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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 17:01

Rufus Billop (Reginald Denny) est un hypochondriaque extrême, qui est tellement persuadé de mourir dans les trois années à venir qu’il craint de ne pouvoir toucher son héritage à sa majorité. On lui conseille d’emprunter : un médecin qui sait que Rufus n’a absolument rien, et le maintient malgré tut dans une lucrative incertitude, lui conseille de faire appel à trois rentiers particulièrement retors : ils acceptent de lui prêter une somme, à condition de toucher l’intégralité de l’héritage à échéance…

Doté d’une nouvelle infirmière, jeune et jolie (elle ressemble beaucoup à Mary Astor), Rufus qui a toute sa vie été particulièrement timoré, se met à adopter des comportements à risque : il veut maintenir la jeune femme près d’elle. Mais son comportement dangereux donne des sueurs froides aux trois rentiers, qui craignent pour leur investissement…

On fait parfois, dans les années 20, des films qui sont basés sur des sommes conséquentes d’argent, et c’est le cas notamment de Seven Chances, de Buster Keaton. Ici, Rufus est a priori à l’abri du besoin, l’enjeu est ailleurs… Dans la capacité de ce grand nigaud à devenir un peu plus qu’un plat de nouilles, essentiellement, et c’est à Mary Astor qu’on le devra. Il peut paraître étrange de voir en ce grand gaillard athlétique de Reginald Denny un hypochondriaque stressé, mais ça participe assez bien du loufoque de ce film, solidement mis en scène par Harry Pollard.

Mais si j’ai cité Keaton, c’est souvent à un autre comédien qu’on pense : les lunettes de Denny, son aisance matérielle, et les acrobaties délirantes auxquelles il souhaitera se livrer, rappellent furieusement l’univers d’Harold Lloyd (sans parler de l’hypochondrie du personnage d’Harold dans Why worry?), mais le film a le bon goût de s’en éloigner malgré tout.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1925 Harry Pollard Reginald Denny **
5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 08:51

Tout commence comme dans une comédie romantique des années 20, avec la dignité et les codes attendus: Tom Jones (Reginald Denny), comme son précédent littéraire, est un homme bien de son temps, mais il ne possède pas les signes extérieurs de la très bonne société. Il a pourtant conquis une riche héritière (Marion Nixon) avec laquelle il va se marier, un peu contre la désapprobation bougonne des parents... Un rival jaloux (William Austin), avec du sang bleu celui-là, suggère aux parents de s'intéresser à la moralité du fiancé avant qu'il ne soit trop tard...

Et c'est là que la comédie dérape vers le burlesque, sans crier gare... En effet, Jones EST irréprochable, mais pas son colocataire. Quand il rentre chez lui ce soir là, il organise en effet une partie illégale de poker, et... la police intervient, tout le monde doit donc s'échapper: poursuite, fuite, puis dissimulation: avec un compagnon d'infortune (un père de famille bien sous tous rapports mais qui a une passion secrète pour le jeu, interprété par Otis Harlan), Jones trouve refuge aux bains, le soir des dames, se déguise en femme, puis dans une aggravation de la situation, va finir par usurper l'identité d'un évêque : celui-là même qui est supposé officier au mariage... Pendant cette nuit agitée, la police trouve un pantalon qui incrimine le jeune homme!

Voilà qui promettait, et ce film très enlevé ne fait pas que promettre. Seiter adopte du début à la fin une réalisation efficace, élégante, mais qui n'a jamais peur des embardées. Le rythme s'accélère souvent, les acteurs sont impeccables, c'est un film comme on sait que Denny en a interprété des dizaines, mais son bonheur de l'interpréter et l'énergie qu'il dépense dans ce film, en gardant une bonne humeur assez britannique, est tout à fait communicative! Et toute la séquence autour du faux évêque est un bonheur. Zasu Pitts y est une domestique évaporée, c'est formidable...

