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Dès le départ, c'est clair que le héros de ce court métrage, ce sera Ernest Morrison, dit Sunshine Sammy. Et le terrain de jeu, ce sera une fois de plus une amérique semi-rurale, vécue du mauvais côté des rails, comme on dit là-bas... C'est que le jeune Afro-Américain, aussi débrouillard soit-il, reste quand même tout sauf un privilégié, et le film se débrouille pour lui donner une voix... A défaut d'une voie.
Ernie et sa petite soeur ont du mal à joindre les deux bouts, ce qui dans leur cas signifie qu'une fois le lait du biberon épuisé, il faut le remplacer... L'ingéniosité loufoque sera donc le maître mot de la première partie. Mais quand le garçonnet et ses amis entendent parler d'une affaire de kidnapping, ils se rêvent en détectives...
Et celui qui ira le plus loin, c'est justement le garçonnet du début, qui se verra carrément en sauveur d'une jeune héritière kidnappée, dans une épopée délirante.
Le monde dans lequel ces gamins vivent, finalement, est très paradoxal: d'une part, on voit bien que les deux jeunes noirs sont totalement acceptés et intégrés au sein d'une petite bande, et il n'y a pas le moindre accroc entre eux. Mais d'autre part, ils sont renvoyés constamment à leur condition d'Afro-Américains, sous le versant aussi bien culturel que socio-économique... Et les gags les plus courants sont toujours orientés soit vers la couleur (les deux gamins couverts de lait, au début), soit vers les stéréotypes. C'était impossible à cette époque de voir les choses autremen, et le studio d'Hal Roach (qui pour sa part professait à l'époque des idées clairement d'ouverture par ailleurs) ne dédaignait jamais un gag "ethnique", qu'il soit tournés vers les asiatiques, les juifs, ou les noirs...
Mais ici on s'interroge: une scène nous montre qutre garçons, qui ont formé une société secrète, les Jesse James Juniors... Soit J.J.J.! Et quan le petit Sunshine Sammy s'introduit par erreur chez eux (où il va raconter le pire bobard de tous les temps), il est assez perturbant de voir le gamin entouré de ces quatre lascars en habit, sous un masque blanc qu couvre tout leur visage.