Boris Morros, un petit producteur indépendant, est intervenu juste à temps, entre deux films, afin d’emprunter les deux hommes. Roach n’avait pas de film en chantier, et les deux hommes se sont retrouvés à l’extérieur. Le scénario, écrit dans un premier temps par Alfred Schiller, était catastrophique, et le dernière version est une énième réécriture, produit de deux équipes concurrentes et antagonistes. Autour de Laurel, Langdon et Rogers se sont posés en « gardiens du temple », contre les assauts de Schiller qui s’évertuait à écrire des scènes qui ridiculisent les deux comédiens.

L’intrigue nous conte les aventures de Laurel et Hardy : en vacances à Paris, Hardy annonce qu’il va se marier. Hélas, « Georgette » est déjà mariée, avec « François », et Hardy décide d’en finir… ou de s’engager dans la légion. Une fois militaires, les deux hommes sont tellement ineptes qu’ils vont être exécutés. Ils s’évadent, se crashent et Hardy meurt.
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Cette fin est abominable, et survient au bout de dix minutes d’acrobaties aériennes totalement ennuyeuses : les gens qui ont pris ce film en charge n’ont pas su le rendre drôle… La plupart des gags font long feu, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement des sous-Abbott et Costello : Deux nigauds dans la légion. Un autre problème qui saute aux yeux, c’est que loin de chez eux, loin des équipes de Roach et de ses studios, le film ne ressemble pas à du Laurel et Hardy : ils sont filmés en plein soleil Californien , à midi tapante, avec un maquillage blanc qui leur mange le visage, et les décors n’ont aucune présence, aucune âme, les figurants ont l’air de figurants, les acteurs qui les entourent sont sans intérêt… Même Finlayson est relativement gâché, bien qu’il ait l’occasion de lâcher son fameux regard qui sauve un peu les scènes de l’évasion : tournée comme une course-poursuite, elle manque singulièrement de punch.

Je pourrais continuer pendant des pages et des pages, ça ne servirait à rien : ce film est un échec. Un avant-goût de ce qui va arriver à Laurel et Hardy dès qu’ils mettront le pied hors des studios Hal Roach, après le film suivant…
Saps at sea (VOLUME 11) Avril 1940 Réal: Gordon Douglas 55 minutes.
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Traversé par le même esprit salutaire que Block-heads et A chump at Oxford, Saps at sea louche donc constamment du coté des courts métrages, sans honte ni remords, et c'est ausi une franche partie de plaisir, sans temps mort, comme en témoigne une durée resserrée. Le film n'est bien sur pas extraordinaire, ce n'est pas le but, mais il offre une porte de sortie absolument délicieuse en offrant gag sur gag, et en les agençant à l'ancienne: l'équipe de gagmen-scénariste se complète de Gil Pratt, qui ditrigeait déja Laurel en 1922: l'infâme parodie Mud and sand, c'est lui! Les concepteurs du scénario recyclent, mais oplutôt des gags que des films; on retrouve un Hardy suspendu à un mur, un apartement méthodiquement détruit (Il faut dire que le plomberie a été assemblée par Ben Turpin...), une chèvre, et un tueur fou sacrément inspiré de WalterLong. on a aussi un médecin incarné par le grand James Finlayson, et un tenancier interprété par Charlie Hall, dont le regard en dit toujours aussi long, même si on ne l'a pas laissé se lâcher. L'intrigue est du pur Laurel et Hardy, avec les deux garçons qui font un métier bien pénible: ils sont testeurs de klaxons, une occupation qui génère boiien des tensions et des dépressions. et justement, Hardy craque, et casse tout. Au repos, il se voit diagnostiquer une klaxonomanie, et doit se reposer à la mer, en buvant du lait de chèvre. Les deux hommes s'installent sur une coquille de noix en se gardant de lui faire prendre le largen, mais la chèvre (Narcisse) mange la corde qui les retient, pendant leur sommeil, non sans avoir laissé un tueur fou se réfugier sur le bateau.

On peut cyniquement interpréter à sa guise le fait qu'une bonne moitié du film concerne la prise de Laurel et Hardy en otage par un tueur cinglé, alors que les deux hommes essayaient de se libéréer de leur contrat avec Roach en tournant des longs plutôt que des moyens métrages: c'était déja le cas avec la version allongée de A chump at Oxford, et celui-ci est encore un quatre bobines qui s'est vu rallongé; de fait je ne vois pas comment y enlever une minute.

