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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 08:13

Il était une fois, en Floride... un acteur aspirant à jouer la comédie et se mêler aux autres acteurs qui font des films sous ses yeux... Jusqu'au jour où un réalisateur des studios Lubin, éphémère gloire locale,  aura besoin de quelqu'un avec exactement son (impressionnant) gabarit. C'est tout bêtement comme ça qu'Oliver Hardy, future vedette mondialement célèbre, a commencé sa carrière! Une carrière qui sera longtemps faite de rôle proéminents dans des comédies qui elles, ne le sont pas. C'est en tout cas le cas de celle-ci, vendue en "split-reel", c'est à dire avec deux films de la même compagnie sur une seule et même bobine en guise de compléments de programmes...

Un garçon un peu benêt (Hardy) courtise une jeune femme, mais il est constamment pris à partie par deux jeunes étudiants qui le harcèlent et tentent de lui piquer sa copine. Il en a assez et fait appel à sa maman, qui va rondement mener les choses...

Si Hardy sera longtemps utilisé comme "Heavy" (c'est-à-dire en méchant poids lourd, un stéréotype des comédies comme des mélodrames, voyez Eric Campbell chez Chaplin), ici il se repose entièrement sur son visage poupin et sa capacité à faire vivre un personnage d'homme-enfant: une caractéristique dont il se servira évidemment souvent à l'époque de sa gloire...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Muet
2 janvier 2021 6 02 /01 /janvier /2021 13:28

C'est donc en 1938 qu'à l'occasion d'une petite fête organisée pour l'anniversaire de Stan Laurel, le monteur du studio (et donc de tous les films du duo le plus célèbre de l'histoire du cinéma qui fait rire) a offert à l'homme du jour une bobine contenant ce petit film, un montage de chutes, qui a du faire bien rire les participants. Aucune des images qu'il contient n'a jamais et montée dans la version définitive d'un film, d'où un certain nombre de différences.

Parfois on a la surprise de toucher au mythe, ainsi voit-on ici un extrait d'un gag inédit de Sons of the desert ou des bribes d'apparition de Tiny Sanford en shériff dans Way out west, alors qu'il a été supprimé du montage final et remplacé; parfois on entendra clairement des gros mots... Et au milieu de ce fatras sans queue ni tête, on verra même la nudité fugace d'une actrice non identifiée, autant le dire tout de suite, le film avait vocation à rester privé!

...Mais plus maintenant. ...Quant à être bon ça c'est une autre histoire. Sérieux s'abstenir.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Laurel & Hardy
23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 08:37

Ce tout petit film, du haut de ses 18 minutes, fait partie de ce qu'on pourrait appeler les "pré-Laurel & Hardy"... Des films basés sur une formule éprouvée, dans lesquels l'intrigue servait de prétexte à un déferlement d'interactions comiques entre les comédiens, car Hal Roach était à la recherche d'une équipe qui pourrait apporter à son studio beaucoup; comme chacun sait, il allait la trouver, mais pas ici!

Donc Glenn Tryon et Vivie Oakland sont mariés, et les affaires ne sont pas florissantes. Recevant la visite d'une acariâtre et richissime tante, ils vont devoir prétendre que le divorce de madame n'a pas eu lieu, car en plus Tantine est très vieux-jeu... On demande donc à Oliver Hardy, le premier époux, de rejouer son rôle; sauf que le deuxième mari, lui, a les plus grandes difficultés à accepter la situation!

On cherche Laurel à l'écran, on ne le trouvera pas: il aurait pu interpréter un rôle secondaire, mais sa contribution se limite à une participation au scénario, et aux gags, et ce ne sont pas ce qu'on pourrait appeler des titres de gloire! L'inspiration, peut-être due au rythme imprimé par le superviseur F. Richard Jones, est largement tributaire du style Sennett, ses situations scabreuses, ses gags physiques et ses coups de pied aux fesses. Cela dit, Hardy fait consciencieusement son travail, et Martha Sleeper illumine de sa présence les 5 premières minutes...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Laurel & Hardy
2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 10:47

Cherchant inlassablement une formule qui donnerait des résultats intéressants, Roach n'avait pas encore arrêté son choix lorsqu'il mit ce film en chantier. Il devait être important puisque on constate que le nom du patron y est crédité à la mise en scène aux côtés de Bruckman... Mais pour le juger sur pièces, ce sera difficile, car il n'en reste qu'un fragment très court, environ une minute, consistant en deux extraits de séquences...

