
Lors du tournage d'un film Warner que le réalisateur Von Hamburger doit finir le plus vite possible, Daffy Duck à son plus espiègle vient tourmenter le pauvre metteur en scène... et finit par monter un fatras d'images disjointes qu'il substitue au chef d'oeuvre anticipé du grand artiste...
Avec Avery, on est bien loin du canard neurasthénique qui sera développé ensuite parfois pour le meilleur (Jones et sa trilogie fabuleuse entre toutes) ou pour le pire (les oeuvres indignes, fades et rarement drôles de Bob McKimson) par les metteurs en scène qui resteront à la Warner. Mais s'il faut complimenter Avery d'avoir repéré le potentiel destructeur du héros Daffy Duck, je pense qu'il conviendra de rendre à Bob Clampett-César ce qui lui appartient: car la loufoquerie militante de Daffy Duck, c'est lui qui l'a inventée, quand il a animé en totale autonomie une séquence de Porky's Duck Hunt, dont ici Avery fait plus que de répéter, il le souligne, persiste, et signe.
Sinon, bien sûr, c'est un splendide effort de Tex Avery, qui plus est riche en ces scènes qui font appel à un sens du détail (idiot) hors du commun, un sens de la formule gourmand (I'll take a turrrrrrrrrrrrrrrkey with all the trrrrrrrrrrrrrrimmings), et une animation pétante de santé...


