Pétronille se fiance à Casimir (Lucien Bataille), et tout irait bien si elle ne recevait une lettre qui la désespère tellement qu'elle ne la lira pas en entier: Casimir lui dit qu'elle va être triste, et qu'il part...
Bon, du coup on se doute que la deuxième page lui aurait sans doute évité bien des complications, mais que voulez-vous: elle décide de se supprimer, et tente un peu tout et n'importe quoi...
Oui, vous avez bien lu: cette comédie grotesque, bien dans la ligne de ce que Bosetti faisait à la firme Eclair, est une variation burlesque sur le suicide... Pas du meilleur goût, donc, mais ça fonctionne plutôt pas mal... Jusqu'à la fin, qui est tronquée, on n'aura donc pas la révélation finale!
Un Luna park s'est ouvert, et parmi les gens qui s'y pressent, on reconnaît des acteurs de la firme Eclair, qui se mêlent à la foule et effectuent quelques gags...
Anticipant une nouvelle fois sur la Keystone avec l'idée économique de profiter d'événements publics pour y tourner sans trop de frais des comédies, Romeo Bosetti effectue une halte dans la série un peu irritante de ses Pétronille, avec Sarah Duhamel que l'on reconnaît dans ce film qui pourrait bien être publicitaire...
C'est l'acteur Paul Bertho, qui partageait l'affiche avec Duhamel, qui interprète ici le rôle de Gavroche.
Patouillard (Paul Bertho) est marié à Pétronille (Sarah Duhamel), et elle le soupçonne de turpitudes inavouables dès qu'elle a le dos tourné... Elle décide donc de se déguiser en homme pour le suivre et le prendre en flagrant délit.
C'est sans doute le principal intérêt, ici, que de voir Sarah Duhamel se grimer, et d'ailleurs on croirait voir une version prototypale du grand Eric Campbell, quand elle décide de ses dissimuler derrière une barbe imposante! Voilà, sinon, il n'y a ici rien de très folichon, et en plus le mari non seulement a fauté mais en plus il est pardonné!
Pétronille et son fiancé sont tout excités: la jeune femme va participer à une course de chevaux! Mais si c'est évidemment plus facile à dire qu'à faire, ça réserve quelques surprises...
En devenant Pétronille chez Eclair après avoir été Rosalie chez Pathé, Sarah Duhamel n'a évidemment rien perdu de son pouvoir de gaffeuse, mais elle a quand même changé les circonstances de ses tournages: ce film (et un autre, dont je parlerai ultérieurement) a semble-t-il été improvisé sur le site d'une course de chevaux, permettant de minimiser le coût de production. Le film repose quand même un peu beaucoup sur la facilité d'un humour "grossophobe", et j'ose le dire: Sarah Duhamel, quand même, appartient fermement, contrairement à un Max Linder, à un cinéma préhistorique.
Mais cette idée d'utiliser les lieux existants et les grands événements sera exploitée ailleurs, dès l'année suivante, par la compagnie Keystone de Mack Sennett.
Pas la peine d'aller chercher, comme on dit, "midi à quatorze heures": on sait où ça va aller... Lâchez un singe (un petit capucin) dans un film comique et vous obtiendrez... de la panique, des surprises, une poursuite... Pétronille (Sarah Duhamel) reçoit donc chez elle un cadeau inattendu, un petit singe, mais le problème c'est que ses maîtres pourraient voir ça d'un très mauvais oeil. Elle le cache... jusqu'à ce que les ennuis commencent.
C'est donc Pétronille, mais on a reconnu Sarah Duhamel, qui travaillait cette fois pour Eclair, mais avec le même réalisateur, Bosetti, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il a roulé sa bosse, entre l'Italie, la Gaumont, la Pathé et la firme Eclair qui cherchait à concurrencer les deux "majors" françaises... Le film est une comédie assez moyenne, mais intéressante par ses choix de décors naturels, dans lesquels une poursuite entre un singe et l'humanité toute entière se déclenche.
