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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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28 septembre 2019 6 28 /09 /septembre /2019 10:02

Un inspecteur de police dont l'épouse atteinte d'une leucémie vit ses derniers mois vit très mal les suites d'une opération de police qui a vu son collègue et ami risquer la mort: il est devenu paraplégique. Lors de l'arrestation du responsable, un autre policier, un jeune, a trouvé la mort... Dégoûté, il démissionne et s'endette auprès de yakuzas. ans un geste de fuite, il commet un hold-up, dans le but de rembourser les affreux et de se payer une dernière escapade avec son épouse... En chemin, les cadavres s'accumulent.

Le choix de Kitano a été double: d'une part, il privilégie l'épure et oppose un policier taciturne et d'un calme absolu aux autres personnes, notamment les yakuzas qui sont bruyants, vulgaires et pas très intelligents; de l'autre il se mure dans une narration arbitrairement compliquée, que j'ose à peine qualifier de Godardienne tant je considère que c'est une insulte. Le résultat, j'en ai peur, reste profondément anecdotique et permet sans doute d'expliquer pourquoi le film n'a pas rencontré le succès.

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Published by François Massarelli - dans Takeshi Kitano Noir
27 août 2019 2 27 /08 /août /2019 17:50

Un jeune éboueur sourd (Claude Maki), intrigué par une planche de surf toute cassée qu'il a trouvée en faisant son métier, devient un sportif de haut niveau, en particulier grâce au soutien sans faille d'une jeune femme (Hiroko Oshima) qui le suit, l'accompagne, et le conseille. Mais est-elle devenue sa petite amie?

Kitano s'est clairement fixé comme mission de donner sa version à lui d'un film de Keaton, en dirigeant Claude Maki et Hiroko Oshima comme dans un film muet, et en limitant au maximum leurs réactions. Par ailleurs, le choix de faire du héros un sourd permet de justifier la pénurie de dialogues , qui n'a rien de gênant au contraire. Ils sont excellents, et surtout elle, qui a la charge de devoir à la fois ne pas en faire trop, et d'incarner la partie réactive du couple...

Ce qui est gênant, par contre, c'est que l'intention est d'être pleinement contemplatif: cet adjectif qu'on n'utilise en cinéphilie que pour ne pas dire "lent", reprend pourtant tout son sens quand il s'agit de s'arrêter et de se contenter de regarder. Mais bien souvent, ce que nous devons regarder nous spectateurs, ce sont les acteurs qui regardent, et c'est là que le bât blesse. Car si il y a bien du surf, nous devons souvent avaler le fait que le jeune héros devient effectivement un champion de surf, mais les images ne nous le disent pas du tout. Le choix de l'austérité et d'un cinéma sans rythme, me paraissent valides, mais le metteur en scène, dans le registre de ne pas en faire assez, en fait trop...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Takeshi Kitano
6 juillet 2019 6 06 /07 /juillet /2019 16:50

Un ronin dont l'épouse se meurt de la tuberculose accepte à contrecoeur un travail qui consiste à faire le garde du corps pour un clan de bandits sans foi ni loi; un frère et une soeur, qui ont perdu leur famille, massacrée par un groupe de bandits, se cachent derrière le déguisement de deux geishas, qui détroussent les clients de leur activité; une femme, veuve, se désole de la tournure que prend la vie de son neveu, un fainéant qui ne pense qu'à jouer... C'est dans un contexte qui est au confluent de toutes ces intrigues que Zatoïchi, le légendaire masseur aveugle extrêmement doué de son sabre, vient passer quelque temps dans un village...

...Les habitants, du moins ceux qui survivront, s'en souviendront certainement.

C'est une commande qui est faite à Kitano de faire revivre la célèbre franchise de plus de vingt films, qui a été créée depuis les années 60 et les romans de Kan Shimozawa... Loin de ses films habituels, le cinéaste et acteur y a vu une occasion de se frotter au film de sabre, l'un des genres fondateurs du cinéma Japonais. Et si possible de le dépoussiérer un peu...

Le résultat est une réussite, autant par les aspects du film qui se conforment au genre et en particulier à la légende de Zatôichi, mais aussi par un certain nombre de transgressions subtiles... Et d'autres qui le sont moins: en particulier Kitano dans son choix de couleurs a favorisé le rouge, en poussant au maximum les scènes sanglantes. Le baroque des scènes de combat dépasse en effet la violence codifiée des films de la franchise. Et l'humour déployé dans ce film qui s'amuse constamment de ce qui est souvent pris au sérieux dans les films Zatôichi des années 60, à savoir le paradoxe du héros aveugle tout puissant... Au point de se livrer à ce qui est peut-être une transgression de trop, sur la fin, mais c'est un point de vue personnel sur un aspect probablement mineur...

Sinon, le film vire inévitablement à une sorte de réflexion sur le genre, sa violence, sa chorégraphie, et Kitano s'amuse à interroger certains codes, notamment la division prude des caractères entre hommes et femmes: le frère et la soeur, déguisés en geishas, vivent bien du sacrifice sexuel de l'un d'entre eux, mais celui qui "se dévoue" pour plaire aux vieux cochons, c'est le garçon. A la fin du film, quand quelqu'un lui dit 'cesse donc de t'habiller en femme', il répond que ça lui correspond... Ce sont là des détails d'un film qui fourmille d'anecdotes, et interprété avec tendresse par des acteurs qui connaissent le genre et ses façons de faire. Kitano cinéaste et acteur s'est fait plaisir, et globalement, c'est vraiment partagé...

 

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Published by François Massarelli - dans Takeshi Kitano Zatoichi