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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 15:56

Quatrième apparition de ce lapin qu'on n'appelait pas encore Bugs Bunny, et à nouveau la raffinement du personnage est en marche. Mais ici, l'essentiel de l'apport fait par Chuck Jones est concentré dans le ralentissement de l'action... Elmer Fudd y figure dans sa première apparition sous une forme quasi définitive d'un bonhomme rebondi et lent, avec la fameuse voix d'Arthur Q. Bryan, et cette manie d'utiliser en permanence des mots qui regorgent de R et de L, les deux consonnes qu'il lui est impossible de prononcer correctement... Il ne chasse pas encore, mais il cherche à photographier des animaux dans le cadre idyllique d'une forêt clairsemée... Et bien sur il va rencontrer un lapin qui va mettre un point d'honneur à se payer sa fiole!

La voix de Bunny (Qui s'appelait encore pour le personnel du studio, pour ce film et le suivant A wild hare, "Happy rabbit") n'est pas encore fixée, et ressemble beaucoup à ce qu'elle était dans Hare-um scare-hum, avec une sorte de signature pre-Woody Woodpecker (Dont la voix allait bien sur être fournie par Mel Blanc, ceci explique sans doute cela...): une sorte d'accent bien rustique, mais accéléré, ce qui ajoute au côté délinquant juvénile du personnage... Pas encore totalement défini au niveau visuel, le lapin est au moins très proche de son futur caractère, et comme je le disais plus haut, Jones en ralentissant l'action nous permet d'apprécier le vrai caractère du personnage, son côté farceur, et laisse aux gags le temps d'avoir du sens... Tout y passe dans la confrontation entre Bunny et un adversaire décidément trop bête pour lui... Le film est de fait classique, et superbe sinon éblouissant...

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Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes
10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 10:47

Il y a toujours quelque chose de vaguement insatisfaisant avec les films de Hardaway et Dalton, qu'on les compare à leurs contemporains Freleng, Jones, Tashlin ou Avery, ou leurs successeurs Davis, Mc Kimson et Clampett. Le dessin rondouillard et malhabile renvoie plutôt à la préhistoire du dessin animé, et les intrigues sont surtout le prétexte à des collections de gags parfois drôles, mais dont l'accumulation ne débouche généralement pas contrairement à ce qui se passe chez Avery par exemple, dont le sens du chaos est justement célébré. C'est pourqui il est cocasse de constater que ces deux metteurs en scène vont être à l'origine de la pus brillante carrière d'un personnage de dessin animé... qu'en toute justice d'autres metteurs en scène bien sur sauront bien mieux utiliser...

La véritable petite graine, ce n'est pourtant pas ce film. La première apparition significative d'un lapin dans un court métrage WB a lieu dans Porky's hare hunt, en fin 1938. C'est un film (Looney tune) en noir et blanc, qui reprend la situation de base de Porky's duck hunt, de Tex Avery, avec un lapin fou au lieu d'un canard. Celui-ci en est plus ou moins un remake en couleurs (Merrie melody), avec un nouveau personnage anonyme en lieu et place de Porky Pig (Qui était à cette époque cantonné aux films en noir et blanc), qui préfigure le chasseur malheureux Elmer Fudd. Il lui est d'ailleurs donné une motivation: il se sent harcelé par le gouvernement et les impôts, donc pour ne rien devoir à personne il va chasser... Mais l'intérêt principal de ce film est d'apporter cette fois au lapin un design plus intéressant, avec ce mélange de gris et de blanc qui fera la distinction du futur Bugs Bunny. Pour le reste, il ne mâche pas une carotte, mais du céléri, et la voix de mel Blanc n'est pas encore en place. Et enfin, c'est un insaisissable, énervant rongeur sans grand intérêt, qui bien sur ne se laissera pas facilement attraper...

