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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 14:43

Sept périodes de la vie d’un humain, vues à travers des vignettes, très symboliques. Chaque « chapitre » porte un nom qui montre qu’on est vraiment dans une illustration alégorique de l’évolution d’un humain : Infancy, Playmates, Schoolmates, Lovers, The Soldier, The Judge, Second Childhood…

Mais une question demeure : pourquoi tout ça ? La réponse vient à la fin du film, et est très surprenante : à la fin, en effet, une image d’une vieille fille, dont les intertitres demandent quel âge lui attribuer. A l’époque vacharde des Suffragettes, l’image de la vieille fille est d’une méchanceté assez impossible à accepter…

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 14:41

Les personnages d’une série de bande dessinée s’animent sous nos yeux… Porter se saisit d’un phénomène d’édition, d’une publication très populaire; il donne à ses acteurs l’occasion de camper les personnages très caricaturaux d’une famille d’originaux…

Le film s’arrête à cette description, suivie de la vision d’une scène de repas, toute en péripéties… Mais l’essentiel du film et de son intérêt réside dans le choix de présenter la famille à travers des gros plans des protagonistes: l’expressivité du cinéma y éclate sans détours, là où l’intérêt retombe sensiblement dans la vision du repas de famille. La distance de la caméra crée une sorte de vide entre le film et le spectateur…

Moralité: faites des gros plans!

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 17:51

Continuant dans une veine sociale, Porter tourne une histoire assez étonnante, située dans le monde moderne: deux, en fait, en une. D'une part il nous conte l'histoire d'une femme de la haute société, qui se rend dans un grand magasin au centre de New York, et s'y livre à des vols. Elle est prise sur le fait et arrêtée... Puis il nous montre une femme de la classe ouvrière, qui doit voler pour nourrir sa famille, et qui elle aussi est prise la main dans le sac.

Le film se résout sur le double jugement, la bourgeoise est relâchée et l'autre condamnée à de la prison... Porter questionnaitde façon très frontale les préjugés et les valeurs de la bonne société, en adoptant clairement la politesse du mélodrame, mais sa sincérité n'est absolument pas à mettre en doute.

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 17:43

Un homme sorti de prison se bat pour retrouver sa dignité et sa place dans le monde... Il doit faire face au soupçon de tous ses employeurs potentiels, et la vie n'est pas tendre: son épouse, malade, est sans doute condamnée s'il ne trouve pas de travail... Un jour, il est témoin d'un incident: une petite fille qui n'a pas vu une calèche manque de se faire écraser, mais il lui sauve la vie. Néanmoins, l'hiver venu, il n'a plus qu'une ressource, aller chercher de quoi vivre là où on peut le trouver, et il s'improvise cambrioleur...

C'est en huit "scènes", donc plans, une adaptation d'une pièce de music-hall, mais c'est surtout une réflexion sur la capacité du cinéma à aborder frontalement une cause sociale... Porter utilise en effet l'écran pour son pouvoir d'immersion du spectateur dans une atmosphère qui lui fera vivre par procuration, et il est remarquable qu'il ait si souvent pu aborder des thèmes bien différents de ceux attendus dans le cinéma de l'époque.

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:53

Les obsédés de la natalité, dans les années 1900, étaient de deux obédiences: les éugénistes d'un côté, les natalistes de l'autre... Aux uns, qui se taguaient de résoudre les problèmes du monde en choisissant les enfants à naître (ou nés, bien sûr) et aussi de programmer voire de stériliser afin d'influencer la nature, les autres répondaient qu'il fallait faire des enfants "sur une grande échelle", comme aurait dit Michel Debré à une autre époque!

Comme pour répondre au deuxième groupe et en particulier au président Roosevelt, fraîchement réélu, Porter se fend d'un film rigolard, un de ces quasi-cartoons dans lesquels parfois il trouvait le ton d'un dessin de presse... Un père de famille rentre chez lui avec une certaine satisfaction, car son épouse vient de donner naissance à un enfant... mais il déchante, car il y en aura d'autres... 

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:49

Un gamin a l'idée de déguiser une pompe à eau, qui est située sur le puits de la ferme, en un épouvantail. Mais le fermier, qui est totalement distrait, s'en sert comme une pompe à eau, justement, entraînant une situation embarrassante: en l'actionnant, il mouille le garçon qui s'était caché.

Bon, L'arroseur arrosé est sans doute le degré zéro du gag cinématographique, donc on peut dire sans trop se tromper qu'avec ce film, situé dans des décors à la façon du théâtre, Porter retourne à zéro, donc...

