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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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7 juin 2017 3 07 /06 /juin /2017 15:53

Dans ce court métrage de deux bobines, on voit bien la marque de l'économie Sennett: quand on fait un film, on essaie de différencier les deux bobines, afin de pouvoir éventuellement les transformer en deux films indépendants! Et par ailleurs, ce film assez médiocre dans l'ensemble bénéficie d'un statut de classique... Ca s'explique très facilement. Le film est axé autour d'une invention, qui justifie le titre (Sorte de mélange balourd entre argot 1925 et une invention de l'époque): le pilotage des voitures par radio. Du coup, la première bobine est un festival de cascades et poursuites liées à une accumulation (Parfois littérale, aussi bien horizontalement que verticalement) de ces tacots à vil prix, qu'on surnommait des "Lizzies". C'est la partie la plus connue de ce film qui par ailleurs met en scène Andy Clyde et Billy Bevan.

La deuxième bobine, quant à elle, est située en intérieurs, et concerne une offensive d'espionnage industriel, pour piquer à l'inventeur sa machine. C'est lent, répétitif, et notamment pollué par une série de gags racistes. Du coup, il est clair que le film est assez mal foutu...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Del Lord Mack Sennett
7 juin 2017 3 07 /06 /juin /2017 15:33

Dans Black Oxfords, le script repose sur un cliché éculé du mélodrame, qui a été repris des dizaines de fois par les scénaristes de Sennett: une mère et une fille font face à un propriétaire véreux, qui les menace d'éviction car elles ne peuvent payer le loyer, à moins que... la fille n'accepte d'épouser le propriétaire! Le fils, qui est en prison, s'évade afin de leur venir en aide... 

La fille, c'est Marceline Day, qui à 16 ans, joue son premier rôle dans un film! On la voit aux côtés de Sid Smith (Jack, le frère), et de Natalie Kingston dont le rôle (La fiancée de Jack venue d'un peu nulle part) est comme cela sera souvent le cas, purement décoratif! Il y a peu à dire sur ce film, qui installe en une bobine une situation assez basique, le prétexte à déchaîner les voitures sur une deuxième bobine entièrement construite sur des poursuites. Bref, on est chez Del Lord, qu'un historien a appelé le Mozart du cinéma burlesque mécanique!

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Mack Sennett Del Lord
6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 07:22

De tous les metteurs en scène de Sennett, il était le plus extrême, celui qui ne reculait devant aucun gag, aucune opportunité d'en rajouter: la filmographie de Del Lord est une suite fascinante de courts métrages surréalistes. Il a surtout tourné avec Sid Smith et Billy Bevan, mais au début de sa plus longue période pour le studio, il a aussi dirigé le comédien loucheur Ben Turpin, notamment dans ce classique de l'auto-dérision. C'est d'ailleurs l'un des nombreux films de Sennett dans lequel le lieu de l'action et le lieu du tournage se correspondent à 100%: le studio d'Edendale...

Harry Gribbon tourne un film chez Sennett, un western dont l'acteur principal (Sid Smith) est plutôt frileux quant aux cascades. Il faut trouver quelqu'un capable d'effectuer exactement les gestes compliqués qui sont requis par l'action! Arrive alors par hasard dans le studio un cow-boy inattendu, Joe Magee (Turpin), qui par un hasard extraordinaire fait exactement ce qui est demandé, mais par hasard. Il est engagé (Une scène dans laquelle il joue avec Madeline Hurlock l'a convaincu), et la vie ne va pas être des plus tranquilles...

Il y avait deux moyens de faire du métrage facile de pellicule chez Sennett, et ils sont tous les deux représentés abondamment dans ce film: d'une part, le fait de tourner dans le studio une histoire de tournage, comme dans The extra girl, le long métrage de F. richard Jones exactement contemporain avec Mabel Normand. C'est simple, ça permet de ne plus se soucier du cadrage, et le public adore... Et d'autre part, profiter de la vie, et filmer ce qui se passe dans les rues, comme un incendie qu'on se débrouillera ensuite pour incorporer dans n'importe quel film. C'est donc une suite de scènes dans lesquelles Turpin doit faire cascade idiote après cascade idiote, et c'est assez drôle. Mais on constate, d'une part, que le studio aime à s'auto-caricaturer en une espèce d'asile dans lequel se jouerait un concours du plus frénétique, et d'autre part que les cascades sont non seulement dangereuses dans l'histoire, mais qu'elles ont du occasionner plus d'un souci chez ces acteurs pourtant rompus à l'exercice. Et Del Lord, qui était auparavant en charge des cascades automobiles (Quiconque voit un de ses films le devinera très vite); ne se prive d'absolument rien.

