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28 juin 2021 1 28 /06 /juin /2021 07:40

Johannesburg: en 1982, un vaisseau spatial dont on ne sait pas grand chose s'est retrouvé stationné juste au dessus de la ville, et n'a plus bougé... A l'intérieur, des aliens, souffrant de malnutrition. Après une courte période, les bestioles se sont vus offrir une certaine forme d'hospitalité à la sud-africaine... 20 ans plus tard, les "non-humains" comme on les appelle sont devenus les boucs émissaires d'une société violente, la zone qui les accueille une zone de non-droit, et le gouvernement a décidé de se débarrasser du problème en les envoyant dans un camp à distance des zones urbaines. Un fonctionnaire zélé et un peu crétin, Wikus Van de Merwe (Sharlto Copley) est chargé du problème... Ca ne va pas lui apporter autre chose que des ennuis...

Transposer l'apartheid et les vieux démons de l'Afrique du Sud vers un script de science-fiction, l'idée est bonne, et enveloppée dans une forme très osée: quand le film commence, on croirait un vrai documentaire sensationnaliste de la télévision, donc il faut avoir l'estomac bien accroché, et rester bien concentré... Une bonne part du début du film vient d'ailleurs d'un court métrage de 2005 réalisé dans cet esprit, Alive in Joburg. Le personnage qui va se dégager de tout ça, contre toute attente, est le très minable petit fonctionnaire du gouvernement, auquel les pires avanies vont apporter, disons, une nouvelle vie. 

Le film ne manque pas de qualités, à commencer par l'originalité et une vraie liberté: déguisé en documentaire à trois euros et douze centimes, il ne semble pas viser le grand public, et l'humour subtil qui s'en dégage est assez rafraîchissant. Qu'on se rassure, sous le vernis "différent", il y a un film de science-fiction assez traditionnel, avec des figures qui reviendront d'ailleurs dès le deuxième long métrage de Blomkamp: le mercenaire à grosses coucougnettes qui adore tuer les gens qui sont différents, le tout petit héros qui n'est qu'un rouage de la machine, les dirigeants corrompus, etc... 

 

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction Neill Blomkamp
14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 10:35

Un film de science-fiction qui laisse la part belle à l'action, qui utilise à merveille les effets spéciaux d'aujourd'hui (ceux qui ne vous font plus croire à rien puisqu'on peut tout faire), et qui développe une belle parabole généreuse sur un monde en perdition, que demander d'autre? C'est tout ce que Blomkamp a à offrir avec ce deuxième long métrage attendu au tournant...

Au XXIIe siècle, le monde est tellement pollué et surpeuplé que l'élite a réussi à construire une station spatiale à une relativement petite distance, dans laquelle ils ont reconstruit un paradis ultra-moderne pour happy few. C'est de là que la terre est gérée, ou en tout cas officiellement. Pour les gens qui grandissent sur terre, et qui sont tous soit dans la misère, soit exploités par des gens qui habitent dans ce refuge céleste, Elysium devient un but, un rêve impossible à atteindre. C'était le cas quand ils étaient petits de Max (Matt Damon) et Frey (Alice Braga). Lui est ouvrier, et a passé sa vie turbulente à se créer des ennuis avec la police; elle est infirmière, et travaille dur pour sa fille qui se meurt d'une leucémie. L'un et l'autre rêvent d'aller sur Elysium, l'un par obsession personnelle, l'autre parce qu'elle sait que sa fille peut y être soignée en un clin d'oeil... Un accident qui laisse à Max cinq jours à vivre va pourtant être l'élément déclencheur d'une opportunité pour l'un comme pour l'autre...

C'est sans doute le défaut du film: il est trop riche! Beaucoup de choses se télescopent, et quand il s'agit de le résumer, on est vite dépassé. Mais c'est à porter au crédit de Blomkamp et de son équipe d'avoir su trouver un équilibre juste, et un dosage parfait qui ne gène en rien le visionnage: on y recrée une terre qui souffre des maux qui sont actuellement dénoncés partout; l'évolution logique représentée dans le film est un thème à part entière. La différence entre les élites sur Elysium et le peuple qui souffre sur terre est bien sûr d'une grande clarté, avec un effort pour ne pas surcharger l'inutile: les costumes notamment sont assez peu différents de ceux qu'on porte aujourd'hui. Les comportements sont éternels, et on applaudira particulièrement Jodie Foster en politicienne machiavélique: en ministre anti-immigration qui vise le fauteuil suprême, elle est fantastique. On notera que pour contribuer à l'impression de rebrassage du monde et de ses habitants, elle affecte un accent français qui lui va décidément très bien. De la même manière, Blomkamp a créé avec Kruger un mercenaire obtus avec un accent Sud-Africain aussi corrompu que lui... 

L'action y est aussi dosée, avec une capacité rare à faire passer à tous le message contenu dans les fulgurances de la violence. Le monde de 2159 n'est pas facile, et comme les forces de l'ordre y sont des machines (un message, derrière cette anecdote, peut-être?), tous les coups sont à peu près permis... Bref, c'est inventif, généreux, réussi, esthétiquement beau, et... très distrayant.

 

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Published by François Massarelli - dans Neill Blomkamp Science-fiction