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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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12 février 2025 3 12 /02 /février /2025 11:21

Dès le départ, c'est clair que le héros de ce court métrage, ce sera Ernest Morrison, dit Sunshine Sammy. Et le terrain de jeu, ce sera une fois de plus une amérique semi-rurale, vécue du mauvais côté des rails, comme on dit là-bas... C'est que le jeune Afro-Américain, aussi débrouillard soit-il, reste quand même tout sauf un privilégié, et le film se débrouille pour lui donner une voix... A défaut d'une voie.

Ernie et sa petite soeur ont du mal à joindre les deux bouts, ce qui dans leur cas signifie qu'une fois le lait du biberon épuisé, il faut le remplacer... L'ingéniosité loufoque sera donc le maître mot de la première partie. Mais quand le garçonnet et ses amis entendent parler d'une affaire de kidnapping, ils se rêvent en détectives...

Et celui qui ira le plus loin, c'est justement le garçonnet du début, qui se verra carrément en sauveur d'une jeune héritière kidnappée, dans une épopée délirante.

Le monde dans lequel ces gamins vivent, finalement, est très paradoxal: d'une part, on voit bien que les deux jeunes noirs sont totalement acceptés et intégrés au sein d'une petite bande, et il n'y a pas le moindre accroc entre eux. Mais d'autre part, ils sont renvoyés constamment à leur condition d'Afro-Américains, sous le versant aussi bien culturel que socio-économique... Et les gags les plus courants sont toujours orientés soit vers la couleur (les deux gamins couverts de lait, au début), soit vers les stéréotypes. C'était impossible à cette époque de voir les choses autremen, et le studio d'Hal Roach (qui pour sa part professait à l'époque des idées clairement d'ouverture par ailleurs) ne dédaignait jamais un gag "ethnique", qu'il soit tournés vers les asiatiques, les juifs, ou les noirs...

Mais ici on s'interroge: une scène nous montre qutre garçons, qui ont formé une société secrète, les Jesse James Juniors... Soit J.J.J.! Et quan le petit Sunshine Sammy s'introduit par erreur chez eux (où il va raconter le pire bobard de tous les temps), il est assez perturbant de voir le gamin entouré de ces quatre lascars en habit, sous un masque blanc qu couvre tout leur visage.

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Published by François Massarelli - dans Muet Hal Roach
5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 22:31

Les gamins de Our Gang trouvent, en jouant, ce qu'ils pensent être un élément d'un chariot de pompier, et s'improvisent soldats du feu... alors qu'il s'agit en réalité d'un alambic, utilisé par des gangsters pour leur trafic. Grâce à leurs jeux, ils vont aider la police à neutraliser un gang de malfrats...

Le film est situé, dans l'histoire de la série créée dans les studios Hal Roach, plutôt au début. Les caractères des enfants ne sont pas encore posés, et la série peine à trouver sa structure: le film commence, en effet, par une série de gags qui font intervenir des animaux habillés, ce qui traîne en longueur... sans parler du fait que manifestement, les dvers volatiles sont plus que gênés par le traitement, et ça ne mène nulle part. Le film prend de l'intérêt quand Ernest Morrison intervient, occupant d'abord l'espace à lui seul: encore une fois il est le centre clairement désigné de l'univers du court métrage. 

Puis les autres le rejoignent, et l'esprit de la série, mi-enfantin, mi-loufoque, reprend ses droits... L'équipe est menée à nouveau par Robert McGowan, qui était un peu le metteur en scène à tout faire chez Roach: on lui doit quelques participations à des séries animalières, ceci expliquant cela. La supervision est une fois de plus créditée au directeur général du studio, Charles Parrott...

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Published by François Massarelli - dans Hal Roach Muet
1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 20:20

C'est sous la responsabilité de Charles Parrott, donc Charley Chase, que la série Our gang a vu le jour sous la forme de courts métrages de deux bobines, dans les studios d'Hal Roach. Le comédien n'a pas réalisé ce film, mais il en a supervisé la confection. Aux manettes, on trouve deux noms, celui de Fred Newmeyer, qui faisait partie de l'unité de Harold Lloyd d'une part, et Robert McGowan, qui allait devenir le principal réalisateur des courts métrages suivants. La présence de Newmeyer nous rappelle l'importance de Lloyd dans l'histoire du studio, et la filiation entrela série Our gang et les courts métrages du grand comédien: c'est suite à la présence cruciale d'Ernest Morrison dans ses films, que l'idée avait germé dans le studio de construire une série autour du garçonnet. Il est, dans ce premier film, le centre des débats, d'ailleurs, et aura toujours de l'importance dans la série...