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Published by François Massarelli - dans Animation Bugs Bunny Looney Tunes
10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 10:24

Bien que particulièrement anecdotique de prime abord il est intéressant de se pencher sur ce film de 1939, un court métrage de la série Merrie Melodies de la WB (Et non Loney tunes comme on le dit un peu trop souvent, il y avait bien deux séries de dessins animés distinctes à la Warner...), du à la direction de Chuck Jones, et qui met en scène deux "héros" qui ne feront pas long feu, les two curious puppies, soit "deux chiots curieux". D'une part, ces deux héros qui ne parlent pas, et sont confrontés à d'étranges phénomènes dans la maison d'un illusionniste, sont l'une des premières occurrences de la veine animalière pour les plus petits de Chuck Jones, un trait finalement paradoxal pour cet animateur spécialisé dans la peinture cynique des désastres les plus tragiques de l'âme, et de l'échec à son plus ridicule. Bref, comment accepter sans broncher que l'auteur immortel du coyote soi aussi celui qui a créé la gentille souris Sniffles, ou le mignon petit chat qui vit avec le gros chien tendre Marc Anthony?

Ensuite, le film pose une question, qui résonne aussi dans un certain nombre de dessins animés de court métrage Disney: comment se fait-il que le surnaturel ne passe pas facilement dans les cartoons? L'absurde, oui. Le surréalisme, totalement, en particulier dans les films de Tex Avery, dans les Felix ou dans un film comme Porky in Wackyland, de Bob Clampett... Mais le plus souvent, un personnage qui va débarquer dans un endroit et être confronté à des phénomènes inexplicables, doit au préalable être doté d'une raison solide afin de permettre au surnaturel de sonner juste! C'est ce qui ne fonctionne pas vraiment dans ce film: les deux chiens se réfugient dans une maison qui est celle d'un illusionniste, et sont confrontés au comportement hallucinant d'une créature, un lapin qui apparaît, disparaît, les terrifie, et semble n'avoir aucune réalité physique.

Quant à la troisième et dernière raison de se pencher sur ce film insatisfaisant, c'est sans doute parce qu'il est, justement, l'histoire de la rencontre avec un lapin! En 1938, Ben Hardaway avait tourné une variation sur Porky's duck hunt, de Tex Avery, avec un lapin fou furieux. C'est donc la deuxième fois que cet anonyme rongeur vient perturber des héros de cartoons de la WB, et comme dans le film précité, on est encore loin d'avoir une forme notable pour l'animal, mais en tout cas l'idée faisait son chemin, et n'allait pas tarder, en deux films (Hare-um, scare-hum, de Hardaway et Dalton, puis Elmer's candid camera, de Jones) à aboutir à la création d'un héros, un vrai, un gros. Donc pas de bugs ici, mais déjà un "Proto-Bunny"...

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Published by François Massarelli - dans Animation Bugs Bunny Looney Tunes
2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 16:55

Il est probable que bien des personnages mythiques de dessin animé de court métrage ont ainsi commencé leur carrière: par une apparition dans un one-shot, soit un film à part. Il siffit de penser à One froggy evening du même Chuck Jones, ou pour quitter la Warner Bros, à Screwball Squirrel, inventé par Tex Avery pour les besoins d'une attaque virulente anti-Disney à la MGM. Marc Anthony, le gros chien, n'a pas fait bien sûr une carrière proche de celle d'un Bugs Bunny ou d'un Daffy Duck, loin s'en faut, mais son apparition dans trois Merrie melodies de la WB entre 1951 et 1953 a assuré au gros chien tendre et ami inconditionnel inattendu d'un tout petit chat, un culte durable...

 

Rapellons les trois intrigues des dessins animés, tous réalisés par Jones avec son équipe habituelle, et tous contemporains de quelques-uns des premiers films du Coyote: Dans Feed The Kitty (1951), le plus connu, le bouledogue Marc Anthony croise la route d'un minuscule chaton, commence par se comporter en chien vis-à-vis du petit, qui n'en a cure: il adopte tout de suite le gros animal, qui fond littéralement, et le rapporte chez lui; ça tombe mal, la patronne est justement en pétard dans la mesure ou le gros chien a tellement de jouets qu'elle n'en peut plus de ranger. Il va donc falloir dissimuler la présence du petit chat... Puis, dans Kiss Me Cat (1952), Marc Anthony entend ses patrons (Oui, ils ont adopté le petit chat, qui répond au patronyme de Little Pussyfoot) discuter de l'efficacité du chaton en matière de chasse aux souris. Craignant de voir le couple se débarrasser de son ami, le chien déploie des trésors d'ingéniosité pour élever sa réputation; enfin, dans Feline frame-Up (1953), Jones fait intervenir un autre animal parfois vu dans d'autres films, le chat Claude: Marc Anthony doit défendre le petit chat contre l'inventivité de l'autre félin en matière de méchanceté, tout en se défendant lui-même: son maître trouve en effet que le gros chien se comporte de façon indigne avec les deux chats, ce que Claude va très vite mettre à profit.

