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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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27 décembre 2017 3 27 /12 /décembre /2017 10:08

Et donc, un jour, Avery tourna son dernier Porky, et son dernier Looney Tune en noir et blanc par la même occasion... Ce qui me donne une chance de rappeler un fait oublié: de dire ou d'écrire "Looney tune en noir et blanc" à propos de cette époque bénie est un pléonasme. Car les deux séries produites par Schlesinger était distinctes: les Merrie Melodies en couleur, et les Looney Tunes en noir et blanc. Pourquoi tous ces dessins animés sont-ils réunis dans l'inconscient et le conscient collectifs, aujourd'hui, par le même emblème générique? Sans doute parce qu'aux tous débuts, les Looney Tunes étaient plus rigolos (quoique une fois qu'Avery s'est occupé des Merrie Melodies, il faut bien reconnaître que ça se discute: The isle of Pingo Pongo, Dangerous Dan McFoo... hein?), ou peut-être que pour la Warner, le terme Merrie Melodies renvoie un peu trop aux Silly Symphonies, de Disney.

Revenons à ce petit film, qui nous montre Porky Pig dans un prologue, présentant à un public choisi (Avec des gags de putois) un dessin animé de son invention: il est splendide, et représente sans doute la quintessence de ce qu'est l'art d'Avery. A bien des égards, de par sa nature même ce petit film est plus proche de l'image du metteur en scène telle qu'elle évoluera dans l'esprit du spectateur une fois qu'il sera passé à la MGM, que celle du raconteur d'histoires idiotes de la Warner. Mais surtout il démontre qu'à la WB on pouvait faire un film avec rien ou presque.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 08:52

En dépit de ses qualités, ce petit film n'aurait pas grand chose pour lui, s'il n'y avait un certain nombre d'avancées significatives... Pour commencer, bien que la situation soit une intrigue clairement établie, avec en vedette le personnage de Porky Pig, Avery se débrouille pour le mettre dans les coulisses, et laisser l'environnement prendre le dessus: Porky et son voisin (Un Italo-Américain avec un accent d'une épaisseur calamiteuse) sont en compétition pour gagner un prix agricole, et si le voisin veut présenter ses poules, Porky va pour sa part faire concourir son jardin. Manque de chance, les poules sont invitées par leur propriétaire à se servir dans le jardin... 

Ensuite, Avery compte ici sur la musique de Carl Stallings, qui se place dans un registre de musique populaire, qui colle parfaitement à l'animation. Du sur mesure en quelque sorte... Et dans le cadre de l'histoire, Avery décroche souvent intelligemment, s'amusant à nous décrire une foire délirante, ou un poussin nourri aux épinards qui ne se cache pas beaucoup d'être une parodie de Popeye... La razzia sur les légumes est un grand moment d'enfilage de gags efficaces, et on peut noter un gag d'ouverture qui sera ensuite repris et réadapté, maintes fois: durant l'exposition,sur un plan fixe du village on annonce le lieu, puis le nombre d'habitants. Un cri de bébé retentit, et le nombre change: 2 de plus, il vient d'y avoir une naissance de jumeaux...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 16:03

La corrida, cet étrange passe-temps qui prend un peu trop souvent le prétexte de se battre contre un animal qui ne vous a rien fait pour ne pas suffisamment massacrer de toreros (le seul intérêt, c'est quand cet abruti en pyjama à paillettes se fait détruire par le bovin, non?) a souvent inspiré les cartoons, et Tex Avery y reviendra avec Droopy quelques années plus tard. Mais en attendant, c'est Porky Pig qui s'y colle, sauf qu'il y vient par un stratagème: il avait arrangé avec des copains déguisés en taureau! Le problème c'est qu'il vont d'abord boire, et manquer le rendez-vous, Porky affrontant finalement un authentique toro...

Si Porky Pig (Comme d'habitude) manque totalement de substance, on appréciera un taureau plein de santé, drôle, vif et qui plus est il va survivre, ce qui dans ce soit-disant sport est suffisamment rare pour être mentionné...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 15:50

Si il est généralement exact que la plupart des Porky Pig réalisés par Avery sont clairement au-dessus du lot, et c'est vrai aussi pour les réalisations de Tashlin, on tombe parfois sur un ratage. Ceci est un exemple, qui pêche par des idées, avouons-le, trop délirantes, et qui débouchent sur une répétition gênante.