Hardy et Davidson sont deux chercheurs d'or qui sont tombés sur un filon important et décident de profiter de la vie. Ils se rendent dans un palace où ils vont bien vite rencontrer deux jeunes femmes charmantes (Viola Richard et Martha Sleeper) mais leur inaptitude sociale va vite déboucher sur le chaos généralisé...

D'une part au milieu des autres films de l'époque dans lesquels Hardy était déjà confronté à Laurel alors que le duo n'était pas encore constitué, on imagine qu'on aurait très bien pu remplacer Max par Stan. Mais le contraste entre les deux vedettes nous rend forcément curieux de retrouver une copie du film qui nous permettrait de voir leur confrontation... En attendant on a quelques images dans lesquelles Hardy apprécie la présence de nombreuses et avenantes jeunes femmes, et une séquence partagée entre Davidson et Martha Sleeper, qui est comme si souvent excellente: une confusion entre un fixe-chaussettes et une jarretière va provoquer des ennuis... 

Sinon le film se terminait sur une séquence qu'on aimerait voir: une bataille géante de tartes à la crème. Une idée qui allait resservir, avec Hardy, Stan, mise en scène par Bruckman, mais sans Davidson...

 

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Published by François Massarelli - dans Clyde Bruckman Max Davidson Laurel & Hardy Muet Comédie
2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 10:27

La famille Gimplewart veut vendre sa maison, et vite: leurs voisins sont une troupe de comiques incontrôlables (parmi lesquels on reconnaîtra quelques gloire du studio de Hal Roach) et du coup leur vie quotidienne est un enfer. Mais les rigolos ne s'arrêtent pas pendant les visites et inévitablement les premières tentatives pour se séparer de leur bien échouent... Jusqu'à ce qu'un acheteur potentiel arrive et leur propose d'échanger leur maison avec la sienne, sans attendre. Au vu de la demeure, ils acceptent tout de suite, et... la maison s'avère rigoureusement invivable.

Au hasard: quand on croit allumer la lumière dans une pièce c'est une autre qui s'éclaire, les parois de la baignoire ne tiennent pas en place, le four ne marche pas au gaz mais à l'eau (par contrecoup les robinets sont dangereux...), etc. Ce principe d'une maison devenue folle a souvent été exploité notamment par Buster Keaton (dans One week et Electric house) mais au service de Max Davidson, c'est un merveilleux révélateur de caractères, et une occasion rêvée pour la comédie de réaction chère au studio d'Hal Roach. Et le film repose sur une équipe à l'efficacité prouvée: Bruckman est un grand metteur en scène rompu au rythme de ce genre de film, et Davidson est flanqué pour compléter sa famille de deux partenaires fantastiques: Lillian Elliott le seconde merveilleusement pour les réactions outrées, et Spec O'Donnell remplit sa mission habituelle, à savoir être le fils ("Love greatest mistake", nous dit un intertitre fort méchant)  de max, mais cette fois sans montrer aucune émotion...

Mais si le film est aisément le plus célèbre de tous les films Roach avec Davidson, c'est sans doute pour une raison et une seule: parmi les dingos de la maison d'à côté, on reconnait donc James Finlayson, Charley Chase, Stan Laurel et Oliver Hardy. Leurs clowneries, largement improvisées, sont idiotes à l'extrême, mais c'est si réjouissant. Et pour la petite histoire, les coupes de cheveux de Laurel  et Hardy sont bien courtes, et pour cause: c'est le premier film qu'ils ont tourné après The second hundred years, dans lequel ils incarnaient des prisonniers qui s'évadent, et dont les crânes étaient tondus...

 

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Clyde Bruckman Max Davidson Muet Comédie
26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 14:06

C'est le premier film que Hal Roach a produit mettant en vedette le comédien Max Davidson (au milieu d'une pléiade d'acteurs chevronnés), qui avait été très remarqué dans le court métrage de deux bobines Long fliv the king, avec Charley Chase. De façon intéressante, bien qu'on s'apprêtait à lancer une série de comédies centrées autour de lui, Davidson n'a pas eu à montrer l'étendue de son talent dans des films d'une bobine, et a directement eu accès aux deux bobines, plus prestigieux. Il est vrai qu'en cette fin de la décennie, l'économie du cinéma de comédie burlesque est en pleine mutation, et le public séduit par les longs métrages est plus intéressé par des films plus longs qui mettent en avant une atmosphère et surtout des personnages. Donc, fini le court métrage d'une bobine...