 

On est donc en territoire domestique, un domaine cher à Hanna et Barbera avec leur série fétiche Tom et Jerry; le succès de celle-ci explique sans doute le fait que la WB ait demandé à Jones de revenir de temps à autre à ce couple paradoxal d'animaux. Pour autant, on peut commencer par douter que le metteur en scène soit le créateur idéal pour ce type de dessin animé, ce qui expliquerait sans doute le fait que seuls trois courts métrages aient été réalisés: Jones avait besoin d'espace, de folie, pas vraiment de quotidien et de quiétude. Mais en trois dessins animés, il va se livrer à une observation, en axant toute la dynamique de ces films sur l'ingéniosité muette et le dialogue gestuel permanent de Marc Anthony, l'un des personnages les plus gentils (Un terme souvent gênant!) de toute l'histoire du dessin animé. Par ailleurs, Jones mise sur le contraste entre l'hyper-conscience de Marc Anthony, devenu le narrateur de ces histoires, et l'inconscience absolue du petit chat, due autant à la jeunesse qu'à l'insouciance, un état enfantin qu'il faut maintenir coûte que coute! Et le résultat est là: ces trois films, jamais mièvres, sont parmi les films les plus tendres faits à la Warner. Lorsque, dans Feed the kitty, Marc Anthony a caché le chaton dans la farine, et qu'il voit sa maîtresse se lancer dans la préparation de cookies, il ne sait bien sur pas que le petit a quitté sa cachette, et le film devient ensuite basé sur les réactions du chien devant l'horreur de ce qu'il imagine: il ne peut rien faire contre sa maîtresse qui utilise un robot mixeur pour la pâte à gâteaux, et s'imagine à la fin que le cookie qu'on lui donne est tout ce qu'il reste de son ami. Les réactions du chien sont drôles, inventives (Et seront d'ailleurs reprises dans Monsters Inc, de Pete Docter, en guise d'hommage appuyé), mais elles sont surtout sincères et déchirantes, au premier degré...

 

Il y a fort à parier que Jones, qui souhaitait toucher à tout, tout expérimenter, a accepté de se lancer dans l'entreprise avec gourmandise; on retrouve sa patte dans la gestuelle des trois films, et le rythme lui est propre. Qu'il n'y soit pas revenu longtemps ne nous étonnera pas: il était plus attiré par le fait d'explorer la noirceur dans la plupart de ses films, et il avait après tout déjà fort à faire avec ses propres séries, notamment le Coyote, ainsi qu'avec les nombreux films de Bugs Bunny, Daffy Duck, Pepe le Pew ou les all-stars qu'il tournait. Que le premier des trois films soit devenu un classique prouve au moins que l'alliance de la tendresse et de l'humour visuel décalé de Chuck Jones fonctionnait... Et ces films d'un autre âge insouciant fait de confort et de conformité, les années 50 aux Etats-Unis, n'ont pas vieilli, réussissant à provoquer le rire encore aujourd'hui. Qu'un metteur en scène touche-à-tout ait mis à profit des dessins animés plus volontiers destinés aux enfants pour se concentrer sur l'alliance amicale inattendue entre deux animaux qui ont habituellement tendance à se faire la guerre ne manque finalement pas de piquant, mais je ne me rendrai pas sur ce terrain, me contentant de dire qu'en ces temps ou la méfiance entre les communautés refait surface de manière alarmante, on peut toujours se réfugier auprès de Marc Anthony et Little Pussyfoot.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Chuck Jones
10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 11:25

 

Dans la galerie des personnages de dessins animés Américains, il y a des superstars, bien sur, et puis des plus obscurs, des "unsung heroes", comme on dit dans la langue de Bob Clampett. Comme la plupart des personnages récurrents des dessins animés, la plupart de ces héros plus rares sont nés de ce qu'on appelle un one-shot. C'est le cas de Pepe le pew, le fameux putois. Et son acte de naissance, c'est ce film, réalisé par Chuck Jones, expérimentateur de combinaisons en chef à la Warner...

