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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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9 avril 2023 7 09 /04 /avril /2023 17:29

Richard Stoker (Dermot Mulroney) meurt dans un terrible accident, laissant une veuve éplorée, Evie (Nicole Kidman) et une fille inconsolable, et même pire: furieuse, India (Mia Wasikovska). Furieuse, principalement, contre sa mère qu'elle va vite accuser de ne pas suffisamment afficher son deuil.

Arrive l'oncle Charlie (Matthew Goode), dont India n'a jamais entendu parler, et qu'Evie ne connaît pas. Il se rend vite indispensable (et même plus) auprès de cette dernière, et agace fortement India, mais très vite elle se rend à l'évidence: si elle le soupçonne fortement davoir une idée derrière la tête, elle est, elle aussi, très attirée par son oncle...

Un oncle Charlie venu de nulle part, qui trouble sa nièce? Ca nous rappelle forcément quelque chose, et ce n'est pas un hasard, mais le film s'éloigne très vite de ce dangereux modèle. Car contrairement à Shadow of a doubt, d'Hitchcock, qui opposait sur le terrain familial le trouble oncle Charlie (Joseph Cotten) à la douce nièce Charlie (Teresa Wright), dns ce film-ci le crime et les travers psychopathologiques vot se dérouler précisément sur le terrain de jeu de la famille...

Et ça manque cruellement de subtilité, et de retenue. Park Chan-wook transpose dans cette intrigue Américano-Américaine de vieux secrets enfouis, son sens de la mise en scène qui se joue du temps, et si vous voulez mon avis, il en fait beaucoup trop... L'interprétation est adéquate, mais cette (re)plongée dans le mal absolu finit par sonner comme juste un film à frissons, efficace certes, de plus. Ou de moins. 

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Published by François Massarelli - dans Park Chan-Wook
9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 08:09

En Corée Sang-Hyeon, un prêtre qui participe à une expérience vaccinale, autour d'une mystérieuse maladie, est sauvé par une transfusion de dernière minute. Mais il se rend vit compte qu'il change profondément et que pour éviter que la maladie ne revienne, il lui faut absorber du sang, toujours plus. Il devient à la fois, donc, un vampire et une sorte de saint, avec une réputation de faiseur de miracles, et des fans transis qui campent près de chez lui. 

La mère, mercière, d'un jeune homme atteint du cancer, le contacte pour qu'il le guérisse. Kang-Woo, le jeune homme, est non seulement malade, il est aussi idiot, un ancien condisciple de Sang-Hyeon, et marié à une jeune femme recueillie par la famille: celle-ci intrigue et séduit Sang-Hyeon. Celui-ci est déjà accablé de sérieux doutes sur son humanité, va-t-il aussi abandonner sa chasteté? Et sa vocation, par dessus le marché?

Les deux dernières questions sont là pour faire joli, bien entendu... le réalisateur a voulu en faire beaucoup avec ce film épique, dont il existe deux versions: un film de vampires, économe en effets spéciaux et profondément esthétique. Une adaptation pas déguisée du tout de Thérèse Raquin d'Emile Zola, ce que le générique final reconnaît bien volontiers. Une étude au vitriol sur l'engagement religieux... Et je suis sûr qu'il y en a d'autres. Et le fait est que le film repose, comme d'autres (on pense en particulier à l'admirable Mademoiselle qu'il tournera sept ans plus tard) sur une narration gorgée d'un humour noir particulièrement féroce... Et sur des audaces érotiques qui n'étaient pas si fréquentes en Corée (incidemment, Thirst est le premier film Coréen à montrer un pénis non censuré, dans une scène-clé, et peu glorieuse pour le héros).

Car s'il adapte Thérèse Raquin, Park Chan-wook adopte le point de vue de l'amant et en fait un vampire... C'est un pitch étonnant, mais pourquoi pas? D'autant que l'identité de prêtre Catholique de Sang-Hyeon est la base d'une réflexion sur son humanité, sa capacité aussi à faire le bien, et sa responsabilité face au crime auquel il va participer. Le film est donc basé sur une alliance pourrie de l'intérieur entre Sang Hyeon (Song Kang-ho) et Tae-ju (Kim Ok-vin), la Thérèse du film, et ensemble, ils génèrent de superbes scènes à la férocité rare... Mais là où il est le moins convaincant, c'est sur la durée: alors que Mademoiselle est une merveille qui profite bien de sa longueur, ici on a l'intérêt qui s'essouffle parfois. Heureusement, la fin est admirable...

