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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 15:41

Première guerre mondiale, sur le front français, on décide d'envoyer un pilote pour supprimer le baron SamVon Shpamm (Yosemite Sam). Bien qu'on ait choisi uncochon (anonyme) c'est finalement Bugs Bunny qui s'y attèle...

C'est aussi idiot que ce qui précède, avec cet ajout de trente secondes qui voient Bugs remplacer le volontaire désigné auparavant... L'animation est à peine moins rudimentaire qu'un épisode des Fous du volant, et il y a malgré tout un moment qui vaut son pesant d'or: quand ça s'arrête, qu'est-ce que ça fait du bien... Il est vrai que ce film date de la périoce la plus noire du studio auparavant conduit par Leon Schlesinger, quand les films semblaient essentiellement produits vite et mal, pour alimenter les futurs programmes pour enfants de la télévision...

A noter qu'il y avait déjà eu un film sous le même titre, sorti en 1931, et dont la réalisation incombait à Friz Freleng, dont Gerry Chiniquy serait souvent un assistant.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bugs Bunny
17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 09:48

Cendrillon est donc consignée à la maison, pendant que ses deux abominables presque soeurs et son affreuse marâtre vont faire la bringue. Mais elle a lu le conte et elle s'atonne que sa marraine, la fée, prenne tant de temps pour venir la tirer de ce mauvais pas. Ce qu'elle finit par faire quand même grâce à l'amicale intervention de la police! Une fois au bal, cendrillon tombe instantanément amoureuse du prince, qui est lui interprété par ce fameux personnage avec lequel Avery faisait de nombreuses tentatives dans tous les sens à l'époque (et qui n'aura droit d'être nommé que dans deux titres): il ne s'appelait plus tout à fait Egghead (Crâne d'Oeuf), et pas encore Elmer Fudd... Et sa voix n'était pas non plus encore fixée.

C'est un fstival de méta-film, on l'aura compris, dont la formule sera repsie et rendue parfaite durant les années MGM de Tex Avery. Ici, on constatera que le design de la princesse tient plus de l'image d'Epinal de la petite fille, que de la pin-up telle que les films MGM la consacreront...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 09:43

Daffy Duck interprète un détective, China Jones, qui enquête à Hong-Kong, dans une mystérieuse affaire de disparition, qui réussit à être si embrouillée qu'elle n'a ni queue ni tête...

C'est un festival de tous les clichés possibles et imaginables du genre d'intrigue dont les films de la série Charlie Chan étaient nourris... C'est un film bien moyen, mais qui se laisse voir. Ce genre de court métrage en forme de commentaire sur un genre cinématographique précis était plutôt l'apanage de Chuck Jones, dont parfois le style de ce film se rapproche...

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Daffy Duck Animation
17 mars 2024 7 17 /03 /mars /2024 09:26

Dans les montagnes du Kentucky, deux familles se livrent une guerre sans merci... Sauf à l'heure de la sieste, manifestement, car au moment où commence ce cartoon, la plupart des protagonistes (vêtements rapiécés, pieds nus, grande barbe pour les messieurs, et des cruches d'un alcool maison toujours à portée de la main) sont attelés à cette saine occupation... Mais dès le réveil, la lutte reprend, et il serait intéressant de questionner le nombre de balles qui sont échangées.

Sur ces entrefaites, arrive un pacificateur, qui est la première incarnation d'Elmer Fudd tel que Tex Avery l'avait créé, qui répondait parfois au nom d'Egghead... Il arive en yodelant, sur un scooter, et se présente come celui qui amènera la paix aux deux familles en conflit. ...Ce qui a le mérite, au moins, de les mettre d'acoord puisqu'ils refusent sa médiation.

C'est un film, dont j'imagine qu'il a fallu se poser la question de le remettre dans le circuit ou pas, car après tout il présente un groupe ethnique spécifique (les populations des montagnes rocheuses, et des forêts environnantes), saisi dans tous ses clichés les plus odieux, et montrés avec un humour féroce dans un graphisme plus adulte que bien des cartoons de l'époque: par exemple, les personnages ne peuvent en aucun cas être assimilés à des animaux, et le style de l'animation (qui doit beaucoup à Sid Sutherland, se situe à l'écart du style des Merrie Melodies telles que Harman et Ising, ou Friz Freleng les concevaient, eux qui venaient de Disney...

Tex Avery en profite pour briser le quatrième mur aussi souvent que possible, avec plus ou moins de bonheur: le fait de représenter un personnage qui sort une blague de piètre qualité, dire tout à coup à la caméra "celle-là sonnait mieux en répétition" n'empêchera jamais la blague d'être ratée! Mais cet effort montre bien comment le réalisateur (on disait alors "superviseur", et on l'appelait encore "Fred Avery) tentait de faire bouger les lignes dans l'exercice de son métier...

