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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 18:40

Ce film d'Ozu est une comédie étudiante, et le titre fait bien sûr écho à J'ai été diplômé, mais..., de 1929. ce genre de titre, en particulier pour des comédies, est assez courant dans la production de l'époque. On décèle une fois de plus dans ce film Japonais l'amour d'Ozu pour les comédies de Harold Lloyd, dont le modèle ici choisi est le film The Freshman, de 1925... Ca nous apparaîtra dans plusieurs détails, et une scène de tendresse amoureuse.

Le héros est interprété par Tatsuo Saito, et il fait partie d'une confrérie de zozos fort sympathiques, mais pas destinés à la réussite. Leur principale activité académique consiste à préparer des moyens de tricher, qui ont tous tendance à rater lamentablement. Cela étant dit, s'ils sont unis dans leur tricherie, le plus à même de réussir est justement le personnage principal.

Et s'ils sont tous un peu amoureux de la voisine (Kinuyo Tanaka), celle-ci ne s'intéresse qu'à lui, justement: elle lui promet une cravate pour son diplôme... Mais la réalité va rattraper tout le monde avec une ironie particulièrement cruelle...

Le film de Lloyd dont s'inspire Ozu était construit selon le modèle habituel des films estudiantins: on y faisait du sport, du sport, du sport et encore du sport. Chez Ozu, on va certes en classe, mais l'université et les études nous apparaissent surtout comme une période glorieuse de camaraderie et de rigolade... Le film maintient un ton léger jusqu'au dernier quart d'heure, mais réussit à éviter le pathos lors de la séparation des amis... et lors des résultats inattendus. C'est un peu tout le petit monde de Yasujiro Ozu, ses acteurs et techniciens habituels, que nous voyons à l'oeuvre dans ce petit film sympathique.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Yasujiro Ozu 1930 *
19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 17:31

Deuxième long métrage intégralement conservé de Yasujiro Ozu, Va d'un pas léger est un des nombreux films muets du maître dans lesquels son talent pour innover à partir de sa fréquentation assidue du cinéma américain, est le plus évident. mais contrairement à Jours de jeunesse, et à tous les films conservés sous forme incomplète, celui-ci n'est pas du tout une comédie...

Kenji (Minoru Takada) est un gangster; il est le "boss", et n'a de comptes à rendre à personne. Son plus proche ami est le petit Senko (Hisao Yoshitani), un voyou éminemment sympathique avec lequel ils ont créé un combine efficace: Senko vole des portefeuilles avec son talent de pickpocket, et si les victimes se rebellent, c'est Kenji qui intervient spontanément, inspirant une certaine confiance, pour fouiller l'autre! Inutile de dire que Kenji ne trouve pas le portefeuille, et qu'ils en partageront le contenu... Le soir, ils se retrouvent en ville, dans une salle aménagée pour la boxe, et Kenji est souvent affublé d'une jeune femme, Chieko (Satoko Date), qui commence à le trouver un peu ennuyeux. Il faut dire que,Kenji a des doutes...

Il rencontre par hasard une jeune femme, Yasue (Hiroko Kawasaki) grâce à laquelle il va essayer de se ranger. Mais si Senko approuve et le suit, ce n'est pas du goût de leurs anciens amis...

Le film était à l'origine, comme J'ai été diplômé, mais... prévu pour être réalisé par Hiroshi Shimizu, qui a d'ailleurs participé au scénario. Pourquoi le relativement nouveau venu a-t-il été préféré à celui qui en 1929 est déjà un vétéran de la Schochiku, il faut sans doute envisager de répondre en fonction de la versatilité et de la rapidité d'exécution d'Ozu, voire, tout simplement, en raison de son style si empreint de cinéma américain... Il a retenu les meilleurs leçons du burlesque, et s'en inspire tout au long du film avec génie. Ce film est frappant par la pureté, à l'heure de 'arrivée du cinéma parlant, de son langage pictural... Et Ozu s'amuse à dresser des liens entre ses comédies et son film de gangsters: les mêmes affiches de film américains aux murs, les personnages du reste s'habillent à l'occidentale, sauf la pure Yasue. Les circonstances dans lesquelles Kenji rencontre la jeune femme rappellent les Amis de combat, et l'association entre Senko et Kenji renvoie un peu aux nombreuses "paires" d'amis, de Jours de jeunesse, Amis de combat, ou encore Le galopin. Bref, Ozu balise son film de façon familière...

