Un vagabond (Billy West) tente de s'infiltrer dans un bar, où il est constamment repoussé par le garçon (Oliver Hardy)... Puis il flirte avec une jeune femme (Ethelyn Gibson), ce qui irrite un rival (Leo White); pour résoudre leur querelle, les deux hommes vont s'affronter dans un match de boxe...
Ca commence par une impression de déjà-vu fortement prononcée, et en fait on a l'impression que le décor reprend celui de Caught in a cabaret; puis le film bifurque vers The Champion. Bref, on est vraiment dans l'obsession de Billy West et de ses patrons pour Chaplin... L'acteur, d'ailleurs, fait presque illusion durant la première bobine...
Cela étant, une fois accepté le postulat de plagiat, on passe quand même un bon moment, d'autant que Billy West finit toujours par marquer ces faux Chaplin de sa personnalité, et qu'il est fort bien entouré. Quant à la mécanique de précision qui est ici à l'oeuvre, inutile de dire que c'est du grand art, Parrott (Charley Chase) étant aux commandes...
Hello trouble est un film réalisé par Charley Chase quand on l’appelait encore Charles Parrott, et ça se voit. Le metteur en scène a privilégié un espace délimité entre quatre appartements d’un immeuble, et surtout le couloir qui mène à tous ces habitats… Nous y assistons aux chassés-croisés permanents des résidents, parmi lesquels Oliver « Babe » Hardy ou Billy Armstrong.
C’est donc bien sûr de la grosse comédie boulevardière, mais sauvée par le sens du rythme, et l’art de la répétition poétique, sans parler d’un sens de la combinaison délirante, autant d’éléments qui seront la marque de fabrique de Charley Chase chez Hal Roach. Hardy y est un impressionnant mari, aux sourcils rehaussés de maquillage noir, comme il le faisait déjà avec Billy West.
D’ailleurs, c’est sans doute lors d’une pause dans la carrière de ce dernier que le film, hélas incomplet aujourd’hui et dans un fort mauvais état, a été tourné.
Un hôtel ne roule pas sur l'or, et pour cause: il n'ont qu'un seul client, et il est insolvable! Motivé par une soudaine grève du personnel (et oui, les employés réclament de l'argent même quand il n'y en a pas!) le gérant décide de faire appel à son seul client, qui pour régler la note, devra se mettre au travail. Il devient donc, littéralement, homme à tout faire. Ainsi, quand débarque une troupe de théâtre, il a fort à faire...
Le client, c'est Billy West, le meilleur imitateur de Chaplin qui était en activité à l'époque; avant de tourner les talons d'un air dédaigneux, rappelons que justement, pas plus que sur les gags des uns et des autres, qui passaient allègrement de mains en mains, il n'y avait de copyright sur le costume de vagabond de l'acteur-metteur en scène. Il a donc subi les pires exactions d'une flopée de copieurs éhontés, qui par contre tentaient de faire passer leur produit de contrebande pour le vrai Chaplin... Pas Billy West, qui annonçait la couleur, et se distinguait sinon par le costume, par sa gestuelle et son style de burlesque, plus proche d'un Sennett voire d'un Arbuckle, avec la fantaisie du second mais sans le mécanique du premier. Et West a toujours fait appel aux meilleurs, piquant parfois non seulement son costume mais aussi ses acteurs à Chaplin (ici, on peut voir Leo White dans deux rôles différents, et rappelons qu'il a joué pour Chaplin dans ses films de 1915; des films Keystone de Chaplin, West récupérera aussi rien moins que Charles "Charley Chase" Parrott). Et il a aussi engagé les restes de la troupe Vim de Floride, dont un certain...
...Oliver Hardy. C'est avec Billy West qu'il a fait ses classes de Heavy, ces méchants à moustache qui étaient en prime dotés d'un certain poids. Un rôle que Hardy répétera souvent jusqu'à 1927...
Mais ici, le show appartient à Billy West, gaffeur émérite, cuisinier qui quand on lui demande du lait ramène une vache, et si vous voulez une omelette, il fera pondre la poule. Le bonhomme est débrouillard, bagarreur et à ses heures, un tantinet fripon: quand Ellen Burford prend un bain, il s'installe avec un coussin à la serrure et nous fait même profiter du spectacle, ce qui est un cas exceptionnel... A plus forte raison dans la mesure où la scène a survécu intacte.
C'est donc un court métrage très soigné, sans doute pas primordial, mais qui a en plus le mérite d'être resté intact ou d'avoir été impeccablement restauré. C'est bien plus qu'un simple faux, c'est un bout d'histoire, un incunable mineur, et en l'occurrence on peut passer 24 minutes bien pires que celles-ci...
Pour retrouver sa petite amie, Oliver Hardy doit suivre la piste de bonbons qu'elle a semés pour qu'il puisse venir la tirer des griffes d'un individu louche...
Le film est incomplet, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne donne pas vraiment envie d'en savoir plus. Reste qu'on oublie souvent qu'à l'époque de la création d'Hollywood, des films étaient déjà produits par des sociétés locales dans tout le territoire des Etats-Unis. Parfois les compagnies réussissaient à toucher l'ensemble du pays, comme la Essanay de Chicago qui avait touché le jackpot en 1915 en engageant Chaplin... Et puis parfois les films étaient distribués surtout localement, comme ces productions Vim, dont Hardy a sans doute été le plus important artiste... Mais il a vraiment réussi à s'imposer, à partir du moment où il lui a été possible de quitter la Floride!
