Un père caille (Quentin quail, donc) décide de montrer les plus importantes choses de la vie à son petit, Toots: comment chasser un ver. Mais ce n'est pas facile, car la petite bestiole se défend, d'une part, et un gros corbeau brutal se mèle de la partie...
C'est un film assez souvent nerveux, dans lequel on remarquera deux choses: on a le sentiment d'une forte accélération du rythme, qui met mal à l'aise, et comme les protagonistes choisissent un registre bavard et hystérique, ce n'est pas toujours très confortable. Et sinon, le décor est souvent placé de trvers, renforçant l'idée d'inconfort. Curieuses expériences... Sinon, la dynamique entre un personnage "adulte" et un jeune plus dégourdi est un classique du genre, mais ce n'est pas un très grand film. A noter, le personnage de la caille est né d'une idée de Clampett... Mais Chuck Jones n'est pas Bob Clampett.
Un bateau arrive à quai, et sa cargaison exotique est débarquée: principalement des bananes, mais aussi un grain de sable inattendu, un tout petit éléphant... Celui-ci va semer malgré lui l'incrédulité, la désolation et pour tout dire la confusion généralisée sur son passage, sans rien faire ou presque.
Jones, qui aimait à expérimenter sur bien des points à commencer évidemment par l'esthétique même de son style, appréciait de sortir des carcans des personnages établis, quitte à lancer de nouvelles franchises, dont il s'avérait le maître incontesté: on pense bien sûr au Coyote ou à Pepe le putois... Mais ici il fait un pur one-shot, surprenant par la simplicité de sa non-intrigue: une série de vignettes dans lesquelles des gens voient le cours de leur jourée perturrbée par la vision d'un minuscule éléphant... Un film tout en finesse.
Bugs Bunny est poursuivi par Elmer Fudd, et trouve un trésor dans une caverne: une capsule temporelle des temps préhistoriques dans laquelle subsiste un film (!) en parfait état... Il le visionne et constate qu'il a un ancètre, un lapin à dents de sabre, qui avait la même vie et la même malice que lui...
On touche le fond du terrier? C'est mauvais, poussif, moche, mal animé (Bugs court et parle, mais sa bouche reste désespérément immobile); le design d'Elmer a considérablement changé, sa voix n'est plus la même... On accepterait je pense les gags basés sur l'anachronisme plus facilement s'ils étaient proposés dans un cadre plus maîtrisé... Mais là, c'est mission impossible: tout, aboslument tout, tombe à plat.
Une poule, Miss Prissy se désole de ne pas être mariée ni, bien sûr, mère... Les autres locataires du poulailler la tiennent à l'écart, et on ne veut pas qu'elle s'approche des enfants. Elle tente de mettre fin à ses jours, et il se trouve que Foghorn Leghorn, le coq, la sauve... Elle tombe instantanément amoureuse de lui... Mais lui bien sûr la rejette. Le chien local, voyant un moyen de se débarrasser de son pire ennemi, concocte un plan pour faire tomber le coq dans les bras de Prissy...
Le personnage de la poule est vraiment intéressant, et visuellement assez juteux. ...ce que je dirais rarement des personnages de McKimson! Quel dommage que ce poulailler soit habité par un personnage sentencieux, aux tics verbaux insupportables, et dont je continue à ne pas comprendre le succès...
Je m'en voudrais de ne pas signaler l'épatant jeu de mots (car lamentable, admettons-le: tout bon jeu de mots est par essence lamentable) autour du riz d'une part, cet ingrédient indispensable (?) des mariages et de la blanquette, et du titre d'un des livres les plus célèbres d'Hemingway... Of Mice and Men, of course.
Voici un film de Freleng qui ressemble furieusement à une Silly Symphony de Disney... de quoi alimenter l'idée d'une connection entre le vétéran des Looney Tunes (ou plutôt des Merrie Melodies), et l'autre firme de Burbank, dans laquelle il avait brièvement fait ses classes d'animateur. S'il fait trouver des différences entre ce film et une silly symphony, disons qu'ici, il y a un certain esprit un peu plus canaille, mais à peine, que dans les filmssouvent bien rangés des équipes de Disney.
Mais pour le reste, cette mini-comédie musicale avec sirènes topless (mais non conforme à l'anatomie, ouf!) reste assez anecdotique, si ce n'est pas son utilisation de couleurs chatoyantes, ce que les films des unités de Leon Schlesinger expérimentaient depuis peu, ou sa gentille énergie. Et Freleng y rend hommage à Charlie Chaplin...
Tout est parti d'un gag anecdotique: une souris qui s'est introduite dans la vitrine d'un pâtissier, et a traversé un gateau au rhum... Sorti complètement rond, le petit animal a donc du se réveiller le lendemain avec la gueule de bois du siècle... Pour soulager ça, ayant besoin de glace, il a commis l'erreur de se tromper de boutique, et de prendre un diamant dans la vitrine d'une bijouterie... Deux policiers (dont une andouille absolue) vont s'occuper de l'affaire)...
