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21 mars 2021 7 21 /03 /mars /2021 08:51

Trois intrigues, trois couples, tous interprétés par Sophia Loren et Marcello Mastroianni:

Dans Adelina, situé à Naples, la jeune femme tient sa famille en vendant des cigarettes de contrebande; le mari, lui, ne sert qu'à une chose: puisque le couple vit sur le fil, les huissiers débarquent et menacent de saisir le mobilier... Qui a été mis à l'abri! Donc la seule solution légale serait qu'Adelina aille en prison, mais elle est enceinte. Et c'est là que Carmine, son mari, trouve son utilité: autorisée à échapper au jugement le temps de la grossesse et six mois pour le début de l'allaitement, Adelina doit donc retomber enceinte tous les 15 mois...

Anna est la riche épouse, capricieuse, d'un industriel. Elle s'ennuie et fait un tour en voiture avec son amant, un écrivain sans le sou. Il est gêné d'être conduit par elle et tente d'inverser les rapports de classe, mais ils ont un accident.

Enfin, Mara se passe à Rome: une prostituée de luxe reçoit son client le plus assidu (Mastroianni) pendant que chez les voisins, un jeune séminariste en vacances tombe fou amoureux de la belle, ce qui va déclencher des scrupules moraux chez la belle dame.

Le premier sketch est enlevé, drôle et filmé dans des quartiers authentiques du vieux Naples: c'est pittoresque, souvent grossier et très réussi. On y voit une satire de l'Italie de toujours, en quelque sorte, et comme les deux autres les hommes en prennent pour leur grade. Mais contrairement aux deux autres, c'est un plaisir à regarder... De penser que ce film ait pu obtenir l'oscar du meilleur film étranger en 1963, en dit très long sur e caractère douteux de l'académie des hochets du cinéma.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Vittorio De Sica
16 avril 2020 4 16 /04 /avril /2020 15:46

Quelle histoire compliquée! ...je ne parle pas ici de l'intrigue du film, qui est toute simple (un couple se sépare: lui est Italien et vit à Rome, et accompagne madame qui est mariée à un autre et rentre chez elle; le couple s'engueule, se rabiboche, se dispute, se remet ensemble), mais de l'histoire de sa production: tourné en Italie, pour la plus grande partie dans une gare, avec des figurants et des acteurs de second plan Italiens, et pour le reste trois acteurs américains (dont Jennifer Jones et Montgomery Clift dans les rôles principaux), le film était une co-production avec David O. Selznick, et celui-ci n'était pas du genre à rester dans son coin sans rien faire sur un film...

Adaptée de Cesare Zavattini, l'intrigue permettait surtout une confrontation quasi permanente entre les deux amants, aux désirs si complémentaires mais si différents: lui qui voudrait garder la femme qu'il aime pour toujours, si possible en Italie, et elle qui se sent coupable vis-à-vis d'un mari qu'elle n'aime pas mais qui fait partie de sa vie, et vis-à-vis de sa fille surtout. On ne verra jamais bien sûr, cette famille Américaine, mais elle revient dans la conversation comme un leitmotiv pour justifier les atermoiements, et aussi la frustration de l'homme. Frusration qui se manifeste parfois de manière assez surprenante, voire violente.

De Sica n'a pas fait un pastiche, un plagiat ou un remake de Brief Encounter, bien sûr: ce film a beau être consacré à cette éternité terrifiante durant lequel on se dit adieu alors que le monde marche dans l'autre sens, il est très différent. Au couple poignant, le réalisateur semble opposer un monde entier qui va réagir à une situation qu'il n'est pas supposé comprendre. Les passants, fonctionnaires et autres quidams, deviennent tous des reflets du désir, de la colère, de la tristesse, de la frustration mais aussi de la culpabilité des personnages principaux. Une situation dans laquelle on verra que le réalisme de la situation se pare d'un symbolisme permanent, comme dans cette procession vers le commissariat de la gare (les amants ont été surpris se cachant dans un wagon, et c'est interdit) qui finit par ressembler à un enterrement. L'humour de ces nombreuses personnes qui entourent les protagonistes du film en finit même par devenir cruel...

Si on ajoute que le film est une production Italienne typique, c'est-à-dire tourne en muet et synchronisée plus tard (choisissez la version Anglaise, franchement je vous déconseille l'autre), on finit par comprendre un peu le réflexe de Selznick qui en voyant cet étrange film a eu l'idée de l'amputer de 16 minutes pour en faire un film au titre salace: Indiscretion of an American wife... on comprend un peu, mais on n'excuse pas. 

 

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Published by François Massarelli - dans Vittorio De Sica