Comme The serenade tourné la même année, ce nouveau film oppose Oliver Hardy ("Plump") à un comédien de petite taille qui est son associé... Il a été produit par le studio Vim de Jacksonville (Floride), et c'est une bonne surprise, qui nous montre un jeune comédien absolument pas dupe des limites du bon goût!
Il en manque le prologue, dans lequel on verrait probablement "Plump et Runt", artistes peintres, accepter de réaliser le portrait d'une jeune veuve qui s'apprête à toucher un héritage. L'un d'entre eux, Plump (Oliver Hardy), est amoureux de son modèle préféré (l'actrice Rae Godfrey était souvent présente dans ces courts métrages), mais n'est pas insensible aux millions à venir de la veuve! ...Jusqu'à ce qu'il soit révélé que celle qui va hériter, en réalité, est le modèle...
L'intérêt n'est pas cette intrigue assez ridicule, propice eaux changements de situations, aux roueries les plus variées et aux trahisons les plus basses. Non, le principal intérêt c'est que Hardy n'a aucun doute sur la stupidité de l'ensemble et le film a donc une vocation parodique évidente, poussant le comédien à s'amuser constamment en imitant le jeu le plus infect des clichés du mélo...
Un acteur maigre et un acteur fort... Certes, rien de révolutionnaire. Mais c'était le concept de la série Plump and Runt. Hardy (Plump, of course) y est ami avec Billy Ruge et ils sont tous deux musiciens des rues, participant aux désastreuses aventures d'une fanfare de minables qui semblent plus souvent utiliser leurs instruments pour y stocker de solides doses de bière, que pour faire de la musique... Comme Hardy joue du tuba, il est saoul pour une bonne partie de ces quinze minutes.
La compagnie Vim a disparu dans les poubelles de l'histoire, et au vu de ce film, on aurait presque envie de dire que ce n'est pas étonnant... Se situant au niveau des films primitifs de comédie de la Vitagraph dans les années 1900-1905, ayant aboli toute tentation de la subtilité, ce film est à éviter quand on a une forte fièvre, sinon je ne répond pas de la déprime qui s'ensuivrait...
Flash-forward: en 1928, Hardy tournera You're darn tootin', en compagnie d'un autre comédien. C'est une bien autre histoire...
C'est un épisode d'une série parodique, tournée à New York par la compagnie Wharton pour Pathé, avec Burr McIntosh et Max Figman en détectives, qui ici doivent démêler les agissements d'une troupe de faussaires qui copient des collections de robes... C'est purement anecdotique et Hardy n'y est qu'un "heavy" sans envergure. Le film me semble assez proche, par son esprit de l'inclassable Mystery of the leaping fish, de John Emerson, fruit des esprits malades de Douglas Fairbanks et Tod Browning. Mais c'est une impression, ne nous emballons pas...
Un mineur (Oliver Hardy) a fait passer une annonce dans le journal, il souhaite trouver l'âme soeur. deux femmes décident de se payer sa tête, et répondent à sa demande. Par précaution, elles montent un bobard avec la bonne, qui est supposée être la veuve qui a répondu à l'annonce... Mais avant d'arriver chez elles, le mineur apprend que sa mine va lui rapporter des millions...
La comédie, on le voit, repose cette fois sur une intrigue parfaitement solide et claire. L'enjeu devient vite, pour le spectateur, de savoir si le mineur va être la victime de la farce, et assez rapidement on voit que celle-ci pourrait être cruelle: c'est que Hardy en pince assez clairement pour la fausse veuve (Mae Hotely). Le film est soigné et... se termine bien: ses deux interprètes principaux, en particulier, sont excellents. Hardy, presqu'à contre-emploi en jeune premier timide, y démontre son expressivité...
Ceci est l'un des derniers films de comédie de la Compagnie Lubin située à Jacksonville, Floride, où le jeune acteur local Oliver Norvell Hardy a fait ses premiers pas...
Un étudiant (Hardy) se consacre (un peu) à ses études et (beaucoup) à faire la bringue; il reçoit la visite de son père et ses amis décident de faire une farce à ce dernier: l'un d'entre eux se déguise en femme, et va le draguer sans vergogne...
Le film, quoiqu'il dure 10 minutes, n'ira pas plus loin: la prestation de l'acteur (anonyme, en ce qui me concerne) qui se grime en femme est notable par sa subtilité, mais le père est atroce, il joue au-delà de ce qu'on attendrait d'un cochon... Pas Hardy, mais ce dernier n'est pas gâté par le script, qui ne lui demande pas beaucoup plus que de rester en coulisse et de se tenir les côtes...
Mandy (Mabel Paige), une domestique d'une riche famille de Floride, travaille comme une esclave et n'est pas beaucoup mieux traitée par la famille qui l'emploie. La seule personne qui s'intéresse à elle est son petit ami, Cy (Oliver Hardy). On lui annonce un héritage, elle devient tout à coup la coqueluche des environs, mais la somme qui lui est léguée n'est que de $ 25...
Hardy joue ici un personnage très positif, le seul à ne pas tricher avec ses sentiments. Il est marqué comme un dandy, avec des vêtements très soignés, mais doit (comme l'héroïne Mabel Paige, du reste) constamment donner aussi des signes d'un manque de sophistication, d'où une irritante tendance à cracher partout. C'est un film oubliable, mais historique: ce serait peut-être le plus ancien film du comédien en circulation...