A ce titre, Davidson qui vient au studio avec tous les stéréotypes et le bagage culturel très particulier des juifs d'Europe centrale, est quasiment caractérisé dès sa première apparition dans tous ses films, et toute l'intrigue tourne le plus souvent autour de ses origines et autour de cet univers si particulier: on ne s'étonnera pas qu'aujourd'hui ces courts métrages qui installent un humour autour de ces stéréotypes soient justement mal vus aux Etats-Unis. Pourtant, à aucun moment le comique de Max Davidson ne se vautre dans l'antisémitisme... On rit toujours AVEC le judaïsme ici, jamais contre...

Dans ce court métrage, donc, Davidson est Ginsberg, l'heureux père d'une jeune femme, Rachel (Ann Brody), qui est courtisée par tout le quartier. Mais le père Ginsberg est très pointilleux et souhaite que son futur gendre soit juif. Or le plus intéressant des candidats (Creighton Hale) fait un peu trop Irlandais à son goût...

C'est fort bien mené, et ça permet à la troupe de Roach de faire étalage du savoir-faire maison. On appréciera la façon dont Oliver Hardy en flic soupçonneux prend en chasse Creighton Hale, et se retrouve systématiquement face à son pire ennemi, un trou d'eau d'1m50 de profondeur qui lui en voulait, pour le nombre de fois où il tombera dedans dans sa carrière... Une scène hilarante de poursuite mène aussi, dans la deuxième bobine, à un ballet entre Hale et Davidson.

Creighton Hale n'était pas un star, juste un acteur connu en bout de course qui n'était pas regardant par rapport à ses rôles: Griffith en avait fait un benêt systématique, et il allait incarner quelques seconds rôles intéressants dans des films d'épouvante. Mais son rôle en jeune premier à qui on ne la fait pas et qui retourne les préjugés culturels dans une scène finale, est une excellente opportunité. Ann Brody n'a pas laissé une grande trace dans l'histoire contrairement à la délicieuse Martha Sleeper qui assumera bientôt les rôles de la fille du personnage principal, mais par contre on aperçoit aussi Spec O'Donnell, dans ce qui va devenir son principal rôle aux côtés de Davidson: le fils qui amène les ennuis. On ne présente plus ni Oliver Hardy en flic malchanceux, ni Noah Young qu'on aperçoit en automobiliste irascible...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Leo McCarey Comédie Max Davidson Laurel & Hardy
22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 10:29

Les raisons qui font que ce film de court métrage, dans lequel Laurel et Hardy sont employés dans une scierie, atteint la perfection sont sans doute nombreuses. Mais on peut tout simplement commencer en disant que, comme tous ceux qui les montrent au travail dans un environnement donné, ça ne pouvait que les inspirer. d'une part parce qu'ils ont quelque chose à accomplir donc quelque chose à saboter au-delà de toute espérance, ce qui inspirait toujours Stan Laurel. ensuite parce qu'entre la sciure, les colles, les accessoires tranchants, et les perspectives de destruction massive, sans parler de l'irascibilité des collègues (Tiny Sanford et Charlie Hall), il y avait de la matière.

On ne s'étonnera donc pas non plus que dans ce contexte où l'action se suffit à elle-même, ces deux bobines sont, majoritairement, muettes. 

Et, j'allais oublier, il y a une Ford T, qui ne survivra pas au film.

 

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie
20 juillet 2020 1 20 /07 /juillet /2020 16:57

Parce que Mrs Hardy (Mae Busch) se plaint de voir son mari s’associer constamment avec Mr Laurel, ce dernier suggère à son ami d’adopter un enfant ; mais lorsque de retour à la maison avec un bébé Hardy apprend que son épouse souhaite divorcer, il va donc devoir élever cet enfant seul, ou plutôt avec Laurel, ce qui est pire.

L’histoire ne tient pas debout, et par ailleurs, on remarquera la façon dont le bébé devient un objet pur et simple et bruyant. Quelques bons gags sauvent l’entreprise, avec en particulier le biberon que Laurel sort de sa chemise de nuit, comme s’il y était toujours caché, et diverses scènes de destruction dues à la rencontre inopinée entre la tête de Hardy et les meubles. Pour le reste: la routine...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Pre-code Comédie
9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 14:36

Convention city, réalisé par Archie Mayo, conte les exactions cocasses d’un groupe de participants à une convention sise à Atlantic City. C’est l’un des films perdus les plus emblématiques de la période dite pré-code; cette comédie avec Joan Blondell et Dick Powell serait, selon les sources, soit l’un des films les plus vulgaires jamais sorti par un studio, soit l’une des œuvres à l’avant-garde de ce qu’on ne doit ni montrer, ni aborder dans un film en 1933; et quoi qu’il arrive, puisqu’il est perdu, le film peut être interprété comme bon nous semble...