C'est un film deChuck Jones, moins connu que d'autres, mais qui partage une qualité certaine: le réalisateur se repose ici sur une situation unique et ça l'inspire généralement, hors des sentiers battus et des personnages un peu trop récurrents. Le personnage de la souris (au fait, chez Jones, la souris, c'est tout un univers! Comment, avec son attirance pour ces petites bestioles, a-t-il fait pour rater tous ses Tom & Jerry quand il a repris les personnages?) est particulièrement attacant, et on remarque une fois de plus le talent de Jones pour camper les imbéciles... Je parle bien sûr de l'un des policiers.
Daffy Duck se rend au Mexique, pour y faire du tourisme, et il commence par un petit passage dans un débit de boisson, où son premier contact avec la culture locale passe par une boisson tellement épicée, qu'il en perd connaissance... Ensuite, il se rend dans une corrida, dont il ne comprend pas les règles ("ce taurau est un nul, il a raté le toréador"); ayant vexé la bête, il est réduit à le combattre...
C'est un étrange film, une sorte d'anachronisme concernant Daffu Duck, dont les différents réalisateurs de la WB étaient en train de changer considérablement l'ADN! Pendant que McLimson l'assagissait tout en l'affadissant, Friz Freleng le transformait en un personnage falot, aigri et mesquin, alors qe Chuck Jones en faisait un éternel insatisfait, victime de la malice de Bugs Bunny notamment, ou faut protagoniste (dont le faire-valoir Porky Pig avait souvent plus de jugeotte et de valeur...)... Pas Arthur Davis qui restait relativement fidèle au taitement initial: Daffy Duck, chez lui, reste donc (sans atteindre la folie manifestée chez Tex Avery, Frank Tashlin et Bob Clampett) un personnage fou, parfois furieux, souvent incontrôlable et dont la mesquinerie n'est qu'une manifestation de son hyperactivité...
Une sauterelle saute, saute, saute... Et dans on indolence repère deux oiseaux qui la regardent. Elle décide de s'en amuser...
Le titre est un abominable jeu de mot entre une phrase à l'impératif contenant trois versions de l'action de sauter, et le mot chump qui désignerait ce qu'en français un rien surranné on appelait une andouille... Voir à ce sujet le film de Laurel et Hardy, A chump at Oxford.
C'est un film dans lequel Friz Freleng raffine son système, d'opposer une victime potentielle qui aura toujours le dessus sur des prédateurs trop malchanceux (Sylvester), bêtes (Yosemite Sam), ou disons, "différents". Ici, c'est plutôt la dernière version, avec deux corbeaux qui, sans vraiment de bonne raison d'ailleurs, font furieusment penser à Laurel et Hardy, en poarticulier ce dernier, dont la façon de parler est souvent subtilement parodiée...
On oublie parfois que McKimson, qui fut probablement le plus ennuyeux des réalisateurs de l'âge classique des Looney Tunes, avait au départ commencé par reprendre l'unité de Bob Clampett dont il avait été l'animateur... Et il avait même repris, sinon la folie furieuse de ses cartoons, en tout cas la poésie particulière, ce qui explique la réussite de certains films, comme Gorilla my dreams, ou celui-ci...
Celui-ci, qui d'ailleurs tourne autour d'un personnage éminemment Clampettien, un petit éléphanteau d'Inde qui répond au doux (?) nom de Bobo. Bobo en a déjà assez d'être une bête de somme et voudrait un meilleur destin que celui de transporter des rondins, dont il sait que quand il sera suffisamment grand et costaud, ils seront très grands eux aussi! Alors il tente de rejoindre son oncle qui lui a enviyé de bonnes nouvelles: il travaille dans un cirque aux Etats-Unis, et est la star de l'équipe de base-ball du chapiteau! Mais prendre le bateau, c'est plus facile à dire qu'à faire pour un éléphant...
Le film adopte le ton du conte, avec une voix off permanente (Bobo ne fait entendre sa voix qu'à la fin), avec un ton mielleux, mais sans sombrer dans la mièvrerie. Il faut dire qu'il y est question d'une trouvaille idiote, mais efficace: pour voyager sans problème, Bobo se peint en rose, car à partir de ce moment-là tous les passagers du bateau refusent d'admettre qu'ils l'ont vu!
Elmer Fudd achète un lapin... Mais il le met en cage ce qui a le don de l'énerver, et surtout de l'inspirer dans une multitude de façons de taquiner son nouveau maître...
Et donc, ce serait Bugs Bunny. Ca ne l'est pas, et ce pour un unique détail (si ce n'est que l'aspect du lapin en question mériterait d'être encore travaillé, ce que Robert McKimson allait bientôt se charger de faire, et avec les résultats que l'on connaît): Mel Blanc n'en a pas enregistré la voix, et si le personnage a déjà des éléments de conversation qui renvoient à son futur... Comment voulez-vous imaginer Bugs Bunny sans CETTE voix?
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un mauvais film du tout, juste une étape rare et essentielle vers la création d'un des personnages les plus importants de l'histoire du cartoon cinématographique... Un personnage sans filtre, assurément, dont linvention allait durant toute la décennie être mise au service d'une malice sans trop de compromis.