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5 août 2021 4 05 /08 /août /2021 06:39

Un couple de Parisiens, Marianne (Romy Schneider) et Jean-Paul (Alain Delon), se prélasse à St-Tropez au bord d'une piscine: ils ont emprunté la villa somptueuse d'un copain, et passent tout leur temps dans l'eau, ou autour. Mais un coup de téléphone leur annonce la venue d'un copain, Harry (Maurice Ronet), celui qui a réussi. Il débarque avec sa fille, une jeune femme nommée Penelope (Jane Birkin), qu'aucun des deux ne connaissaient, et les ennuis commencent: car Harry est un séducteur, et il a clairement un passé avec Marianne. Pour sa part, Jean-Paul est agacé par son ami, et intrigué par Penelope...

Si Harry va être le révélateur, on a vu, nous, déjà, qu'entre Marianne et Jean-Paul, c'était compliqué: on passe d'une quasi-étreinte passionnelle au bord de la piscine, avec Jean-Paul qui se dépêche de finir de déshabiller sa compagne, à une chamaillerie qui met un terme aux rapports... De câlin hâtif en bouderie, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. D'ailleurs, quand Marianne lui dit "devine qui vient de téléphoner", Jean-Paul lui répond par une question: "qu'est-ce que tu veux que ça me foute?"

On parle, mais on parle peu dans le film: c'était la mission imposée par Deray à Jean-Claude Carrière. A la place, on regarde et on se regarde, on s'observe, on s'épie... il s'installe très vite un jeu sensuel que le dialogue parcimonieux viendra parfois étayer ou expliciter, et puis parfois pas. Harry dévore Marianne du regard, Marianne a du mal à l'en dissuader, Jean-Paul convoite Penelope, et cette dernière, le personnage qui parle le moins, est en fait celle qui semble le plus sentir le vent tourner, et deviner que derrière cette aimable rencontre de vieux amis, il y a un drame qui se profile...

C'est un huis-clos humide, et il a le paradoxe de se jouer en plein air, par des personnages qui sont, apparemment, en totale liberté, mais choisissent de rester "cloîtrés" autour de la piscine, et celle-ci qui aurait du être le théâtre des passions, va devenir le lieu d'un crime. Deray a beaucoup exploité le fait qu'il n'y a que quatre personnages, si on excepte quelques scènes, et s'est manifestement amusé à sortir du cadre des films policiers plus classiques... Il dresse ici le portrait en creux d'une jet-set piégée dans l'ennui, les faux semblants, et l'échec de l'amour. Et derrière chaque personnage, il semble y avoir des secrets inavouables, du moins en 1969... Le film est connu pour l'érotisme de ces corps autour d'une piscine, mais passé une demi-heure, tout le monde se rhabille, comme pour essayer de cacher les éléphants nombreux qui se cachent dans la pièce...

 

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Published by François Massarelli - dans Plouf Noir Criterion
23 août 2020 7 23 /08 /août /2020 11:41

C'est un court métrage, réalisé en 1983 par un fanatique de plongée et pionnier de la vidéo sous-marine. L'intrigue est assez obscure, concernant un homme qui parcourt es océans pour oublier le drame familial: son unique fille est mort-née. Lors d'une plongée il est témoin d'un phénomène étrange et assiste à la naissance d'une sirène, mais celle-ci, reconnaissant son père, l'épargne...

Oui, c'est à peu près ça, décliné en images d'un bleu obsédant, et honnêtement ça ressemble un peu (beaucoup) à un clip vidéo des années 80... Et c'est là, ironiquement, que la petite histoire rejoint la grande, puisque Portelly, natif de Swindon (son papa à lui y était médecin), a demandé à un autre Swindonien de composer et enregistrer la bande originale de son film: Andy Partridge. Celui-ci a saisi l'opportunité pour expérimenter avec voix, percussions et claviers. Sinon, eh bien... Plouf.

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Published by François Massarelli - dans Plouf
2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 09:13

Dans une petite localité côtière, on retrouve le cadavre d'un homme, rejeté par la mer. Un lycéen, Kaito, est profondément bouleversé par drame... Il passe beaucoup de temps avec son amie Kyoko, qui aimerait que leur relation aille plus loin. Elle vit avec ses parents, mais sa mère est atteinte d'un cancer en phase terminale et souhaite revenir mourir chez elle. Parmi les plaisirs que s'octroie Kyoko, il y a une baignade toute habillée (en uniforme!) lors des beaux jours... Et les promenades avec Kaito, qui sont moins une partie de plaisir, parce que franchement il ne dit rien, il ne veut rien, et il boude en permanence. Il vient de Tokyo, il a peur de la mer, et il voit d'un très mauvais oeil le fait que sa mère voie d'autres hommes...

Incommunicabilité, belles images, mort programmée, amours adolescentes, lenteur pesante, métaphores météorologiques, sacrifices d'animaux devant la caméra (Deux chèvres, et en gros plan encore), bref, on souffle le chaud et le froid, dans un film qui produit immanquablement un ennui plus que palpable.

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Published by François Massarelli - dans Naomi Kawase Plouf