Ceci est l'un des derniers films de comédie de la Compagnie Lubin située à Jacksonville, Floride, où le jeune acteur local Oliver Norvell Hardy a fait ses premiers pas...
Un étudiant (Hardy) se consacre (un peu) à ses études et (beaucoup) à faire la bringue; il reçoit la visite de son père et ses amis décident de faire une farce à ce dernier: l'un d'entre eux se déguise en femme, et va le draguer sans vergogne...
Le film, quoiqu'il dure 10 minutes, n'ira pas plus loin: la prestation de l'acteur (anonyme, en ce qui me concerne) qui se grime en femme est notable par sa subtilité, mais le père est atroce, il joue au-delà de ce qu'on attendrait d'un cochon... Pas Hardy, mais ce dernier n'est pas gâté par le script, qui ne lui demande pas beaucoup plus que de rester en coulisse et de se tenir les côtes...
Mandy (Mabel Paige), une domestique d'une riche famille de Floride, travaille comme une esclave et n'est pas beaucoup mieux traitée par la famille qui l'emploie. La seule personne qui s'intéresse à elle est son petit ami, Cy (Oliver Hardy). On lui annonce un héritage, elle devient tout à coup la coqueluche des environs, mais la somme qui lui est léguée n'est que de $ 25...
Hardy joue ici un personnage très positif, le seul à ne pas tricher avec ses sentiments. Il est marqué comme un dandy, avec des vêtements très soignés, mais doit (comme l'héroïne Mabel Paige, du reste) constamment donner aussi des signes d'un manque de sophistication, d'où une irritante tendance à cracher partout. C'est un film oubliable, mais historique: ce serait peut-être le plus ancien film du comédien en circulation...
Il était une fois, en Floride... un acteur aspirant à jouer la comédie et se mêler aux autres acteurs qui font des films sous ses yeux... Jusqu'au jour où un réalisateur des studios Lubin, éphémère gloire locale, aura besoin de quelqu'un avec exactement son (impressionnant) gabarit. C'est tout bêtement comme ça qu'Oliver Hardy, future vedette mondialement célèbre, a commencé sa carrière! Une carrière qui sera longtemps faite de rôle proéminents dans des comédies qui elles, ne le sont pas. C'est en tout cas le cas de celle-ci, vendue en "split-reel", c'est à dire avec deux films de la même compagnie sur une seule et même bobine en guise de compléments de programmes...
Un garçon un peu benêt (Hardy) courtise une jeune femme, mais il est constamment pris à partie par deux jeunes étudiants qui le harcèlent et tentent de lui piquer sa copine. Il en a assez et fait appel à sa maman, qui va rondement mener les choses...
Si Hardy sera longtemps utilisé comme "Heavy" (c'est-à-dire en méchant poids lourd, un stéréotype des comédies comme des mélodrames, voyez Eric Campbell chez Chaplin), ici il se repose entièrement sur son visage poupin et sa capacité à faire vivre un personnage d'homme-enfant: une caractéristique dont il se servira évidemment souvent à l'époque de sa gloire...
C'est donc en 1938 qu'à l'occasion d'une petite fête organisée pour l'anniversaire de Stan Laurel, le monteur du studio (et donc de tous les films du duo le plus célèbre de l'histoire du cinéma qui fait rire) a offert à l'homme du jour une bobine contenant ce petit film, un montage de chutes, qui a du faire bien rire les participants. Aucune des images qu'il contient n'a jamais et montée dans la version définitive d'un film, d'où un certain nombre de différences.
Parfois on a la surprise de toucher au mythe, ainsi voit-on ici un extrait d'un gag inédit de Sons of the desert ou des bribes d'apparition de Tiny Sanford en shériff dans Way out west, alors qu'il a été supprimé du montage final et remplacé; parfois on entendra clairement des gros mots... Et au milieu de ce fatras sans queue ni tête, on verra même la nudité fugace d'une actrice non identifiée, autant le dire tout de suite, le film avait vocation à rester privé!
...Mais plus maintenant. ...Quant à être bon ça c'est une autre histoire. Sérieux s'abstenir.
Ce tout petit film, du haut de ses 18 minutes, fait partie de ce qu'on pourrait appeler les "pré-Laurel & Hardy"... Des films basés sur une formule éprouvée, dans lesquels l'intrigue servait de prétexte à un déferlement d'interactions comiques entre les comédiens, car Hal Roach était à la recherche d'une équipe qui pourrait apporter à son studio beaucoup; comme chacun sait, il allait la trouver, mais pas ici!
