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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 janvier 2021 7 10 /01 /janvier /2021 16:42

Déjà rien que l'intrigue, c'est gonflé: dans un cirque intégralement mené par des puces, on assiste à un drame: un chien est venu voir une représentation, et la seule des toutes petites bêtes à ne pas se précipiter est le clown François, l'anti-vedette de la troupe. Le chien se débarrasse des puces en les noyant, mais le fidèle (et amoureux) François sauve la belle Fifi, la reine de la troupe...

C'est donc un film à intrigue de Tex Avery dans lequel il base tout sur l'omniprésence de ces sales petites bestioles dont la fonction est d'être des parasites, qui sucent le sang des animaux qu'ils habitent, ce qui est quand même un peu limite. Mais Avery détourne le propos en jouant surtout sur l'absurde de la situation: des gens du public se voient donner des loupes afin de profiter du spectacle, et le réalisateur s'amuse avec la quasi-absence des puces sur la scène, notamment quand il montre une puce (invisible) qui avale un sabre (énorme)... Et surtout, le film est aussi largement basé sur l'acte de procréation, une spécialité, justement, de ces sales bêtes!

Et puis il y a le jeu sur la langue, assez proche de ce que faisait à l'époque Chuck Jones avec Pepe le Pew: mais il s'y concentre sur une série de formule ("...François!", "...Fifi!", et "Vive la France") auxquelles il donne un sens chaque fois différent. Une dernière chose, la voix de François est celle de Bill Thompson qui était aussi en charge de celle de Droopy.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 18:09

Un chasseur se prépare à une chasse matinale, donc il promène son chien afin qu'il passe une bonne nuit et puisse l'aider à massacrer des petits animaux qui ne lui ont rien fait. Le lapin local, cible potentielle numéro un, décide donc de tenter le tout pour le tout: s'il empêche le chien de dormir, peut-être que...

C'est le même comique de répétition que dans, par exemple, Rock-a-bye bear dans lequel l'enjeu, par contre, est inverse: ici il s'agit d'empêcher par tous les moyens le chien de dormir, et les moyens choisis par le lapin sont assez retors... a noter, une énième variation sur l'explosion intempestive, qui laisse au lecteur le choix de l'imagination quant aux conséquences. 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 18:01

Un chat, comme l'indique le titre, déteste tellement l'humanité et son manque d'égard vis-à-vis des chats, qu'il décide de partir pour la lune...

C'est un classique, un des excellents "one-shots" confectionnés à la MGM par Avery. Comme à son habitude, il exploite à merveille aussi bien le personnage même du chat de gouttière, qui parle évidemment avec un fort accent de gangster et une grosse voix, et tous les clichés possibles et imaginables. Et dans ce film bien construit, il imagine même une entreprise qui vise à envoyer les gens dans l'espace, en moins de cinq minutes...

Ce qui permet donc au chat en question de s'enfuir vers un endroit qui ressemble moins à la lune telle qu'on l'imagine, qu'au pays que Bob Clampett a baptisé Wackyland dans un de ses chefs d'oeuvre! Juste retour des choses, pour Avery, qui avait été justement le patron de cet animateur fou.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 17:56

La famille taxi attend un heureux événement... et les parents sont fous de joie avec leur petit, mais au bout de quelques temps, au lieu de choisir la tranquille voie familiale, junior se révèle passionné de vitesse, et se confectionne une tenue de hot-rod. le père est furieux, puis très inquiet...

C'est une rareté: un court métrage de Tex Avery dans lequel l'intrigue est à prendre au premier degré, et va d'un point A à un point B. Je dois avouer que l'assimilation des voitures à des personnages ( comme dans Cars, le film de John Lassiter) me rend le film véritablement problématique, d'autant qu'il fait un peu son Disney ici. ...dans une certaine mesure, car ça ne l'empêche pas de glisser ça et là d'excellents gags, bien entendu.

