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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 18:39

Une intrigue embrouillée dans laquelle on aimera se perdre: des méchants qui en veulent à une jeune femme, des morts violentes autour du casting d'un film porno et environnementaliste, des fêtes sur les hauteurs de Los Angeles... Peu importe finalement, car ce film conte la rencontre improbable entre deux solitudes, deux héros: le très mauvais Holland March (Ryan Gosling), un détective privé qui vit avec sa fille plus mature que lui, ses souvenirs et ses regrets, et Jackson Healy (Russell Crowe), gros bras à louer. Ils ont tout pour s'entre-tuer, mais ils vont s'allier...

Shane Black, c'est l'auteur de L'Arme fatale. Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas tout dit mais ça devient difficile de se faire entendre! Alors entre le carton historique et planétaire du buddy movie des 80s réalisé par Richard Donner, le premier film du réalisateur Black (Kiss Kiss Bang Bang), ou celui-ci qui est son troisième long métrage, on voit bien sur comme un trait commun (Tout comme chez Francis Veber quand on y réfléchit): association de deux tempéraments opposés, situation improbable, quelques gags, de l'action. Mais Kiss Kiss Bang Bang, tout comme ce film, est irrésistible, et nous plonge dans une intrigue qui utilise les clichés pour les subvertir... Et dans un film actuel, il faut du courage pour faire des héros d'un colosse qui a pour métier de casser les figures sur commande, et d'un alcoolique! ça fume, ça boit, et la fille d'un de nos deux héros se dévergonde avec un aplomb qui a du émouvoir plus d'un membre du tea party. Pourtant cette subversion n'est rien d'autre que cinématographique, référentielle et pour tout dire, un brin cathartique aussi: bref, qu'est-ce que ça fait du bien!

Oh, et les cascades à tiroir, magnifiquement réalisées, drôles et totalement claires, ça aussi ça fait du bien! Le cinéma ne fait pas que reproduire les années 70, il en partage aussi le style filmique dans ses moindres détours.

Avec Richard Nixon.

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Published by François Massarelli - dans Shane Black Comédie Ryan Gosling
6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 11:04

Les films Marvel prennent énormément de place aujourd'hui, un phénomène qui à tout prendre n'est pas sans en rappeler d'autres, toutes proportions gardées: les Star wars ou les quatre films de la franchise Alien, bien sur, à plus forte raison ces derniers puisque les nombreux Marvel sont tous confiés à des réalisateurs différents qui ont une certaine marge de manoeuvre. Ou encore les films Pixar, ceux des débuts avant que la déliquescence ne s'installe... Donc, le sujet du jour est le troisième opus de la série "Iron Man", dont les deux précédents, tous deux confiés au même réalisateur (Jon Favreau, par ailleurs interprète de Happy... Le personnage, pas la chanson), ont démontré l'absence évidente d'infaillibilité, et les contrastes dramatiques en matière de qualité de ces films: un premier chapitre brillant, enlevé, qui a imprimé pour une large part son rythme et son ton à l'ensemble des films, au point de faire inévitablement paraître Thor ou Captain America ringards même lorsqu'ils ne le sont pas, et un deuxième film contractuel, forcé, dont l'histoire est malmenée, écartée, abandonnée, au profit d'apartés démobilisateurs. Shane black s'est quant à lui déjà signalé par un excellent film, Kiss Kiss Bang Bang (2005), déjà brièvement chroniqué en ces colonnes, et dans lequel il réussissait à donner à Robert Downey Junior un espace de totale liberté sans jamais perdre de vue une intrigue franchement foutraque, mais qui maintenait sa cohérence au milieu d'une avalanche de gags, bons mots, situations décalées, et duos d'acteurs. Le candidat idéal...