...L'inconscient!

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Del Lord Mack Sennett
5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 09:24

Si les films produits à l'époque du muet par Mack Sennett sont reconnus comme les plus farfelus, à plus forte raison ceux tournés dans les années 20, alors il est peut-être temps de rappeler que de tous les metteurs en scène (Et non des moindres: Harry Edwards, Roy Del Ruth, Clarence Badger, Eddie Cline ou encore Clyde Bruckman font partie de la liste!) du studio, Del Lord était sans doute le plus doué parmi les spécialistes en matière de bouffonnerie. Bref ses films sont idiots, et ce volontairement: une sorte de pure synthèse parfaite de ce qui faisait le style Sennett: scripts qui prennent l'eau, situations imbéciles, acteurs en roue libre, le fameux cyclorama de Mack Sennett utilisé plein tubes, tournage à 12 images secondes pour être montré à 24, etc... Rien ne lui faisait peur, rien ne l'arrêtait, et le résultat, c'est que ses films sont glorieusement et définitivement crétins. Celui-ci ni plus, ni moins que les autres...

En Bullomania, on aime particulièrement les toreadors. Et du coup, la princesse Ernestine (Madeline Hurlock) ne pourra se marier qu'avec un de ces tueurs. Le chauffeur du roi, Adonis (Sid Smith) décide donc de le devenir. Parallèlement, le torero Manuel Risotto (Andy Clyde) kidnappe la jeune femme, ce qui occasionne une poursuite, dans laquelle la confusion s'installe: on croise en effet un inventeur qui vient de mettre la dernière main à la fusée qui l'amènera sur Mars... et le reste est indescriptible, défiant glorieusement toute tentative de critiquer quoi que ce soit. On notera aussi que contrairement à Mud and Sand, de Stan Laurel, ce film ne tente pas un seul instant de parodier, au delà du parallèle avec le titre, le film Blood and sand de Fred Niblo avec Rudolf Valentino. Quoi qu'il en soit, la stupidité militante, à ce niveau, devient purement et simplement de la beauté.

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Del Lord Mack Sennett
6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 17:01

En deux bobines, Badger semble résumer d'une façon très pertinente tout le mélodrame contemporain: un méchant hors-concours (Wallace Beery) est le tuteur à la fois d'une jeune et jolie femme (Gloria Swanson) et de son prétendant (Bobby Vernon, le héros en titre). Il s'acharne à éloigner le garçon pour épouser la fille et mettre la main sur la fortune de la damoiselle... Puis va tout faire pour se débarrasser d'elle lorsqu'il s'avérera qu'elle en sait décidément trop. Attachée à des rails, avec un train qui s'apprête à la scier en deux, Gloria sera-telle sauvée par son bon ami ou par le chien Teddy?

Ce qui nous promet un beau suspense pour la deuxième bobine, avec train, risque de se faire écraser sans pitié, montage parallèle et cascades impeccables. Et je m'en voudrais de ne pas mentionner ce grand moment d'inutilité cosmique, lorsque Bobby Vernon, attaché à un câble invisible (l'acteur, mais pas son personnage), danse de la manière la plus joyeusement crétine qui soit...

...Il me semble que le titre donne la solution, mais peu importe après tout: ce film dynamique à la mise en scène recherchée (Et on sait que badger, qui continuera sa carrière jusqu'à réaliser le fameux It en 1927, n'est pas n'importe qui) tranche de façon tellement évidente sur l'image même qu'on a des films Keystone, qu'on ne peut s'empêcher de penser qu'il inaugure une nouvelle ère pour le studio... Quant à Gloria Swanson et Wallace Beery, ils étaient bien sur tous les deux à l'aube d'une grande carrière. Pas Vernon, le héros en titre, qui sert surtout de faire-valoir dans ce petit film excitant et bien séduisant.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Mack Sennett 1917 **
17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 12:43

Pourquoi ce film-là plutôt qu'un autre? Disons que dans la vaste oeuvre de ce géant de la comédie, il y a de tout, et en particulier dans les films réalisés à la Keystone entre 1913 et 1916, la routine était on ne peut plus répétitive. C'est surtout embarrassant dans les films d'une bobine, entièrement construits sur de simples histoires d'adultère, le bonhomme étant généralement un coureur de jupons invétéré dans la plupart de ses courts métrages... Le style Keystone, accéléré, exagéré, grotesque et le plus souvent d'un vulgaire un peu trop assumé, se faisait trop sentir. Avec ses films plus longs, la mutation opérée par le metteur en scène et comédien a été plus que bénéfique: les deux bobines étaient dédiées à une vraie histoire, dans laquelle le spectateur avait finalement le temps d'adhérer aux personnages, et de suivre une intrigue qui, si elle restait largement dévolue à des turpitudes extra-conjugales, était quand même un brin plus sophistiquée...