Le fait qu’il soit perdu ne fait que peu de doute: dans le collimateur du Breen Office, ce film était réputé insortable, tant et si bien que la Warner a fait procéder à la destruction de son négatif après que la décomposition l’ait de toutes façons rendu inutilisable-et dangereux. Le film porte donc le funeste honneur, d’une part d’avoir sans doute significativement contribué à un renforcement du code de censure en 1934, d’autre part d’être le dernier film Warner–First National perdu… Et le rapport avec Laurel et Hardy, c’est que Convention City a triomphé à l’automne 1933, et en décembre 1933 Sons of the desert sortait.

Sons of the desert, dont le nom glorieux a été repris par un club international dédié à célébrer la gloire de nos deux héros, est un film de long métrage absolument délicieux, totalement dans la lignée des courts métrages des deux vedettes: en alternance avec les pesants films musicaux (entre The devil’s brother et Babes in Toyland pour être précis), le duo joue pour ainsi dire à domicile: les garçons ont fait le serment de participer avec tous les membres de leur loge des « fils du désert », une société plus ou moins Maçonnique semble-t-il, à la convention de Chicago, un prétexte à faire la fête et à se comporter en célibataire. Le problème, c’est que Mrs Hardy (Mae Busch) ne veut pas. Mrs Laurel (Dorothy Christie) a autorisé Stan à participer, mais celui-ci va être obligé de se mouiller dans les mensonges d'Oliver, afin d’aider celui-ci à participer quand même aux festivités; les deux hommes font appel à un vétérinaire (A l’origine, Hardy avait demandé à Stan de lui amener un docteur, mais bon) interprété par Lucien Littlefield afin de déclarer Hardy malade, et de lui prescrire un voyage à Honolulu. Une fois le subterfuge réussi, les deux hommes rencontrent à Chicago un délégué du Texas, vulgaire, farceur et bruyant, interprété par Charley Chase, et dont le personnage s’avérera être en fait le beau-frère inconnu de Hardy… Ouf ! Lorsque la convention s’achève, les deux épouses apprennent que le bateau censé ramener les deux hommes de Honolulu a coulé…

Au-delà de l’enjeu initial, le pari (réussi) de transcrire l’esprit des courts métrages de Laurel et Hardy dans un long métrage, on appréciera les multiples petites touches qui donnent encore plus de vie à l’ensemble: les têtes des spectateurs d’un cinéma qui bougent en rythme dans la même direction en regardant une compétition sportive lors des actualités, le plan de Laurel et Hardy sortant du taxi: le taxi s’arrête, le chauffeur court pour permettre à Laurel (Assis à l’arrière, à droite) de descendre, mais se prend la portière en pleine figure et tombe. Lorsqu’il se relève, il trébuche sur la valise que son passager à opportunément laissé là. Pas un mot pour nous distraire de la perfection du slapstick avant que Hardy ne remercie fort civilement le chauffeur sonné, à terre. Comme quoi tout en restant fidèle à l’esprit du duo, le film élargit le champ d’action de Stan Laurel qui peut également nuire à autrui sans pour autant que Hardy en souffre, ou en soit même conscient. 

Reprenant la situation matrimoniale déjà explorée de diverses façons (We faw down, Be big !) le film donne un contexte qui n’a besoin que d’un seul plan: lorsque les deux hommes rentrent chez eux après la réunion de leur loge, ils ont parlé dans le taxi de l’importance pour un homme d’être le maître chez lui ; comme en écho à cette idée, on voit en gros plan la sonnette du 2220, Fairview Avenue : Mrs and Mr Laurel, puis juste à coté, le 2222 : Mr Hardy and wife. Mais les apparences sont trompeuses, et on verra vite qu’à coté de Mae Busch (Désormais blonde, mais toujours aussi tonique) Oliver Hardy ne peut rivaliser. Charley Chase, dans le rôle du gêneur de service, de l’odieux et excité farceur, ne ressemble pas tant à ce personnage qu’il a soigneusement composé dans ses courts métrages, mais ce n’est pas grave: il reste inoubliable, et il est d’autant plus précieux de le voir là que le comédien n’est pas apparu dans beaucoup de films de long métrage. Un autre intérêt de ce film est de situer dans une certaine continuité chez Roach, dont de nombreux comédiens étaient soit franc-maçons (Laurel et Hardy) soit membres d'organisations à la Sons of the desert (Lloyd était un "Shriner"); mais dès 1917, dans un court métrage, Lloyd se moquait gentiment des rites de ces réunions. Ici, la moquerie passe par les farces de collégien auxquelles se livre Chase...