Mais avouons-le, ce premier film part un peu dans tous les sens, en chassant plusieurs lièvres à la fois: les agissements du groupe des garçons, qui décident de rosser un nouveau venu, un bourgeois qu'ils jugent ridicule... Et qui va leur casser la figure à tous. La rivalité entre le nouveau garçon et un autre, pour conquérir le coeur d'une jeune fille fournit l'argument du deuxième aspect. Enfin, tout ce petit monde se mobilise pour venir en aide à la maman de la petite, dont le magasin a des difficultés, et qui est menacée d'expropriation. 

Le film est sympathique, mais la bande manque ncore un peu de substance... Ce court métrage de deux bobines a longtemps été perdu, réduit à des courts extraits qui avaient été exploités en 16 mm dans les circuits de cinéma pour les particuliers, les ancêtres du super 8, de la VHS et du DVD...

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Published by François Massarelli - dans Muet Hal Roach
31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 19:04

Ernest Morrison (Sunshine Sammy) était un tout jeune acteur Afro-Américain, qui a eu sa petite heure de gloire chez Hal Roach: d'abord en participant en 1920 à trois films de Harold Lloyd (Haunted Spooks, Get out and get under et Number, please?), pour lequel il était non pas un faire-valoir ethnique, mais bien un partenaire à part entière. Ce qui lui a valu d'être considéré pour une série de courts métrages qui auraient pu être tournés autour de sa personne... Ceci est le seul film qui a été tourné.

Le garçon est l'homme à tout faire de l'épicerie d'une petite localité rurale, et à ses heures perdues, il chasse et il pêche. Il vient en aide à un pêcheur du dimanche, avoir d'avoir les même soucis que lui quand deux ours, un vrai et un faux, se mêlent de la partie de chasse...

C'est assez plaisant, sans être pour autant révolutionnaire. On y confirme le statut particulier de "Sunshine Sammy", qui n'est jamais ridiculisé, dans ses films, mais mis en valeur pour son impayable charisme et son astuce un peu espiègle. Non que ces films ne soient pas basés sur des stéréotypes, ce serait trop demander, mais on y voit un personnage positif, respecté, et en aucun cas montré en position d'inférieur caractérisée.

Mais le film avait peut-être montré les limites de la formule en exploitant en deux bobines toutes les possibilités du personnage en solo... Ce qui a poussé Roach et son bras droit Charles Parrott (fitur Charley Chase) à construire une bande de gosses "urbains" autour de Morrison... Our gang.

Maintenant, le terme qui est utilisé pour désigner le gamin, assez clairement, n'est plus aujourd'hui utilisé, et il est tout sauf inoffensif, désignant à l'époque de l'esclavage les enfants noirs dans les plantations. 

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Published by François Massarelli - dans Muet James Parrott Hal Roach
14 décembre 2024 6 14 /12 /décembre /2024 09:14

Laurel et Hardy sont mariés, ce qui est une première... Bien sûr on ne passera pas trop de temps avant de comprendre que ces dames sont des mégères, et qu'ils sont particulièrement brimés. Mais les deux garçons réussissent à trouver le moyen de tenter une sortie, pour aller faire la fête et rejoindre des conquêtes de passage (Kay Deslis et Anita Garvin), le tout aux frais de Laurel... 

Ce sera un désastre: d'une part, l'argent de Stan s'est envolé, les laissant dans l'incapacité de régler une note particulièrement gourmande... D'autre part, une commère, amie des épouses (et qui finira dans le légendaire trou d'eau en trompe-l'oeil du studio) va aller cafter... 

C'est une première sur bien des points: d'une part c'est le premier film d'une longue et belle série réalisé par James Parrott pour le duo, et s'il n'est pas loin s'en faut le meilleur, il se défend bien. Ensuite il y est question de situation conjugale, ce qui tranche sur les habitudes, et les deux acteurs sont à l'aise dans le rôle. Enfin, on assiste à une tentative désespérée de sortir du rang, pour deux gentlemen qui n'ont rien de dragueurs effrênés... 