Pourtant le début était prometteur: on assiste à un de ces montages "à la WB" dans lesquels Avery excelle, et qui nous montre l'imminence d'un match crucial, qui passionne tout le monde. Spectateur enthousiaste, Porky en vient par un quiproquo à remplacer sur le ring un lutteur, qui doit se battre contre le champion toutes catégories, et bien sûr ce dernier n'est pas un tendre. Mais si je n'ai rien contre le fait qu'un film soit construit sur la répétition d'un gag et d'un seul, encore faut-il qu'il soit bon...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 17:57

Le bonheur apporté par un film comme celui-ci ne vient pas de son intrigue, oh non! On est en 1936, et Tex Avery s'ennuie déjà dans le cadre traditionnel d'un dessin animé: il lui fait donc abattre le quatrième mur, ce qu'il fait du début à la fin de ce petit film... Mais c'est aussi très frappant, de voir ce qui peut aussi bien être une influence consciente qu'inconsciente, le fait que The village smithy ressemble par bien des points à The blacksmith de Keaton!

Dès le départ, un narrateur pose les personnages les uns après les autres, les rappelle à l'ordre, installe littéralement les décors, et c'est du Tex Avery classique... On retrouve ensuite le même cadre bucolique que dans le film de Keaton, avec inscription du maréchal-ferrant dans la tradition rurale Américaine, le duo constitué d'un patron costaud et vaguement violent, et d'un héros-assistant plus, disons, inepte qu'autre chose... Et Porky Pig vit ici le même type d'aventure que Keaton, devant "chausser" un cheval... C'est après que le film dégénère allègrement, avec le cheval devenu fou (Il a reçu un fer rougi sur l'arrière-train, mettez-vous à sa place!), qui cause des catastrophes sur son passage durant une suite que les circonstances vont répéter... Si le film n'est pas notable par une esthétique brillante, il pose vraiment les fondations du traitement joyeusement anarchique que le metteur en scène va faire subir au dessin animé dans les années à venir!

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Published by François Massarelli - dans Looney Tunes Animation Tex Avery
6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 10:47

Sorti en septembre 1955, Deputy Droopy est l'un des derniers films de Tex Avery, et précisément son avant-dernier Droopy! C'est aussi un remake de Rock-a-bye bear, dont il reprend la principale idée: une situation dans laquelle il est crucial de ne pas faire entendre le moindre bruit... Droopy est un adjoint au shérif d'un conté, qui lui confie une mission: garder un coffre-fort rempli. Et bien sur, deux malfrats qui écoutent à la fenêtre s'apprêtent à ne faire qu'une bouchée du chien. Sauf que le shérif prévient: au moindre bruit, il accourt et il tire dans tous les sens. Les bandits vont donc devoir être particulièrement prudents... A chaque fois qu'un cri menace de se faire entendre, ils courent en direction d'une colline environnante pour le laisser sortir...

Les accessoires utilisés ici pour le gag (...le seul gag, quand on y réfléchit bien) du film sont hétéroclites et assez inventifs: un rocking-chair, un chat, un homard, des pétards, une plume, un vilebrequin chauffé au rouge, une bouteille de lait... Et on obtient ici une situation paradoxale: avec un remake, basé sur UN SEUL GAG (Comme d'autres films de Avery, et beaucoup de films de Freleng, d'ailleurs), c'est hilarant.

...A condition de ne pas avoir d'aversion pour le style de plus en plus géométrique (L'influence UPA, nous dit-on), et disons-le assez moche, de l'animation. Ni pour  la voix sans grand intérêt d'un Droopy de plus en plus désincarné... A noter la présence de deux metteurs en scène au générique: le départ de Tex Avery se précisait à l'horizon, et la succession par Michael Lah (Qui allait tourner un certain nombre de Droopy en solo, pas vraiment fabuleux) était déjà en train d'aménager les cartons.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Tex Avery Western
4 octobre 2017 3 04 /10 /octobre /2017 17:59

Reprenant le principe de son film précédent pour la série Porky Pig, Porky the rainmaker, Avery se replonge dans le mélodrame rustique. Et il imagine cette fois une petite ferme pour la famille de Porky pig (Une nouvelle fois rajeuni contrairement au propriétaire de ferme dans Porky's poultry plant, de Tashlin), qui est sur le point d'être saisie par un créancier qui ressemble à s'y méprendre au parfait méchant de mélo, dont Avery se paiera plus d'une fois la fiole dans les années à venir, le plus notable étant Simon Legree dans Uncle Tom's Bungalow.

Seule solution pour sauver la ferme: aller en ville et faire fortune, ce que Porky fait avec son fidèle cheval... Il trouve un travail comme livreur de lait, mais ce sera bien vite une catastrophe. Heureusement, il peut compter sur un soutien inattendu, celui d'un Taon (En Anglais, Horsefly, dans la mesure où ces sales bêtes qui piquent s'attaquent bien évidemment aux chevaux, et en particulier à leur château arrière, une source de gags récurrents dans ce film), qui grâce à ses petites manies, va permettre aux héros de gagner une fortune.