Le film se concentre sur un chat, ou une chatte, on ne sait pas trop; l'animal souffre du rejet qui se manifeste par la brutalité, et nous le prouve en se prenant coup de pieds, et coups divers assurés par divers personnages, humains ou animaux (un de ces abominables bulldogs). Pour se tirer de cette situation, l'animal a l'idée de se déguiser en putois, avec de la peinture noire, de la peinture blanche, de l'ail et du fromage Limburger (le plus puant de tous.)... et si l'idée s'avère payante, lui permettant d'entrer dans une boucherie dont tous les occupants s'enfuient, elle aura pour conséquence de le faire toùber entre les griffes du plus obsédé de tous les animaux, un putois en rut perpétuel qui cache ses intentions peu avouable dans un cartoon de 1945 (We shall make such beautiful musics together!) derrière un accent Français et une utilisation artistique du langage, ainsi qu'un aveuglement qui confine à l'abrutisme le plus absolu...

 

Pepe est-il déjà lui-même? Il y a débat là-dessus: en effet, le brave putois est déjà doté de cette incapacité à s'arrêter, de son manque total de raisonnable, de cet impayable accent Français, et de cette sophistication qui renvoie à l'acteur Charles Boyer. Mais il se révèle à la fin marié, père de famille, et Américain! Cela ne durera pas. saluons en tout cas la première apparition d'un personnage qui saura rester attachant en dépit, ou sans doute à cause de tous ses défauts...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Chuck Jones
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 11:51
Voilà: 11 cartoons, des séries mythiques Looney tunes et Merrie melodies sont aujourd'hui privés de parutions DVD, ne sont jamais montrés à la télévision. Ordre d'en haut, d'une hiérarchie bureaucratique qui a décidé de faire un getse en vue du politiquement correct. ce geste ne date pas d'hier, mais du début des années 70. mais ça tient toujours... Le résultat est que ces films, inégaux mais historiques, ne peuvent être vus que sur Youtube, ou sur de médiocres DVD pirates, ou sur des sites interlopes, et que les télécharger est aussi bien vu que d'aller sur un site néo-nazi... En effet, la principale faute des auteurs de ces films est d'avoir joué avec les stéréotypes raciaux. Voyons ces films avant de les mettre au feu (ce que nous ne ferons d'ailleurs pas, tout film mérite sa place au soleil...)
 
Hittin' the trail to Hallelujah land (Rudolf Ising, 1931) Premier des 11 cartoons auto-censurés par WB, pour cause de stéréotypes: en voyant ce petit bout de film, on hallucine: pourquoi le censurer? Sinon, il est très moyen, et largement tributaire de la "Skeleton dance" de Disney et Ub Iwerks.
 
Sunday go to meetin' time (Friz Freleng, 1936) Deuxième des "censored 11", et un film bien dans la manière de Freleng: musical, avec une animation fluide. Une fois de plus, si on joue sur les clichés, pas de quoi bruler le film pour autant.
 
Clean pastures (Friz Freleng, 1937)
Uncle Tom's bungalow (Tex Avery, 1937)
Jungle jitters (Friz Freleng, 1938)
The Isle of Pingo Pongo (Tex Avery, 1938)
Tous ces films ont été retirés de la circulation pour cause de stereotypes raciaux gênants… pas tant que ça pourtant. La parodie de documentaires, Pingo-Pongo, est hilarante, et Clean pastures met en scène quelques grandes figures de Harlem, dont Louis Armstrong, Cab Calloway et Fats Waller, ce qui fait montre d’une certaine culture. Jungle Jitters est crétin et impardonnable avec ses primitifs cannibales, mais Uncle Tom’s bungalow est un chef d’œuvre, qui fait plus que
préfigurer les films MGM de Tex Avery : il les dépasse.
 