Et le film montre surtout la fascination constante de Tex Avery pour tout ce qui touche au folklore westernien et/ou Sudiste. La prérogative d'un animateur né au texas, sans doute... Mais ce genre d'histoire de lutte acharnée entre deux familles a beau être un cliché, c'est un ressort dramatique fascinant: même dans ce court métrage qui sert essentiellement à se bidonner durant 8 minutes!

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 15:53

Une poule couve ses oeufs, qui écosent tous en même temps, mais le dernier réserve une surprise: une autruche. La bête est inévitablement la plus turbulente des "poussins", et va très vite échapper à la surveillance de sa "maman". Il va aussi tomber dans les griffes d'une fouine, qui va chanter une version corrigée de la chanson titre, remplaçant la phrase "plein d'argent et toi" en "plein de sauce sur toi"... Comment le bébé-autriche se sortira-t-il de ce mauvais pas? ...la réponse est explosive!

C'est l'un des films de la série merrie Melodies, à l'époque où Tex Avery commençait à montrer, dans ses films, une certaine impatience vis-à-vis du ton enfantin et franchement insipide des cartoons qu'on lui faisait tourner. D'où une certaine émulation, je pense: Friz Freleng, ici, adopte parfois un ton légèrement décalé, moins disneyien qu'à l'éccoutumée. On regrettera la laideur du personnage principal, mais le film est une merveille d'animation.

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Published by François Massarelli - dans Animation Friz Freleng Looney Tunes
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 16:13

Je l'ai déja dit, le plus immense animateur de l'histoire n'est pas Tex Avery, encore moins Walt Disney, qui n'a jamais été animateur. C'est (roulement de tambour) Bob Clampett!!

Hystérique, halluciné, tellement riche qu'on ne peut tout capter, son style explose dès le début des années 40. Coal black, c'est bien sur une version "noire" de Snow White, et la censure est-elle justifiée? Dans cette histoire ou tout personnage est noir, on parle l'argot de Harlem, fait référence au jazz, et à une certaine culture de vaudeville auto-référentielle (les comiques noirs de l'époque ne disaient pas autre chose, en fait)... On y voit surtout un intéressant noircissement de l'écran, alors que la plupart des films à succès alignaient les gens blancs en gommant toute minorité, ce film qui pousse la "négritude" jusqu'à l'absurde est bienvenu, surtout grâce à la vitalité dont il fait preuve. 

Et puis marre: on peut voir des sketches entiers de ce facho de Bigard, on a droit à Eric Zemmour à la télévision, on nous concocte des lois anti-immigration pour stigamtiser les étrangers, on peut aujourd'hui voir, acheter, télécharger légalement The Birth of a nation, film important oui, mais totalement raciste, mais on ne pourrait pas voir ce petit court qui utilise gentiment des stéréotypes pour faire rigoler? Ca m'irrite, quand même. Surtout que le film est soigné, et une intéressante comparaison avec Snow white and the Seven Dwarfs, le chef d'oeuvre de... David Hand.

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Looney Tunes Animation Censored 11
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 16:04

Un bateau quitte Nw York pour se rendre sur l'île de Pingo Pongo. Nous sommes du voyage, un aimable monsieur fournit une voix off totalement dans le ton des travelogues du genre, et une fois arrivés, les surprises loufoques nous attendent sur l'île...

C'est l'une des spécialités de Tex Avery à la Warner, qui aimait tant réaliser des faux documentaires pour mieux les dynamiter de l'intérieur. Cette fois il introduit un personnage (Egghead, qui n'est pas encore le prototype d'Elmer Fudd) qu'il rôdait à l'époque, pour créer une attente chez le spectateur. Il introduit aussi une scène idiote avec un ours blanc et un inuit... Et une vision des peuplades noires qui pose évidemment problème. D'où la censure: officiellement, The isle of Pingo Pongo n'est pas visible aujourd'hui et WB refuse de sortir le film de ses archives... Il fait partie d'un panel de 11 films ainsi interdits de diffusion.

Pourquoi? D'une part, c'est la vieille vision "primitive" des peuples Africains, ceux qu'on qualifiait de sauvages, qui en apparence semble l'emporter, sans parler d'une physionomie qui les apparente plus à des caricatures d'humains. Mais on pourrait aussi constater qu'il s'agit ici d'un choc de cultures, avec les noirs qui chantent du jazz (Sweet Georgia Brown avec une mini-caricature de Fats Waller), ou qui interpètent une vieille scie du foklore country (She'll be coming round the mountain) ou dansent le menuet... Un débat qu'on ne tranchera jamais.

