Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 18:58

Jouant allègrement sur le titre et sa proximité avec les célèbres comédies musicales de la Warner, ce film plonge le chat Beans et sa bande dans l'univers de la ruée vers l'or: par 49, il fallait bien sur comprendre 1849. Ce qui n'empêche pas le proto-Porky Pig obèse de conduire une Ford T! Le film commence par une exposition exemplaire, en un seul plan: la caméra nous montre, en panoramique, un paysage, dont des inserts nous disent l'essentiel: l'époque, le lieu, et... la fille: Little Kitty, le chat. Puis ça dégénère joyeusement, de gag absurde en anachronisme douteux, de gag ethnique douteux (Deux chinois couverts de poussière se transforment en noirs) en caractérisation à la truelle (Porky Pig avale des sandwiches gargantuesques).

Mais ce n'est pas grave: c'est déjà, our son tout premier film, l'univers de Tex Avery, qui avec l'aide de deux animateurs surdoués (Chuck Jones et Bob Clampett), fait des merveilles, dans un film qui n'est pas son meilleur bien sur, mais ce n'est pas grave: on appelle ça l'Histoire.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 21:45

Que faire d'un héros de cartoon qui est inutile et mille fois trop mièvre? Lui donner des partenaires qui relèvent le niveau, tout simplement... Dans ce film, Porky Pig, la première star des Looney Tunes, part donc chasser le canard sous la direction de Tex Avery. Dès la première séquence, on peut imaginer que Tex va s'intéresser au personnage, puisqu'il détaille un certain nombre d'accessoires (Toute une panoplie, comme lorsque le coyote de Chuck Jones commandera des objets via ACME!) qui vont lui servir à chasser... On voit même le héros contempler son reflet en chasseur tout équipé dans un miroir... avant de menacer son chien et de faire un gros trou non seulement dans le plafond, mais aussi dans le fond de pantalon du voisin du dessus... Puis la chasse proprement dite est prétexte à de nombreux gags, avant que quelque chose de totalement inattendu ne se passe. Je pense que ça a du être inattendu pour Avery aussi, qui avait confié l'animation d'une séquence au jeune Bob Clampett. Celui-ci avait pour tâche de montrer un canard un peu zinzin contre lequel Porky ne pouvait pas lutter... On se retrouve donc face à un canard tellement excentrique qu'il a fallu le faire revenir à deux reprises dans le film, dont une fois en fin durant le carton final. Tex savait sans doute que le jeune Clampett avait eu une excellente idée, mais en fait, elle a eu trois conséquences: le canard est devenu une star, Daffy Duck (Qui s'est hélas affadi assez rapidement après avoir été une merveille d'anarchisme poétique à poil dur); l'apparition dudit palmipède a inspiré un autre animal crétin face aux dangers de la chasse, un lapin mystérieux qui n'allait pas tarder à évoluer; et enfin, Bob Clampett y a gagné ses galons de réalisateur...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Daffy Duck Animation Looney Tunes Tex Avery
10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 18:16

A wild hare (1940)

Après la création en quatre temps du personnage de lapin des Merrie Melodies et Looney tunes, le film sans doute le plus important pour terminer de cimenter tous les aspects du caractère de celui qui allait bientôt être nommé Bugs Bunny a été confié à Tex Avery; dans A wild hare, Bunny est aux prises avec Elmer Fudd qui est venu chasser le lapin... Et celui-ci le voit venir de loin, et va forcément, une carotte à la bouche, lui demander calmement... "What's up doc?" Le reste est de l'histoire, et ça marche tout seul... La voix de Mel Blanc sans accélération est là, avec un accent qui est un mélange de Brooklyn et du Bronx, et le personnage fonctionne tout seul, dans un partenariat qui sera la base d'un grand nombre de cartoons à venir. La seule addition notable du film suivant (Elmer's pet rabbit, de Chuck Jones, rare et indisponible en DVD) sera le nom lui-même.

Tortoise beats hare (1941)

C'est un Bugs très sur de lui qui s'introduit en douce sur le générique du film, et commente les noms des auteurs, puis s'offusque à l'annonce du titre... Avery avait déjà une idée très arrêtée du caractère de cochon du personnage, et si on s'étonne a posteriori un peu de voir Bugs Bunny se faire arnaquer par un autre, le côté matamore du personnage explique très bien l'idée de se laisser défier par... une tortue. Le concept sera réutilisé dans deux autres films, l'un par Clampett, l'autre par Freleng.