Et Ozu, qui n'a pas quitté la comédie pour de bon, se sert du brave Senko pour effectuer une sorte de passerelle entre les deux genres, mais aussi pour alléger le côté sombre du film, car on y traite de la difficulté de la rédemption pour un bandit, mais aussi dans une sous-intrigue, on y voit le patron de Yasue essayer de forcer la jeune femme à coucher avec lui, un type d'anecdote qui reviendra dans beaucoup des films de la période, chez Ozu: dans ses films de gangsters (Femmes de Tokyo notamment), mais aussi ses drames. Bref, Va d'un pas léger, avec son titre intrigant (mais qui est totalement expliqué à la fin) est une grande date du cinéma si particulier de Yasujiro Ozu.

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Published by François Massarelli - dans Muet 1930 Yasujiro Ozu Noir *
18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 11:07

L'hésitation sur le titre vient du fait qu'on en trouve plusieurs, et pour causes: ce film n'est pas sorti en France. C'est un moyen métrage, à l'origine, une de ces petites comédies de complément de programme qu'Ozu tournait vite et bien. Comme d'autres, le film n'est conservé que sous une forme partielle, et la copie la plus fréquemment vue est directement tirée d'une version abrégée conservée en 9.5mm, soit un format de visionnage à la maison. on y retrouve le squelette de l'intrigue.

Deux gangsters (Tasuo Saito, Takeshi Sakamoto) se sont associés afin de se lancer dans une entreprise qu'ils croient lucrative: ils vont kidnapper un enfant (Tomio Aoki) et demander une rançon. Mais la période durant laquelle ils vont garder chez eux le petit sera tellement infernale, qu'ils vont le renvoyer chez lui... les bras chargés de cadeaux, parce qu'il n'a pas envie de partir! 

Cette histoire provient d'une nouvelle de O'Henry, un auteur Américain dont les histoires sont très connues aux Etats-Unis. Une autre adaptation de The ransom of Red Chief, dirigée par Howard Hawks (et pas franchement folichonne) figure au menu du film collectif O'Henry's full house, produit par la Fox en 1952... Le film d'Ozu est en apparence plus léger, plus burlesque aussi. Les deux acteurs adultes vont au bout de la comédie, et comme avec Jours de jeunesse, Ozu est à l'aise pour diriger deux personnages complémentaires, dans leurs différences aussi bien physique que psychologique. Le gamin mérite bien son "surnom" de galopin, et deviendra en très peu de temps un enfant star au japon. On le reverra dans d'autres films d'Ozu...

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Published by François Massarelli - dans 1929 Muet Comédie Yasujiro Ozu *
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 17:03

Ce film de 1929 (également connu sous le titre d'Amis de combat) est une fois de plus un film dont l'ensemble du métrage a disparu, à l'exception de courts extraits assemblés dans une continuité qui résume l'intrigue pour le visionnage à la maison. Les copies existantes, tirées d'une source en 9.5 mm, sont dans un très mauvais état, comme du reste les autres films muets d'Ozu! 

C'est une comédie, qui doit une fois de plus beaucoup aux grands comédiens, Harold Lloyd en tête, dont un gag célèbre (Basé sur la consommation inopinée de boules de naphtalines, dans Grandma's boy, 1922) est ici détourné. Les héros sont deux amis qui cohabitent et partagent tout, au point de s'associer dans un garage un peu miteux. 

Les deux hommes provoquent sans le vouloir un accident, et renversent une jeune femme. celle-ci est sans domicile, ils la recueillent, et organisent une cohabitation...