 

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Published by François Massarelli - dans Horreur Park Chan-Wook
30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 19:07

Un policier qui vit éloigné de son épouse doit s'occuper d'une affaire de meurtre impliquant l'épouse de la victime, une immigrée Chinoise qui le fascine... Et c'est réciproque. Quand d'épouse elle devient suspecte, l'affaire prend un tour de plus en plus obsédant...

Si on apprécie que Park Chan-wook, qui nous a subjugués avec une histoire profondément imbibée de sexualité et de sensualité (Mademoiselle) tente cette fois de prendre en tout le contrepied de son plus grand succès international, et si il est plus qu'appréciable qu'il ait fait appel à Tang Wei, qui interprétait le rôle principal d'une autre histoire d'amour tortueuse (et nettement plus sensuelle, c'est le moins qu'on puisse dire), Lust, caution de Ang Lee, ce film noir à la Coréenne a eu beau remporter la palme de la mise en scène, il reste un intrigant cas de film-puzzle, dont la mise en scène prend toute la place, mais à quel prix?

Il y a une sorte de fantôme de Vertigo dans le film, qui court malgré tout en permanence après son modèle prestigieux. Mais à chaque fois que la mise en scène se met en quatre pour appuyer les coups de théâtre supposés, il s'avère qu'ils n'en sont pas vraiment... C'est quand même assez redondant, toujours incompréhensible, et on sent bien que l'intérêt est ailleurs: car ce qui obsède le policier de ce film, contrairement à ceux du film de Bong Joon-ho Memories of murder, c'est la femme qu'il sait ne pas avoir le droit d'aimer, ce n'est pas l'affaire qu'on lui a confiée... 

Et c'est vrai que Park a tout fait justement pour qu'on s'abandonne dans cette histoire d'amour condamnée à rester hypothétique, mais... C'est un comble, l'affaire (voire les affaires, car on ne chôme pas à Busan dans la police) viennent se mettre en travers de l'intrigue amoureuse...  Qui reste, et c'est ans doute ce qui sauve le film (et lui a valu dans notre période pas trop bégueule, un prix à Cannes), profondément esthétique.

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Published by François Massarelli - dans Park Chan-Wook Noir
1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 16:40

Dans les années 30, durant l'occupation Japonaise de la Corée, Sook-Hee, une jeune servante locale (Kim Tae-ri) est employée pour être la femme de chambre d'une jeune héritière Japonaise (Kim Min-Hee), orpheline et couvée par son vieil oncle qui envisage de se marier avec elle. Elle devient très vite sa confidente, et lui est clairement indispensable. Elle assiste à l'arrivée d'un noble Japonais, le comte Fujiwara (Ha Jung-Hoo), qui envisage lui aussi de demander la main de la jeune femme.

Sauf que...

Ce n'est pas la première fois que Sook-Hee rencontre le "comte", qui n'est en réalité ni noble ni Japonais. Il s'agit d'un aventurier, sans aucun scrupule, qui a engagé Sook-Hee pour manipuler l'héritière et faire main basse sur sa fortune. Mais Sook-Hee a de plus en plus de scrupules, car à force de fréquenter au quotidien sa maîtresse, elle en est tombée amoureuse. 

Sauf que...

On pourrait continuer comme ça longtemps, à montrer les tournants, coups de théâtres et autres digressions. C'est d'ailleurs ce que fait très bien le film, qui joue avec nos acquis sur le film, et notre perception des personnages, en permanence. Un peu à la façon dont Denis Villeneuve ouvre ses films de l'intérieur en jouant sur la chronologie, il multiplie les décrochages temporels, qui replacent les mouvements déjà aperçus des personnages dans un contexte différent, et le fait en maintenant en permanence son cap: faire un film qui explore avec un certain esprit satirique la Corée sous la botte, sous l'angle des profiteurs que sont les escrocs du genre du "comte"...

Il s'agit aussi de retracer une anecdote du passé dans ses moindres détails, un domaine dans lequel il excelle: le sens du détail du cinéaste laisse pantois, ainsi que son montage inventif et qui joue en permanence sur les pleins et les déliés, alternant non seulement lenteur et rapidité, mais aussi mobilité et immobilité; Il explore aussi une histoire d'amour entre deux femmes, située dans un monde patriarcal, peuplé d'hommes tous plus dégoûtants les uns que les autres...

Au final, un film maîtrisé dans ses moindres détails, superbe de bout en bout, osé bien sur, mais aussi drôle. Qui ne demande qu'à être revu.

Donc on le reverra...

 

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Published by François Massarelli - dans Park Chan-Wook