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26 juillet 2017 3 26 /07 /juillet /2017 21:40

Sorti en 1919, mais probablement tourné plus tôt alors que Laurel faisait un petit essai solo chez Roach, ce film d'une bobine est tellement anarchique qu'il semble parfois improvisé dans un décor d'hôtel. ll est parfois un peu difficile à résumer:

Laurel est le concierge d'un hôtel, dans lequel plusieurs famille vivent, qui vont se mélanger, dominés par une situation troublante: un homme (William Stevenson) trompe sa femme avec une vamp (on reconnait sans problème Marie Mosquini dans un de ses rôles favoris), et se fait surprendre par madame. Celle-ci essaie de lui tirer dessus, mais rate en dépit des efforts de Laurel pour l'aider. A la fin, quand il retourne vers son épouse l'homme lui dit: "Je t'aime, mais tu tires vraiment mal!"...

Bref, tout ça n'est pas très sérieux, et on sent bien que Laurel est à la recherche d'un personnage, ou d'une cohérence, que l'improvisation ici à l'oeuvre, en dépit de l'atmosphère vaguement surréaliste, peine à lui donner. les aficionados de Roach reconnaîtront ici sans aucun problème Charlie Stevenson, Noah Young et James Parrott...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Laurel & Hardy
26 juillet 2017 3 26 /07 /juillet /2017 21:28

Sur le front de mer, dans une petite ville Californienne, une jeune femme entre dans un café, pour y manger, suivie d'un certain nombre d'hommes. Elle y croise aussi un vagabond, qui est venu là en trichant un peu, et en escroquant un gamin. Comme celui-ci est le fils d'un policier, il va y avoir, forcément, un peu de sport...

Hal Roach est un grand homme: il a eu la bonne idée de fonder un empire de la comédie sans lequel nous aurions été privés de Harold Lloyd, Snub Pollard, Stan Laurel et Oliver Hardy. Ou du moins tous ces gens auraient sans doute fait carrière, mais pas de la façon qu'on connait. Par contre, en tant que cinéaste, c'est différent: il était largement tributaire du talent qui était assemblé sur un film. Pour le premier court métrage solo de Stan Laurel, qui venait de s'illustrer aux côtés de Larry Semon à la Vitagraph, dans une série de films de deux bobines, ça part un peu dans tous les sens. Il est probable que tout ce petit monde est en rodage. La première série de courts métrages avec Laurel ne durera d'ailleurs pas.

Notons toutefois trois choses: 

un: l'un des policiers est le grand Noah Young, le dieu de la castagne et de la discorde chez Hal Roach.

deux: la jeune femme dont le manège est d'ailleurs incompréhensible, est Clarine Seymour, une éphémère actrice, qui s'illustrera chez Griffith avant une pneumonie fatale à 22 ans.

trois: Laurel utilise ici un gag avec un chapeau, qui sera réutilisé par Lloyd l'année suivante, mais en beaucoup mieux. Rien ne se perd, rien ne se crée: la loi habituelle du gag.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Laurel & Hardy
5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 18:21
The midnight patrol (Lloyd French, 1933)

Continuant sur la lancée de Me and my pal, voici encore un court métrage qui passe tout seul, et qui ajoute une nouvelle pierre à l'édifice de l'absurde morbide, un trait lié à Stan Laurel lui-même...

L’agent Laurel et l’agent Hardy ont été engagés le jour même, et ils sont particulièrement inefficaces, ce que les bandits eux-mêmes ne peuvent que remarquer, et ils ne se font pas prier: Stan en surprend même en train de voler les roues de leur voiture de patrouille, alors que les garçons sont au volant! Ils ne se rendent pas compte que le "commerçant" qui les accueille dans sa boutique, est en fait un cambrioleur! Ils vont enfin intervenir pour un supposé cambriolage, et arrêter le chef de la police qui avait oublié ses clés. Celui-ci trouvera à la fin du film une solution radicale pour se débarrasser d’eux... Je vous la laisse découvrir, elle est laconique, mais très efficace.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Comédie
1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 14:31
Me and my pal (Charles Rogers, Lloyd French, 1933)

Après quelques retards au démarrage, dus à l’attention du studio entièrement concentrée sur The devil’s brother, les courts métrages de deux bobines ont soudainement été l'objet d'une embellie phénoménale. Les prétentions de tout le monde ont été revues à la baisse, et un certain nombre de scripts très "Laureliens" ont été développés, résultant dans quatre perles… Voici la première.