Le film rejoint pour partie l'argument de Jours de jeunesse, à travers le fait que les deux amis vont devenir rivaux pour l'affection de a jeune femme, en vain: elle va rencontrer un étudiant, un gendre parfait, avec laquelle elle part pour la ville à la fin du film, sous les yeux tristes, mais résignés, de leurs deux amis. 

Le titre s'explique par une scène au cours de laquelle les deux complices exorcisent leur rivalité à la lutte, mi-sérieusement, mi-sportivement... 

Le film est évidemment, plus encore que J'ai été diplômé, mais..., l'ombre de lui-même. C'est dommage, une fois de plus de devoir conclure qu'il faudra nous en contenter, l'état des collections de cinéma Japonais muet étant ce qu'il est.

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Published by François Massarelli - dans Yasujiro Ozu 1929 Comédie Muet *
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 09:46

Le plus ancien film existant d'Ozu, qui est le seul de 1929 à subsister dans une version intégrale, est une comédie, l'une de ces histoires d'étudiants, qui étaient si populaires à l'époque sur les écrans Nippons que la Schochiku poussait le réalisateur à en tourner plusieurs par an. On peut sans doute se dire que c'est ce qui lui a donné son métier, d'ailleurs. 

L'intrigue tourne autour des efforts particulièrement peu glorieux de deux étudiants, des co-locataires, pour séduire une jeune femme. Ils la connaissent tous les deux, mais n'ont pas la moindre idée du fait que chacun d'eux est le rival de l'autre pour les affections de Chieko (Junko Matsui). Ils sont par ailleurs tous les deux bien différents: Watanabe (Ichiro Yuki), un fainéant aux allures supérieures, menteur, farceur et insouciant, a d'ailleurs rencontré la jeune femme par un stratagème un peu limite (Il souhaitait louer sa chambre à une jeune femme, mais choisissait les candidates sur leur mine...). Il est obsédé par le magnifique film Seventh Heaven de Frank Borzage, dont il a des photos et une affiche géante placardés sur tous ses murs, et il en cite d'ailleurs une phrase clé: "I am a very remarkable fellow"... De son côté, Yamamoto (Tatsuo Saito) porte des lunettes, ne sait pas quoi faire de son long corps élancé, et s'il est motivé par les études, et stressé par les examens (contrairement à son copain!), il ne se met pas en posture de les réussir, à cause de son obsession pour Chieko. Quand ils ont fini leurs examens, les deux compères apprennent que la jeune femme souhaite aller faire du ski: chacun d'entre eux va annoncer à l'autre son désir de sports d'hiver! Ils se rendent donc en montagne, mais ils ne sont définitivement pas doués...

Le slapstick, parfois présent dans le film, n'est pas un domaine dans lequel Ozu est à l'aise. C'est essentiellement Yamamoto qui en fait les frais. Il serait difficile, surtout quand on connait l'obsession d'Ozu pour l'acteur, de ne pas penser à Harold Lloyd, mais je rejoins Briony Dixon quand elle dit que les tentatives d'installer une comédie de l'embarras à la Hal Roach (Par exemple un moment durant lequel Yamamoto se retrouve sans le savoir avec de la peinture fraîche sur la paume) sont particulièrement ratées. Les aventures des deux jeunes hommes dans la neige sont plus réussis, de même que l'atmosphère estudiantine dans les dortoirs de la station...

Mais ce qui marche mieux, c'est bien sûr la comédie de caractères, la façon dont les deux amis, soit se serrent les coudes, soit (lorsqu'il est enfin établi qu'ils ont compris la situation) se font une concurrence plus sévère. Le plus touchant reste bien sûr Yamamoto, mais les deux sont mis à égalité par leur échec académique, à la fin du film, et surtout par le fait qu'aucun d'entre eux ne gagnera les faveurs de Chieko. Ce qui est notable, par contre, c'est que cette fois, Ozu se garde de glisser vers le pathos. Le ton reste léger jusqu'au bout.

