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Deux jeunes femmes, à peu près du même âge, ont été confrontées dès leur plus jeune âge à des circonstances fort différentes: Stella Maris (Mary Pickford), élevée par sa famille richissime, est invalide mais très bien suivie, et maintenue depuis sa chambre dans une ignorance absolue de tout ce qui pourrait lui rappeler que le monde est cruel: par exemple, l'homme qu'elle aime, et qui le lui rend bien (Conway Tearle), est marié à une femme de mauvaise vie (Maria Manon), comme on dit: alcoolique et cynique, violente et menteuse... De son côté, Unity Blake (Mary Pickford) a vécu toute sa jeunesse dans un orphelinat, donc quand une femme vient l'adopter, à tout prendre, après tout pourquoi pas. Sauf que cette femme est justement l'épouse du journaliste John Risca, l'amoureux platonique de Stella Maris, et si elle l'adopte, c'est pour l'exploiter... Par des chemins inattendus, les deux personnages vont se croiser et se rencontrer...
Je vous arrête de suite: si la dimension mélodramatique du film est parfois assez évidente, il ne s'agira pas ici, ni de récit d'une paire de jumelles séparées à la naissance par des secrets compliqués et délirants, ni d'une histoire dans laquelle les deux femmes vont devenir les meilleures amies et vivre dans la soie jusqu'à la fin de leurs jours. On peut argumenter du statut de la fin comme étant heureuse, pendant des jours, il n'en reste pas moins que c'est quand même assez poignant...
Le nombre de films produits par Mary Pickford qui "sortaient de son style habituel" est tellement important (Fanchon the cricket, A romance of the redwoods, Tess of the storm country, Rosita, Little Annie Rooney, Sparrows, My best girl...) qu'on en finirait presque par se denmander si on ne serait pas victime d'un cliché persistant: car l'actrice, ici, a soigné particulièrement le rôle de l'orpheline Unity Blake, jouant sans le moindre maquillage (et devenant de fait quasiment méconnaissable, un truc qu'utilisera Marion Davies dans plus d'un film) et se livrant à une variation troublante sur ses "pauvres petites filles riches... En fait une très pauvre petite fille pauvre! et le film adopte souvent son point de vue, montrant Stella Maris comme l'idéal absolu de vie pour la petite Unity qui pas un instant, ne s'imagine vraiment qu'elle pourra avoir une telle existence. Le film est donc très noir, je le disais plus haut.
Et Neilan a été encouragé par les circonstances (la nécessité de truquer certaines scènes, et de proposer parfois deux Mary Pickford dans les mêmes scènes) à soigner particulièrement sa mise en scène et ses images. Et c'est un festival de beautés cinématographiques, de clair-obscurs, d'utilisation savante de l'ombre et de la lumière... C'est une merveille, l'un des plus grands films de ses auteurs... Mary Pickford, Frances Marion la scénariste, et bien sûr le trop oublié Marshall "Mickey" Neilan.
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