Bon, à partir de ce moment, Laurel et hardy vont aller faire des film à la Fox, ainsi qu'à la MGM, dans les circonvolutions d'un contrat compliqué. ils vont aussi interprétéer un court métrage instructif, Tree in a test tube, et terminer leur carrière avec l'un des dix pires films du monde (C'est pure spéculation, je n'ai jamais vu ce chef d'oeuvre), Atoll K. Mais moi, j'ai fini.
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy
31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 13:51
Swiss miss (VOLUME 17) Mai 1938 Réal: John G. Blystone 72 minutes.

Parce qu'on y fait du fromage, deux vendeurs de pièges à souris tentent de refourguer leur camelote au pays des montres, et du chocolat. En plaçant leurs produits, ils se font escroquer, et se retrouvent avec la note de restaurant la plus salée de l'histoire de la gastronomie, tant et si bien qu'ils doivent rester sur place et travailler afin de régler leur dette. Là s'arrête la coopération active de Laurel et hardy dans ce film. De leur coté, un insupportable compositeur marié à une insupportable cantatrice Broadwayisée, s'installe en suisse afin d'y trouver l'inspiration loin de sa moitié; celle-ci est déterminée à tout tenter afin de récupérer son mari, y compris de s'afficher avec un benêt (Hardy) pour provoquer la jalousie de son mari... De temps en temps, les Suisses (En costume national, mais c'est un clin d'oeil: on explique dans le scénario qu'il s'agit d'un caprice du compositeur, afin de faire le vide dans le scénario, pardon, dans son esprit.) dansent lourdement en yodelant, et les deux tourtereaux chantent.
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Bien que l'existence de Stan Laurel Productions soit devenue réelle avant ce film, et que le renouvellement du contrat de l'acteur ait eu lieu sous la forme d'un contrat entre Roach et Laurel productions,ce film est à nouveau, après l'embellie des deux précédents longs métrages, victime d'un laisser-aller certain . La formule est plus proche des films-chantés, à ceci près qu'on a bien fait attention de laisser Laurel et Hardy avoir un rôle tangible au sein de l'intrigue; mais ils y sont malgré tout un peu en marge, même si une idylle imaginaire impliquant Hardy a été imaginée pour renforcer les liens entre les deux hommes et l'intrigue. La présence de James Parrott et Charles Rogers au sein du staff de scénaristes est sans doute à considérer comme une précaution de défense de la part de Laurel devant une histoire qui était à l'origine un peu étrangère au style du duo, même si l'intrigue à la base reste signée de Jean Negulesco et Charles Rogers. Le point de vue de Roach, cité par Randy Skretvedt, est sans ambiguité: "Ce que j'essayais de faire, c'est de faire des comédies musicales dans lesquelles une intrigue secondaire se déroulait tout au long du film, afin de ne pas obliger Laurel et hardy à être là tout le temps." Dans l'intention, c'est peut-être noble, mais faut-il y croire à 100%? Laurel, lui, n'y croyait pas: dixit Roach encore, "Laurel parce qu'il ne comprenait pas ces choses-là, n'était pas très coopératif pour faire ce genre de film". Je me contenterai d'ajouter qu'on peut le comprendre: Laurel reste assez en retrait du film terminé, et il agit en faire-valoir du faire-valoir qu'est Hardy dans l'intrigue principale. Une scène le voit se saouler avec le contenu du tonneau d'un St-Bernard, et si la dimension burlesque de la scène est tout à fait appropriée, on s'éloigne un peu du personnage, qui manipule un chien et se laisse ensuite aller à des doutes sur la moralité de son geste. Un autre scène voit Laurel accompagner Hardy au tuba, et c'est plaisant. Mais le plus notable, dans ce film pourtant scénarisé par des hommes de confiance, c'est le réemploi des éléments de deux films: Charles Gemora revient faire le singe comme dans The chimp (Au fait, que fait cet orang-outang en pleine montagne?), et les deux hommes doivent emprunter un sentier escarpé et qui monte avec un piano, comme dans The music box. Pour le reste... Vivement Block-heads.
Avec les deux entrées suivantes, Laurel et Hardy retournent sans crier gare à un mini âge d’or, en dépit de circonstances toujours aussi tourmentées. Pour commencer, l’accord de distribution avec la MGM arrive à expiration, et ne sera pas renouvelé, Roach faisant désormais affaire avec United Artists. Ensuite, l’écart de 18 mois entre les complétions de l’un et de l’autre n’est pas un hasard : le «couple» Roach/Laurel a fini par totalement se disloquer, conduisant à une impasse inattendue : laissant Laurel à l’écart, Roach a tenté de lancer un nouveau duo, Hardy et Langdon, autour d’un film, Zenobia, que je n’ai pas vu. Disons juste que s’il est à la hauteur de sa réputation, je n’ai pas envie de le voir. Pour Babe Hardy, dont l’amitié pour Laurel n’a jamais failli, cette période fut un passage très difficile, et pour Langdon, c’était juste un come-back raté, un de plus. Mais la présence de Langdon dans ce puzzle ne doit pas nous surprendre : comme Keaton à la MGM à la fin des années 30, Langdon est devenu un consultant gagman pour Roach en cette fin des années 30, et va participer, forcément, à des films de Laurel et Hardy, rejoignant la fine équipe constituée autour de Charles Rogers et James Parrott. Le résultat sera très clairement Langdonien : le film Block-heads reprend un grand nombre de traits chers au comédien, transférés sur Laurel.
Une fois résolues ( ?) leurs différents, Laurel et Roach décidèrent de retravailler ensemble, et A chump at Oxford est le premier film post-rupture, en même temps que le premier long métrage post-MGM de Laurel et Hardy. Mais le répit sera de courte durée, puisqu’après un film tourné à la RKO, Roach ayant « prété » ses comédiens, Saps at sea sera en 1941 le film final du duo. Mais n’anticipons pas : en attendant, et malgré ces nombreux aléas extérieurs aux tournages, les deux film sont d’excellente facture, et sont parfaitement réjouissants.