C'est un film long, plus de 100 minutes, et ça amène un certain nombre de redites. La première partie en particulier, celle qui situe les personnages, n'est pas des plus réussies. Finalement, les enjeux et les difficultés causés par le séjour au ski, restent la meilleure source d'aventures pour les deux compères. Et c'est là qu'Ozu tentera d'ailleurs quelques expériences, notamment sur le point de vie, en adoptant celui de Yamamoto à ses pires moments: quand il tombe, par exemple, la scène est vue par un plan chaotique pris par une caméra qui est agitée dans tous les sens. Un plan de Chieko est vu à travers la buée de ses lunettes, et si le gag le plus récurrent du film nous montre Yamamoto qui enfourche ses skis, et... tombe en arrière, un plan nous en montre le contrechamp, avec un horizon qui se retrouve tout à coup vertical...

Bref, un film... de jeunesse, justement. Ozu raffinera vite, très vite même, son style, das d'autres comédies, mais aussi d'autres genres.

 

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Published by François Massarelli - dans 1929 Yasujiro Ozu Comédie *
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 09:26

Des premiers films d'Ozu, il ne reste pas grand chose. Les copies existantes de ce titre, par exemple, dérivent toutes d'une version courte destinée au visionnage à la maison. On y a le gros de l'intrigue, ramassé sur.... onze minutes! Inévitablement, la continuité, mais aussi le développement des personnages, s'en ressentent. mais encore un fois, j'insiste bien: c'est le seul moyen de voir ces films aujourd'hui, et à moins qu'une copie plus complète fasse surface, ce qui serait étonnant, on n'aura pas mieux...

Nomoto (Minoru Takada), qui vient de réussir ses examens brillamment, se présente à un entretien pour un travail. Mais on ne lui propose qu'un poste qu'il estime indigne de lui, ce qui provoque une réaction de rejet de sa part: il décide d'abandonner l'idée de travailler. Aussi, quand sa mère (Utako Suzuki) et sa fiancée (Kinuyo Tanaka) viennent s'installer chez lui afin d'accompagner son départ dans la vie, il est obligé de mentir, de plus en plus, et d'occuper ses journées pour prétendre se rendre au travail...

C'est une comédie, oui, mais jusqu'à un certain point: tous les films d'Ozu, y compris les plus légers parmi lesquels ses premières comédies muettes, contiennent si ce n'est un ingrédient tragique, au moins un certain degré de pathos, et celui-ci n'y échappe pas: quand sa mère, qui n'a vu que du feu dans le quotidien de son fils, retourne chez elle, Nomoto annonce la situation à sa fiancée. celle-ci "trouve un travail", dont Nomoto ne tarde pas  à réaliser que l'emploi en question est de tenir un bar dans le centre ville, ce qui l'amènera à reconsidérer son coup de tête. Ainsi le film devait-il, dans sa continuité perdue, se noircir dans sa progression...

Dans les fragments, souvent disjoints, qui nous restent, on retrouve ce style si fréquent dans les films muets d'Ozu, d'une mise en valeur du quotidien, pour des personnages qui sont coincés entre deux cultures: un environnement Japonais, mais un désir d'Amérique, présent comme toujours à travers des détails de comportement et surtout de décoration: ici, une affiche du film Speedy, de Harold Lloyd (réalisé par Ted Wilde), placardée au mur chez Nomoto, nous rappelle la dette profonde du metteur en scène pour les films Américains qu'il aimait tant. On devine d'ailleurs, à travers le comportement de Nomoto dans le film, ce mélange de fierté, de modernité et de désinvolture, que l'influence de ce film particulier de Lloyd ne s'arrêtait pas à la présence de l'affiche. C'est une hypothèse: pour des raisons que j'évoquai plus haut, je ne peux évidemment pas l'étayer plus...

Un dernier point, ceci est l'un des plus anciens films existants de l'actrice Kinuyo Tanaka. Epouse du scénariste du film (Hiroshi Shimizu, un spécialiste du mélodrame qui était supposé tourner le film avant qu'il ne soit finalement confié à Ozu), elle aura une longue et glorieuse carrière, non seulement d'actrice, mais aussi de réalisatrice. 

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Published by François Massarelli - dans 1929 Yasujiro Ozu Comédie *