Le film repose beaucoup sur du solide, d'abord son casting, exemplaire, et les décors bien rôdés du studio Roach (la boîte où les deux hommes vont se rendre est le fameux Pink Pup); le rapport bien établi entre les deux hommes, avec Hardy qui décide et Laurel qui paie... Mais il y a ne sorte de prise de pouvoir par l'acteur Anglais, qui dans la deuxième bobine a droit à un moment poignant en solo, quand avec son visage seul il nous fait comprendre qu'il  perdu son argent, pendant qu'autour de lui les agapes deviennent de plus en plus sérieuses, et que son expression passe de l'étonnement à la terreur, au désespoir, le tout dans un idiome si Laurelien...

 

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet James Parrott Hal Roach
8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 12:12

L'un des derniers films à présenter Stan Laurel en personnage secondaire, cette comédie de deux bobines appartenait à la série fourre-tout des "All-stars", qui permettait au studio de bâtir des films autour d'acteurs sur le retour, d'anciennes stars qui tentaient de retrouver un semblant de splendeur... à un prix modique. On a vu Priscilla Dean, Creighton Hale ou encore Mabel Normand se prêter à l'exercice... Ici, c'est Agnes Ayres.

Celle-ci est une dame mariée à un dandy, et ils ont tout pour être heureux, mais un maître chaneur veille: il adresse à la jeune femme un ultimatum, car il possède des lettres compromettantes. Avec son valet, l'épouse se lance à l'aventure...

C'est une charmante et loufoque comédie qui se veut largement une parodie de mélodrame conjugal, ce qui n'a aucun mal à être drôle! Laurel y est un intéressant majordome, avec de la ressource, mais dans lequel on voit parfois poindre certains traits de son personnage en devenir... Et il assure une bonne part du show à lui seul, un signe qu'on avait compris chez Hal Roach qu'il y avait décidément d'excellents acteurs de génie dans le studio... Surtout un.

A noter: le film exploite beaucoup la complicité des personnages de Laurel et Ayres, qui doivent à tour de rôle assumer le traits d'une mystérieuse inconnue... Et quand Laurel, à l'avenir, allait se déguiser en femme, elle serait souvent prénommée Agnes...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Leo McCarey Muet
8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 12:01

Voici un film intrigant, à l'histoire bien compliquée... Pas l'intrigue en soi, à plus forte raison dans ce qui reste du film: seuls deux fragments tirés de la deuxième bobine, et totalisant 4 minutes, ont été conservés. Je parle bien sûr de l'histoire de sa production...

Dans ce qui reste du film, deux policiers, James Finlayson et John T. Murray, se déguisent l'un en pierre tombale et l'autre en arbre (oui, cest authentique) pour prêter main-forte à un valet afro-américain (Oliver Hardy) déguisé en agent de police, et qui doit surveiller les agissements interlopes d'un groupe de trafiquants dans un cimetière la nuit. 

Un: oui, Oliver hardy est en blackface, de quoi nous embarrasser fortement...

Deux: et oui, il doit se comporter selon la convention en vigueur, qui vouait les afro-américains à la peur superstitieuse de la mort et de ses manifestations, dans les films de l'époque. C'est tout aussi embarrassant...

Une fois dit ceci, ce film loufoque est, en l'état, un festival de la gestuelle accomplie et maîtrisée à l'extrème de l'acteur, qui pourtant dans la version intégrale n'est qu'un personnage secondaire!

Le film a du déplaire, d'ailleurs, ou ne pas apparaître comme facilement exploitable, à l'heure où Roach se diversifiait un peu trop. Tourné en 1926, il a reçu son copyright (chez Pathé) en 1927 mais n'est sorti qu'une fois la collaboration entre Roach et la MGM entamée... Soit en 1928. Pathé avait gardé quelques films sous le coude, celui-ci est passé dans le lot. Peut-être quelqu'un a-t-il jugé qu'il était peu exploitable en capitalisant sur Hardy, puisqu'on ne le reconnaitrait pas... Quoi qu'il en soit, nous voici avec ces étranges quatre minutes sur les bras...

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Published by François Massarelli - dans Hal Roach James Parrott Laurel & Hardy Muet
27 novembre 2024 3 27 /11 /novembre /2024 15:54

Fidèle à la tradition d'utiliser les titres des gros succès du box-office pour ses courts métrages, qu'il y ait un rapport ou non entre les films, le studio Hal Roach a donc capitalisé avec ce petit film sur le succès de The merry widow, de Stroheim, sorti en 1925. Les films ne pourraient être plus dissemblables...