All this and rabbit stew (Tex Avery, 1941)
Bon, il est temps de s'affirmer: de toute l'oeuvre de tex Avery, de la Universal ou il a réalisé quelques films réputés médiocres, mais qu'on ne voit jamais, à la Universal et la pub, à la fin de sa carrière, alors que les restrictions budgétaires et les contraintes de la télévision ont considérablement affadi son talent, il est deux périodes qui sont primordiales: A la Warner, ou il a fait beaucoup pour transformer l'humour vers le délire, et à la MGM ou il a inventé Droopy. Il est de bon ton (Télérama l'a décrété) de préférer la seconde, mais moi, je préfère la période Warner: d'abord parce que l'animation y est pure, qu'on 'y répète moins, et les voix sont effectuées à 90% par une seule personne, le grand Mel Blanc. Et puis il y a Bugs, qu'Avery n'a pas inventé, mais auquel il a su donner une personnalité.
Ce cartoon n'est pas le meilleur des Avery, mais il est une intéressante curiosité. des gags resserviront, et sinon, le petit noir qui poursuit Bugs Bunny est aussi maltraité par le script que pouvait l'être Elmer, le chasseur. Alors pourquoi ne pas interdire les cartoons avec Elmer?
 
Coal black and de sebben dwarfs (Bob Clampett, 1943)
Je l'ai déja dit, le plus immense animateur de l'histoire n'est pas Tex Avery, encore moins Walt disney, qui n'a jamais été animateur. C'est (Roulement de tambour) Bob Clampett!! Hystérique, halluciné,tellement riche qu'on ne peut tout capter, son style explose dès le début des années 40. Coal black, c'est bien sur une version "noire" de Snow White, et la censure est-elle justifiée? Dans cette hjistoire ou tout personnage est noir, parle l'argot de Harlem, fait référence au jazz, et çà une certaine culture de vaudeville auto-référentielle (les comiques noirs de l'époque ne disaient pas autre chose, en fait), on y voit surtout un intéressant noircissment de l'écran, alors que la plupart des films à succès alignaient les gens blancs en gommant toute minorité, ce film qui pousse la "négritude" jusqu'à l'absurde est bienvenu, surtout grâce à la vitalité dont il fait preuve.
Et puis marre: on peut voir des sketches entiers de ce facho de Bigard, on peut écouter notre mini-Mussolini d'1m12, on peut aujourd'hui voir, acheter, télécharger légalement Birth of a nation, film important oui, mais totalement raciste, mais on ne peut pas voir ce petit court qui utilise gentiment des stéréotypes pour faire marrer.
 
Tin Pan Alley Cats (Bob Clampett, 1943)
Encore un WB censuré! Mais cette fois, comme avec Coal black de la même année, il est réalisé par Bob Clampett, un connaisseur des nuits de Harlem, puisqu'il trainait avec des jazzmen à chaque fois qu'il pouvait. Ici, il s'amuse à montrer la dualité de la communauté Afro-Américaine, à travers deux officines sise côte à côte: la mission baptiste locale, et le bar louche. Un chat, caricature du grand pianiste et chanteur Fats waller, choisit la deuxième, mais l'ivresse le conduit dans un pays zinzin déja exploré par Clampett dans le cartoon Porky in Wackyland, et c'est tellement idiot que le chat en question va finir par retourner sa veste. les stéréotypes sont là, mais il y a aussi une sorte d'application, en particulier pour rendre hommage aux musiciens. On notera aussi Staline et Hitler, dans le passage délirant, qui nous rappellent que Tex Avery, à coté de Clampett, n'était qu'un amateur...
 
Angel Puss (Chuck Jones, 1944)
Toujours censuré, pour toujours les mêmes raisons, voici un des premiers films typiques de Chuck Jones: Humour noir (sans jeu de mots), absurde, situation prise dans son déroulement, au lieu d'être exposée, et un grand jeu d'expressions désespérées. Le chat, dans sa malignité, est assez proche du Bugs Bunny "méchant" que Jones aimait à mettre en scène.
 
Goldilocks and the three jivin' bears (Friz Freleng, 1944)
Le dernier des "censored 11" est un film assez moyen de Freleng, c'est à dire inégal, musical, et bien en dessous des pépites de Clampett, Avery ou Tashlin, même si on n'est pas encore dans sa série très médiocre consacrée à un canari et un chat qui s'en prend plein la figure... Ici, on notera beaucoup de jazz, et des gags piqués à Avery...
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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett Tex Avery