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Published by François Massarelli - dans Censored 11 Looney Tunes Animation Tex Avery
28 janvier 2024 7 28 /01 /janvier /2024 15:53

Sur le Mississippi, des personnages voyagent en bateau à aubes... Une des passagères a un employé (hum...) qui s'appelle Oncle Tom, et celui-ci se perd en route vers le fleuve. Il se retrouve dans un cimetière...

Bon, arrêtons-nous même si ce film semble avoir un semblant d'intrigue, il n'en a pas beaucoup! Il s'agit plus d'une série de vignettes, qui permettent à Harman et Ising de placer un maximum de séquences qui renvoient directement à Disney. Piggy, le héros, est très proche de Mickey, sa petite amie est une simili-Minnie, les interpèdes musicaux nombreux trahissent un montage au rythme du métronome qui était la pratique courante dans les Mickey et les Silly Symphonies. La séquence sur le bateau renvoie à Steamboat Willie, et le passage dans le cimetière nous rappelle immanquablement The skeleton dance, d'Ub Iwerks (1929), la première des Silly Symphonies...

Ce court métrage des premiers temps de l'unité de Leon Schlesinger fait aujourd'hui partie d'une redoutable élite, celle des censored 11 comme on les surnomme. 11 courts métrages de la WB censurés pour leur représentation problématique des populations Afro-Américaines. Mais honnêtement, Jungle Jitters a fait bien pire... Peut-être cette censure est-elle une façon d'expier le racisme particulièrement féroce que tous les historiens prêtent à Jack Warner...

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Published by François Massarelli - dans Censored 11 Looney Tunes Animation
27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 17:09

Porky Pig se rend au fin fond de l'Afrique ("Darkest Africa!) pour y retrouver le dernier des dodos...

...et le trouve.

Déjà vu, donc, car ce film est un remake de Porky in Wackyland, un film en noir et blanc ce 1938, réalisé par Bob Clampett qui y montrait pour la première s conception complètement surréaliste et totalement frappée du cinéma. Pour voir ce que j'en pense, on se réfèrera à la critique de ce dernier film...

...Pour ce qui est de celui-ci, on s'interroge, notamment, comment on peut l'attribuer à Freleng, dans la mesure où en dehors de certaines attitudes du héros, et de changements mineurs, la seule différence majeure (outre l'arrivée de la couleur désormais généralisée) est la substitution des décors de l'original par des images sous la directe influence de Dali. La fin a été aussi redessinée de manière significative, et changée dans les faits.

Clampett absent (il a quitté le studio deux ou trois années avant), la tâche de superviser ce remake a donc incombé au vétéran Freleng, qui débouche sur un film probablement inutile, mais qui en soi, reprenant 80% du film initial à peu près fidèlement, est forcément totalement réjouissant. Et pour le reste, Freeleng n'est pas crédité à la réalisation... et Clampett non plus.

 

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Published by François Massarelli - dans Friz Freleng Bob Clampett Animation Looney Tunes
27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 16:57

Encore un dessin animé WB censuré! Mais cette fois, comme avec Coal Black and the Sebben Dwarfs sorti la même année, il est réalisé par Bob Clampett, un connaisseur des nuits de Harlem, puisqu'il trainait avec des jazzmen à chaque fois qu'il pouvait.

Ici, il s'amuse à montrer la dualité de la communauté Afro-Américaine, à travers deux officines sise côte à côte: la mission baptiste locale, et le bar louche. Un chat, caricature du grand pianiste et chanteur Fats waller, choisit la deuxième, mais l'ivresse le conduit dans un pays zinzin déja exploré par Clampett dans le cartoon Porky in Wackyland, et c'est tellement idiot que le chat en question va finir par retourner sa veste.

Le film est notable pour le fait qu'il agit un peu en chaînon manquant entre Porky in Wackyland, et son remake Dough for the do-do: alors que dans le film de 1938, Clampett et son équipe avaient imaginé un pays délirant et surréaliste, mais visuellement très cartoon, celui-ci transporte les même celluloids qui ont été utilisés par le premier film sur des fonds qui sont autant d'allusions à Dali. Une tendance qui se confirmera de manière spectaculaire sur le remake de 1948.

Les stéréotypes sont là, mais il y a aussi une sorte d'application, en particulier pour rendre hommage aux musiciens. On notera aussi Staline et Hitler, dans le passage délirant, qui nous rappellent que Tex Avery, à coté de Clampett, n'était qu'un amateur... Quant à la censure du court métrage, que la Warner refuse à l'heure actuelle de remettre dans le circuit, il ne m'appartient pas de me prononcer: le film montre une vision caricaturale de la communauté Afro-Américaine (en particulier à travers les aspects physiques des personnages, ainsi qu'un certain nombre de clichés culturels), tout en en reprenant affectueusement la culture notamment musicale.

 

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Published by François Massarelli - dans Bob Clampett Looney Tunes Animation