Hardy s’apprête à se marier, autant avec les millions de son futur beau-père (James Finlayson, en "Mr Cucumber!) qu’avec sa fiancée, et il a chargé Stan de prendre les mesures qui s’imposent: notamment, celui-ci a ramené un cadeau bien intentionné: un puzzle pour les longues soirées d’hiver. Au lieu de se charger des derniers préparatifs, Stan se lance dans le puzzle, et la contagion aidant, le mariage programmé a vite du plomb dans l’aile.

Dans ce film réalisé par Charles Rogers, et donc largement piloté par Stan Laurel soi-même, Laurel et Hardy démontrent que tout l’art de la comédie courte ne repose pas sur le fait de pouvoir aller d’un point A à un point B : il suffit d’avoir l’intention d'aller d'un point A à un point B, et d'en être empêché. En vérité, une fois le puzzle ouvert, non seulement ni Laurel ni Hardy ne quitteront la maison, mais le reste du monde va s’installer à domicile, happé par le puzzle. Et bien sur, la maison sera détruite au final.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Comédie
11 août 2016 4 11 /08 /août /2016 15:41

Difficile à croire, sans doute, mais toute l'attention du studio Roach, en cette année 1933, était concentrée sur ce film de 9 bobines, supposé à lui tout seul imposer Laurel et Hardy une bonne fois pour toutes. D'ailleurs, Hal Roach dans le rôle de réalisateur de long métrage, c'est le signe d'un film important pour le studio...

Fra Diavolo, donc, devait être le titre Américain, de ce film, mais on l’a Anglicisé. D’autres modifications d’importance ont eu lieu, notamment un resserrement du montage, qui totalisait 11 bobines, faisant la part belles aux chansons et aux moments-Chantilly de ce qui reste, je le répète, une opérette. L'actuelle version de 9 bobines a été resserrée autour des deux vedettes, mais ce n'est pas suffisant. Fra Diavolo (Dennis King) est un bandit qui se cache en chantant à tue-tête des airs (de sa voix de baryton, si je ne m’abuse) dans lesquels il s’auto-dénonce en permanence, et il s’acoquine avec Stanlio et Ollio, deux bandits ratés, pour subtiliser les bijoux et l’argent d’un couple d’aristocrates joués par James Finlayson et Thelma Todd. Les moments-clés de l’opérette ne sont que rarement et moyennement drôles, mis en scène par Hal Roach. Le reste du film, c’est-à-dire dire l’épopée mal intégrée de Stan Laurel et Babe Hardy a été tournée par Charles Rogers, et sans doute largement supervisée par Laurel lui-même.

Les moments de slapstick prennent leur temps, mais on ne s’y ennuie heureusement pas. Il est regrettable que Finlayson (Toujours aussi moustachu) et Todd (Toujours aussi charmante) aient eu peu d’occasions d’échanger avec leur collègues du studio, tant Dennis King, qui joue Diavolo, est tarte (A la chantilly, donc). Le plus drôle, c’est que ce film est considéré comme un classique en France, on le retrouve d’ailleurs en avantageuse compagnie dans le livre de Patrick Brion consacré à la comédie. Sans doute à cause des plaisanteries de Stan, qui pour passer le temps, fait des jeux de mains hilarants et assez virtuoses, en même temps que parfaitement inutiles. Ce dernier adjectif sied totalement au film.

 

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Laurel & Hardy
11 août 2016 4 11 /08 /août /2016 15:34

L’année 1933 est marquée de deux événements chez Laurel et Hardy: d’une part, le départ de James Parrott, réputé incontrôlable pour son alcoolisme, mais dont surtout Roach ne voulait plus pour réaliser des longs métrages, désormais le format privilégié du producteur, au grand dam de Stan. Ce départ (Même sil reviendra par la petite porte en tant que gagman) s’accompagne de l’arrivée discrète et occasionnelle dans le fauteuil de réalisateur et co-réalisateur, d’un collaborateur dévoué à Stan, Charley Rogers; un signe que désormais, y compris dans le petit studio familial ou on s’amuse à travailler en faisant rire, la guerre de tranchées entre les exécutifs et les créatifs a commencé.

