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30 mai 2025 5 30 /05 /mai /2025 23:40

Ce film Edison est assez incroyable, non par sa qualité, mais plutôt par le décalage extraordinaire qu'il offre avec ce qu'est devenu le cinéma en 2025... Il nous montre un numéro de cirque dans lequel une troupe de chiens sont invités à sauter par-dessus des obstacles empilés, au milieu d'une piste de cirque. On est bien sous un chapiteau, et le film s'inscrit clairement dans une série par ailleurs très fournie sur les numéros d'attraction existants... A chaque fois que les opérateurs Edison ont pu le faire, par exemple, ils ont filmé les numéros des employés du Cirque de Buffalo Bill, après tout...

Mais voilà: le film n'est désespérément QUE ça, une boucle qui aurait pu être infinie, de chiens après chiens, qui sautent par dessus des paniers empilés! On imagine même qu'on aurait pu conceptualiser cette boucle, et dire que derrière cette minute et demie de film, on était face à une sorte de mouvement perpétuel hypnotique... Mais non, ce ne sont là que chiens qui sautent. Et de par la magie de la façon dont travaillaient les employés d'Edison, il est attribué aux deux «chefs d'équipe» qui se relayaient pour diriger les films.

...Car autant le dire directement et sans prendre de gants, il n'y avait pas besoin de deux réalisateurs pionniers pour effectuer ce film sans grand intérêt!

 

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison J. Stuart Blackton Wonder dogs
30 mai 2025 5 30 /05 /mai /2025 09:10

Sans aller jusqu'à faire comme certains commentateurs, et considérer ce film comme une sorte de prélude à la science-fiction (je pense que les nombreuses versions du Voyage dans la lune, à commencer par celui de Méliès, se qualifient d'autant mieux, bien sûr), voici en tout cas un film bien intrigant, et pour tout dire unique, sans parler du fait qu'il est un peu perturbant: 

Deux hommes ont en effet inventé une machine qui transforme les saucisses en chiens... Mais aussi le contraire. Un acheteur peut donc leur demander de confectionner un caniche (mais pourquoi?), un berger allemand, ou un setter, à partir de modestes pièces de charcuterie...

Oui, chez Edison, on cherchait, on cherchait... Mais parfois, on trouvait mieux. Et sinon, cette obsession de la saucisse dans le cinéma des origines, c'est fou, quand même!

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Published by François Massarelli - dans Wonder dogs Muet Thomas Edison Edwin Porter
27 mai 2025 2 27 /05 /mai /2025 15:00

Des enfants jouent. Le plus jeune reste au sol, et est bientôt envahi d'une meute de chiots...

Il aura donc fallu le talent de l'un des premiers metteurs en scène important, si ce n'est le premier, du cinéma Américain, qui à cette époque avait déjà réalisé (l'année précédente) ses deux fimls les plus importants, pour établir que des fois une mauvaise idée reste bien une mauvaise idée: car le principe de laisser les chiots envahir bébé, pour créer un effet comique, débouche surtout sur une navrante situation: par leur enthousiasme, les nombreux chiots finissent par devenir trop pressants, et le bébé pleure toute la misère du monde. Cet ancètre du zapping est très embarrassant à regarder...

...Et comme une mauvaise idée n'est jamais perdue, il y aura même au moins un plagiat!

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Muet Wonder dogs Thomas Edison
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 20:02

Sorti en février 1918, c'est un cas d'école: un film de guerre, certes patriotique et réalisé puis sorti alors même que les conflits faisaient rage, c'est donc assurément l'un des premiers films d'un genre nouveau, ceux qui depuis ls Etats-Unis, observaient les combats sur les fronts Européens, et dans des intrigues plus ou moins mélodramatiques, opposaient d'un côté les alliés, principalement les Américains bien entendu, et de l'autre les Allemands... Un genre à part entière, dont font partie des films comme Hearts of the world de Griffith, The hearts of humanity d'Allen Holubar, mais aussi sorti plus tardivement, The four horsemen of the Apocalypse, de Rex Ingram. Tous ces films ont en commun une vision férocement binaire, dans laquelle les Allemands sont présentés comme des monstres... 

Ici, le point de vue est celui d'une famille Américaine, dont le fils est parti se battre parce que l'attraction et le glamour des marines l'avaient attiré... Les parents, inquiets, voient partir un garçon immature, qui ne croit pas en Dieu, et a une attitude de dédain pour les classes qu'il considère comme inférieures. C'est lui, le non-croyant du titre... Mais le front, nous dit un intertitre, c'est la forge dans laquelle on va tester un homme... Sur le front en Belgique, il va se conduire en héros, constater que la fraternité ignore les classes, et apprendre à croire en des valeurs plus importantes que celles qui l'ont jusqu'à présent motivé...