 

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Published by François Massarelli - dans 1926 Muet Comédie Reginald Denny William Seiter **
2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 18:35

M. Skinner gagne sa vie et alimente donc son mariage, mais il pense, et son épouse aussi, qu'il mérite largement une augmentation. La décision est prise, il va la demander... alors quand il revient sans l'avoir demandée, il n'a pas le coeur de le dire à son épouse qui a déjà une foule de choses à acheter avec les quarante dollars mensuels qu'elle attribue virtuellement à son mari, et celui-ci n'a pas le coeur de la contredire. Encore moins après avoir effectivement demandé et essuyé un échec, sans parler du licenciement qu'il n'avait lui-même pas vu venir...

Mais non, c'est bien une comédie, et une de ces nombreuses productions de la Universal qui obtenaient un franc succès, avec l'acteur Britannique Reginald Denny. Sa partenaire ici est Laura LaPlante, et une fois admis que son rôle correspond à des schémas totalement passés (l'épouse au foyer, maîtresse de maison, laissée à l'écart des questions financières), elle est formidable dans le film, d'autant que si bien sûr notre attention est fixée sur le point de vue de M. Skinner, elle a un rôle non négligeable. Donc elle est loin d'être autant une potiche que son rôle pourrait nous faire croire...

Ce qui est formidable dans ce film, devenu enfin un classique à force d'être projeté dans les festivals, c'est la qualité totale de la production, avec un script linéaire dont pas un détail ne dévie de la ligne fixée dès le départ, des personnages qui sont attachants au possible et surtout, avec le même terrain de jeu qu'un Lubitsch par exemple, un résultat complètement différent. Ni meilleur ni moins bon, rassurez-vous... Et le film épouse de façon assez convaincante la comédie d'embarras que Charley Chase pratiquait dans d'époustouflants courts métrages de chez Hal Roach à la même époque, avec un rien moins de gags visuels.

Mais il y a encore mieux: comme avec Harold Lloyd dans Hot Water, le film se situe en plein au coeur des préoccupations du quotidien des Américains des classes moyennes de 1925, ceux qui avaient enfin les moyens de se payer une voiture pour Lloyd, ou qui allaient peut être enfin y parvenir pour Denny et LaPlante. Bref, des gens qui étaient plus que des témoins de leur temps. Le titre du film, qui se focalise sur l'habit de soirée que Mme Skinner va acheter, mettant ainsi le ménage en danger, et qui de signe extérieur de richesse va devenir le symbole même de la spirale du mensonge, permet au film de symboliser pleinement aussi bien le jazz age, que l'importance de l'apparence dans les années 20.

 

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Published by François Massarelli - dans Reginald Denny Comédie 1926 Muet William Seiter
1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 13:26

Un nobliau Anglais, Lord Harrowby (William Austin), doit se marier avec une riche héritière, Cecilia Meyrick (Ruth Dwyer)... Il prend le soin d'assurer son mariage auprès d'une compagnie Londonnienne établie à New York, mais il y a une clause importante: la Floyd's of London n'assure le mariage que dans la mesure où des événements extérieurs pourraient le faire capoter. Si c'est en raison d'une action de Harrowby lui-même, ils ne débourseront pas un centime. Ils vont donc dépêcher un homme de confiance, Dick Minot (Reginald Denny), pour s'assurer du bon fonctionnement de la chose...

A partir de là, quelques précisions: Cecilia n'est pas très motivée pour le mariage mais ses parents la poussent un peu; Dick Minot est beau garçon et Cecilia va le rencontrer avant le mariage, mais lui a en plus un défaut: il est conscient de son devoir et va donc devoir nier son amour la mort dans l'âme; Harrowby est une indéfectible andouille avec un passé chargé; en prime, il est flanqué d'un escroc qui ne manque pas une seule occasion de lui soutirer de l'argent; enfin, il y aura des obstacles: un quidam insistant qui prétend être aussi Lord Harrowby, ou encore un gentleman de la presse avec des oreilles qui traînent. La mission de Minot sera délicate...