Le deuxième événement de taille, c’est la mise en chantier de Fra Diavolo, un film musical adapté d'un opéra comique dont Roach est persuadé qu’il va achever de persuader la terre entière du génie de Laurel et Hardy, bien qu’il les étouffe en permanence derrière une intrigue totalement insipide. Une attitude qui ne présage rien de bon dans la mesure ou Laurel et Hardy vont devoir bientôt passer définitivement au long métrage…

En attendant, voici Twice two, le bien nommé dernier court métrage de Laurel et Hardy réalisé par le petit frère de Charley Chase. On ne peut pas dire qu’avec ce film, Parrott fasse des adieux brillants. C’est lent, et peu inspiré, sauf en matière de prouesse technique: Laurel est marié avec la sœur de Hardy, et Hardy avec la sœur de Laurel; c’est une soirée d’anniversaire, pour les deux couples qui se sont mariés le même jour, et Mrs Laurel (Donc, Oliver déguisé) a préparé une surprise pour tout le monde. C’est très bien fait, et çà supporte une deuxième vision sans aucun problème, rien que pour juger sur pièces des truquages: en fait, un montage particulièrement minutieux la plupart du temps, plus une double exposition de quelques plans.

Pour le reste, on peut aussi voir que si Laurel reprend le rôle déjà exploré dans Another fine mess d'Agnes, en y ajoutant juste le doublage crétin (Aucune des deux dames ne reprend sa vraie voix), Hardy interprète vraiment le rôle de sa soeur avec une conviction qui laisse pantois: ça s'appelle le génie.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Comédie Pre-code
27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 16:26
Towed in a hole (George Marshall, 1932)

Hardy et Laurel, marchands de fruits de mer, achètent durant la première minute du film un bateau à retaper, qu’ils vont saboter en voulant le réparer sur le reste du court métrage. On trouvera ici de bons gags, impliquant beaucoup d’eau et de peinture, et un mémorable Tit for tat: cette expression désigne dans le monde de Laurel et Hardy les échanges froids et agressifs, par exemple la réaction de Charlie Hall dans The battle of the century lorsqu’il prend calmement une tarte et l’envoie poliment à la tête de Hardy, déclenchant une réaction en chaîne. Dans ce film, Hardy se venge d’avoir reçu de l’eau en posant un tuyau d’arrosage dans la salopette de Laurel, le tout avec le plus grand calme et la plus grande concentration… Les échanges méthodiques se poursuivent ensuite durant 4 minutes… Un autre gag notable arrive lorsque Laurel reste à l’intérieur du bateau, sommé par Hardy de ne rien faire afin d’éviter toute catastrophe : il souffle alors dans son pouce, provoquant un mouvement de son chapeau. C’est la deuxième excentricité physique de Laurel, après ses oreilles qui bougent de Blotto et Any old port! Bientôt, The devil’s brother allait en rajouter dans ce domaine…

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
21 juillet 2016 4 21 /07 /juillet /2016 09:38
Their first mistake (George Marshall, 1932)

Parce que Mrs Hardy (Mae Busch) se plaint de voir son mari s’associer constamment avec Mr Laurel, ce dernier suggère à son ami d’adopter un enfant; Ce l'occupera, lui suggère-t-il... Mais lorsque de retour à la maison avec un bébé Hardy apprend que son épouse souhaite divorcer, il va donc devoir élever cet enfant seul, ou plutôt avec Laurel, ce qui est pire.

L’histoire ne tient pas debout, et par ailleurs, on remarquera la façon dont le bébé devient un objet pur et simple et bruyant. Quelques bons gags sauvent l’entreprise, avec en particulier le biberon que Laurel sort de sa chemise de nuit, comme s’il y était toujours caché, et diverses scènes de destruction dues à la rencontre inopinée entre la tête de Hardy et les meubles. Pour le reste, et en dépit d'une spectaculaire confrontation entre Hardy et Mae Busch qui sauve au moins le début du film, on s'ennuie quand même un peu trop pour un film de 20 minutes...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach
16 juillet 2016 6 16 /07 /juillet /2016 09:07

"Rex, king of the wild horses” était pour Hal Roach une vedette comparable à Rin-tin-tin, le chien qui a maintenu la Warner à flot avant qu’ils ne s’imposent avec la révolution du cinéma sonore… en un peu moins canin, et un poil plus chevalin. Il est donc la star en titre de ce western du au studio plus connu pour la qualité de ses comédies que pour ses westerns et films d’aventures de série B. Mais soyons honnêtes: s’il n’y a que quatre autres acteurs (ainsi qu’une jument et un serpent) dans ce petit film, on retiendra la présence de… Oliver Hardy et James Finlayson. Ce sont bien eux, l’un rappelant sous un maquillage un brin excessif son talent pour incarner les méchants particulièrement vicieux, et l’autre interprétant derrière sa grosse moustache un ahuri qui sert surtout à alléger le ton d’un film âpre et assez brutal…

