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Un homme, libéré d'un séjour forcé chez les "indiens" de Nouvelle Angleterre, rejoint la colonie du Massachussetts où il était attendu deux années auparavant par sa jeune épouse. Roger Prynne (Henry B. Walthall), qui dissimule son identité, apprend donc que sa jeune épouse Esther (Colleen Moore) ne l'a pas attendu, puisqu'elle est désormais marquée de l'infamie: un A pour "adultère" est désormais cousu sur ses vêtements. C'est qu'on ne rigole pas avec les moeurs dans les colonies puritaines en 1642... Ce que la communauté attend de la jeune femme, c'est qu'elle révèle le nom de son amant... Mais si elle s'y refuse, nous, nous le saurons bien assez tôt...
Difficile de revenir à The Scarlet Letter après la production MGM de 1926n et l'interprétation magistrale de Lillian Gish... Qui avait payé de sa personne en rappelant le statut de classique Américain du roman de Nathaniel Hawthorne publié en 1850... Si Colleen n'est pas Lillian Gish, il ne parait pas totalement inconcevable qu'elle interprète le role d'Esther... étant entendu qu'elle ne pourra pas faire oublier l'interprétation de son illustre collègue! Elle est solide, et s'en tire d'autant plus que contrairement au film de 1926, celui-ci se sépare du premier acte de l'histoire, celui qui mène à la relation entre Esther et le père de son enfant.
Le scénario incorpore une série de vignettes qui étaient déjà dans le film précédent, et dont le ton exagère l'humour un peu balourd. Car quand Sjoöström racontait les aventures des puritains qui contrevenaient aux lois religieuses, y compris pour de modestes péchés (un baiser volé par exemple), il finissait toujours par revenir aux arrières-plans dramatiques, et à une charge anti-puritaine. Ce dernier asect ne peut pas être aussi important dans cette version où toute scène impliquant le pilori, par exemple, tourne à la joyeuse rigolade. C'est qu'on est en pleine période post-code (depuis le début du printemps 1934) et désormais les pères-et-mères-la-pudeur de Joseph Breen veillent à la bonne moralité du cinéma... Comme en témoigne un avant-propos ui serait un bon gag si l'intention n'était justement de le prendre au premier degré: en gros, il s'gait d'excuser le fanatisme religieux des puritains du XVIIe siècle (ces gensavec un appétit, disons, brûlant pour la piété), qui ne peut avoir existé que pour de bonnes raisons, nous dit-on.
Dommage que ce film à moitié intéressant, soit le dernier effort d'une très grande actrice. Quant à Roberg G. Vignola, qui ici est un peu coincé, il nous rappelle qu'il n'est pas Sjöström... Bon, on le savait, mais avec Marion Davies, il a fait quelques films qui méritent d'être vus (Beauty's worth, et surtout l'extravagant When Knighthood was in flower, par exemple)... Et en plus, rejeté et coincé dans un placard trop petit pour lui, qui était gay dans l'impitoyable communauté d'Hollywood qui n'acceptait l'homosexualité que chez les gens qui avaient suffisamment d'argent pour qu'on regarde ailleurs, comme Cukor, il aurait eu des choses à dire avec un film qui se prétait à un plaidoyer pour la tolérance et contre le fanatisme!
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