En même temps, nous verrons dans le film les exactions de certains officiers Allemands, dont Erich Von Stroheim dans son premier rôle du genre: un sadique, attaché à son décorum, et qui exige d'un peloton d'exécution réticent et dégoûté l'assassinat pur et simple d'une grand-mère et de son petit-fils... Quand le héros se réveille sur un lit d'hôpital, et constate que le lit à côté de lui est occupé par un Allemand, il s'emporte... avant de constater que le soldat n'est finalement qu'un homme blessé qui a peur de la mort. D'ailleurs, dans le prologue du film, le jardinier d'origine Allemande, qui vient d'apprendre la mort de son fils sur le front, est confronté par la mère du héros.

Bref: ce film tranche particulièrement sur l'absurde sentiment cocardier et chauvin des autres films de la même période. Il est riche, et jamis excessivement démonstratif. Le metteur en scène (qui n'est pas n'importe qui, même s'il a parfois été amené à tourner n'importe quoi, c'est le paradoxe du système des studios) s'est même plu à utiliser de façon innovante le montage ultra-rapide lors de la scène de l'exécution mentionnée plus haut. Gance n'a pourtant tourné ni j'accuse, ni La roue, dont les sorties Américaines seront relativement condidentielles, de toute façon. Ce film de grande qualité, avec bien sûr un esprit exalté, bien typique d'un film de la décennie qui a vu les sorties de Civilization, Intolerance et Joan the Woman, est sans doute le dernier film sorti par Edison, qui s'est lassé de faire du cinéma.

 

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 10:00

Le cinéma selon Edison professait un besoin d'élévation des masses... Une tendance qui évidemment ne transparaissai pas trop dans les années 10, comparée à l'écrasante part de la fiction d'évasion, dans tous les genres possibles... Mais ce film montre qu'il était encore possible d'attendre d'Edison des films didactiques autant qu'intéressants...

Il y est question de tuberculose, qui rappelons le est à cette période une grave menace de santé, sociale avant tout. Trois personnes, liées par l'intrigue contractent la maladie, et ont des comportements différents: deux survivront, mais le troisième qui ne cherchera aucune aide (d'où le titre) mourra...

De toutes les maladies importantes, le cinéma, surtout à cette époque a toujours privilégié la tuberculose... Pas que le cinéma d'ailleurs: La bohême, par exemple... ou bien sûr La Dame aux Camélias nous en montrent l'exemple. Les films Edison se font souvent l'écho à cette époque des ravages d'une épidémie qui touche en particulier les pauvres. Une maladie, qui d'une certaine façon pouvait devenir l'étendard d'une réfprme sociale à part entière, voire permettre d'alerter sur d'autres fronts. De fait, les maladies vénériennes faisaient aussi des ravages à l'époque! Mais en parler dans un film... hum!

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:45

Will Louis (1873 - 1959) n'est pas n'importe qui. Disons que ça ne va pas changer votre vie, mais il est quand même associé aux films Lubin, qui étaient basés dans le Sud; lui était justement natif du Maryland, et dans le cadre de sa production, il a engagé pour plusieurs films un acteur doué, surdoué même, génial. Un homme en surpoids qui en jouait (on appelait ça un heavy dans le théâtre) et qui était d'une subtilité confondante en dépit de la balourdise de ses rôles, Oliver Hardy. 

Ici, il s'agit d'une comédie réalisée à Fort Lee et New York, dans les studios Edison, on n'y verra donc pas Hardy, qui était probablement parti vers d'autres employeurs... Mais on y verra qu'en ce milieu des années 10, che Edison on cherchait toujours la formule de la comédie parfaite... Et on l'avait peut-être trouvée, car ce film réussit en une bobine (seize minutes) à ouvrir des perspectives narratives, et offre une structure en trois parties, toute en subtilités... 

Un homme et une femme s'aiment, mais monsieur a tendance à vouloir vivre sa vie un peu à l'écart, en utilisant le prétexte du travail pour des fiestas arrosées; et madame profite parfois un peu des absences de son mari pour des parties de bridge entre copines... Le couple a beau se jurer de ne plus faire de cachotteries, ils ne peuvent s'en empêcher. Mais lors d'un week-end, les deux époux se retrouvent, dans le cadre de leurs cachotteries respectives, avec un oeil au beurre noir, comme on dit: c'est la manique: comment cacher la chose? 