Rosalie, qui travaille pour une famille bourgeoise, reçoit des nouvelles de la maison: un cousin qu'elle n'a pas vu depuis l'enfance va monter à la capitale, et il serait bon qu'elle l'accueille. Ses maîtres donnent leur accord... Quand un cambrioleur visite l'appartement, Rosalie est persuadée qu'il s'agit du cousin, et il a droit au traitement royal... Contrairement au vrai cousin (une superbe andouille, celui-ci)...
Bon, c'est du classique, du sans faille, une formule éprouvée et efficace, qui repose évidemment non seulement sur la méprise, mais aussi et surtout sur le fait que la situation est exploitée jusqu'au bout. Bien sûr le cousin sera un imbécile, et évidemment, le cambrioleur, plus flamboyant que jamais, laissera après avoir nettoyé la place un mot à destination des victimes, se concluant par ces mots: "c'est la faute à Rosalie"...
Et oui, sinon, on aurait du dire "C'est la faute DE Rosalie".
Little Moritz (Maurice Schwartz) se rend chez sa bonne amie Rosalie (Sarah Duhamel) dans le but de demander au père de celle-ci la main de sa fille... La réponse est spectaculairement négative, le père trouvant sérieusement à redire devant la qualité du prétendant...
Une seule solution pour que le jeune homme puisse obtenir satisfaction: prendre des cours de boxe accélérés... Quand il revient, il casse tout, mais alors tout...
C'est encore un film loufoque, qui introduit un personnage qui reviendra dans un film au moins, le compagnon de Rosalie. C'est un jeune homme ni trop grand, ni trop costaud, délicat même, habillé en dandy, qui tranche sur le grotesque des habits de sa fiancée, mais dont le comportement est du plus haut loufoque décalé.
Avec sa résolution dans la sauvagerie complète, ce film réjouissant est devenu un classique.
Rosalie (Sarah Duhamel) a du mal à payer ses loyers, et ses meubles vont être saisis. Elle est inconsolable, et le lot est sûr d'être vendu... Mais c'était sans compter sur la fidélité des meubles à leur maîtresse!
C'est, comme on disait alors depuis que Méliès avait popularisé les films basés sur des effets spéciaux, une "scène à trucs". Comme souvent, Bosetti installe un contexte et fait jouer un truquage qui permet un effet de surprise loufoque, et c'est un moment d'une grande poésie... On passera sur la tendance louche à représenter les huissiers, propriétaires et clients de la vente aux enchères venus profiter de l'aubaine, avec des nez louches et exagérés, on sait ce qui se cache toujours derrière cette insupportable tendance. Au moins ici, ça e limite... à un ou deux faux nez.
La bonne Rosalie est tellement fatiguée qu'elle en agace ses maîtres: ils lui conseillent de se coucher. Mais elle ne se réveille pas... Et on doit donc, pour lutter contre son mal, employer les grands moyens!
...Et les grands moyens sont méthodiques, en effet. D'abord, le maître et la maîtresse tentent la voix, mais sans succès. Ils font venir toute la maisonnée pour secouer le lit, faire du bruit, beaucoup de bruit... C'est d'ailleurs intéressant de constater que c'est au moins la deuxième fois (après Rosalie et son phonographe) que Bosetti, dans cette série de courts métrages, intègre des gags sonores dans du cinéma muet!
Sinon, quant à avoir si elle se réveillera, eh bien... Le film est privé de sa fin.
Rosalie (Sarah Duhamel), donc, emménage dans un nouvel appartement, et décide de tout installer elle-même. Quand je dis 'tout installer', il s'agit essentiellement de mobilier décoratif (par exemple, les tableaux), et fonctionnel (par un exemple, un lustre). Mais les nombreux trous occasionnés par l'opération vont déclencher des problèmes...
La logique imperturbable de ce film est entièrement basée sur la foi d'un personnage dans ce qu'elle fait, alors que nous voyons bien qu'elle déclenche des catastrophes: un meuble trop lourd provoque un trou dans le plancher, et la destruction de la salle de bain des voisins d'en dessous; un crochet au mur occasionnera une percée de l'alimentation en eau, et le bouquet, c'est ce gigantesque crochet utilisé pour accrocher un lustre: il signera la fin du plafond... Logique implacable, la mécanique burlesque est en plein rendement.