Lassé de la constante interférence de sa belle-mère (Mai Wells) sur son mariage avec Norma Nichols, Arbuckle quitte la maison et va bouder sur un banc; il se retrouve assis aux côtés d'une jeune femme (Louise Fazenda) dont le mari, un gros rustre (Egar Kennedy, avec des cheveux!!!) s'est brièvement absenté, et un photographe (Glen Cavender) qui passe par là les immortalise, persuadé d'avoir affaire à un couple... La chose va forcément être très difficile à expliquer non seulement à la belle-mère, à l'épouse mais surtout au mari, qui est vraiment très chatouilleux...

Si on juge les films burlesques en fonction de leur rythme et de leurs scènes d'anthologie, alors ceci est vraiment un grand classique: Prenant son temps pour établir le problème et les personnages, Arbuckle adopte un timing sobre, avant d'accélérer avec l'entrée en scène de Kennedy et Fazenda. Ces deux-là vont tout compliquer en venant s'installer dans l'appartement déserté de Arbuckle et madame, que la belle-mère s'est empressée de sous-louer. La sacro-sainte poursuite finale sera surtout effectuée dans une maison, et l'accélération se poursuivra jusqu'à une mythique scène sur des fils téléphoniques, pendant une intervention toujours aussi décalée et inutile des Keystone Cops... Chef d'oeuvre, pas moins.

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Published by François Massarelli - dans Muet Mack Sennett Roscoe Arbuckle
8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 13:32

Le crédit de Harry Langdon sur Blockheads, avec Laurel & Hardy, n'est pas volé: il y recycle l'argument de base de ce film, un moyen métrage prévu pour durer quatre bobines, mais dont un quart du métrage a sagement été mis de coté. Le film est un peu trop long encore, dédié à un scénario improbable, mais propice à établir une fois de plus le personnage lunaire mis au point par le comédien. Le script est crédité à Ripley et Capra, Vernon Dent et Natalie Kingston complètent la distribution...

 

A la fin de la guerre, tous les soldats Américains sont revenus ou localisés... sauf un. Langdon est resté seul, ne réalisant pas que les hostilités sont finies. après quelques scènes liées à son ignorance, il fuit un terrain qu'il croit infesté d'ennemis, et arrivent sur les terres d'un royaume (la Bomanie) ou se joue un drame à la Zenda: il est le sosie du roi, un abominable soiffard, et va l'espace d'un instant régner afin de mettre un complot en échec, sans rien comprendre àvec qui lui arrive...

 

Dans le genre, on préfère les efforts de Charley Chase (Long fliv the king) dont le film semble aller quelque part. Ici, ça se traine, et le seul moyen de venir à bout de cette histoire est d'utiliser le vieux truc du rêve. On appréciera toutefois la comparaison effectuée par Harry entre le rêve (Il embrasse la reine, Natalie Kingston, et elle s'évanouit, terrassée par la sensualité de l'homme-enfant) et la réalité (Il embrasse son épouse, Natalie Kingston également, mais elle ne s'évanouit pas!); sinon, il utilise ici un moyen de système D graphique hilarant pour montrer l'explosion d'une vache. Un grand moment dans un tout petit film...

 

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Published by François Massarelli - dans harry langdon Muet Première guerre mondiale Mack Sennett
14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 18:15

Premier film de Langdon à dépasser les trois bobines, ce Saturday afternoon montre bien pourquoi l'équipe voulait étendre le champ d'action des film du comédien. Doté d'une épouse tellement acariâtre que sa belle-mère prend sa défense, Langdon a l'idée saugrenue de vouloir prendre du bon temps avec son copain Vernon Dent qui a justement rencontré deux jolies demoiselles... L'épouse du héros le croit tellement minable qu'elle le laisse partir sans discuter et le récupère, à la fin, distraitement.

Si on verra de bien meilleurs développements pour cette tentation de liberté impossible du mari enchaîné dans le merveilleusement bizarre The Chaser (1928) qui par bien des côtés est un remake ou une extension de Saturday afternoon, ce film permet au comédien de faire ce qu'il souhaitait: prendre son temps, et montrer l'étendue de son étrange talent en matière de pantomime... Les 27 minutes qui lui sont allouées lui permettent un festival formidable de réactions, de développements minutieux, et de cette capacité phénoménale à faire du sens rien qu'avec ses yeux...