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Published by François Massarelli - dans Muet Edwin Porter Thomas Edison
16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 22:42

Ce film revient un peu en arrière, lorsque Edwin Porter cherchait à agrémenter ses films de train (les "travelogues" montrant des voyages ferroviaires avaient un grand succès, semble-t-il) de scènes qui offraient une digression comique tout en les prolongeant: What happened in the tunnel montrait une scène comique située dans un compartiment d'un train en marche, par exemple...

On y revient, ici, avec cette histoire d'une dame qui est embrassée par un personnage marginal, contre son gré; il sera éjecté du train sans autre forme de procès, un gag inattendu (quoique) qui donne lieu à un truquage efficace, l'arrêt caméra, qui était découvert un peu partout depuis Méliès... Et les films Edison, bien sûr.

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Published by François Massarelli - dans Thomas Edison Edwin Porter Muet
12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 15:34

Un touriste Américain entreprend un voyage thérapeuthique, sans savoir que son passage par des sites touristiques reconnus sera une occasion pour chaque lieu, de déconvenues et catastrophes..

C'est un film de recyclage, concocté avec des "travelogues" tournés chez Edison. Porter n'a eu qu'à se servir, pour placer son touriste américain ouffreteux dans des lieux très prisés des touristes, depuis les Etats-Unis jusqu'en Europe, en passant par l'Egypte. Bien sûr, c'est très anecodtique, mais ça motre que dès 1904, le cinéaste touche-à-tout avait déjà compris la possibilité qu'avait le montage de mentir, mais aussi qu'avec plusieur films on pouvait en réaliser d'autres. Enfin, la parodie en elle-même est aussi un genre qui nécessitait une telle expérience...

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet
12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 14:54

Porter n'estimait pas ce film comme devant faire partie du genre du western, qu'il voyait, en homme de spectacle, plus porté sur les prairies et les grands espaces, et il y entrevoyaut la figure du cow-boy comme partie intégrante du mythe. Pas de cow-boys, finalement, au sens littéral, dans cette attaque audacieuse d'un train. Mais des bandits, ça oui!

C'est un film incroyablement ambitieux pour ses douze minutes comme pour son époque. Edwin S. Porter, principale caution artistique et réalisateur en chef chez Edison, y sacrifie à la mode des films qui racontent les exploits douteux de bandits, et le destin de ces malfaiteurs, qui arrêtent un train pour voler l'or contenu dans un coffre, puis dévalisent les passagers avant de prendre la fuite. Un passager qui tente de fuir est abattu sur place, dans le dos... Puis ils s'enfuient avec le butin, poursuivi par les rangers locaux. La fin leur sera fatale...

Le film alterne les plans plus ou moins longs, en autant de tableaux, mais il est formidablement bien structuré, comme,çant par une présentation directe des faits, avant de multiplier les lieux et les événements pour enrichir la narration. Alors que les bandits s'enfuient, on découvre grâce à une petite fille que le chef de gare a été ligoté, et un square dance est interrompu pour faire passer un ordre de mobilisation générale. Cadrage, profondeur de champ, rythme, utilisation parfaite de décors, Porter a déjà compris beaucoup avec ce film, dont la fin est célèbre entre toutes: un des bandits tire sur les spectateurs, à bout portant...

C'est aussi un film pionnier en matière de couleurs, probablement sous l'influence de Méliès ou d'autres films Européens. Porter a fait colorier au pochoir certaines scènes, pour mettre en valeur un détail (la petite fille et sa cape violette, les explosions et autres coups de feu, les couleurs du square dance...). Le résultat est toujours aussi beau, plus d'un siècle après. Le film est co-signé, incidemment, par G. M. Anderson, qui aura un temps son heure de gloire en tant que Broncho Billy, et sera l'un des fondateurs de Essanay... 

 

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Published by François Massarelli - dans Western Edwin Porter Thomas Edison Muet
11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 15:20

Un seul plan, et trois personnages, dans ce film qui nous donne efficacement l'illusion qu'il a été tourné dans un train en mouvement. Dans un compartiment, une dame (blanche) et sa bonne (noire) sont importunées par un jeune hommequi tente de séduire la belle dame: la bourgeoise, bien sûr, pas la domestique... pendant un passage dans le tunnel, elle intervertissent leurs places et au sortir de la zone d'obscurité, le jeune homme se rend compte qu'il a embrassé l'afro-américaine...

On va le dire une bonne fois pour toutes: bien sûr que c'est raciste, au-delà même du fait qu'une fois de plus la bonne est automatiquement une femme noire...

Mais c'est aussi intéressant de voir les deux femmes s'allier, en complices, pour jouer un bon tour à un garçon qui les embête quand même, ou tout simplement pour le taquiner... 

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Published by François Massarelli - dans Edwin Porter Thomas Edison Muet