C'est une jolie comédie très enlevée, mais sage... Un film qui tient plus de la screwball comedy que du genre burlesque: on y sent une hésitation de la production à se lancer dans le slapstick et la comédie physique, ce qui est idiot puisque la raison qui avait poussé la Universal à engager Denny était justement qu'il était un ancien boxeur! On va d'ailleurs trouver à la fin du film une résolution qui permet à Pollard d'utiliser les dons physiques de sa vedette, qui est non seulement un excellent acteur, il a aussi du charme. Le film aussi, gentiment... Et quand je lis ça et là que ce film de sept bobines est l'un des longs métrages mineurs de Denny, je me dis qu'il y a du bonheur en perspective...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Reginald Denny 1924 **
10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 18:10

Rien à voir avec la série de films (?) du même nom, ici nous sommes face au démon de la voiture tel qu'il sévissait dans les années 20: Tom Brown (Reginald Denny) est comme beaucoup de ses contemporains, un jeune homme moderne, fasciné par la vitesse: dans la première séquence, il fait la course avec d'autres automobilistes croisés sur la route, sauf qu'ils ne sont pas au courant! Du coup, il provoque un accident, et... rencontre la femme de sa vie: Dorothy (Barbara Worth) et son père (Claude Gillingwater) vont secourir le jeune homme de la carcasse encore fumante de sa voiture... Et repartir peu après vers la Californie, laissant derrière eux le jeune homme décidé à les retrouver un jour.

Ils le laissent aussi changé: car s'il se remet de son accident, il a une séquelle inattendue: il est désormais totalement allergique à la voiture. Et ça tombe mal, car le vieux Smithfield, le père de Dorothy, est justement un constructeur automobile. Qund il arrive en Californie, au prix d'innombrables quiproquos, Tom est pris par erreur pour un célèbre coureur automobile: ça améliore sensiblement son crédit auprès de la famille Smithfield, mais ça n'arrange pas sa phobie des véhicules motorisés...

Denny était, à la Universal, une vedette solide de films qui alliaient avec adresse et savoir-faire la comédie et le film sentimental léger; c'est exactement une bonne description de ce film très réussi, et très soigné, dans lequel on suit avec plaisir l'excellent acteur, dans un portrait pertinent d'une folle époque où modernité rimait avec vitesse, et où il fallait être casse-cou pour réussir; réussir, c'est forcément ce qu'on souhaite à Tom Brown, aussi bien dans sa quête amoureuse, que dans la course automobile inévitable à laquelle on se doute qu'il est bien obligé de participer! Dans un style assez proche de celui des films de Harold Lloyd, c'est une belle surprise...

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Published by François Massarelli - dans Comédie Muet 1927 Reginald Denny
19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 16:34

L'unique film musical de Cecil B. DeMille est son deuxième film parlant, réalisé durant une époque particulièrement troublée: la faillite de sa société a obligé le metteur en scène à se réfugier à la MGM en attendant que l'orage cesse, et il n'y bénéficie bien sûr pas d'une grande liberté. Néanmoins, on peut parier en voyant ce film unique en son genre, qu'il y a eu une certaine marge de manoeuvre, tant Madam Satan lui ressemble... Pour le pire.

Angela Brooks (Kay Johnson) se désole: son mari Bob (Reginald Denny) va chercher le bonheur ailleurs, en particulier auprès de Trixie (Lillian Roth), une jeune femme dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'a pas froid aux yeux, ni ailleurs. Devant la situation, Angela que son mari prend pour une bourgeoise prude et rangée, joue le tout pour le tout, et lors de la soirée olé olé organisée par James Wade (Roland Young), le meilleur copain de Bob, elle apparait déguisée en femme fatale pour faire tourner toutes les têtes...

La soirée en question a lieu sur un zeppelin, c'est important à signaler puisque le film repose sur la promesse d'une catastrophe qui implique le vaisseau et une tempête, ainsi qu'un nombre potentiellement restreint de parachutes... Mais le film choisit en un peu moins de deux heures un cheminement paradoxal pour mener à cette séquence que le metteur en scène voulait spectaculaire. Ce n'est pas la première fois que DeMille s'adonne à ce genre de piment dramatique: Something to think about, The road to yesterday ou The Godless girl ont eux aussi leur séquence-choc, mais celle-ci est particulière: elle est excessive, prétentieuse et plutôt mal foutue!