L'équipe Avery fonctionne fort bien, et les animateurs progressent très vite. C'est encore Jones qui fait ici des merveilles, et le film est une constante source de prouesses, dans lesquelles le réalisateur fait ses gammes avec de plus en plus d'assurance.

 

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
4 octobre 2017 3 04 /10 /octobre /2017 13:52

La campagne, le rustique, l'agricole: voilà un domaine qui a toujours inspiré Tex Avery... En voici une preuve, située au tout début de sa carrière: dans ce film, la ferme de la famille du jeune Porky est en proie comme toute la localité à une sécheresse impressionnante. Et du coup, la nourriture vient à manquer pour les bêtes, qui menacent de faire la grève! Son père demande à POrky d'aller chercher de quoi nourrir les animaux avec e dernier dollar qui leur reste, mais il se laisse tenter par... une boîte de pilules miracles! Elle ont un effet instantané sur la météo, et déclenchent à volonté averses, tempêtes, ouragans... Croyant à une arnaque, le père renverse la boîte et les animaux les uns à la suite des autres se nourrissent des pilules, créant des situations bien compliquées...

C'est mignon, bien mené, impeccablement animé, et parfaitement rythmé. On peut noter quà cette époque, Avery n'arrivait pas à "fixer" une équipe, et les animateurs changent quasiment à chaque film. Mais ici, c'est bien Chuck Jones qui fait l'essentiel du travail. Et sinon, le final est du pur Avery: un iris se ferme sur la fin, laissant une oie à l'extérieur, qui demande aussitôt à réintégrer la ferme... Avery reviendra à cette atmosphère avec beaucoup de bonheur dans Milk and money, répétant d'ailleurs ce même gag, avec un autre personnage.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 14:39

Porky Pig est tenté par l'aventure, donc il hésite: l'infanterie? La marine? Ou... l'armée de l'air? C'est finalement dans cette direction que le cochon bègue se lance, et il se rend doc au bureau de recrutement, où il passe par plusieurs étapes: par exemple il doit donner son nom, ce qui dans son cas est difficile: même quand on lui donne une ardoise pour l'écrire, il bégaie! Puis il doit effectuer des tests d'équilibre, et apprendre à tirer à la mitrailleuse. Enfin, "bon" pour le service, il est désigné comme cobaye pour tester l'efficacité d'un avion-robot, qui obéit à la voix. Mais suite à un quiproquo, il se retrouve seul dans un avion fou, qui reçoit les instructions contradictoires d'une foule de gens qui jouent avec un chiot à proximité du micro de commandes, laissé ouvert...

C'est simple mais efficace, et une fois de plus on peut être assez surpris par la rigueur avec laquelle Tex Avery reste concentré sur son intrigue, mais rappelons qu'il avait besoin de poser les éléments des histoires qu'il se plaisait ensuite à pervertir joyeusement. pas ici, toutefois: ça reste quand même bien sage...

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery
1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 14:19

Tout vient à point... Porky Pig n'était auparavant qu'un faire-valoir, mais ce film le consacre en tant que héros. Héros paradoxal, bien entendu, celui d'un film dans lequel par ailleurs Tex Avery continue à faire la preuve de son talent inné pour... installer, maintenir et développer une histoire, mais oui: il commence dans la tradition des grands films Warner de la période, par montrer sans introduction préalable les exactions d'un poseur de bombes, puis assène quelques couvertures de journaux afin d'enfoncer le clou. Puis nous le suivons dans l'antre du monstre, qui prépare un attentat... C'est bien sur un terroriste de dessin animé, donc il a une cape et un chapeau noir et il rit comme un dément!

Mais nous rejoignons ensuite Porky Pig, nettement plus défini que dans Gold diggers of '49, qui bave d'envie devant des desserts glacés qu'il n'aura jamais les moyens de se payer. A moins qu'il ne trouve un stratagème, comme par exemple le fait d'aider les passants, qui en échange lui donnent des pièces. Suivant cette logique, il s'avise qu'un homme avec une cape noire a déposé une bombe devant un immeuble, et croyant que c'est un réveil il tente de la restituer à son propriétaire.

Jusqu'à ce moment, c'est impeccable mais sans ce grain de folie que nous avons pris l'habitude de chercher dans les films Warner du réalisateur... mais quand le poseur de bombes se retrouve systématiquement face à un cochon un peu simplet, qui lui rapporte sa bombe partout où il va, le précédant parfois, et bien sur doté du don d'ubiquité, on se retrouve devant la première incarnation d'un gag qui ne manquera pas d'être repris et raffiné... Déjà, Avery a envie de dynamiter son propre univers. Il ne tardera pas à le faire pour de vrai.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Tex Avery