Donc Glenn Tryon et Vivie Oakland sont mariés, et les affaires ne sont pas florissantes. Recevant la visite d'une acariâtre et richissime tante, ils vont devoir prétendre que le divorce de madame n'a pas eu lieu, car en plus Tantine est très vieux-jeu... On demande donc à Oliver Hardy, le premier époux, de rejouer son rôle; sauf que le deuxième mari, lui, a les plus grandes difficultés à accepter la situation!
On cherche Laurel à l'écran, on ne le trouvera pas: il aurait pu interpréter un rôle secondaire, mais sa contribution se limite à une participation au scénario, et aux gags, et ce ne sont pas ce qu'on pourrait appeler des titres de gloire! L'inspiration, peut-être due au rythme imprimé par le superviseur F. Richard Jones, est largement tributaire du style Sennett, ses situations scabreuses, ses gags physiques et ses coups de pied aux fesses. Cela dit, Hardy fait consciencieusement son travail, et Martha Sleeper illumine de sa présence les 5 premières minutes...
Cherchant inlassablement une formule qui donnerait des résultats intéressants, Roach n'avait pas encore arrêté son choix lorsqu'il mit ce film en chantier. Il devait être important puisque on constate que le nom du patron y est crédité à la mise en scène aux côtés de Bruckman... Mais pour le juger sur pièces, ce sera difficile, car il n'en reste qu'un fragment très court, environ une minute, consistant en deux extraits de séquences...
Hardy et Davidson sont deux chercheurs d'or qui sont tombés sur un filon important et décident de profiter de la vie. Ils se rendent dans un palace où ils vont bien vite rencontrer deux jeunes femmes charmantes (Viola Richard et Martha Sleeper) mais leur inaptitude sociale va vite déboucher sur le chaos généralisé...
D'une part au milieu des autres films de l'époque dans lesquels Hardy était déjà confronté à Laurel alors que le duo n'était pas encore constitué, on imagine qu'on aurait très bien pu remplacer Max par Stan. Mais le contraste entre les deux vedettes nous rend forcément curieux de retrouver une copie du film qui nous permettrait de voir leur confrontation... En attendant on a quelques images dans lesquelles Hardy apprécie la présence de nombreuses et avenantes jeunes femmes, et une séquence partagée entre Davidson et Martha Sleeper, qui est comme si souvent excellente: une confusion entre un fixe-chaussettes et une jarretière va provoquer des ennuis...
Sinon le film se terminait sur une séquence qu'on aimerait voir: une bataille géante de tartes à la crème. Une idée qui allait resservir, avec Hardy, Stan, mise en scène par Bruckman, mais sans Davidson...
La famille Gimplewart veut vendre sa maison, et vite: leurs voisins sont une troupe de comiques incontrôlables (parmi lesquels on reconnaîtra quelques gloire du studio de Hal Roach) et du coup leur vie quotidienne est un enfer. Mais les rigolos ne s'arrêtent pas pendant les visites et inévitablement les premières tentatives pour se séparer de leur bien échouent... Jusqu'à ce qu'un acheteur potentiel arrive et leur propose d'échanger leur maison avec la sienne, sans attendre. Au vu de la demeure, ils acceptent tout de suite, et... la maison s'avère rigoureusement invivable.
Au hasard: quand on croit allumer la lumière dans une pièce c'est une autre qui s'éclaire, les parois de la baignoire ne tiennent pas en place, le four ne marche pas au gaz mais à l'eau (par contrecoup les robinets sont dangereux...), etc. Ce principe d'une maison devenue folle a souvent été exploité notamment par Buster Keaton (dans One week et Electric house) mais au service de Max Davidson, c'est un merveilleux révélateur de caractères, et une occasion rêvée pour la comédie de réaction chère au studio d'Hal Roach. Et le film repose sur une équipe à l'efficacité prouvée: Bruckman est un grand metteur en scène rompu au rythme de ce genre de film, et Davidson est flanqué pour compléter sa famille de deux partenaires fantastiques: Lillian Elliott le seconde merveilleusement pour les réactions outrées, et Spec O'Donnell remplit sa mission habituelle, à savoir être le fils ("Love greatest mistake", nous dit un intertitre fort méchant) de max, mais cette fois sans montrer aucune émotion...
Mais si le film est aisément le plus célèbre de tous les films Roach avec Davidson, c'est sans doute pour une raison et une seule: parmi les dingos de la maison d'à côté, on reconnait donc James Finlayson, Charley Chase, Stan Laurel et Oliver Hardy. Leurs clowneries, largement improvisées, sont idiotes à l'extrême, mais c'est si réjouissant. Et pour la petite histoire, les coupes de cheveux de Laurel et Hardy sont bien courtes, et pour cause: c'est le premier film qu'ils ont tourné après The second hundred years, dans lequel ils incarnaient des prisonniers qui s'évadent, et dont les crânes étaient tondus...