Voilà ce que l'on peut dire sur ce film très réussi et dont la vision redonne confiance en l’humanité : après tout, pour l’un des personnages, l’affaire se termine plutôt bien.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Pre-code Laurel & Hardy William Seiter
19 octobre 2019 6 19 /10 /octobre /2019 14:21

Et si, tout bien considéré, ce Way out west était le meilleur long métrage de Laurel et Hardy? Connu, populaire, il regorge de moments de bonheur. Bien sûr, les coutures sont parfois apparentes, et la fin est expédiée, mais l'essentiel du film est plus que plaisant, bien plus qu'une bonne surprise, et se revoit toujours avec bonheur, comme beaucoup de leurs courts. on ne tranchera pas, et il me reste des films à revoir, ou même pour certains, à voir tout court, mais quand même... C'est tentant.

A nouveau, Roach confie symboliquement les rênes à Laurel d'une "Stan Laurel Production" dont le metteur en scène est le toujours fiable James Horne, et le film bénéficie d'une équipe de scénaristes dans lesquels les noms de Charley Rogers et de James Parrott nous font aborder un tel film avec confiance: on est en famille. L'intrigue connue de ce film a beau être d'abord et avant tout un pastiche d'un genre archi-codifié, cela n'empêche nullement nos deux (Anti-) héros d'y être vraiment à leur aise: deux hommes se rendent dans l'ouest pour exécuter la dernière volonté d'un homme, chercheur d'or; avant de mourir, il a trouvé un filon, et sa fille, la jeune et fragile Mary Roberts, doit en hériter. celle-ci est exploitée par un couple, lui patron d'un hôtel-saloon mal famé (Finlayson), elle chanteuse dans le saloon en question. Finlayson et sa dame vont tout faire bien sur pour mettre la mains sur le magot.

A partir de là, le film coule tout seul, sans aucun accroc, et les gags bien placés se succèdent, pas à un rythme d'enfer bien sur, on est toujours dans un Laurel et Hardy, donc cela prend son temps... Au passage, on sait que les digressions burlesques ont été la seule consolation des fans sur certains films, mais elles sont ici bien représentées, moins chargées toutefois dans la mesure ou elles n'ont pas la pesanteur abominable d'un film à soutenir. On ne peut pas ne pas mentionner les deux grands moments musicaux du film, "At the ball, that's all", durant lequel les deux compères dansent à nouveau ensemble, Hardy visité une fois de plus par la grâce, et le célèbre "Trail of the lonesome pine" durant lequel Laurel chante alternativement avec une voix de basse et une voix de soprano. D'autres passages désormais obligés s'intègrent sans problèmes à l'ensemble, notamment les nouveau gags physiques: Laurel et son pouce-briquet d'une part, et la scène au cours de laquelle la tète de Hardy, coincée dans le plancher, est soumises à d'atroces contorsions. Enfin, l'interaction avec Finlayson est ici à son maximum, l'acteur étant très présent. Que demander de plus???

Par ailleurs, si le film n'est pas, loin de là, la première parodie de western due aux grands du burlesque (En vrac, tous les autres y sont passés, de Stan Laurel en solo à Buster Keaton, en passant par Chase, Lloyd, et même Chaplin dans certaines séquences de The pilgrim), il est un peu anachronique, le western n'étant plus ou pas encore le genre roi qu'il est devenu depuis: Gold is where you find it, de Curtiz, sorti l'année suivante, puis Stagecoach de Ford, Destry rides again de George Marshall, Jesse James de Henry King et Dodge City de Curtiz (Tous en 1939) vont être parmi les films qui vont sortir le western de l'ornière des séries Z dans laquelle il était confiné depuis l'échec en 1930 de Billy the Kid (Vidor) et The big Trail (Walsh). Alors, coïncidence, ou... merci Laurel et Hardy?

 

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Western