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
4 janvier 2021 1 04 /01 /janvier /2021 17:19

Clem le loup, et le petit chaperon rouge (dans une version "rustique, e genre agricole") vaquent à leur marivaudage probablement quotidien quand le cousin du loup lui envoie un message de la grande ville, qui contient une photo d'une chanteuse sophistiquée. Il se rue en ville pour la retrouver, et pendant le spectacle où son cousin, qui est quant à lui extrêmement sophistiqué, l'amène, il se conduit d'une façon à la fois très embarrassante et hilarante...

Combien de fois Avery est-il retourné au chaperon rouge? Ce devait être au moins la troisième fois, et à chaque fois il renouvelle complètement le genre, même s'il reprend ici des gags de Red Hot Riding Hood avec un loup qui est incapable de se contenir devant une belle fille... Mais là où il se renouvelle vraiment, c'est quand il nous montre la vie rurale de ses deux premiers protagonistes, le chaperon rouge de la ferme, et son loup obsédé sexuel...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
4 janvier 2021 1 04 /01 /janvier /2021 17:10

Dans un prologue largement dominé par une narration à coup d'expressions idiomatiques mises en images (préfigurant ainsi le célèbre Symphony in slang) le chat déprimé d'une grande maison lugubre nous explique son état de nerfs: il est traumatisé par... un coucou, le genre cinglé, qui vit dans une pendule. Un coucou, quoi... Le chat résout d'en finir... Souhaitons lui bonne chance, la partie n'est pas gagnée!

Après la première minute largement dévolue aux jeux d'images et de mots, le film devient une fête de mouvements et de gags purement visuels. On ne le reverra jamais, mais cet abominable coucou aux dons inquiétants est digne de rejoindre la galerie illustre des pires emm... de la planète Avery. Le film est un festival de sauvagerie et de violence, qui va par ailleurs beaucoup influencer Friz Freleng pour développer le personnage de Sylvester dans les années 50.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery
9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 16:39

Dans une petite (mais alors petite!) ville rurale, un garçon d'hôtel apprend que son établissement va accueillir la prestigieuse miss Glory. Le garçon, qui rêve de s'élever socialement, se met à rêver tout court... Et l'hôtel et son personnel se parent d'un design art déco...

Le générique (privé de toute mention de l'équipe) annonce que le film est inspiré des designs de Leadora Congdon, mais cette dernière se dérobant systématiquement à toute recherche, je pense qu'il ne faut pas aller plus loin: de toute façon, ce troisième film d'Avery (et premier en couleurs) est un rêve, justement, un voyage onirique dans un monde qui se situerait à la jonction entre la médiocrité de l'Amérique profonde, et la fausse sophistication d'un art déco qui est soutenu par les snobs de tout poil.

C'est un choc de cultures, de civilisation même, mais pour la majorité du film, ça marche admirablement. Ces personnages ont tous l'air d'être sortis des couvertures de quelques magazines contemporains, et pour son premier film en couleurs, Avery se paie le luxe de poser ses animations sur un décor en noir et blanc. Enfin, la veine caricaturiste d'Avery et de son équipe se déchaîne pour dégonfler la préciosité et la sophistication de leurs designs...

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 16:32

Superbe parodie de western, réalisé à la Warner quelques années avant The shooting of Dan McGoo (avec Droopy dans le rôle principal), ce film est bien plus qu'un simple tour de chauffe. Avery s'amuse avec les codes du western, qu'il connaissait sur le bout des ongles. Ensuite, le film est notable pour être une exception: certes, il y a un loup, qui réagit favorablement à la vision d'une dame, mais ce n'est pas encore le cirque que ça deviendra systématiquement à la MGM. Et Lady Lou quant à elle bénéficie de l'hilarante imitation de Kate Hepburn dont Avery ne se lassait pas...

Et puis il construit son film avec un sens hors du commun de l'absurde, avec par exemple ce tram qui entre dans le saloon pour sonner la cloche d'un nouveau round de boxe! Et ce match, vu avec des arrêts sur image totalement géniaux... Bref, on en redemande.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery Western
7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 15:57

Après la création en quatre temps du personnage de lapin des Merrie Melodies et Looney tunes, le film sans doute le plus important pour terminer de cimenter tous les aspects du caractère de celui qui allait bientôt être nommé Bugs Bunny a été confié à Tex Avery; dans A wild hare, Bunny est aux prises avec Elmer Fudd qui est venu chasser le lapin: pour la première fois, on entend la voix magique d'Arthur Q. Bryan ire "Be vewwy kwyet, I'm hunting wabbits", suivi de son rire glorieusement niais. Ce ne sera pas la dernière...

