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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 15:53

Deux hommes, très complices, ont trouvé un truc pour avoir une fois par semaine une soirée 'off', sans que leurs épouses respectives ne se doutent de la supercherie: ils prétendent avoir une sortie avec "le XIIIe régiment", alors qu'ils partent en bordée. Mais quand une des épouses découvre qu'il y aura une danseuse lors de la sortie prévue le plan capote. C'est à ce moment que le vrai régiment est mobilisé pour aller au Panama: les deux hommes décident de se saisir de l'occasion...

C'est une comédie en deux bobines, qui s'étale sur 28 minutes. On sent bien que les concepteurs du film ont tout fait pour utiliser au maximum les ressources de la durée du film, en particulier en campant de façon assez convaincante les deux principaux protagonistes... Le film ressort de toute façon de la farce la plus classique, et les deux acteurs pricnipaux (Sidney Drew et Harry Morey) en font des tonnes, mais il me semble qu'il y a là un prototype qui resservira, notamment pour Laurel et Hardy... En remplaçant le XIIIe régiment par les "Sons of the desert", notamment...

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Published by François Massarelli - dans Muet Vitagraph Sidney Drew
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 19:09

J. Robert Orr (Sidney Drew), un célibataire particulièrement riche rencontre, alors qu'il se promène en ville, une infirmière (Jane Morrow) qui n'écoute que son devoir: un homme a eu un malaise dans la rue, et elle vole à son secours. Orr n'en revient pas et il se rend compte que la jeune femme l'obsède. En pleine partie de poker avec ses amis, il a une idée de génie: il feint une maladie soudaine... Transporté à l'hôpital où travaille la belle, il n'a qu'une obsession: qu'on lui apporte une infirmière! ...Mais on ne le confie jamais à la bonne.

C'est une petite comédie de la vénérable Vitagraph, l'une des premières compagnies à avoir emboîté le pas à Edison, et l'une des plus importantes en ce qui concerne le cinéma de comédie. Sidney Drew était justement spécialisé dans ce genre, et ce film de 13 minutes est un exemple fascinant d'une volonté de produire un cinéma de comédie, à l'écart du grotesque et du burlesque à la Sennett, mais avec un résultat profondément enthousiasmant. Son film est superbement structuré, et fort bien joué... Et il bénéficie d'un certain nombre de bonnes idées, qui rendent le tout très riche. Car on pourrait s'attendre à ce que le héros ne soit qu'un importun de plus, qui va se faire remettre en place par la belle dame de ses rêves dès qu'il la reverra mais le sepctateur est très vite au courant qu'en vérité l'infimière a elle aussi eu le coup de foudre lors de la rencontre...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Sidney Drew Vitagraph
28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 09:28

Le cinéma muet Américain n'est pas particulièrement connu pour la tentation du merveilleux: pour un Thief of Bagdad, soit une oeuvre d'envergure, qui se plonge dans un merveilleux assumé, et qui ne tombe jamais dans le mauvais goût, combien de versions toutes plus laides les unes que les autres du Magicien d'Oz? Il y a quelques exceptions, dont bien sur The blue bird, de Maurice Tourneur, mais généralement les meilleurs films fantastiques sont plus gothiques (The phantom of the Opera, The man who laughs) que merveilleux.

Raison de plus pour s'attaquer à un film paradoxal, qui couvre un territoire inattendu pour les années 10, le glorieusement bizarre film que voici... une production Vitagraph, réalisée par Sidney Drew, un grand nom de la scène et du cinéma, qui a l'honneur d'être l'oncle des enfants Barrymore, oui oui: Ethel, Lionel et John. Rien de moins... Drew est aussi acteur, et joue dans ce film le second rôle, celui d'un médecin auquel quelque chose de peu banal arrive...

...Mais commençons par le début: dans une petite communauté de Floride, on annonce l'arrivée de Lillian Travers (Edith Storey), une jeune héritière qui a tout réglé chez elle plus vers le nord avant de rejoindre son fiancé le Dr Fred Cassadene (Sidney Drew). Le problème, c'est que ce dernier, sans pour autant être totalement responsable de la situation, a un succès non négligeable auprès de sa clientèle féminine, et Lillian en arrivant s'avise rapidement qu'il n'a que peu de temps pour elle, et qu'il est toujours accompagné d'une patiente ou de l'autre... Et elles sont entreprenantes.

Et c'est ici qu'intervient une relique du passé, une boîte qui contient un secret de la famille Ogglethorpe, les propriétaires de la maison qui héberge Lillian: cette boîte contient des graines, qui une fois absorbées changent le sexe d'une personne... Lillian, sceptique, essaie, et devient une nouvelle version d'elle-même. Plus forte, plus sûre d'elle-même, et franchement bien moins attirée par le bon docteur que par ses charmantes clientes...

Je viens de m'aviser que ma dernière phrase semble indiquer que le reste va être joyeusement pornographique! C'est vrai que ça aurait pu, tant le propos est clair: le film explore avec bonheur les frontières entre les sexes, et si Sidney Drew (Oui, le bon docteur pourra lui aussi faire l'expérience de la petite graine, bien sûr) en fait des tonnes lors de son changement d'identité sexuelle, Edith Storey est quand à elle fantastique, réussissant en permanence à caricaturer en subtilité les comportements masculins. C'est à mettre au crédit des auteurs, que d'avoir pensé à éviter le côté farce, ce qu'aurait probablement fait une comédie Pathé, en remplaçant un acteur par une actrice et réciproquement. Non, ici, le changement s'effectue en douceur, et pendant une bonne portion du film, Lillian Travers assume en effet sa nouvelle masculinité tout en restant une femme!

Mais le film, qui est drôle et impertinent, n'est pas pour autant un film lesbien militant, contrairement aux délires qui sont écrits sur lui depuis quelques décennies: juste une exploration rigolote et un peu osée des possibilités offertes par cette situation inédite. Et si l'équipe s'est bien amusée avec cette histoire hautement improbable, on constatera que d'une part la morale sera sauve (oui, ce sera bien un rêve!), d'autre part la Floride de 1914 maintient ses traditions: tous les domestiques sont noirs, et ce sont des acteurs blancs en blackface qui les jouent. Une explication à cela, et elle est navrante: c'est interdit à cette époque dans les états du Sud (Dont la Floride) de montrer à l'écran, ensemble, les noirs et les blancs. Les caricaturer, oui, mais les montrer, non... Donc le film s'exécute. Mais ce bémol n'enlève rien à l'audace gentiment foutraque de son scénario, et au jeu le plus souvent impeccable de ses acteurs et actrices.

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Published by François Massarelli - dans Muet 1914 * Sidney Drew Vitagraph