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Block-heads (VOLUME 7) Aout 1938 Réal: John G. Blystone 56 mn

Dans ce dernier film de Blystone, décédé à la fin du montage, pour la première fois depuis certains courts muets, les deux hommes commencent le film séparés: ils sont tous deux soldats, et Hardy participe à un assaut, pendant que Stan garde la tranchée. Personne n’ayant la présence d’esprit de l’avertir de la fin de la guerre, il y est toujours en 1938, et abat un avion, ce qui a pour conséquence de la faire retrouver, puis rentrer au pays ; de son coté, Hardy, marié dans l’allégresse, se met en quête de ramener son copain à la maison. Mais l’irruption de Laurel dans leur vie et leur appartement va semer la zizanie dans le couple, et tant qu’à faire dans l’immeuble. On reconnait beaucoup le Langdon de Soldier man et de The strong man dans le Laurel de ce film. Il a, à un moment, une réaction typique du comédien Américain : croyant à un tremblement de terre, il se précipite au dehors et vérifie dans un geste enfantin la solidité des fondations de la construction.

Au-delà de l’arrivée de Harry Langdon, le film est consolidé par des aspects dérivés de deux films : la situation ressemble à une version longue de Unaccustomed as we are, leur premier film parlant (Laurel avait suggéré de se baser sur ce film qui avait été très peu couteux, afin d’honorer sans dépenser trop d’argent la fin de leur contrat avec MGM.), mais le final est inspiré de We faw down. La présence de James Finlayson et de Billy Gilbert est une forcément bonne nouvelle, surtout que ce dernier prend dans ce film le rôle assumé par Edgar Kennedy dans le court métrage qui a inspiré le film : donnez à Billy Gilbert des soupçons d’adultère entre sa femme et Hardy, un fusil, et le tour est joué : il est, comme à son habitude, homérique. La rencontre avec Finlayson se fait dans un escalier que les deux hommes vont mettre 20 bonnes minutes à monter, autour d’une bagarre : même le remplissage, dans ce film, est du grand art.