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Published by François Massarelli - dans harry langdon Muet Comédie Mack Sennett 1926 **
14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 17:42

Le passage progressif au long métrage, qui n'était pas donné à tout comédien à l'époque, se fera pour Harry Langdon par le biais d'un alongement de ses films, un peu à la manière de Chaplin, qui avait commencer à expérimenter avec des trois bobines avant de se lancer dans The Kid. De fait, les derniers courts en deux bobines de Langdon, tous réalisés par Harry Edwards sur des idées de Capra et Ripley, comme si les têtes étaient déja ailleurs, tournent un peu en rond. Certains toutefois sont excellents. la plupart continuent à exploiter l'alchimie entre Langdon et son complice Vernon Dent, qui savait tout faire, et on retrouve souvent Natalie Kingston.

 

Plain clothes (1925) est une histoire invraisembleble, dans laquelle Harry est un policier infiltré malgré lui dans la famille d'escrocs de sa petite amie. Il fera le ménage, malgré lui aussi, et se conduira en héros. Par hasard.

 

Remember when (1925) est le meilleur de ces quatre films. Il conte l'histoire d'un vagabond, mais ce n'est pas du Chaplin, même si ce film de 1925 anticipe certains aspects de The circus: Harry a fui l'orphelinat étant enfant, lorsque sa petite amie en est partie. typiquement, 15 ans plus tard, il est toujours dans les environs... Il y vole des poules, avec une méthode particulièrement voyante. Il croise le chemin d'un cirqie qui l'engage parce qu'il a sans le vouloir des facultés pour l'acrobatie. Il ne sait pas que sous le déguisement de la femme à barbe, se cache son ancienne petite amie...

 

Lucky stars (1925) est franchement mal fichu, et la seconde partie se traine: Harry est un homme qui décide de ses conformer à la lettre à une prédiction qu'in lui a faite, ce qui ne lui apportera que des ennuis. L'ennui, c'ets ce qui se dégage d'une répétitive et statique partie consécre à un medecine show, avec vernon Dent en charlatan.

 

Fiddlesticks (1926) Pour son dernier court conservé, Langdon relève le niveau, avec une histoire de musicien tellement affligeant que son professeur lui a donné un diplôme pour se débarrasser de lui. Le contraste entre l'enthousiasme juvénile du contrebassiste Harry et les envies de meurtre du public est très drôle, surtout lorsque sa famille le jette dehors sans ménagement, et qu'il leur sourit, et leur dit: "C'est bien parce que c'est vous..." avant de s'en aller. Un film parfois Laurelien, avant la lettre...

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Published by François Massarelli - dans harry langdon Muet Mack Sennett
23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 13:26

Non, Arbuckle, vedette chez Sennett dès les années Keystone, et ce dès les premiers temps héroïques, n'est pas que l'homme du fameux scandale, ni le mentor des premières années de Keaton au cinéma. Plus que rondouillard, doté d'un sens de l'humour méchant et d'un timing ravageur, il promène sa silhouette dans une impressionnante série de courts métrages aux prétentions ouvertement et outrageusement boulevardières...

 

Fatty joins the force (George Nichols, 1913)

A flirt's mistake (George Nichols, 1914)

Ces deux exemples des films d'Atbuckle, encore un peu crus, nous montrent un comédien dont le maquillage n'accentue pas encore le côté poupin, et il est intéressant de noter qu'il a de fait l'air plus jeune dans les films ultérieurs, en particulier les films de 1917 à 1919 avec Keaton et St-John... Le comédien est aux prises avec des gens et des enfants qui l'empêchent d'accomplir son devoir, dans Fatty joins the force , ou il est un policier pourtant valeureux. Dans A flirt's mistake, il joue un rôle dont il lui restera souvent des séquelles, puisqu'il joue un homme marié qui saute sur toutes les femmes qui passent, et sur un rajah un peu remonté (Tous les hommes du coin le draguent à cause de son accoutrement). Bien construites, les deux comédies sont un paradoxe flagrant: Arbucle a beau se vautrer dans la vulgarité, avec délectation, voire militantisme, on ne peut s'empêcher de noter que même dans le comique gras, il y a une certaine noblesse...

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Published by François Massarelli - dans Muet Mack Sennett Roscoe Arbuckle