C'est riche et il y a ici une sorte de précurseur des comédies maritales d'un DeMille, avec ces couples qui se vautrent dans le mensonge (généralement, leurs "crimes" sont pourtant bien anodins, il y a une certaine pruderie chez Edison) et s'y empêtrent avec soin! La mis en scène et la direction d'acteurs sont intéressantes, et Will Louis a l'oeil pour le détail: il utilise avec beaucoup d 'adresse la présence d'un tiers par exemple dans les scènes avec le couple, il s'agit souvent d'une domestique, dont le nom n'est pas crédité. Mais elle n'a jamais l'occasion de "jouer la comédie", elle oppose comme un choeur antique une sage et calme observation de la situation, à laquelle elle réagit souvent en soutien au public, dans un naturel parfait... Le film dans son dernier acte s'intéresse à un charlatan come la période en montrait beaucoup, un homme qui se propose de guérir les maux des yeux et ceux du coeur. Pour ce qui est des yeux, je demande à voir. Mais pour le coeur, il est efficace...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Thomas Edison
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:39

Ce court film de huit minutes me semble particulièrement approprié pour un film Edison non attribué: voilà, on ne connaît pas et on ne connaîtra pas l'auteur/autrice potentiel(le) de ce film, qui n'appartient à aucune série (souvent les films d'un groupement de fictions étaient attribués à la même équipe), et n'a en plus aucun acteur reconnaissable puisqu'il s'agit d'une oeuvre à but documentaire...

Mais il est totalement approprié qu'on puisse s'y réfèrer ici en tant que "film Edison" directement: Thomas Edison, dont on rappelle qu'il n'a jamais fait de cinéma, il en a vendu et a contribué à la création d'un certain nombre de techniques, mais la fiction ne l'intéressait absolument pas, était donc passionné par les sciences et techniques. Et sa création (hum... qui a vraiment créé le cinéma Edison?) avait pour vocation de transmettre aussi du savoir pour les curieux.

Donc, ici on nous intéresse aux propriétés magnétiques, et à leur rapport à l'électricité...

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Published by François Massarelli - dans Muet Thomas Edison
9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 09:32

Octavius (Barry O'Moore) achète une voiture, avec laquelle il va pouvoir exercer son métier de manière plus efficace: il est détective, et c'est un crack... Ou du moins le pense-t-il. Justement, il se trouve qu'en ville, la police est sur les dents à cause d'une troupe de voleurs de véhicules...

C'est un crack, ça se discute: le monsieur a tendance à trouver les solutions par hasard, semble-t-il... C'est presque un serial, il y a eu douze films de court métrage, tous réduits à une bobine, montrant les aventure gentiment cocasses de ce limier qui se fie à sa chance... La série avait une vocation comique, mais en la comparant à la production Sennett contemporaine, on voit que les films Edison restaient un peu coincés en arrière... 

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 14:38

Ce film est sorti en été, la saison idéale pour ce genre d'histoire! le titre fait directement allusion à la nature, mais aussi probablement au naturel de son héros, un quinquagénaire bourgeois et acariâtre, qui se plaint tout le temps... mais de quoi, au fait? En prime, le titre vient en droite ligne de Shakespeare, donc ça lui donne un faux air de leçon essentielle...

C'en est une du reste: le monsieur se retrouve à bougonner dans les bois, au bord d'une rivière, puis se rend compte qu'il n'y est pas seul: un garçon est aussi présent, qui va le pousser à s'arrêter, se poser, et profiter de la nature autour de lui. En quelque sorte, il entre en contact avec le petit garçon qu'il a été, et réapprend les plaisirs simples d'être dehors, de pêcher, de ne penser à rien. Il demande alors au petit garçon de porter un message à son épouse, dans lequel il lui explique qu'il va rester domrir à la belle étoile, ça le rendra meilleur. 

Vous pariez combien qu'elle le rejoint?

Blague à part, c'est un peu sentimental, oui, mais c'est pour la bonne cause! On va devoir évidemment faire taire nos remontrances contemporaines, car quand on voit un homme de cinquante ans qui se baigne dans une mare, aux côtés d'un garçonnet, forcément, on voit les choses différemment. Aucune malice dans ce petit film rafraîchissant...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet
5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 10:21

A New York, un Allemand fraîchement débarqué prend le tramway; il demande au contrôleur comment il peut se rendre à sa destination une fois sorti du véhicule, on lui propose de suivre une voyageuse qui s'arrête au même endroit. Mais celle-ci s'interroge pourquoi cet étrange personnage la suit un peu partout, et fait intervenir la police...

C'est un bien étrange film, car on aurait bien sûr pu imaginer de délirantes ramifications dans toutes les directions. Stan Laurel, quelques années plus tard, fera d'ailleurs des variations pour Roach sur le même thème. Mais ici, ça reste une vignette qui fait état d'une situation finalement assez répandue aux Etats-Unis à cette époque où le pays n'était pas encore replié sur lui-même, et les citoyens comprenaient qu'on puisse venir d'ailleurs...

Jusqu'à un certain point cependant, puisqu'ici cela va aller jusqu'au procès. Le film reste malgré tout d'un grand optimisme, et ose même un happy-ending assez inattendu, qui nous montre que l'auteur ne s'arrpetait pas non plus aux conventions physiques, en montrant un avenir possible pour un couple fait d'une avenante créature et d'un immigré Allemand à l'embonpoint proéminent...

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Muet