 


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Avec ce film, on a le sentiment qu’une renouvellement important a eu lieu, que le fait d’avoir redéfini la relation entre Laurel et Hardy dans ce film a permis aux deux hommes de donner le meilleur d’eux-mêmes ; on sait que chaque film est un recommencement, et qu’à l’exception fameuse d’un dyptique de courts métrages, il n’y a aucune continuité entre tous ces Laurel et tous ces Hardy. Néanmoins, on a le sentiment qu’avec ce film qui voit Laurel retourner à Hardy après 210 ans d’absence, on a un peu devant les yeux la version séminale de Laurel et Hardy. Et ça, ce n’est pas rien.

A chump at Oxford (VOLUME 1) Copyright 1939, déposé en janvier 1940 Réal: Alf Goulding 61 mn

On aurait aimé prendre les mêmes et recommencer, mais James Parrott manque désormais à l’appel : une page se tourne, et le petit frère de Charley Chase s’est (Sans doute) suicidé pour en finir avec une addiction encombrante à la drogue. Son frère, se sentant responsable, le suivra l’an prochain, décédé suite à un week-end de beuverie forcée. L’équipe de se resserre autour de Langdon et Rogers, pour un film étonnant à plus d’un titre : d’abord, il s’agit du premier film à sortir en plusieurs versions depuis fort longtemps : une version en quatre bobines destinée au marché domestique voit Laurel et Hardy recevoir suite à une bonne action le cadeau d’une éducation Oxfordienne. A l’université, il apparait très vite que Stan Laurel n’est autre que Lord Paddington, un noble insupportable, rendu amnésique et benêt par la grâce d’un accident : celui-ci se répète, et on voit réapparaitre Lord Paddington, ce qui n’est d’ailleurs pas sans faire froid dans le dos. La deuxième version, destinée à l’exportation (Mais qui sera aussi distribuée aux Etats-Unis) ajoute un prologue inspiré de From soup to nuts, dans lequel les circonstances économiques de Laurel et Hardy se voient enrichies d’un contexte classique : comme dans 4 bonnes comédies burlesques sur 5 , nos héros sont en recherche d’emploi, et se déguisent en un couple afin d’être embauchés comme domestiques dans une soirée, tenue par… Anita Garvin et james Finlayson : ô joie. Si « Agnes » est de retour (Mais pourquoi tous les travestis de Laurel s’appellent-ils Agnes, voilà un mystère à percer), on notera un Hardy qui, organisant à sa façon la table du diner, en ordonnant aux invités de s’installer assez anarchiquement, se retrouve doté d’une petite autorité qu’on ne lui connait que rarement : ce film confirme que les deux comédiens ne sont pas contre sortir un peu de leur personnage sui la scène le justifie. Quoi qu’il en soit, le long métrage commence effectivement par un court métrage de vingt minutes qui montre bien que si on les laissait faire, les deux hommes et leur équipe feraient des merveilles en ce domaine.

on peut aussi profiter de ce film pour établir une règle: tout film Américain classique situé dans une université Américaine ne parlera que de sport, tout film Américain classique situé à Oxford ne parlera que de bisbilles entre les Anglais et les Américains, et de bizutage. Pas de cours, pas de professeurs: ce film ne fait pas exception à la règle... on notera aussi la présence dans un petit rôle de Peter Cushing, aux cotés d'un (trop) discret Charlie hall.