Et justement, le lapin le voit venir de loin, et va forcément, une carotte à la bouche, lui demander calmement... "What's up, doc?": Le reste est de l'histoire, et ça marche tout seul... La voix de Mel Blanc sans accélération est là, avec un accent qui est un mélange de Brooklyn et du Bronx, et le personnage est immédiatement fonctionnel, dans un partenariat qui sera la base d'un grand nombre de cartoons à venir. Ici, tout est là, de la pose systématiquement supérieure et arrogante du lapin, à l'animation magique pour pousser le caractère un peu plus loin: c'est Robert McKimson, qui en tant que réalisateur aura tendance à massacrer le personnage de Bugs dans des films qui seront pires les uns que les autres, qui est l'animateur le plus inspiré ici, avec une scène de (fausse) mort pour Bugs Bunny.

La seule addition notable du film suivant (Elmer's pet rabbitde Chuck Jones, rare et indisponible en DVD) sera le nom lui-même. Celui-ci mérite un petit rappel explicatif: créé dans Hare-um scare-hum par Ben Hardaway (lui-même surnommé "Bugs"), le lapin est resté sans nom pendant 5 films, jusqu'à ce qu'un model-sheet (un document de travail pour les animateurs) ne soit établi peu de temps après la sortie de A wild hare par McKimson, qui montre les mensurations parfaites du lapin, à suivre par tous ceux qui allaient l'animer: afin de différencier le personnage, McKimson a eu l'idée de l'appeler "Le lapin de Bugs", donc avec un génitif Bugs' Bunny. Il suffisait ensuite à Jones d'enlever une apostrophe... 

En attendant, ce film de Tex Avery est l'une des plus glorieuses réussites de Termite Terrace...

 

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Bugs Bunny Looney Tunes Animation
7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 09:22

Techniquement parlant, ce film n'appartient pas à la série des Looney Tunes, mais plutôt aux Merrie Melodies, les courts métrages de prestige dont Leon Schlesinger voulait faire la réponse Warner aux Silly Symphonies de Disney. Ils avaient essentiellement trois avantages: un plus gros budget, le bénéfice du Technicolor (particulièrement vibrant sur ce film) et une plus grande distribution puisque c'était le plus souvent tout public...

Dans la famille Hibou (Owl), une nouvelle naissance, en l'occurrence de quatre nouveaux petits (hi) bouts, est l'occasion de se réjouir, car . Hibou père est professeur de musique, et ses enfants ne peuvent être que des virtuoses. Les trois premiers (un ténor qui hante comme Caruso, un violoniste prodige et un flûtiste génial) satisfont le père, mais pas le troisième: c'est un chanteur de jazz...

La tâche de Tex Avery qui était encore à ses débuts (c'est son sixième film) était donc de trouver à se situer dans un domaine qui ne semblait pas être le sien, et de réussir à s'amuser tout en réalisant un conte-de-fées-avec-animaux! Et la mission qui lui est confiée est aussi de raconter une histoire (un parcours de réussite, doublée d'une fable sur la famille), d'un point A à un point Z, sans trop dévier!

Et il réussit assez bien, justement, à s'accommoder de ces conditions difficiles: il donne à voir avec ce film une histoire suffisamment gnan-gnan, dans laquelle il insuffle avec subtilité son inimitable ton, et il prend possession du film avec des petites touches discrètes mais éminemment reconnaissables: l'Amérique profonde, à travers ces radio-crochets minables, les numéros qui sont parfois d'une grande vulgarité, la présence d'une famille de hiboux avec un fort accent Allemand, la radio qui communique directement à l'auditeur... et puis la façon dont le petit "Owl Jolson" (toujours cette allusion au contexte artistique, le film étant une sorte de remake de The Jazz Singer) brise le quatrième mur en permanence...

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Published by François Massarelli - dans Tex Avery Animation Looney Tunes