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Pour commencer, il convient de signaler qu'en dépit de la présence de Jean Carmet, de Bernard Blier et surtout d'Annie Girardot, ce film n'est en aucun cas une suite du troisième long métrage de Michel Audiard, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas... mais elle cause. Le metteur en scène et scénariste envisageait d'ailleurs d'appeler cette oeuvre Son business, c'est l'éternité...
Car on y conte les aventures de Rosemonde (Annie Girardot), propriétaire d'un terrain sur lequel elle héberge des sans-abri, toute une faune interlope, en lisière de la banlieue Parisienne... Un lieu qui intéresse les autorités, dans la mesure où un certain nombre de personnes y ont tout bonnement disparu, et on a retrouvé leurs effets entre Strasbourg et Marseille... Ce que soupçonne le commissaire Bondu (Darry Cowl), c'est que Rosemonde n'ait tendance à faire disparaître les visiteurs de "son" bidonville en les faisant digérer par une machine infernale, avant de vendre leurs restes à l'église comme étant des reliques. C'est d'ailleurs parfaitement exact. Après l'échec de Bondu (qui d'ailleurs disparaît à son tour), on envoie sur place le commissaire Bistingo (Bernard Blier) qui connait Rosemonde. Il va y avoir du sport...
Ou pas, d'ailleurs... J'hésite: entre Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques et ce film, lequel est le plus mauvais? Audiard l'a dit assez souvent, les films qu'il a tournés n'étaient pas des chefs d'oeuvre, ça non. Mais il y avait une chouette petite poésie, des dialogues et une gentille loufoquerie. Mais là, on se crispe... Car non seulement c'est franchouillard (un film avec Darry Cowl, Michel Galabru, dans lequel on entendra Daniel Prévost dire "Ils sont pédés ces cons-là" ne peut absolument pas échapper à cette catégorisation), non seulement ce n'est pas drôle, non seulement les acteurs sont gâchés dans une mise en scène molle, des dialogues au ras du plancher et un montage indigent, mais cette histoire de faire disparaître des corps, au milieu de piles de vêtements, de chaussures de chapeaux et de lunettes, m'indigne dans l'oeuvre d'un écrivain, scénariste, dialoguiste, au talent certain, mais qui a quand même commencé sa carrière en fustigeant les juifs dans un torchon dégueulasse sous l'occupation. Peut-être conviendrait-il parfois de le rappeler. D'autant qu'il ne s'en est pas vraiment vanté une fois devenu un notable du cinéma...
Et puis quoi qu'il arrive, quel que soit le contexte, ce film est un navet.