C'est le premier film que Hal Roach a produit mettant en vedette le comédien Max Davidson (au milieu d'une pléiade d'acteurs chevronnés), qui avait été très remarqué dans le court métrage de deux bobines Long fliv the king, avec Charley Chase. De façon intéressante, bien qu'on s'apprêtait à lancer une série de comédies centrées autour de lui, Davidson n'a pas eu à montrer l'étendue de son talent dans des films d'une bobine, et a directement eu accès aux deux bobines, plus prestigieux. Il est vrai qu'en cette fin de la décennie, l'économie du cinéma de comédie burlesque est en pleine mutation, et le public séduit par les longs métrages est plus intéressé par des films plus longs qui mettent en avant une atmosphère et surtout des personnages. Donc, fini le court métrage d'une bobine...
A ce titre, Davidson qui vient au studio avec tous les stéréotypes et le bagage culturel très particulier des juifs d'Europe centrale, est quasiment caractérisé dès sa première apparition dans tous ses films, et toute l'intrigue tourne le plus souvent autour de ses origines et autour de cet univers si particulier: on ne s'étonnera pas qu'aujourd'hui ces courts métrages qui installent un humour autour de ces stéréotypes soient justement mal vus aux Etats-Unis. Pourtant, à aucun moment le comique de Max Davidson ne se vautre dans l'antisémitisme... On rit toujours AVEC le judaïsme ici, jamais contre...
Dans ce court métrage, donc, Davidson est Ginsberg, l'heureux père d'une jeune femme, Rachel (Ann Brody), qui est courtisée par tout le quartier. Mais le père Ginsberg est très pointilleux et souhaite que son futur gendre soit juif. Or le plus intéressant des candidats (Creighton Hale) fait un peu trop Irlandais à son goût...
C'est fort bien mené, et ça permet à la troupe de Roach de faire étalage du savoir-faire maison. On appréciera la façon dont Oliver Hardy en flic soupçonneux prend en chasse Creighton Hale, et se retrouve systématiquement face à son pire ennemi, un trou d'eau d'1m50 de profondeur qui lui en voulait, pour le nombre de fois où il tombera dedans dans sa carrière... Une scène hilarante de poursuite mène aussi, dans la deuxième bobine, à un ballet entre Hale et Davidson.
Creighton Hale n'était pas un star, juste un acteur connu en bout de course qui n'était pas regardant par rapport à ses rôles: Griffith en avait fait un benêt systématique, et il allait incarner quelques seconds rôles intéressants dans des films d'épouvante. Mais son rôle en jeune premier à qui on ne la fait pas et qui retourne les préjugés culturels dans une scène finale, est une excellente opportunité. Ann Brody n'a pas laissé une grande trace dans l'histoire contrairement à la délicieuse Martha Sleeper qui assumera bientôt les rôles de la fille du personnage principal, mais par contre on aperçoit aussi Spec O'Donnell, dans ce qui va devenir son principal rôle aux côtés de Davidson: le fils qui amène les ennuis. On ne présente plus ni Oliver Hardy en flic malchanceux, ni Noah Young qu'on aperçoit en automobiliste irascible...
Les raisons qui font que ce film de court métrage, dans lequel Laurel et Hardy sont employés dans une scierie, atteint la perfection sont sans doute nombreuses. Mais on peut tout simplement commencer en disant que, comme tous ceux qui les montrent au travail dans un environnement donné, ça ne pouvait que les inspirer. d'une part parce qu'ils ont quelque chose à accomplir donc quelque chose à saboter au-delà de toute espérance, ce qui inspirait toujours Stan Laurel. ensuite parce qu'entre la sciure, les colles, les accessoires tranchants, et les perspectives de destruction massive, sans parler de l'irascibilité des collègues (Tiny Sanford et Charlie Hall), il y avait de la matière.
On ne s'étonnera donc pas non plus que dans ce contexte où l'action se suffit à elle-même, ces deux bobines sont, majoritairement, muettes.
Et, j'allais oublier, il y a une Ford T, qui ne survivra pas au film.
Parce que MrsHardy(Mae Busch) se plaint de voir son mari s’associer constamment avec MrLaurel, ce dernier suggère à son ami d’adopter un enfant ; mais lorsque de retour à la maison avec un bébéHardyapprend que son épouse souhaite divorcer, il va donc devoir élever cet enfant seul, ou plutôt avecLaurel, ce qui est pire.
L’histoire ne tient pas debout, et par ailleurs, on remarquera la façon dont le bébé devient un objet pur et simple et bruyant. Quelques bons gags sauvent l’entreprise, avec en particulier le biberon queLaurelsort de sa chemise de nuit, comme s’il y était toujours caché, et diverses scènes de destruction dues à la rencontre inopinée entre la tête deHardyet les meubles. Pour le reste: la routine...