James Finlayson est marié, mais il passe son temps à la chasse... Pendant ce temps son épouse (Ethel Clayton) se languit et subit la conquête d'un voisin (Tyler Brooke) qui la convoitait avec insistance. Puis Finlayson découvrant la vérité, s'en va... Mais non sans un plan pour reconquérir son épouse.

A travers le dispositif du voisin immédiat qui espionne avec insistance, on pense un peu à So this is Paris, de Lubitsch, mais il se peut que ce soit un pur hasard, les deux films étant contemporains. C'est en tout cas un joyeux film désordonné, assez typique des oeuvres délirantes réalisées par Wallace, avec ou sans Laurel. Le crédit de ce dernier reste assez obscur, si ce n'est que le style profondément idiot du film ressemble assez aux courts métrages en solo qu'il a interprétés quelques années auparavant. Le délire ici va tellement loin, qu'il me semble impossible de raconter vraiment le film... Par contre, je tiens à préciser qu'on y remarquera la présence maquillée mais évidente d'un grand nom de la comédie, qui devait se sentir à l'aise dans ce grand n'importe quoi...

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Hal Roach Muet
25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 15:50

Le film est perdu, si ce n'est pour trois petites minutes, ce qui nous rappelle un autre cas, celui de The battle of the century, avant le miracle qui en a restitué une copie de 17 minutes complète à 80%. Mais ce film a pourtant un handicap, celui de ne pas avoir la réputation du classique de Clyde Bruckman... De façon intéressante, s'il nous en reste trois minutes c'est pour la même raison que la bataille de tartes à la crême du film de Laurel et Hardy a survécu: sous forme d'un extrait inclus dans un film de compilation.

Dans l'intrigue, Charley est dépéché par son épouse pour aller chercher sa soeur (Anita Garvin) qui revient d'une longue période à l'étranger. Il la croise, mais ne la connait pas, et ils ont des interactions loufoques... En revanche, il croit l'avoir trouvée en avisant Viola Richard qui croit que Charley est le jeune homme qui vient la chercher! Il la ramène donc au domicile conjugal...

C'est là que le film s'arrête: les photos qui accompagnent la fin de cet article sont toutes tirées des passages perdus... Dommage, comme d'habitude, qu'un film nous reste inconnu, mais qu'on puisse quand même avoir cette accroche visuelle, qui nous done fatalement envie d'en savoir plus... Et je ne parle pas de la tendance "risquée" qui consiste à faire un maximum de scènes autour de la salle de bains... D'ailleurs, on se demande bien comment cette troupe parvient à se retrouver dans la même maison, et comment tous ces chassés croisés s'effectuent autour de la nudité de viola Richard (qui retrouvera cette absence de costume dans le fabuleux Limousine Love).

 

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Published by François Massarelli - dans James Parrott Hal Roach Muet Charley Chase
25 novembre 2024 1 25 /11 /novembre /2024 15:22

Charley Chase et Edna Marion sont mariés... Et ont du mal à joindre les deux bouts. Lassé de la situation, le jeune homme s'en ouvre auprès de son impitoyable patron (Eugene Pallette). Afin de donner du poids à sa requête, il a une idée: avisant qu'en face du bureau, un petit snack bar emploie une jeune femme (Anita Garvin), il prétend que c'est son épouse, et qu'elle est obligée de travailler pour qu'ils puissent subvenir à leurs besoins communs. Le patron accepte de l'augmenter à la condition que les deux "tourtereaux" l'invitent à manger...

Pour compliquer s'il en était besoin, la jeune vendeuse de pancakes est mariée à un cuisinier, et c'est Noah Young: on se doute donc que le problème ici sera non seulement pratique: comment trouver le moyen de se rendre dans un endroit qui puisse faire croire à l'invité qu'on est marié, alors qu'on ne l'est pas... tout en évitant de croiser son épouse légitime... Mais aussi conjugal: comment se comporter quand intervient le mari légitime, et que c'est bien sûr une grosse brute? Ajoutons l'idée improbable d'investir un appartement un peu au hasard et bien sûr, il y a un enfant dedans! 

De ces prémices très hasardeux le film fait un usage allère, sans aucune retenue. Anita Garvin et Eugene Pallette font une fois de plus montre de leur impeccable timing, et Chase et sa fausse épouse sont admirablement bien assortis! A chaque fois qu'il joue avec Garvin, c'est grandiose...

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Published by François Massarelli - dans Muet Hal Roach Charley Chase James Parrott