A heckling hare (1941)

Les historiens voudraient bien que ceci soit le dernier Bugs réalisé par Avery... Voir plus bas. Dans ce film qui est une suite de gags liés à la poursuite, Bugs a comme adversaire le chien idiot Willoughby, et c'est un plaisir de voir l'invention déployée par Avery et ses animateurs, notamment dans un concours de grimaces mémorable. Certains gags resserviront dès le Bugs suivant, celui dont on n'a à peine le droit de parler...

All this and rabbit stew

...Sans doute parce qu'il fait partie des Censored 11, les 11 Looney tunes et Merrie melodies interdits de diffusion pour présence de matériel controversé, le plus souvent des stéréotypes ethniques que nous qualifierons pudiquement de "passés de mode"... Remplacez Elmer par un jeune noir un peu lent, et vous aurez compris. L'une des variantes, c'est que Bugs triomphe de son opposant en jouant ses affaires aux dés...

Après ces quatre films, le film Crazy Cruise, fini par Clampett, nous montre une courte apparition de Bugs Bunny en 1942... Grace aux films des uns et des autres, Bunny est désormais une star, et Avery est à la MGM. Mais ses films auront beaucoup fait pour pousser les limites dans lesquelles le personnage évoluerait d'une part, et encore plus pour installer son personnage.

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Bugs Bunny Animation Looney Tunes Tex Avery
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 11:51
Voilà: 11 cartoons, des séries mythiques Looney tunes et Merrie melodies sont aujourd'hui privés de parutions DVD, ne sont jamais montrés à la télévision. Ordre d'en haut, d'une hiérarchie bureaucratique qui a décidé de faire un getse en vue du politiquement correct. ce geste ne date pas d'hier, mais du début des années 70. mais ça tient toujours... Le résultat est que ces films, inégaux mais historiques, ne peuvent être vus que sur Youtube, ou sur de médiocres DVD pirates, ou sur des sites interlopes, et que les télécharger est aussi bien vu que d'aller sur un site néo-nazi... En effet, la principale faute des auteurs de ces films est d'avoir joué avec les stéréotypes raciaux. Voyons ces films avant de les mettre au feu (ce que nous ne ferons d'ailleurs pas, tout film mérite sa place au soleil...)
 
Hittin' the trail to Hallelujah land (Rudolf Ising, 1931) Premier des 11 cartoons auto-censurés par WB, pour cause de stéréotypes: en voyant ce petit bout de film, on hallucine: pourquoi le censurer? Sinon, il est très moyen, et largement tributaire de la "Skeleton dance" de Disney et Ub Iwerks.
 
Sunday go to meetin' time (Friz Freleng, 1936) Deuxième des "censored 11", et un film bien dans la manière de Freleng: musical, avec une animation fluide. Une fois de plus, si on joue sur les clichés, pas de quoi bruler le film pour autant.
 
Clean pastures (Friz Freleng, 1937)
Uncle Tom's bungalow (Tex Avery, 1937)
Jungle jitters (Friz Freleng, 1938)
The Isle of Pingo Pongo (Tex Avery, 1938)
Tous ces films ont été retirés de la circulation pour cause de stereotypes raciaux gênants… pas tant que ça pourtant. La parodie de documentaires, Pingo-Pongo, est hilarante, et Clean pastures met en scène quelques grandes figures de Harlem, dont Louis Armstrong, Cab Calloway et Fats Waller, ce qui fait montre d’une certaine culture. Jungle Jitters est crétin et impardonnable avec ses primitifs cannibales, mais Uncle Tom’s bungalow est un chef d’œuvre, qui fait plus que
préfigurer les films MGM de Tex Avery : il les dépasse.
 