Reste l’épineuse question de Lord Paddington : Laurel l’interprète comme un Lord brillant, suffisant et odieux à l’égard de Hardy, qu’il appelle Fatty. La performance est un rappel cinglant que l’homme est un acteur, un vrai. IL interprète un personnage du répertoire Britannique avec toute l’aisance que des années sur les planches lui ont conféré. Mais il y aune certaine gêne à voir « notre » Laurel transformé à ce point, et on ne peut que se réjouir, avec Hardy, lorsque un nouvel accident prive de nouveau « Lord Paddington » de son intelligence et de sa superbe : Laurel se met à pleurer afin qu’Ollie ne le laisse pas seul à Oxford, et bien sur, il est drôle. Mais il est aussi déchirant.
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy
31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 13:21
(Textes déja publiés en décembre 2009 sur l'admirable forum DVDclassik)
On the wrong trek (VOLUME 13) Juin 1936 Réal: Charles Parrott & Harold Law; 2 bobines
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Un Charley Chase pour la route ! La participation de Laurel et hardy est réduite à un gag, par ailleurs très efficace, dans ce film tardif : une façon de rappeler que ce comédien, très populaire dans les années 20, n’a eu ni la popularité suffisante pour que Roach le lance dans des productions de long métrage (Si on excepte la participation en guest star de luxe dans Sons of the desert), ni un coup d’arrêt apporté à ses courts, contrairement aux deux héros de ce topic. Le résultat ? Un film certes mineur, mais totalement efficace dans lequel la longue silhouette élastique de Charles « Chase » Parrott raconte un week-end qui a mal tourné suite aux décisions malencontreuses de la belle-mère, ponctuées de « mother knows best », murmurés par un Charley Chase de plus en plus irrité par la présence envahissante de la dame, les yeux aux ciel. A un moment, avisant deux auto-stoppeurs bien connus, Chase décide de ne pas les prendre avec lui, dans la mesure ou il ressemblent à des voleurs de chevaux… Charley Chase, qui a tant fait pour intégrer la banalité du quotidien dans une dynamique burlesque, se présente à nous tel qu'en lui même, la tempe furieusement grisonnante, et désormais chaussé de lunettes. Laurel et Hardy, de leur coté, font du stop du mauvais coté de la route, l’un pointant son pouce dans une direction, l’autre dans la direction opposée.

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Our relations (VOLUME 5) Septembre 1936; real: Harry Lachman, 69 minutes

Afin de calmer la grogne de Stan Laurel, de plus en plus dubitatif face au traitement des Laurel et Hardy par Roach, ce dernier lui a symboliquement créé un credit “sur mesure”: le générique de Our relations commence par la mention « A STAN LAUREL PRODUCTION ». C’est pourtant une organisation imaginaire, même si il est clair que conformément aux vœux des deux comédiens, ce nouveau film se recentre intégralement sur eux, et même doublement puisqu’ils interprètent ici des frères jumeaux : Stan et Oliver sont mariés, amis, vivant à la fois leurs mariages respectifs et leur amitié dans la félicité la plus totale, jusqu’au jour ou leurs frères jumeaux Bert (Hardy) & Alf (Laurel), deux marins qui ont mal tourné et que tout le monde croit morts, débarquent dans la ville. Non qu’ils retrouvent leurs frères, mais les quiproquos engendrés par la présence simultanée de tous ces Laurel et ces Hardy provoquent des situations qui mettent tout le monde en péril : d’une part, les deux marins tentent de draguer des jeunes femmes, qui vont les confondre avec leurs frères, provoquant une crise matrimoniale. D’autre part, Bert & Alf ont également été escroqués par un autre marin, Finlayson, auquel ils ont confié leur argent. Enfin, le capitaine leur a confié un bijou qui excite toute les convoitises. Dans ce film au scénario volontiers embrouillé, les frères se croisent en permanence mais ne se voient qu’à la fin. Le seul à vraiment voir double, c’est le brave Arthur Housman, aussi éméché qu’à son habitude.

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Une bonne portion de la fin du film a été exploitée en super 8 muet, sous le titre Les pieds dans le plat, et proposait hors contexte la scène dans laquelle des bandits "éxécutent" Stan et Ollie en les lestant d'un grand bac de ciment aux pieds, avant de les précipiter d'un quai dans l'eau sale, d'où ils seront repérés par Bert et Alf.
Un film donc nettement supérieur aux précédents, sans être indispensable : Our relations a au moins l’avantage de reposer sur un postulat digne de Laurel et Hardy, et de ne pas chercher à être une comédie musicale, ou de singer sans vraiment le parodier quelque genre que ce soit, ni de proposer des intermèdes romantiques en plomb : c’est donc, tout simplement, du burlesque. Encore heureux.
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Way out west (VOLUME 3 ) Avril 1937. Réal: James Horne. 62 minutes

Et si, tout bien considéré, ce Way out west était le meilleur long métrage de Laurel et Hardy? Connu, populaire, il regorge de moments de bonheur. Bien sur, les coutures sont parfois apparentes, et la fin est expédiée, mais l'essentiel du film est plus que plaisant, bien plus qu'une bonne surprise, et se revoit toujours avec bonheur, comme beaucoup de leurs courts. on ne tranchera pas, et il me reste des films à revoir, ou même pour certains, à voir tout court, mais quand même... C'est tentant.