L’intrigue se situe dans les abords de la vallée de la mort, en Californie, où deux bandits qui sont amenés à cohabiter (non sans discorde) vont se retrouver près d’une mine d’or: celle de Jake Belcher, un vieux prospecteur un peu minable, qui a recueilli quelques années auparavant une petite fille, maintenant adulte. Les deux bandits vont repérer un filon qui a échappé à son propriétaire, et se disputer la mine d’or, mais aussi la fille. Quant à elle, elle va manifester une tendance certaine au réveil de ses sens en côtoyant l’un des deux bandits… Et c’est bien ce qui fait l’intérêt du film: 16 ans avant la gauche et ridicule tentative de Howard Hugues avec The outlaw, No man’s law est un western qui tourne principalement autour de la sensualité. A l’exception de Jake Belcher, interprété par James Finlayson et sa grosse moustache, et censé amener les gags, c’est principalement de désir qu’il est question, dans le drame humain un brin violent qui se joue autour de la mine d’or, dont l’étalon Rex se veut un témoin partial avant d’être un juge. Après avoir vu la mine et son contenu, Nye (Hardy) et Spider O’Day (Theodore Von Eltz) vont voir Toby, la jeune femme, qui se baigne dans un point d’eau, et vont quelque peu oublier le pactole. Les diverses aventures qui suivent tournent plus autour de la rivalité pour la possession de la jeune femme que pour la possession de l’or, et bien sur le comportement des deux hommes va être différent: à la brutalité de Nye, O’Day oppose une certaine décence et une humanité qui va faire que la jeune femme tranchera sans trop de problèmes. D’autant que les deux hommes se différencient non seulement par leurs manières à son égard (O’Day essaie de séduire en se rasant, et est plus délicat, mais Nye recourt à la classique tentative Griffithienne de viol), mais aussi par leur traitement du père adoptif: Nye le met dans une brouette pour le jeter dans le trou d’eau! Barbara Kent, qu’on connait au moins comme la jeune sœur de Lars Hanson dans Flesh and the devil (Clarence Brown, 1927) et la jeune héroïne dans Lonesome (Paul Fejos, 1928), interprète d’une façon clairement sensuelle la jeune femme, et ce dès le départ, lorsqu’elle se réveille dans la cabane, vêtue de ce qui est manifestement une chemise d’homme bien trop grande, et bien sur durant la deuxième bobine, qu’elle passe surtout dans l’eau, nue. Cette attirance sexuelle exercée par la jeune femme, principal moteur du drame est inattendue non seulement pour un western, à plus forte raison pour une production Roach. Mais Toby est en fait l’objet de cette lutte cosmique entre le bien et le mal, sous l’œil de Rex. Le cheval intervient deux ou trois fois au début du film dans le but de manifester son hostilité à Nye, mais reste surtout le sauveur des justes, épargnant Toby et O’Day dans le conflit, mais causant, et l’écrire me fait froid dans le dos, la mort d’Oliver Hardy. La scène mérite d’être vue, et est à l’image de la réalisation impeccable du film, due à Fred Jackman, sous la supervision de F. Richard Jones. Bref, on peut certainement faire bien bien pire, si on a une heure à perdre, que de voir No man's law...

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Published by François Massarelli - dans Muet Western Laurel & Hardy 1927 *
10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 13:38
Scram! (Ray McCarey, 1932)

Ce film, mis en scène (du moins officiellement) par Ray McCarey, est très bon. Il met au prises deux vagabonds, sommés de quitter la vile par un juge irascible (Richard Cramer), avec un bon samaritain saoul (Arthur Housman dans son propre état): celui-ci, jugeant qu’il ne peut laisser aller deux hommes qui l’ont aidé à récupérer sa clé par un temps aussi dégoûtant, les invite chez lui, mais se trompe de maison, et laisse Laurel et Hardy dans les mains de l’épouse (Vivian Oakland, également saoule) du véritable maître de maison, qui n’est autre que le juge.

On regrettera que le juge ressemble à Edgar Kennedy, mais qu’il ne soit que Richard cramer. Sinon, les 5 minutes durant lesquelles Vivian Oakland fait joujou avec nos deux amis sont riches de possibilités: que se passerait-il vraiment si le juge ne rentrait pas, sachant qu’elle les pousse ostensiblement vers le lit ?

Je m'en voudrais d'omettre cette dernière précision: en argot de l’époque, « Scram ! », une injonction impérative donc, veut dire en gros « Casse-toi, pauvre con » bien qu’il nous répugne d’utiliser cette expression basse et vulgaire qui n’est digne que des plus goujats parmi les goujats.

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Published by François Massarelli - dans Hal Roach Laurel & Hardy