All this and rabbit stew (Tex Avery, 1941)
Bon, il est temps de s'affirmer: de toute l'oeuvre de tex Avery, de la Universal ou il a réalisé quelques films réputés médiocres, mais qu'on ne voit jamais, à la Universal et la pub, à la fin de sa carrière, alors que les restrictions budgétaires et les contraintes de la télévision ont considérablement affadi son talent, il est deux périodes qui sont primordiales: A la Warner, ou il a fait beaucoup pour transformer l'humour vers le délire, et à la MGM ou il a inventé Droopy. Il est de bon ton (Télérama l'a décrété) de préférer la seconde, mais moi, je préfère la période Warner: d'abord parce que l'animation y est pure, qu'on 'y répète moins, et les voix sont effectuées à 90% par une seule personne, le grand Mel Blanc. Et puis il y a Bugs, qu'Avery n'a pas inventé, mais auquel il a su donner une personnalité.
Ce cartoon n'est pas le meilleur des Avery, mais il est une intéressante curiosité. des gags resserviront, et sinon, le petit noir qui poursuit Bugs Bunny est aussi maltraité par le script que pouvait l'être Elmer, le chasseur. Alors pourquoi ne pas interdire les cartoons avec Elmer?
 
Coal black and de sebben dwarfs (Bob Clampett, 1943)
Je l'ai déja dit, le plus immense animateur de l'histoire n'est pas Tex Avery, encore moins Walt disney, qui n'a jamais été animateur. C'est (Roulement de tambour) Bob Clampett!! Hystérique, halluciné,tellement riche qu'on ne peut tout capter, son style explose dès le début des années 40. Coal black, c'est bien sur une version "noire" de Snow White, et la censure est-elle justifiée? Dans cette hjistoire ou tout personnage est noir, parle l'argot de Harlem, fait référence au jazz, et çà une certaine culture de vaudeville auto-référentielle (les comiques noirs de l'époque ne disaient pas autre chose, en fait), on y voit surtout un intéressant noircissment de l'écran, alors que la plupart des films à succès alignaient les gens blancs en gommant toute minorité, ce film qui pousse la "négritude" jusqu'à l'absurde est bienvenu, surtout grâce à la vitalité dont il fait preuve.
Et puis marre: on peut voir des sketches entiers de ce facho de Bigard, on peut écouter notre mini-Mussolini d'1m12, on peut aujourd'hui voir, acheter, télécharger légalement Birth of a nation, film important oui, mais totalement raciste, mais on ne peut pas voir ce petit court qui utilise gentiment des stéréotypes pour faire marrer.
 
Tin Pan Alley Cats (Bob Clampett, 1943)
Encore un WB censuré! Mais cette fois, comme avec Coal black de la même année, il est réalisé par Bob Clampett, un connaisseur des nuits de Harlem, puisqu'il trainait avec des jazzmen à chaque fois qu'il pouvait. Ici, il s'amuse à montrer la dualité de la communauté Afro-Américaine, à travers deux officines sise côte à côte: la mission baptiste locale, et le bar louche. Un chat, caricature du grand pianiste et chanteur Fats waller, choisit la deuxième, mais l'ivresse le conduit dans un pays zinzin déja exploré par Clampett dans le cartoon Porky in Wackyland, et c'est tellement idiot que le chat en question va finir par retourner sa veste. les stéréotypes sont là, mais il y a aussi une sorte d'application, en particulier pour rendre hommage aux musiciens. On notera aussi Staline et Hitler, dans le passage délirant, qui nous rappellent que Tex Avery, à coté de Clampett, n'était qu'un amateur...
 
Angel Puss (Chuck Jones, 1944)
Toujours censuré, pour toujours les mêmes raisons, voici un des premiers films typiques de Chuck Jones: Humour noir (sans jeu de mots), absurde, situation prise dans son déroulement, au lieu d'être exposée, et un grand jeu d'expressions désespérées. Le chat, dans sa malignité, est assez proche du Bugs Bunny "méchant" que Jones aimait à mettre en scène.
 
Goldilocks and the three jivin' bears (Friz Freleng, 1944)
Le dernier des "censored 11" est un film assez moyen de Freleng, c'est à dire inégal, musical, et bien en dessous des pépites de Clampett, Avery ou Tashlin, même si on n'est pas encore dans sa série très médiocre consacrée à un canari et un chat qui s'en prend plein la figure... Ici, on notera beaucoup de jazz, et des gags piqués à Avery...
Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Bob Clampett Tex Avery