En attendant, on a donc une ouverture à la Lubitsch, mais sans la moindre subtilité, un développement au rythme intéressant, qui tente de jouer la carte boulevardière comme le faisaient certains courts Hal Roach. Puis on a la fiesta dans le zeppelin, un chef d'oeuvre de mauvais goût involontaire, avec ses costumes et ses non-costumes, et ses ballets qui trahissent l'absence d'un Busby Berkeley pour prendre les idées extravagantes et en faire de l'or. Ici, c'est plutôt d'une autre matière qu'il s'agit, mais nettement moins précieuse...

Maintenant, tentons l'impossible: pourquoi verrait-on ce film?

Il y a Martha Sleeper. Un peu, mais c'est déjà ça. 

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Published by François Massarelli - dans Cecil B. DeMille Comédie Musical Pre-code Reginald Denny
31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 19:00

A sa façon, ce film est plus ou moins un remake d'un film de Rex Ingram, The Arab, qui était le premier film du metteur en scène à se situer dans le monde Arabo-Musulman. Je ne l'ai pas vu, et s'il existe effectivement des copies en circulation, ça reste un film rarement montré. Ce n'est absolument pas le cas de ce film réalisé à la MGM en 1933, par un vétéran chevronné, pas du genre à faire la chochotte sur un tournage, et avec la star du premier film qui fait son numéro habituel: l'exotisme de l'orient, un visage d'ange qui cache bien des choses, et une ou deux chansons pour qu'on entende son filet fluet de ténor... Je veux bien sur parler de Ramon Novarro, qui finissait quasiment sa carrière de jeune premier, avant de tomber dans l'oubli. Dommage d'ailleurs, car il retrouve ici un sens du second degré qu'il partageait dans les années 20 avec Rudolf Valentino. Novarro s'est beaucoup amusé dans le film, et ça se voit! Mais si aujourd'hui The Barbarian est très facile à dénicher, souvent montré sur TCM, et fréquemment montré comme un exemple particulièrement typique de ce qu'était la période pré-code, c'est sans doute plus pour Myrna Loy, qui elle était en pleine ascension...

Myrna Loy interprète Diana Standing, une jeune femme Américaine qui vient rejoindre son fiancé (Reginald Denny) en Egypte avant un mariage attendu, et que le jeune homme voit venir comme la récompense à tant de mois d'attente. D'ailleurs il passerait volontiers cette étape, mais étant Anglais, il se retient. Le jour de son arrivée, Diana devient la proie de Jamil (Novarro), un jeune escroc qui sous couvert de faire découvrir le pays à des touristes, tend à les mener en bateau voire devenir si indispensable qu'il devient très facile de leur soutirer de l'argent. Au grand désespoir de son fiancé Gerald, Diana mi-troublée, mi-amusée laisse Jamil occuper le terrain, jusqu'au jour où ça dérape.

Autant le dire tout de suite: le film est un documentaire fascinant sur l'état des lieux du racisme anti-Arabe en 1933... Mais à son corps défendant; l'intrigue, pour être clair, joue sur les deux tableaux en laissant les personnages d'Anglais qui accompagnent Diana faire toutes les remarques désobligeantes. Mais Diana a de sérieux préjugés: la peur du viol, notamment... qui s'avère d'ailleurs tout à fait justifiée dans l'intrigue du film.

Sinon, il plane sur ce film le spectre de la peur du mélange: Diana est attirée par Jamil, presque autant que lui est attiré par elle. Mais ce qui l'arrête, c'est cette sale impression de l'impossibilité du mélange de ce que les humains les moins intelligents appellent les "races"... Et pour permettre au film de se résoudre sans attirer toutes les foudres de la censure sur lui, il a fallu avoir recours à un stratagème: la maman de Diana était Egyptienne, apprend-on. Donc ça va, on peut y aller!