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A nouveau, Roach confie symboliquement les rênes à Laurel d'une "Stan Laurel Production" dont le metteur en scène est le toujours fiable James Horne, et le film bénéficie d'une équipe de scénaristes dans lesquels les noms de Charley rogers et de James Parrott nous font aborder uyn tel film avec confiance: on est en famille. L'intrigue connue de ce film a beau être d'abord et avant tout un pastiche d'un genre archi-codifié, cela n'empêche nullement nos deux (Anti-) héros d'y être vraiment à leur aise: deux hommes se rendent dans l'ouest pour éxécuter la dernière volobnté d'un homme, chercheur d'or; avant de mourir, il a trouvé un filon, et sa fille, la jeune et fragile Mary roberts, doit en hériter. celle-ci est exploitée par un couple, lui patron d'un hotel-saloon mal famé (Finlayson), elle chanteuse dans le saloon en question. Finlayson et sa dame vont tout faire bien sur pour mettre la mains sur le magot.

A partir de là, le film coule tout seul, sans aucun accroc, et les gags bien placés se succèdent, pas à un rythme d'enfer bien sur, on est toujours dans un Laurel et Hardy, donc cela prend son temps... Au passage, on sait que les duigressions burlesques ont été la seule consolation des fans sur certains films, mais elles sont ici bien représentées, moins chargées toutefois dans la mesure ou elles n'ont pas la pesanteur abominable d'un film à soutenir. On ne peut pas ne pas mentionner les deux grands moments musicaux du film, "At the ball, that's all", durant lequel les deux compères dansent à nouveau ensemble, Hardy visité une fois de plus par la grâce, et le célèbre "Trail of the lonesome pine" durant lequel Laurel chante alternativement avec une voix de basse et une voix de soprano. D'autres passages désormais obligés s'intègrent sans problèmes à l'ensemble, notamment les nouveau gags physiques: Laurel et son pouce-briquet d'une part, et la scène au cours de laquelle la tète de Hardy, coincée dans le plancher, est soumises à d'atroces contorsions. Enfin, l'interaction avec Finlayson est ici à son maximum, l'acteur étant très présent. Que demander de plus???

Par ailleurs, si le film n'est pas, loin de là, la première parodie de western due aux grands du burlesque (En vrac, tous les autres y sont passés, de Stan laurel en solo à Buster Keaton, en passant par Chase, Lloyd, et même Chaplin dans certaines séquences de The pilgrim), il est un peu anachronique, le western n'étant plus ou pas encore le genre roi qu'il est devenu depuis: Gold is where you find it, de Curtiz, sorti l'année suivante, puis Stagecoach de Ford, Destry rides again de George Marshall, Jesse James de Henry King et Dodge City de Curtiz (Tous en 1939) vont être parmi les films qui vont sortir le western de l'ornière des séries Z dans laquelle il était confiné depuis l'échec en 1930 de Billy the Kid (Vidor) et The big Trail (Walsh). Alors, coïncidence, ou... merci Laurel et Hardy?

Pick a star (TCM ARCHIVES) Mai 1937; Réal: Edward sedgwick (Extraits)

Cette production Roach de 1937 était une tentative de rivaliser avec le style Warner-Berkeley en matière de comédie musicale. Laurel et Hardy, comme avec les grands films fourre-tout déja évoqués, sont conviés en tant que vedettes invitées, et d'après la rumeur, rendent le film à peu près regardable. Je n'en connais que leur contribution, réduite à deux séquences: Finlayson tourne un film avec Laurel et hardy, en, prséence de Patsy kelly, la vedette de Pick a star. Les deux hommes y incarnent deux bandits mexicains, et font ensuite une démonstration d'utilisation d'accessoires (Des fausses bouteilles à fracasser sur le tête des copains) à la jeune femme. celle ci veut s'y essayer, et les deux hommes s'assoment avec d'authentiques bouteilles. Puis on assiste à une séquence au cours de laquelle Laurel et Hardy se relaxent dans les coulisses, et font un concours de déxtérité avec des harmonicas de plus en plus petits. Mineur, bien sur. Mais on rigole, alors, que voulez-vous...
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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy