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2 juillet 2025 3 02 /07 /juillet /2025 23:34

Pour commencer, il convient de signaler qu'en dépit de la présence de Jean Carmet, de Bernard Blier et surtout d'Annie Girardot, ce film n'est en aucun cas une suite du troisième long métrage de Michel Audiard, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas... mais elle cause. Le metteur en scène et scénariste envisageait d'ailleurs d'appeler cette oeuvre Son business, c'est l'éternité...

Car on y conte les aventures de Rosemonde (Annie Girardot), propriétaire d'un terrain sur lequel elle héberge des sans-abri, toute une faune interlope, en lisière de la banlieue Parisienne... Un lieu qui intéresse les autorités, dans la mesure où un certain nombre de personnes y ont tout bonnement disparu, et on a retrouvé leurs effets entre Strasbourg et Marseille... Ce que soupçonne le commissaire Bondu (Darry Cowl), c'est que Rosemonde n'ait tendance à faire disparaître les visiteurs de "son" bidonville en les faisant digérer par une machine infernale, avant de vendre leurs restes à l'église comme étant des reliques. C'est d'ailleurs parfaitement exact. Après l'échec de Bondu (qui d'ailleurs disparaît à son tour), on envoie sur place le commissaire Bistingo (Bernard Blier) qui connait Rosemonde. Il va y avoir du sport...

Ou pas, d'ailleurs... J'hésite: entre Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques et ce film, lequel est le plus mauvais? Audiard l'a dit assez souvent, les films qu'il a tournés n'étaient pas des chefs d'oeuvre, ça non. Mais il y avait une chouette petite poésie, des dialogues et une gentille loufoquerie. Mais là, on se crispe... Car non seulement c'est franchouillard (un film avec Darry Cowl, Michel Galabru, dans lequel on entendra Daniel Prévost dire "Ils sont pédés ces cons-là" ne peut absolument pas échapper à cette catégorisation), non seulement ce n'est pas drôle, non seulement les acteurs sont gâchés dans une mise en scène molle, des dialogues au ras du plancher et un montage indigent, mais cette histoire de faire disparaître des corps, au milieu de piles de vêtements, de chaussures de chapeaux et de lunettes, m'indigne dans l'oeuvre d'un écrivain, scénariste, dialoguiste, au talent certain, mais qui a quand même commencé sa carrière en fustigeant les juifs dans un torchon dégueulasse sous l'occupation. Peut-être conviendrait-il parfois de le rappeler. D'autant qu'il ne s'en est pas vraiment vanté une fois devenu un notable du cinéma...

Et puis quoi qu'il arrive, quel que soit le contexte, ce film est un navet.

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Published by François Massarelli - dans Michel Audiard Navets
30 mai 2025 5 30 /05 /mai /2025 23:44

En lançant Our gang, Hal Roach souhaitait en faire une série consacrée à des enfants avec leurs animaux. Il en reste des bribes dans les quelques premiers films de la série, à travers un parallèle forcé entre la vie des gamins de la troupe, et de quelques animaux qui sont le plus souvent dotés de vêtements qui les encombrent. C'est à Robert McGowan, qui reprit la direction des opérations en 1923, qu'on doit une décision salutaire: limiter considérablement les interventions des animaux, et se concentrer sur les enfants. Ouf!

Oui, ouf, car au vu de ce film entièrement consacré à des animaux plus ou moins doués pour la comédie, qui sont amenés à "jouer" dans un film en dépit du bon sens, on se dit qu'on l'a échappé belle! Ce court métrage d'une bobine a beau être tiré de la production d'une merveilleuse année (celle qui vit Harold Lloyd tourner ses derniers chefs d'oeuvre pour le studio, mais aussi Charley Chase reprendre l'unité de son frère et lancer ses propres courts métrages), il n'en reste pas moins que ces "Dippy-doo-dads", pour reprendre le titre de la série, était une lamentable exploitation de pauvres bêtes, dans des scénarios indigents. 

Bref, un gâchis de pellicule.

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Published by François Massarelli - dans Muet Hal Roach Wonder dogs Navets
8 mars 2025 6 08 /03 /mars /2025 15:10

Après avoir réalisé autour de chutes de The Pink Panther Strikes Again, sorti en 1978, un film entier qui utilisait l'image de Peter Sellers pour l'intégrer dans un film qu'il n'avait pas tourné, Blake Edwards ne semblait pas pouvoir lâcher la franchise... Il faut croire, soit qu'il y était attaché, soit que quoi qu'il en fasse, elle rapportait.

Parce que même si, une fois encore, il y retournera pour pire encore, il faut quand même reconnaître que ce film est abyssalement mauvais. D'une vulgarité, d'une bêtise sans nom, il part du principe que le seul policier au monde capable de retrouver l'inspecteur, disparu, Jacques Clouseau (...mais pourquoi, au fait?), ne peut être qu'un équivalent de Clouseau: on engage donc Clifton Sleigh (Ted Wass), un inspecteur Américain, pour retrouver le grand inspecteur (hum), car il est inepte, idiot, maladroit et malchanceux.

...il est aussi Américain, sans doute une tentative de recentrer "at home" la franchise avant de la relancer? Mais dans ce cas, c'est raté, tellement le film est nul.

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Published by François Massarelli - dans Blake Edwards Navets
8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 11:59

Un journaliste excentrique (Jean Tissier) a un accident, et est autorisé à téléphoner depuis une étrange bâtisse: on y collectionne des animaux exotiques, et on y travaille sur des projets scientifiques... En particulier, un savant très sûr de lui a réussi à créer, avec le rayon Oméga, une arme puissante qui annihile la vie à quinze pas... Et qui lit dans les pensées. Mais alors que tout le petit monde de la bâtisse, réuni autour du savant, se congratule mutuellement, le savant est tué...

Le film aussi. S'il était vivant au préalable, s'entend... C'est d'une navrante nullité, et s'il n'y avait Tissier, qui entamais une traversée du désert qui allait probablement durer toute sa vie, je pense que je n'aurais jamais regardé ce machin! Mise en scène réduite à sa plus simple expression (bon, eh bien je vais mettre la caméra ici, jouez la scène... voilà, on passe à la suivante), scénario débile (alors voilà j'ai inventé au terme d'années de recherche une onde qui détruit toute vie; il va de soi que personne n'a le droit de s'en servir), acteurs qui sur-jouent mollement le whodunit à la Française (quand quelqu'un trouve la solution, elle lui a été soufflée "par l'opération du Saint-Esprit")...

Jean Tissier réussit in extremis à tirer son épingle du jeu en changeant de registre à deux reprises, ce qui lui permet de jouer sur toutes ses capacités: le benêt un rien mollasson, l'excentrique survolté, et l'inquiétant personnage. C'est peu.

 

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Published by François Massarelli - dans Navets
26 juillet 2024 5 26 /07 /juillet /2024 15:49

Les huiles arrivent,

les délégations qui comptent, comme son altesse royale le Prince de Galles, futur roi démissionnaire aux sympathies nazies,

Des potentats divers, variés, et qui se contentent de sourire, parfois à la caméra, parfois pas, d'un air gêné,

Puis des sportifs en chapeau, qui défilent en rangs de sardines, des gens venus d'un peu partout mais surtout du monde qui se respecte, les Etats-Unis, les Britanniques, le Canada, la Grèce,

La caméra à distance, on n'est pas encore l'objectif dans la narine, comme un siècle plus tard, 

Puis les jeux commencent,

Se déroulent,

Des jeux,

Encore des jeux,

Toujours des jeux,

Et le film se termine, sans qu'on puisse échapper à l'impression d'avoir vu le prologue le plus ennuyeux au monde,

un prologue

sans 

film.

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Published by François Massarelli - dans Navets ** Muet 1924
1 juillet 2024 1 01 /07 /juillet /2024 22:51

Dans une querelle de voisinage à Dublin, la politique locale et la guerre civile sèment la pagaille...

Connu sous le titre de Junon et le paon en France ("connu" est peut-être un bien grand mot), ce film est tellement mauvais que même Hitchcock n'en tient pas vraiment compte, dans ses entretiens avec François Trüffo: au moment d'aborder Champagne (1928) il annonce à son interlocuteur qu'il s'agit de "ce qu'il y a de plus bas dans ma production" (selon la traduction en vigueur)... Mais sur Juno... il se contente de parler de sa honte de l'avoir fait. Ce n'est pas comme si le film n'avait jamsais existé, après tout et le paradoxe c'est que cette adaptation de Sean O'Casey a obtenu de très bonnes critiques... Mais voilà: l'intelligentsia Britannique de 1930 n'a rien compris au cinéma. Ils ont trouvé The lodger et Blackmail bien médiocres, et ils encensent ce film. Pourquoi? Parce que pour eux la mise en scène n'était sans doute qu'une formalité, ce qui compte c'est l'écriture. 

Pour bien apprécier ce film pour lequel Hitchcock a finalement rend les armes et, à l'exception d'un plan intéressant (une caméra mouvante qui en s'avançant vers un personnage, l'isole et révèle qu'il est un traître, et par ailleurs c'est le grand acteur Ecossais John Laurie, qu'on retrouvera bientôt... c'est à la 35e minute environ, je le signale car selon toute vraisemblance vous aurez décroché 34 minutes avant), il se contente j'imagine de clamer "moteur" en regardant ailleurs et en se bouchant le nez... Pour ma part je n'en reviens pas d'avoir réussi à le regarder plus ou moins une deuxième fois...

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Published by François Massarelli - dans Alfred Hitchcock Navets
8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 14:42

Le patron (Pierre Doris) d'une succursale de la FBI (Fibres Belges Industrielles) reçoit la confirmation que le produit de l'avenir est désormais entre leurs mains: un des scientifiques (Michel Galabru) qui travaille pour eux l'a en effet confirmé... Ils vont pouvoir se lancer dans la fabrication d'un maillot de bain révolutionnaire, qui tout en couvrant bien le corps là où il faut, permet aux rayons idoines de bien faire leur job, et le bronzage est intégral... Pour Edgar Hoover (hum...), le patron de la FBI (Philippe Noiret), c'est un miracle énonomique en perspective...

Bon, le miracle, il est relatif, et en ce qui concerne le film, il n'existe pas. C'est adapté d'une série de dessins, plus que d'une bande dessinée, et c'est mauvais, mais alors mauvais. Ce n'est même pas "si mauvais que ça en devient bon", ou un nanar, ou un film sauvé par ses vedettes de passage (Francis Blanche, Jacques Dufilho, Michel Serrault, Jean Richard voire Brigitte Bardot avaient tous des problèmes avec leurs impôts, j'imagine), non, c'est juste mauvais, embarrassant, foutraque, mal foutu, bête, construit comme un mauvais rêve, et totalement raté. Aucun intérêt sauf bien sûr pour les filmographes. 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Navets
26 décembre 2023 2 26 /12 /décembre /2023 11:25

Oliver Quick (Barry Keoghan), un étudiant mal vu (mais très ambitieux) se trouve protégé par la star des sars du campus, Felix Catton (Jacob Elordi), qui l'invite à passer l'été chez lui, dans sa famille très très très très très très très très très riche. J'ai envie de m'arrêter là: on se doute que ça va passer par:

Beuveries, orgies, comportements déviants.

Dîners et déjeuners qui verront les différences sociales s'étaler au grand jour.

Comportements originaux de parvenus.

Coups de théâtre rassis (quoi, le type qui nous narre cette histoire d'un ton cynique et monocorde est donc le tueur, ça alors!!!).

Scènes de prétendue audace sexuelle (je crois qu'à un moment, on voir un zizi!!!).

Je m'arrête là, ce film est vide de tout: sens, intérêt, beauté, il est vide de l'absence de totale de cynisme qui motivait le beu film précédent de son autrice, et il se réfugie comme toutes les productions actuelles dans une fausse narration tordue, et dans l'accumulation de musiques détestables à l'oreille, et autres clichés. De l'ennui et de l'irritaion au kilo. L'année a commencé pour moi dans la crétinerie (Babylon), et ma foi, elle s'achève sur ce tas de boue.

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Published by François Massarelli - dans Navets
24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 16:07

Un policier intègre (Josh Brolin) et dégoûté de la mainmise du gangster Micky Cohen (Sean Penn) sur la ville de Los Angeles se voit confier par son supérieur (Nick Nolte) une mission délicate: abbattre contre vents et marée celui qui est protégé par les polictiens, et même les huiles de la police locale... Pour ce faire, il assemble une équipe de policiers tous unis dans ce même esprit, incluant Michael Pena, Giovanni Ribisi, Anthony Mackie, Robert Patrick et même Ryan Gosling, d'autant plus motivé qu'il en pince pour la maîtresse de Cohen (Emma Stone)...

Ce film de gangsters est "à l'ancienne", comme la purée. Vendu comme "entre Scarface et Les Incorruptibles": je n'ai jamais été un grand fan de Brian de Palma, mais se vanter qu'un film ressemble à un remake de Scarface (Oui, ce navet cocaïné de Brian de Palma n'était qu'un vulgaire remake d'un chef d'oeuvre de 1932, du à Ben Hecht et Howard Hawks. Soulignons: "vulgaire"), ça me semble déjà un problème... 

Mais bon, on a entièrement assemblé ce machin et son casting dans le but de fournir façon jeu vidéo un semblant de film de gangsters, qui ressemble à l'idée que les consommateurs de jeux vidéos se font du film de gangsters. Ralenti. Mines patibulaires. Violences. Montage ultra-rapide. Hémoglobine. Femme fatale. Alcool. Chapeaux. Tabagie. Costumes vintage. Vieilles voitures. Effets garantis contemporains...

Du prêt à consommer, pour qui a l'estomac solide... Et qui a de la patience devant du prêt-à-consommer, inspide à souhait. 

Pas moi.

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Published by François Massarelli - dans Navets Ryan Gosling
30 juillet 2023 7 30 /07 /juillet /2023 10:26

C'est à l'heure où notre ministre de l'intérieur, excellent pédagogue décidément, décide de censurer un livre qui s'attachait à accompagner l'éveil de la sexualité à l'heure où celle-ci est scrutée, affichée, placardée, développant ainsi de nouveaux risques pour les adolescents, que débarque sur Netflix cette comédie Allemande. Comment la qualifier, d'ailleurs? 

...comédie sentimentale? Romantique? ...j'aurais volontiers la tentation de la qualifier de potache, mais celui-ci me laisse froid... Il y sera beaucoup questions d'organes génitaux.

J'ai volontairement laissé une pause, il y en aura une autre après ce paragraphe, dans lequel je vais m'attacher à décrire le problème des deux ados (typiques de ce genre de film, l'une est une jeune femme bien dans sa peau mais un peu rejetée par les imbéciles qui l'entourent, et dotée d'une famille amputée de son papa. L'autre est un jeune homme considéré comme un loser par toute la population de leur lycée, et bref, tous deux sont à l'âge où la sexualité s'éveille, mais... la sexualité a parfois aussi besoin d'être expérimentée, et ils n'ont pas de cobayes. Et ils sont amis, ce qui réduit les chances de pratiquer ensemble. Mais surtout... ils sont affligés d'une tare intome, à l'insu l'un de l'autre: leurs organes génitaux leur parlent, et quand je dis qu'ils parlent, ils vocifèrent en fait. Ils expriment sans fards les envies qui les traversent...

Je vous laisse envisager la chose un instant.

Bon, voilà, je crois que j'ai tout dit: la cause est entendue, il y aura des quiproquos, de grands moments de solitude, de la masturbation dans les toilettes, des clichés sur les stars des lycées, de la drague, des grands moments d'embarras, de la musique actuelle (donc fortement vomitive) et des clichés abominables qu'on trouve dans toutes les comédies romantiques au monde... sauf que celui-ci part dans toutes les érections, avec en prime une Lady Jane et un John Thomas dotés de la parole.

Bon, j'ai triché, forcément: convoquer ce pauvre Darmanin et sa toute petite croisade contre un livre qui ose traiter des problèmes intimes à des gens qui ont sans doute besoin qu'on en parle (mais ne serait-ce pas parce que ce monsieur es justement affligé de complexes sur la taille de... non, je m'égare) à propos de ce tout pett film de rien du tout, c'était, au moins, l'adjectif s'impose, petit. et inutile, car cette comédie n'est pas un brûlot, pas du tout. Juste un film inutile de plus...

Note: la censure évoquée plus haut, du plus grand ridicule du reste, est une interdiction aux moins de 18 ans, ce qui revient à assassiner un livre en l'empâchant d'atteindre sa cible. C'est comme si on interdisait Valeurs actuelles aux fascistes, donc... Le livre s'intitule Bien trop petit, il raconte les angoisses liées à ce qui est jugé comme une imperfection physique empêchant l'éveil sexuel, et la motivation pour l'interdire est qu'il contient des dialogues jugés pornographiques. Des dialogues sans doute bien moins corrosifs que les images consommées par nos adolescents. 

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Published by François Massarelli - dans Navets