Le film se divise en deux parties. La première ressort de la comédie, avec l'omniprésence canaille de Ramon Novarro qui met souvent les rieurs de son côté. la deuxième concerne l'enlèvement de Diana, qui va subir toutes les avanies possibles, jusqu'à une tentative de mariage imposée. C'est cette partie qui est d'une part aussi proche d'un rêve, voire d'un fantasme (celui de Diana?) que possible, tout en jouant à fond la carte du film d'aventures exotiques...

Myrna Loy est fantastique, mais ça on le sait déjà... Elle porte ce film sur les épaules, qui sont comme chacun sait adorables, et qu'on aperçoit assez souvent dans le film du reste. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, mais vous avez ici une photo, c'est aussi un de ces films où une héroïne qui doit se laver de tout le sable du désert qu'elle a sur le corps, prend un bain dans une baignoire de rêve... une scène qui prolonge à la fois l'impression d'un songe, et celle d'assister au fantasme ultime d'une Américaine de 1933. Ce que confirme la fin, mais aussi l'interdiction du film, une fois le code de production qui régentait la censure en vigueur.

Il aurait de toute façon été impossible d'atténuer ce film en le coupant: il n'aurait pas duré plus de deux bobines.

 

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Myrna Loy Reginald Denny
14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 15:49

Inspiré par la pièce de William Gillette, déjà adaptée à l'écran en 1916 dans un film Essanay, ce film fait bien sur suite au succès énorme de Dr Jekyll and Mr Hyde, le triomphe de Barrymore en 1920 réalisé par John Stuart Robertson pour Paramount. C'est cette fois une production Goldwyn, et l'équipe a eu les coudées franches... D'autant que le studio battait sérieusement de l'aile, 18 mois avant son rachat par Metro. Albert Parker s'est déjà illustré auprès de la royauté Hollywoodienne, puisque il a tourné aussi bien avec Douglas Fairbanks qu'avec Mary Pickford, et le casting nous réserve une jolie surprise avec l'apparition de Carol Dempster dans un rôle plus qu'improbable: elle joue la femme dont Holmes tombe amoureux...

Etudiant à Cambridge, Sherlock Holmes (John Barrymore) résout sa première affaire: il s'agit d'une sombre intrigue autour du prince héritier d'un pays Germanique, le Prince Alexis (Reginald Denny). Celui-ci est soupçonné d'un vol, mais le véritable voleur n'est autre que le sinistre professeur Moriarty (Gustav Von Seyffertitz). A l'occasion de cette affaire, Holmes a rencontré son alter ego, le jeune et brillant Docteur Watson (Roland Young). Quelques années ont passé, et le détective recroise le prince. Celui-ci fait face à une odieuse affaire de chantage, à nouveau orchestrée par Moriarty, qui s'est approprié les lettres du prince à son ancienne fiancée, depuis décédée, par le biais de la soeur de celle-ci, Alice Faulkner (Carol Dempster). L'affaire intéresse d'autant plus Holmes qu'il a croisé les pas de la jeune femme, et ne s'en est jamais remis...

Ainsi, la preuve est faite: on peut prendre un acteur doué, l'entourer avec d'autres acteurs compétents, un sujet en or, un metteur en scène très capable avec un goût évident pour la composition faite d'ombre et de lumière, un studio qui vous laisse carte blanche, des décors intelligemment composés, des stock-shots de Londres parfaitement appropriés, et... Faire un film assez ennuyeux, bien que deux futurs acteurs géniaux y débutent: Roland Young, et surtout William Powell. Même sans moustache, même sans verre à la main, on a reconnu l'impayable Nick Charles. Rendez-vous manqué, donc, même si décidément on finit par penser que cette pièce adaptée de Holmes n'était pas une bonne source pour le cinéma. Contrairement à...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet John Barrymore 1922 Sherlock Holmes Reginald Denny ** William Powell
23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 08:55

