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2016: deux journalistes, Jodi Kantor (Zoe Kazan) et Megan Twohey (Carey Mulligan) s'allient autour d'un soupçon d'affaire d'envergure: le producteur Harvey Weinstein, omnipotent et redouté directeur de la compagnie Miramax, est accusé par quelques actrices (Ashley Judd, Rose McGowan, Judith Godrèche) d'avoir tenté de les violer... elles vont mener pour le New York Times une enquêyte minutieuse, et surtout s'évertuer à briser le tabou du secret, révélant une emprise monstrueuse, élevée au rang de système, sur un studio de cinéma...
Le film commence sur un tournage des années 80, au cours duquel une jeune femme commence sa carrière dans le cinéma. sans aucune explication, nous la retrouvons en état de choc, dans la rue, courant sans but... Passé cet intermède dramarique, nous allons faire la connaissance de Megan Twohey et Jodi Kantor, deux jeunes journalistes qui nous sont présentées comme assez effacées. Elles ne semblent pas se connaître au delà d'un bonjour quotidien, et vont justement apprendre à travailler ensemble... Le souvenir du film d'Alan J. Pakula, All the president's men, passe souvent à l'écran, derrière cette investigation partie d'un entrefilet sur Rose McGowan, ou d'une vidéo d'Ashley Judd réagissant aux monstruosités de Trump nouvellement élu à l'égard des femmes...
Et d'ailleurs le film nous montre au départ Megan attachée à travailler autour des nombreuses affaires de moeurs impliquant Trump, imité à l'écran dans une scène téléphonique par James Austin Johnston (le meilleur des imitateurs du gros Vladimir Poutine des Etats-Unis)... Derrière l'achanement bie compréhensible, et d'ailleurs payant, des deux journalistes, il y a à mon avis une autre cause: d'une part, l'ensemble des anecdotes de ce genre, qui inaugurent une nouvelle ère pour Hollywood durant laquelle la donne va, enfin, changer sur la mainmise répugnante des producteurs sur les atriceset employées; d'autre part, plus généralement, sur la société dans son ensemble, à laquelle ces petits soldats du journalisme (un métier si injustement décrié aujourd'hui, mais pourquoi?) infligent un devoir d'inventaire salutaire.
Quant au film, il est très soigné et fort bien interprété, fatalement, et aidé avec bienveillance par un certain nombre de personnes: Ashley Judd, Judith Godrèche et Gwyneth Paltrow (une obsession de Weinstein, semble-t-il) ne se sont pas faites doubler...
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