On n'est pas déçu, justement parce que Iron Man aussi bien que Black ou Downey font exactement ce qu'on souhaitait d'eux: Iron Man, le concept, évolue, laissant cette fois de la place à l'homme à l'intérieur de l'armure. L'essentiel du film, pour Tony stark, est de réussir à garder sa part d'humanité (Donc, de fragilié, de sentiments, voire de doute!) tout en restant un super-héros avec le costume le plus cool de tous les temps; Et Downey, qui doit donc slalomer entre les passages obligés tout en gardant son style, justement, détaché, y fait merveille, secondé ça et là par des gens ordinaires, jamais déplacés. Notamment un jeune garçon qui a tout du double virtuel de Tony Stark. Black assure l'inévitable dose de spectaculaire, en ne laissant jamais l'intrigue disparaitre derrière le specaculaire, et se rappelle la leçon de Joss Whedon; mettre en danger la frêle héroïne d'une part (Willow, Fred, Kaylee, Sierra pour les connaisseurs), mais ne jamais oublier que la femme possède des pouvoirs et non des moindres (Willow encore, Fred à nouveau, Echo, River Tam, Natasha Romanoff, à vos films et séries). Ici, Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) a enfin le droit de dépasser le rôle de potiche qui passe l'éponge sur tout, et existe enfin. Tant mieux!

Et Black se permet aussi de franchir avec brio un pas assez dangereux, en revenant sur le terrorisme contemporain, sans tomber dans les pièges de l'excès patriotique. Ici, les Américains sont confrontés à une menace qui rappelle celle de Ben Laden, mais est différente: un "Mandarin" aux origines mystérieuses, et aux motivations sans doute moins religieuses qu'il n'y parait... Ce qui permet d'éviter la stigmatisation des peuples du moyen-orient, d'une part, et met aussi l'accent sur la part de manipulation en amont de toute montée en puissance d'un groupe terroriste. Ici le rôle des politiques est divisé en deux factions, un président aux abonnés absent (Il est vaguement réminiscent de ce bon vieux George W. Bush, et de son papa), et un vice-président aux aguets (interprété par le grand et regretté Miguel Ferrer dans un de ses derniers rôles). Mais là aussi, on évite les clichés dangereux des théoriciens du complot, de la participation volontaire des politiques Américains aux attaques terroristes et aux manipulations médiatiques qui s'y rapportent... Et si Guy Pearce est un méchant à la James Bond (Avec la dose nécessaire d'exagération à la Blofeld), Ben Kingsley se voit gratifié d'un rôle étonnant, mais je n'en dirai pas plus.

Le film est brillant dans son exécution pyrotechnique, dans son déroulement,et constamment réjouissant, en particulier dans la brillante idée de laisser Downey et le grand Don Cheadle (Rhodes) interagir dans ce qui pourrait bien être une constante improvisation de leurs dialogues et des situations. Et ça, c'est la cerise sur le gâteau...

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Published by François Massarelli - dans Shane Black
16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 07:26

Harry, un petit criminel vraiment minable (Robert Downey Jr) se retrouve embarqué à Los Angeles suite à un quiproquo difficile à avaler (en cherchant à échapper à un policier, il s'est réfugié dans une audition pour un rôle dans un film policier et sa sincérité hébétée lui a donné du génie!); il est prévu qu'il fasse une audition pour un rôle, et à ce titre se voit flanqué d'un détective privé, Perry (Val Kilmer) dans le but d'observer son travail. Et là, ils vont tous les deux mettre les pieds dans une affaire sordide qui implique Harmony (Michelle Monaghan), une ancienne petite amie de jeunesse d'Harry Lockhart dans l'Indiana, des sosies, des tueurs vraiment sadiques, des morts et tout un tas d'autres choses du même acabit.

Mais surtout, le tout est raconté d'une façon chaotique par Harry, un narrateur qui n'hésite pas à s'arrêter pour signaler au spectateur qu'il a oublié un détail important, ou donner de façon directe et très désarmante son avis sur ce qui se passe à l'écran. C'est adapté de façon très libre, on s'en doute, d'un roman policier intitulé Bodies are where you find them, de Brett Halliday, et les conventions du genre dans son versant le plus dur sont respectées: les morts s'empilent, les répliques fusent, et le monde ici représenté est un enfer.

Mais le décalage constant est apporté par les petites affaires de coeur, notamment celles de Harmony et Harry, leurs souvenirs gnan-gnan de l'Indiana, les digressions à n'en plus finir, les conversations de Harry et "gay" Perry au sujet de l'homosexualité militante de ce dernier, et la vie nocturne vaguement sordide de Los Angeles. Et puis c'est, on l'a compris, une comédie différente, dans laquelle même Abraham Lincoln et Elvis jouent un rôle: c'est dire! Bref, un film attachant et indispensable, précisément parce qu'il est drôle, futile, et léger...

 

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Published by François Massarelli - dans Shane Black Comédie