Ceci est la première production indépendante de Ford pour la RKO, en collaboration avec son ami Merian C. Cooper et clairement les deux hommes y ont apposé leur marque... C'est un film d'hommes, d'une part parce qu'il n'y a pas une seule femme à l'horizon (Même si on parle d'elles parfois, en des termes d'ailleurs pas vraiment sacrés!), ensuite parce qu'il y est question d'aventures à l'ancienne, de situations dangereuses, et n'est-ce-pas, autres temps, autres moeurs... Le film commence bille en tête par la mort d'un homme: en uniforme colonial, un jeune officier à cheval s'avance dans les dunes, et soudain tombe: il a été frappé à mort par une balle. Un autre homme le rejoint et constate le décès, puis prend les commandes de la patrouille. Une dizaine d'hommes, jusqu'ici hors champ, les attendaient derrière. La situation est grave: l'officier était le seul au courant des données de la mission, et le sergent (Victor McLaglen) va devoir prendre la suite, sans rien savoir... Et les hommes, attaqués par des tireurs embusqués, vont se réfugier dans une oasis où ils vont se faire, les uns après les autres, tirer comme des lapins. Mais pas seulement: l'affrontement sera aussi interne, car le Sergent va devoir lutter aussi contre Sanders (Boris Karloff), un aumônier que le soleil a dangereusement transformé, et qui devient peu à peu un fou de Dieu irresponsable, qui va jusqu'à provoquer autour de lui la mort de ceux qu'il juge en permanence...

Filmé en Arizona et en Californie, le film est constamment situé en extérieurs, sous un soleil de plomb, dans des dunes dont on n'a aucune difficulté à admettre qu'elles sont authentiques. Sous le patronage de Cooper, Ford a tourné un film d'aventures qui est à des années lumières d'une honnête production ficelée en studio comme The black watch. Grâce à la collaboration avec RKO, Cooper a obtenu sans aucune difficulté la participation de Max Steiner, qui va d'ailleurs rafler un Oscar pour sa bande originale... Et le script signé Dudley Nichols, oppose avec adresse les caractères, en permettant bien sur les numéros d'acteurs. Outre les deux plus spectaculaires, on remarque une belle brochette d'acteurs Britanniques, Irlandais, Sud-Africains ou Australiens, Billy Bevan, Brandon Hurst, Reginald Denny et Wallace Ford... Mais la prestation de McLaglen cimente le film, il est, comme toujours, impressionnant, en homme qui à l'origine n'est pas taillé pour assumer la responsabilité complète d'un groupe d'hommes, en éternel sergent, mais qui va devoir quand même, avec rigueur et énergie, relever le défi. Et on est loin des sergents de pacotilles de ses apparitions dans les films de cavalerie!

Très court, et entièrement composé d'images d'une beauté et d'une rigueur impressionnante dans leur composition, The lost patrol ne sacrifie pas encore, comme le fera The informer l'année suivante, à la tendance post-expressionniste de Ford, à laquelle il revenait de temps à autre depuis Upstream et Hangman's house. Relativement anodin, le film est très distrayant, et la plongée en enfer de ces hommes livrés à leurs démons, incarnés par un ennemi qui restera invisible pour l'essentiel de la durée du film, est une de ces études des groupes humains en difficulté qui sera toujours un thème intéressant pour Ford. L'arrière-plan religieux est ici, comme on s'en doute pour le Catholique Ford, d'une grande importance. Il oppose d'ailleurs, on ne s'en étonnera pas, les Irlandais pragmatiques et portés sur la fraternité, ainsi que l'athée Brown, au rigoriste Protestant Sanders, qui s'enferme dans le mépris intolérant pour tous ses camarades, au fur et à mesure de la montée de sa folie ...Qu'il me soit toutefois permis de dire à quel point je trouve Boris Karloff exécrable ici: il prouve que parfois, on ne peut pas trouver de limite à la notion de faire trop.

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Published by François Massarelli - dans John Ford Pre-code Reginald Denny